Dans moins d’un mois, cela fera 24 ans que Jean-Marc Rouillan a été incarcéré pour les actes accomplis comme militant d’Action directe. Des années de résistance à l’élimination carcérale, puis une semi-liberté arrachée en 2008… interrompue après 10 mois – pour cause de propos qualifiés d’ »ambigus » par la justice – avec retour en prison à plein temps.

Une justice d’exception, la seule que les prisonniers politiques d’Action Directe ont connue depuis leur procès, aggravée par la loi sur la rétention de sûreté, a encore durci et rallongé les procédures déjà très restrictives qui leur sont appliquées. C’est ainsi que Jean-Marc Rouillan a dû subir deux ans de prison supplémentaires (alors que sa peine de sûreté est accomplie depuis 2005) avant que sa nouvelle demande de libération conditionnelle soit examinée. L’audience est enfin programmée pour cette semaine, le 2 février, dans l’enceinte de la prison de Muret.

Le Collectif « Ne laissons pas faire ! » appelle à un rassemblement jeudi 3 février, de 18 h à 19 h en face de la direction de l’Administration pénitentiaire carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard (Paris 4e – Métro L1/L11 : Hôtel-de-Ville)

Alors que l’on comptait hier, en Egypte, selon des sources médicales, au moins 92 personnes tuées et des milliers blessées depuis le début mardi de la contestation contre le président Hosni Moubarak en Egypte, (dont 85 lors des violents heurts vendredi et samedi entre manifestants et policiers), une manifestation de solidarité a été réprimée ce dimanche a Paris. 90 personnes ont été arrêtées à Charles de Gaulle – Etoile. 30 d’entre elles ont été transférées au commissariat du 18ème, rue de Clignancourt, métro Château Rouge. Selon le Comité de solidarité avec la lutte du peuple égyptien, seules 30 personnes auraient été relâchées

En novembre dernier, le trajet du train ‘castor’ transportant 120 tonnes de déchets nucléaires entre la France et l’Allemagne avait été perturbés par de multiples actions de militants anti-nucélaire. A hauteur de Caen, un petit groupe d’entre eux s’étaient cadenassés aux voies afin d’entraver le passage du convoi. Délogés brutalement (tendons de la main sectionnés, brûlures suite à l’utilisation de meuleuses,…) par les forces de l’ordre, sept militants ont été inculpés de ‘délit d’entrave à la circulation ferroviaire’. Les quatre hommes et les trois femmes, âgés de 22 à 32 ans, ont comparu hier devant le tribunal de grande instance de Caen. Ils ont été condamné à un mois de prison avec sursis et de 1000 à 1500€ d’amende. Ils devront en outre payer solidairement 20.500€ de dommages et intérêts à la SNCF et, à titre individuel, 1€ symbolique au groupe nucléaire Areva. Signalons également que la plainte pour violence déposée par cinq des militants suite à leur délogement musclé par la police a été classée sans suite au mois de novembre.

Blocage du train nucléaire à Caen

Blocage du train nucléaire à Caen

Ce jeudi 27 janvier à 12h30 aura lieu une réunion-débat pour exposer et discuter de la situation du prisonnier Georges Ibrahim Abdallah. Ce meeting est organisé dans le cadre de la semaine contre la répression et aura lieu à l’Université de Toulouse II Le Mirail, amphi 9 (dans l’Arche).

Carte de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah

Carte de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah

Le 6 juillet 2006, la police était intervenue dans le cadre d’un cambriolage aux Mureaux (Yvelines). Lors de cette opération, un policier avait tiré au flash-ball sur un jeune homme, tir qui a entraîné la perte de son oeil gauche. Ce mardi, le tribunal correctionnel de Versailles a condamné le policier à six mois de prison avec sursis. Par contre, il s’est opposé à une inscription de la peine au casier judiciaire, ce qui permet au fonctionnaire de rester dans la police. Il devra en outre verser 186.000€ de dommages et intérêts à la victime. Lors de l’audience, il avait reconnu avoir désactivé le cran d’arrêt de l’arme et avoir laissé son doigt sur la gâchette.

En janvier 2010 s’est déroulé le procès des inculpés de l’incendie du Centre de Rétention Administrative de Vincennes. De nombreuses campagnes de solidarité ont eu lieu à l’époque, notamment pour dénoncer les différentes entreprises qui participent à l’exploitation, à l’enfermement et à l’expulsion des sans-papiers, et briser la cohérence de la ‘machine à expulser’. Différentes opérations ont visé les constructeurs de prisons (Bouygues, Eiffage), les compagnies de transport qui participent aux expulsions (Air France, Carlson Wagonlit), les banques qui dénoncent les sans-papiers à la police (La Poste, BNP, LCL) et les associations qui encadrent la rétention. Mercredi soir, un nouveau militant a été arrêté et mis en examen pour ‘dégradation en réunion’. A la demande de la juge d’instruction, il a été incarcéré à Fleury-Mérogis. Depuis un an, plusieurs personnes ont déjà été arrêtées, perquisitionnées et mises en examen.

