Mardi 19 mars, le journal en ligne militant LundiMatin recevait une une réquisition judiciaire, adressée par mail pour « provocation à commettre des atteintes volontaires à la vie ». Cette procédure est liée à la publication, sur le site internet du journal, du compte rendu du procès de Nick Conrad, un rappeur ayant écrit une chanson volontairement provocatrice « pendez les blancs ». Dans l’article, publié le 22 janvier, on pouvait lire la mention « Pendez l’AGRIF », en référence à un lobby d’extrême-droite qui est partie civile dans le procès de Nick Conrad. Ce lobby avait quelques jours plus tard porté plainte contre LundiMatin.
Les membres du groupe ont déjà annoncé qu’ils feraient face collectivement aux accusations et qu’ils ne donneraient pas accès à leurs informations qui sont cryptées.

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Des numéros de LundiMatin (source : LundiMatin)

Des numéros de LundiMatin (source : LundiMatin)

La mission antiterroriste militaire Sentinelle sera mobilisée de manière « renforcée » samedi dans le cadre des manifestations des « gilets jaunes » afin de protéger des bâtiments officiels et autres « points fixes ». Cette initiative annoncée par le président Emmanuel Macron en Conseil des ministres permettra aux forces de l’ordre de se « concentrer sur les mouvements, sur le maintien et le rétablissement de l’ordre ».

Manifestations interdites sur les Champs Elysées et dans certains quartiers des grandes villes, préfet de police de Paris remplacé, contraventions alourdies: le Premier ministre Édouard Philippe avait annoncé dès lundi une batterie de mesures suite à la dernière manifestation des « gilets jaunes », le samedi 16 mars à Paris. L’opération Sentinelle représente une mobilisation sans précédent de l’armée sur le territoire national depuis la guerre d’Algérie. Des chiffres de 2017 faisaient état de 7.000 militaires déployés en permanence – pour moitié en région parisienne – depuis les attentats de janvier 2015 à Paris.

Déploiement militaire de l’opération

Déploiement militaire de l'opération

Michaël Kugler a été auditionné par les gendarmes de Strasbourg ce vendredi 15 mars. Ce militant écologiste est l’une des trois personnes du collectif Action Non Violente-Cop21 de Strasbourg, à avoir décroché le portrait présidentiel d’Emmanuel Macron à la mairie de Kolbsheim (Bas-Rhin), le 5 mars. Ce portrait avait ensuite été baladé sur le site de construction du grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg, peu après un important revers judiciaire pour les détracteurs de ce projet autoroutier. Michaël Kugler et une autre militante inculpée étaient venus accompagnés d’une dizaine de militantes et militants qui ont bravé la pluie pour le soutenir à leur entrée dans la gendarmerie. Audience le 26 juin pour « vol en réunion ».

Le décrochage et la ballade du portrait

Le décrochage et la ballade du portrait à Strasbourg

Voici un bilan non-exhaustif de l’acte XVIII des Gilets Jaunes du samedi 16 mars en France.

Quelque 32.300 personnes ont manifesté samedi dans toute la France dont 10.000 à Paris, à l’occasion de l’acte XVIII des Gilets Jaunes, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur régulièrement contestés par les participants. Des affrontements ont éclaté à Paris. On compte 40 arrestations et onze blessés légers suite à un incendie. Par ailleurs les Gilets Jaunes ont attaqué au cris de révolution plusieurs boutiques et restaurants de luxe dont le Fouquet’s où Nicolas Sarkozy avait fêté sa victoire en 2007

À Bordeaux, une banque a été attaquée. On compte quatre arrestations et au moins un manifestant blessé. À Caen les Lycéens manifestant pour le climat et les Gilets Jaunes ont unis leurs forces. Les Gilets Jaunes ont ensuite entamés seuls une manifestation où des affrontements avec la police ont eu lieu.

À Marseille des affrontements se sont également déroulés. On dénombre deux arrestations. À Nevers quatre personnes ont été arrêtées dans des affrontement, au moins l’une d’entre elles était blessée. Enfin à Toulouse on compte 12 arrestations suite à des affrontements. Le maire de la ,qui a rencontré fortuitement des Gilets Jaune, a reçu des projectiles.

Le restaurant de luxe Le Fouquet’s en train de bruler durant l’acte XIII des Gilets Jaunes

Aujourd’hui, la police fédérale a transmis un document provenant de la direction des opérations en matière de police administrative (DAO), à tous ses services soit plus de 15 000 policiers. Ce document a été rédigé par le service “Intelligence”, le service d’information de la police fédérale. Cette note interne a pour but sensibiliser la police à l’utilisation d’une nouvelle arme, utilisée par les Gilets Jaunes en France, le cocktail Cacatov !

