Une trentaine de manifestants, principalement des membres d’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) et du Secours Rouge se sont rassemblés ce mercredi 20 juin devant le siège de la Commission Européenne à Bruxelles, Rond-Point Schuman, entre 11h et 13h. L’objet de la manifestation était d’exiger la libération de Hidir Gönek et de Turgut Kaya, tous deux révolutionnaires turcs emprisonnés en Grèce et menacés d’extradition vers la Turquie où ils risquent d’être emprisonnés car soupçonnés d’appartenir à une organisation « illégale », à savoir le TKP/ML. Turgut et Hidir sont tous deux en grève de la faim depuis une vingtaine de jours.

Liberté pour Turgut Kaya et Hidir Gönek !

Liberté pour Turgut Kaya et Hidir Gönek !

Depuis les prisons grecques où ils sont enfermés, les révolutionnaires turcs Turgut Kaya Hıdır Gönek entament respectivement leur 19e et 15e jour de grève de la faim pour protester contre leurs enfermements et la décision d’extradition vers la Turquie contre Turgut Kaya (voir notre article).
Mercredi 20 juin dès 11H, l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) organise un rassemblement rond-point Schuman, 1000 Bruxelles pour exiger la libération de ces deux révolutionnaires turcs.

Rassemblement à Bruxelles pour Turgut Kaya et Hıdır Gönek

Rassemblement à Bruxelles pour Turgut Kaya et Hıdır Gönek

Dimitris Koufodinas (prisonnier de l’organisation révolutionnaire 17 Novembre) a cessé la grève de la faim qu’il avait entamé pour obtenir le droit à un congé pénitentiaire de 48 heures. De nombreuses actions de solidarité avaient eu lieu à travers la Grèce. Dernière en date, celle de Rouvikonas qui a accroché une grande banderole à l’acropole.

Koufodinas

Koufodinas

Lundi, une trentaine de membres du groupes Rouvikonas ont fait irruption dans l’enceinte du Ministère de l’Ordre Public et de la Protection des Citoyens (le ministère de l’intérieur, en fait) en soutien à Dimitris Koufondinas. Ils ont été repoussé par la police qui a procédé à 20 arrestations. De l’hôpital où il est depuis jeudi dernier Dimitris Koufodinas, à le 12e jour de la grève de la faim, a exprimé sa solidarité avec le militant turc Turgut Kaya également en grève de la faim pour ne pas être extradé vers la Turquie. Dimitris Koufodinas poursuit la grève de la faim en refusant d’accepter une assistance médicale et, à la demande des médecins, a signé une déclaration de responsabilité pour refuser de prendre toute forme de préparation de sucre.

Ce mardi, à 13h30, le président du Tribunal Evelpidon à Athènes annonce un premier report : celui du procès des 20 membres de Rouvikonas arrêtés la veille. Ce procès qui se voulait « expéditif » est reporté au 27 juin, sans doute dans l’espoir que les soutiens seront moins nombreux et, surtout, que la grève de la faim de Dimitris Koufontinas sera terminée.

Reste l’énorme dossier des 8 actions de résistance pour lesquelles comparaissent 12 membres du groupe, à savoir: 1- l’action contre les médecins mafieux exigeant des dessous de table pour soigner les malades ; – l’action contre les coupures d’électricité des familles les plus pauvres ; 3- et 4- les actions contre les ambassades d’Allemagne (propagande raciste et maltraitance des migrants) et d’Arabie Saoudite (bombardements des civils au Yemen) ; 5- l’action au tribunal de Larissa ; 6- l’action au siège de Turkish Airlines (en solidarité avec les Kurdes) ; 7- l’action au ministère de l’économie et de la croissance ; 8- l’action au ministère des armées). Ce grand procès prévu de longue date et très médiatisé est reporté au… 15 février 2019.

Affiche de soutien aux inculpés de Rouvikonas

Depuis 13 jours, le révolutionnaire turc Turgut Kaya a entamé une grève de la faim dans sa prison en Grèce pour protester contre les menaces d’extradition vers la Turquie qui pèsent contre lui (voir notre article). Depuis, l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) mène une large campagne internationale pour exiger sa libération et l’arrêt des poursuites à son encontre.
Parallèlement, l’ATIK vient d’annoncer que le révolutionnaire Hıdır Gönek avait également été arrêté en Grèce le 24 février dernier. Il est accusé d’avoir aidé Turgut Kaya lors de son entrée sur le territoire grec. Afin d’exiger sa libération et dénoncer ses conditions de détention, il est aussi en grève de la faim depuis 9 jours.

