La police britannique vient de lancer un système informatique qui permettra à toutes les forces de partager des renseignements sur plus de quinze millions de personnes. Cela fait presque dix ans que les autorités réclamaient la mise sur pied d’un tel fichier. Celui-ci rassemble 150 systèmes informatiques distincts et fusionne les renseignements des 43 forces de police d’Angleterre et du Pays de Galles. Par ailleurs, il établi également un lien entre les huit forces de police écossaises, la police britannique des transports, le service de police d’Irlande du Nord, le CEOP (centre de protection des enfants), la SOCA (Agence contre le crime organisé) et la police militaire. Tous ensembles, ces organismes détiennent des informations sur quinze millions d’individus. Toute personne ayant un jour eu un contact, quel qu’il soit, avec les forces de l’ordre britannique, figure dans cette méga-base de données.

Simon Harwood, policier des forces anti-émeutes londoniennes, a comparu hier devant les juges, qui ont décidé qu’il comparaitrait devant la cour criminelle de la capitale britannique le 17 octobre prochain pour homicide.

Lors du G20 de Londres il y a deux ans, Ian Tomlinson, un vendeur de journaux est décédé alors qu’il passait à proximité de la manifestation des opposants aux sommets (dont il n’était pas…). Su les images vidéos, on peut voir Harwood frapper l’homme avec sa matraque et le pousser violemment dans le dos, entraînant sa chute et son décès quelques minutes plus tard. Dans un premier temps, le parquet avait classé l’affaire, mais une commission d’enquête a établi que le policier avait fait un usage excessif et déraisonnable de la force, ouvrant la voie à une réouverture du dossier. Alors que le premier médecin légiste avait conclu à une mort naturelle, la nouvelle expertise médicale commandée par la commission d’enquête révèle que Ian Tomlinson est décédé d’une hémorragie interne. Hier, les juges ont donc suivi cet avis et ont inculpé Harwood pour homicide et fixé la date du procès au 17 octobre. Il a été laissé en liberté sous caution jusque-là.


L’utilisation systématique de la tactique du « kessel » (en anglais: « kettling ») pendant les manifestations anti-G20 à Londres en 2009 a valu à la police britannique de nombreuses critiques. Celle-ci a donc développé une nouvelle tactique basée sur des unités de cinq officiers de police, revêtues de tenues spéciales, et spécialisées dans les interpellations éclairs.

Ces unités appelée Hornet (Frelon) ont été utilisées pour la première fois le jour du mariage royal où elles ont arrêtés une personne à Soho. Les policiers des unités Hornet sont entraînés à opérer avec seulement des menottes en plastiques, sous le couvert de policiers utilisant des caméras CCTV. Les unités Hornet seront prochainement utilisées lors du grand rassemblement organisé par le Syndicat TGW le 30 juin contre des coupes gouvernementales.

Des procureurs ont été accusés d’avoir dissimulés les enregistrements secrètement effectués par le policier infiltré Mark Kennedy, dans le cadre de la procédure judiciaires contre six militants écologistes accusés d’avoir voulu faire irruption dans la centrale électrique de Ratcliffe-on-Soar (Nottinghamshire). Le Crown Prosecution Service avait mis un terme à la procédure deux jours avant l’ouverture prévue pour le procès en invoquant « des informations précédemment indisponibles ». Or il y avait plus d’un an qu’il disposait de ces enregistrements et les cachait à la défense des accusés.

Le parquet britannique a annoncé aujourd’hui l’inculpation prochaine pour homicide d’un policier qui avait frappé un passant – décédé par la suite – pendant les manifestations anti-G20 à Londres le 1er avril 2009. Ian Tomlinson s’était retrouvé par hasard le 1er avril 2009 au milieu des opposants au sommet du G20 dans le centre de Londres. Un policier anti-émeutes l’avait frappé avec une matraque et l’avait violemment poussé par derrière, le faisant lourdement chuter face contre terre. Ian Tomlinson était décédé quelques minutes plus tard. Le parquet avait classé l’affaire, estimant ne pas avoir suffisamment de preuves, une décision qui avait provoqué l’indignation de la famille de la victime.

Début mai, une commission d’enquête a établi que le policier avait fait un usage « excessif et déraisonnable » de la force en frappant Ian Tomlinson, alors qu’il ne représentait en rien une menace, ouvrant la voie à une réouverture du dossier. Une nouvelle expertise médicale avait mis en évidence que Tomlinson était mort d’une hémorragie interne, ce qui infirmait la conclusion du médecin légiste (une mort naturelle imputable à des problèmes cardiaques produits par l’alcoolisme). Le policier comparaîtra devant les juges le 20 juin prochain.

La police de Londres vient de se doter d’un tout nouveau logiciel. Geotime, c’est son nom, est un programme de sécurité utilisé par l’armée américaine, et qui peut tracer pratiquement chaque mouvement effectué par une personne et ses correspondants dans le monde digital. Le logiciel permet de visualiser les mouvements individuels ainsi que les communications avec d’autres personnes sur un graphique en trois dimensions. Il peut être utilisé pour rassembler des informations issues des sites de réseaux sociaux, des équipements de navigation par satellite, des téléphones portables, des transactions financières, des fichiers de réseau IP,… Selon Geotime, le programme affiche des données en provenance de diverses sources, permettant à l’utilisateur de les parcourir avec un tableau chronologique et un affiche animé. On peut lire sur le site qu’il peut aussi découvrir des connections jusque-là invisibles ou inconnues entre les individus, et que ‘les liens entre les entités peuvent représenter des communications, des relations, des transactions,… et sont visualisés au fil du temps pour mettre au jour des habitudes et des comportements temporels’. La police londonienne est toujours en phase de test, mais n’a pas encore dévoilé le cadre de l’utilisation concrète du logiciel. Elle a néanmoins confirmer l’achat, et il parait d’ores et déjà évident qu’il sera rapidement utilisé en tant qu’outil dans les écoutes téléphoniques.