Il s’agit d’est une arme improvisée formée à partir d’excréments empaquetés dans un pot ou dans une bouteille en verre ou en plastique. Il est lancé sur la police. Facile de fabrication et pas cher, le but est d’humilier le policier qui le reçoit. Le procédé est amélioré par l’utilisation de catapultes pourvues de gros caoutchoucs.

Le cocktail cacatov au Venezuekla

Le Parlement français a adopté mardi une loi dite « anticasseurs ». La proposition de loi visait initialement les black blocs. Le gouvernement l’avait reprise à son compte en janvier, après les premières manifestations de gilets jaunes. Cette loi devrait permettre aux préfets d’ordonner des interdictions administratives de manifester à l’encontre de personnes représentant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, de fouiller sacs et véhicules dans les manifestations et alentours, l’inscription de ces individus au fichier des personnes recherchées (FPR) ou encore de prononcer un délit de dissimulation volontaire du visage.

Le texte adopté par la majorité de droite au Sénat, après les députés en février (voir notre article), a été critiqué jusque dans la majorité présidentielle. Le président Macron a saisi quelques jours avant l’adoption du texte le Conseil constitutionnel, la plus haute instance judiciaire française, chargé de valider la constitutionnalité des lois. Ses aspects les plus controversés pourraient toutefois être annulés par la justice.

Les gilets jaunes à Paris (archive)

Une brochure réalisée par la Caisse de Solidarité de Lyon recense 50 fichiers d’identification administrative, fichiers de police, fichiers de justice et fichiers de renseignement en France. On y détaille la manière dont ils fonctionnent mais aussi comment savoir ce que l’État sait de nous et finalement comment lui demander de nous oublier.

Ces fichiers sont très différents, il n’y a pas grand-chose à voir entre le TES (qui rassemble les données de toutes les personnes ayant une carte d’identité ou un passeport, mais qui n’est théoriquement pas consultable par les juges ou par les services de renseignement sauf « terrorisme »), le FPR et CRISTINA (qui ont, eux, vocation à surveiller l’activité et les opinions des personnes) et le Casier judiciaire (qui recense les condamnations des personnes). Les différents services ont le droit à accéder à certains fichiers, pas à d’autres. Quand ils peuvent accéder à un fichier, c’est parfois seulement pour un objectif précis, pas pour n’importe quoi.

Le lien vers le .pdf de la brochure

fiche S

fiche S

Samedi 9 mars, avait lieu l’acte XVII des Gilets Jaunes voici un bilan non-exhaustif de la journée. Des affrontements ont été signalés à Paris, Beauvais, Nantes, Lille, Lyon et Montpellier. Des affrontements ont également eut lieu à Toulouse dans lesquels des cocktails molotov ont été utilisés. On dénombre 15 arrestations.

À Quimper des cocktails molotov ont également été utilisés. Neuf personnes ont été arrêtées et des poursuites seront probablement engagées contre une personne identifiée comme organisatrice de la manifestation. Enfin on signale 6 arrestations à Dijon, 3 au Puy-en-Velay, au moins 3 autres à Nevers.

Gilets Jaunes à Clermont-Ferrand, Acte XV (archive)

C’est une première en France : la ville de Saint-Etienne (Loire) va installer cinquante micros dans un quartier pour une expérimentation de six mois. Ces capteurs alerteront la police municipale de tout bruit suspect. Ce nouveau dispositif de surveillance, prêt début mars, cible les 7000 habitants du quartier populaire dit « difficile » de Tarentaize-Beaubrun-Couriot, à Saint-Étienne (Loire).

Un accident, un cri, un bris de glace pourront être distingués par ces micros. Le système ne permet d’enregistrer les conversations. C’est une société américaine, Analog Devices, qui fournira les micros et la technologie. La remontée de ces alertes sonores transitera par une plateforme digitale, développée par Serenicity, société spécialisée dans la sécurité informatique et des réseaux, avant d’être communiquée au centre de supervision urbaine de la police municipale.

Le quartier Tarentaize-Beaubrun-Couriot de Saint-Etienne

Le quartier Tarentaize-Beaubrun-Couriot de Saint-Etienne

La grève de la faim menée dans et hors des prisons de Turquie pour obtenir la fin de l’isolement d’Abdullah Ocalan et des prisonniers politiques se poursuit. Les autorité turques répriment cette grève et tout mouvement de solidarité: six membres du HDP avaient annoncer commencer la grève de la faim à Amed (Dyarbakir), ils ont été aussitôt arrêtés.

En Europe, les manifestations de solidarités sont nombreuses. Rien que ces deux derniers jours, des manifestations et des rassemblements ont eu lieu à Paris, Karlsruhe, Londres, Bâles, Carhaix (Bretagne), Stockholm, Marseille, Cologne, Zurich, Braunschweig et Bruxelles.

Le rassemblement solidaire d’hier samedi à Bruxelles (St-Gilles)

Le rassemblement solidaire d'hier samedi à Bruxelles (St-Gilles)