Après le second examen du 14 décembre par l’Assemblée nationale, le Sénat a adopté ce jeudi – en deuxième lecture – le projet de loi sur la sécurité, dit Loppsi 2. Dans cet article, vous retrouverez toutes les dispositions contenues dans le projet de loi concernant ou pouvant concerner la militance. Les modifications apportées par le Sénat avant adoption sont minimes. En première lecture, le Sénat avait ‘assoupli’ les dispositions sécuritaires, ce que l’Assemblée nationale avait ensuite gommé en deuxième lecture. Cette fois, le Sénat fait plutôt un pas vers le gouvernement, allant même jusqu’à accepter de nouvelles dispositions, dont la création d’une incrimination pour les squats. Une Commission mixte paritaire (sept sénateurs, sept députés) devra élaborer un compromis entre les deux assemblées, qui sera ensuite soumis au vote des sénateurs et de l’Assemblée nationale pour une adoption définitive le 8 février. La loi Loppsi 2 est la 42ème loi sécuritaire votée en France depuis 2002. Si on y ajoute les accords de coopération passés avec les pays étrangers, le chiffre avoisine les 70. Cela équivaut à une nouvelle loi sécuritaire tous les deux mois et demi.

A Lyon en octobre dernier, 249 personnes avaient été interpellées en marge des manifestations contre la réforme des retraites. Lors de l’une d’entre elles, neuf jeunes ont été interpellés alors qu’ils allaient apporter leur soutien à un piquet de grève vers lequel se dirigeait une centaine de militants de la droite radicale. Au final, trois de ces jeunes sont poursuivis pour ‘participation et complicité de participation – pour l’un d’eux – à un attroupement en étant porteur d’une arme’, armes qualifiés d’armes par destination et non par nature. Ces armes sont deux barres d’aluminium (trouvées dans le sac à dos d’un des jeunes), un ceinturon à l’effigie d’un poing américain porté par un autre à son pantalon et une tringle à rideau trouvée dans un fourré. Leur avocat dénonce tant la notion d’attroupement que la réalité des armes. ‘Une arme par destination est une arme si on s’en sert. Ici, personne ne s’en est servi’. Il ajoute que les jeunes n’étaient pas porteurs d’armes, mais simples transporteurs, d’un ceinturon au pantalon ou de barres d’aluminium dans un sac. Le procureur a requis trois mois de prison avec sursis. Le jugement sera rendu le 24 février.

Dans la nuit du 12 au 13 à Paris, Dan, Olivier et Camille se sont fait arrêter à Belleville pour des tags « Algérie – Tunisie / Insurrection », « Vive l’anarchie »... Après un début de garde à vue dans le commissariat du XXe arrondissement, les policiers de la criminelle se sont emparés de l’affaire et les ont transférés dans leurs locaux. Ils ont ensuite été déférés au parquet et après un passage devant le juge d’instruction et le juge des libertés et de la détention, ils ont été envoyés en prison ce vendredi.

Plusieurs éléments ont certainement dû jouer dans cette décision de les mettre en détention préventive : tous les trois ont été associés à différents niveaux (simple garde à vue ou mise en examen) à des actes de solidarité avec les inculpés de Vincennes (ballades, occupations, sabotages de distributeurs de billets…).

Pour leur écrire :

Maison d’arrêt de la Santé
Daniel SAYAG
N° d’écrou : 293 350
42 rue de la Santé
75 674 Paris cedex 14

Maison d’arrêt de la Santé
Olivier TOUSSAINT
N° d’écrou : 293 348
42 rue de la Santé
75 674 Paris cedex 14

Fleury-Mérogis – Maison d’arrêt des femmes
Camille PAYELLE
N° d’écrou : 375 374 W
7 avenue des peupliers
91 705 Sainte-Geneviève-des-bois cedex

Aujourd’hui a eu lieu une reconstitution des dégradations commises sur les lignes TGV en novembre 2008 pour lesquelles dix personnes, dont Julien Coupat – désigné comme le chef du groupe de Tarnac – ont été mises en examen. En octobre dernier, la cour d’appel de Paris avait rejeté la demande des avocats d’annuler l’enquête antiterroriste visant le groupe, ceux-ci faisant valoir de nombreuses irrégularités dans les investigations. La reconstitution de ce matin devait permettre de retracer les déplacements supposés de Julien Coupat et de sa compagne le soir où le sabotage a eu lieu. Selon leurs avocats, le procès-verbal D104 qui retrace la filature du coupe ‘n’est pas authentique’ et ils doutent de la présence des policiers sur place. C’est à leur demande qu’à eu lieu la reconstitution de ce matin. Le 4 janvier, un transport de justice s’est déroulé sur les lieux en présence des enquêteurs de la SDAT ayant rédigé le PV sans que soient présents ni les avocats, ni les mis en examen. Par contre, ce vendredi, les rédacteurs de ce PV n’étaient pas là. Ce qui fait dire à l’un des avocats, ‘Ce n’était pas une reconstitution, nous avions demandé une reconstitution qui n’a pas eu lieu. C’était un simulacre de reconstitution’. Ils affirment que plusieurs actes ayant été demandés durant la nuit, notamment la vérification de la capacité des enquêteurs à identifier Julien Coupat au pied des voies, leurs ont été refusés. Il a assuré qu’une nouvelle reconstitution serait demandée et qu’en cas de refus, les avocats seraient ‘amenés à récuser les magistrats’.