Affiche de l’ATIK en soutien à Turgut Kaya et Hıdır Gönek

Affiche de l'ATIK en soutien à Turgut Kaya et Hıdır Gönek

Dimitri Koufodinas, qui purge 11 (onze) condamnations à perpétuité pour son activité dans l’organisation de guérilla urbaine révolutionnaire « 17 Novembre » (de 1975 à… 2002), a entamé mercredi dernier une grève de la faim pour demander que lui soit appliquée les règles d’octroi des congés pénitentiaires, ce qui implique l’abolition du droit de veto du procureur de la Cour suprême sur ses demandes de congé carcéral.

Dimitri Koufodinas

Les initiatives de solidarité commence à se succéder en Grèce. Lundi, les membres du groupe Rouvikonas (voir notre dossier) ont fait un raid solidaire dévastateur dans les bureaux du Secrétariat général du commerce sur la place de Kaningos, dans le centre d’Athènes.

Les bureaux du secrétariat du commerce après le passage de Rouvikonas

Dimitri Koufodinas
Les bureaux du secrétariat du commerce après le passage de Rouvikonas

Des incidents ont éclatés dans le quartier d’Exarchia, au centre-ville d’Athènes la nuit de vendredi à samedi et samedi en journée. Des anarchistes ont brûlé un drapeau grec et lancé des bombes incendiaires sur des fourgons de police anti-émeute stationnés à la jonction des rues Patission et Tositsa. Les agents ont riposté avec des gaz lacrymogènes et bouclé brièvement la rue Patission.

Les incidents à Exarchia

Les incidents à Exarchia

Rouvikonas appartient à une tradition anarchiste athénienne qui remonte aux années 1970. Le collectif a été créé en 2013 et pour lui, la Grèce a franchi son «Rubicon» en mars 2012, lorsqu’elle a signé le second plan d’aide de l’Union Européenne et du FMI. Un plan renforçant le programme d’austérité économique qui ravage la société grecque sans relâche depuis lors. Rouvikonas s’en prend aux rouages de la bureaucratie grecque –des cabines de péage dans le Péloponnèse, le ministère de la Défense, le palais de justice de Larissa– mais attire aussi l’attention sur la scène internationale : ambassade d’Espagne, ambassade de l’Arabie Saoudite, comptoir d’enregistrement de la compagnie El Al à l’aéroport international Elefthérios-Venizélos, bureaux de Turkish Airlines, dernièrement l’ambassade de France d’Athènes en solidarité avec la ZAD.

Le groupe distribue des médicaments et invite les associations du secteur sanitaire et social à mettre en place des dispensaires pour les malades. Rouvikonas cherche également des lieux d’hébergement pour les réfugiés au sein des bâtiments abandonnés du centre d’Athènes, et empêche la police d’accéder à ces squats. Suite à toutes ces actions le collectif Rouvikonas fait face à de nombreuses arrestations et procès.

C’est pourquoi le Secours Rouge vous invite ce samedi 2 juin à 19h au Local Sacco-Vanzetti (54 Chausée de Forest, 1060 Saint-Gilles) pour une soirée d’information et de solidarité avec Rouvikonas, avec un drink solidaire, une discussion par Skype avec des membres du collectif et des projections de ses actions.

Solidarité avec Rouvikonas

Solidarité avec Rouvikonas

Turgut Kaya est un révolutionnaire turc qui a été arrêté et emprisonné à de nombreuses reprises en Turquie. En avril 2018, il a été arrêté par l’Etat grec et est toujours détenu à la suite d’un mandat d’arrêt lancé par Interpol. Son extradition a été décidée lors d’une audience du tribunal à Athènes le 30 mai. Des dizaines de rassemblements ont lieu en Europe pour exiger sa libération ces derniers jours.

Rassemblement pour la libération de Turgut Kaya à Bern (Suisse).

Rassemblement pour la libération de Turgut Kaya à Bern (Suisse).

Le quartier athénien d’Exarchia a été de nouveau le théâtre d’affrontements entre des militants anarchistes et la police anti-émeute, vendredi soir. Un groupe de manifestants a attaqué un détachement de la police anti-émeute au coin des rues Patision et Tositsa avec des cocktails Molotov. Les affrontements qui ont suivi ont duré environ deux heures. Aucune arrestation ou blessure n’a été signalée.

Les affrontements samedi soir à Exarchia

Les affrontements samedi soir à Exarchia