Graphique généré par Geotime

Trois universitaires britanniques viennent de publier une étude concernant la surveillance policière des deux manifestations contre les augmentations des frais scolaires en novembre 2010 (photo). Leur objectif était de cataloguer les expériences des personnes ayant pris part aux différents cortèges. Ils ont interrogés les étudiants et ont examiné des centaines de photos et de films. Le résultat est accablant pour les forces de l’ordre, qui ont déjà affirmé leur désapprobation quant au rapport. Ce dernier affirme que « de nombreux manifestants ont été poussés, tirés et frappés par des policiers et que le niveau de violence utilisé par la police contre les manifestants était disproportionné et injustifié étant donné la nature relativement pacifique du rassemblement ».

L’utilisation du ‘kettle’ (‘chaudron’ ou ‘kessel’, d’après le terme original allemand), au moyen duquel les manifestants sont maintenus derrière un cordon contre leur volonté pendant des périodes considérables, par les forces de l’ordre est critiqué dans le rapport. Les policiers ont établi six kettles y enfermant au total 1400 personnes, dont la majorité avait moins de 18 ans. La police a utilisé la violence, ou la menace de la violence pour imposer et maintenir ces kettles. Les témoignages montrent un usage de la violence et de la technique de kettle contre des enfants très jeunes et révèlent que les policiers ont insisté pour que les enfants se laissent filmer comme condition à leur libération.

Grande-Bretagne: Etude sur la répression des manifestations lycéennes/étudiantes

Quelques 500.000 personnes se sont rassemblées dans le centre de Londres ce samedi après midi pour protester contre les dernières mesures d’austérité du gouvernement britannique. Ce dernier a pris la décision d’opérer à des coupes budgétaires de plus de 90 milliards d’euros d’ici à 2015. 4500 policiers avaient été déployés, s’ajoutant au dispositif de sécurité mis en place par les syndicats qui organisaient le rassemblement. Des échauffourées ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants en marge du cortège dans une artère commerçante de la capitale. La police a procédé à de nombreuses arrestations.

Manifestation contre l'austérité à Londres

Le quotidien The Guardian a dévoilé hier des documents prouvant que trois sociétés énergétiques britanniques se sont offerts les services d’une société de sécurité privée pour infiltrer et espionner des groupes de militants écologistes. Les documents révèlent comment Rebecca Todd, directrice de la société de sécurité Vericola, a renseigné les cadres de trois compagnies au sujet des projets de militants après avoir épié leurs mails. Ils la montrent également en train de donner des instructions à un agent avant qu’il ne se rende à une réunion de militants et le coacher sur la manière par laquelle se faire bien voir par eux. Selon des sources policières anonymes, il y aurait actuellement plus d’espions privés que d’agents en civil dans les manifestations en Grande-Bretagne.

The Guardian, qui a également mené son enquête, indique que les opérations intrusives des firmes de sécurité privées vont de l’inscription en tant que militant sur des mailing listes à l’infiltration à temps plein d’agents dans les groupes. Les sociétés multinationales, depuis les producteurs d’énergie jusqu’aux vendeurs d’armes embauchent ces espions pour tenter d’empêcher les militants de mener des campagnes contre elles ou de pénétrer sur leurs sites. La société Vericola est l’une d’elle et se défini comme une ‘société de gestion des risques des entreprises’ offrant un service ‘sur mesure’ à ses clients ‘quant aux menaces potentielles’ pour leurs affaires. L’enquête du quotidien révèle que ces trois dernières années, Todd s’est inscrite (en utilisant diverses adresses mails) sur les mailing listes d’une série de groupes militants organisant des manifestations majeures telles que les rassemblements contre le G20 à Londres, contre la centrale électrique de E.ON ou l’extension de l’aéroport d’Heathrow, ce qui lui a fourni l’accès aux communications et comptes-rendus des militants. Malgré les mails révélant comment Todd manoeuvrait pour que ses agents puissent accéder aux manifestations, elle nie que sa société infiltrerait des groupes de militants. Toutefois, suite à ces révélations publiques, plusieurs militants ont affirmé qu’elle assistait à de nombreuses de leurs réunions, sous le nom de Rising Tide.

Des milliers de personnes ont à nouveau défilé ce samedi dans les rues de Manchester et de Londres, à l’appel notamment d’un syndicat d’étudiants. Elles manifestaient contre l’austérité draconienne et le quasi-triplement des droits universitaires imposés par le gouvernement, encadrées par un important dispositif policier. A Manchester, la police est intervenue pour encerclé une centaine de personnes qui tentaient de s’écarter du parcours pour rejoindre le centre-ville. Une vingtaine d’entre elles ont été arrêtées pour troubles de l’ordre public et obstruction de la voie publique. A Londres, six personnes ont également été arrêtées sur la même base.

Arrestation en marge d'une manifestation estudiantine à Manchester