Dans la soirée du vendredi 17 mai à Patras, des affrontements à grande échelle ont eu lieu entre anarchistes et policiers. Il a débuté quand les policiers ont encerclé la place Olgas, dans le centre de la ville, afin d’empêcher un concert. Depuis plusieurs décennies, la place Olgas a été un point de rencontre pour les jeunes anarchistes, à la fois forum et lieu de rendez-vous militant. Comme à Exarchia, la police a tenté de casser cette dynamique en y refoulant le trafic de drogue (pratiquement, en harcelant les dealers partout sans dans les environs de la place). Récemment, des groupes anarchistes se réapproprié la place, chassant à la fois les dealers et les indicateurs, et organisant des activités culturelles. C’est ce que les policiers ont voulu briser le 17. Les affrontements ont duré quatre heures et se sont étendu au centre ville, et la place a été réoccupée..

Le gouvernement grec souhaite augmenter de le temps de travail des enseignants du secondaire, en muter 4.000, et aurait prévu de remercier 10.000 professeurs travaillant à temps partiel à la fin de leur contrat. Face à l’opposition des syndicats, sous prétexte de garantir le « droit sacré » des étudiants à des examens, les autorités grecques ont interdits les enseignants du secondaire de participer à la grève prévue le 17 mai à Athènes. Cette action gouvernementale fait partie des mesures d’exception auxquelles le gouvernement est autorisée à recourir et c’est la troisième fois qu’elle use de cette disposition pour remettre les potentiels grévistes au travail.

Mardi, une partie de la fonction publique a décidé de cesser le travail ce mardi. Des enseignants, des salariés de l’administration et du secteur médical se sont rassemblés dans le centre d’Athènes, en signe de solidarité avec les enseignants menacés.

Grèce: Interdiction d’une grève

Dimanche, une vaste manifestation contre l’exploitation de la mine d’or de Skouries par une société canadienne a rassemblé des centaines de personnes en Chalcidique, province du nord de la Grèce. Les habitants, qui doivent rencontrer des représentants de Hellas Gold (filiale du groupe minier canadien Eldorado Gold) ce lundi devant un tribunal qui statuera de la légalité de l’exploitation, s’étaient réunis pour exiger l’arrêt des activités sur le site, qu’ils estiment illégale. De violents affrontements ont eu lieu suite à l’intervention de la police anti-émeute qui a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule. Huit policiers et une manifestantes ont été légèrement blessés. La police a interpellé trois personnes à l’issue des heurts.

Manifestation en Chalcidique

Manifestation en Chalcidique

La semaine dernière, le site Indymedia Athens avait été rendu inaccessible suite à l’ordre du recteur de désactiver le serveur hébergé par le réseau de l’université. Une radio alternative avait également été visée par cette mesure. Aujourd’hui, un groupe de jeunes est monté sur le toit du bâtiment. Il a d’abord remplacé le drapeau grec par un drapeau anarchiste avant de déployer un énorme calicot devant la façade, ‘Raise your voice – Fighet against state censorship’. 63 personnes ont été interpellées à l’issue de cette action.

Action anarchiste à l'université d'Athènes

Depuis plusieurs années, dans la région de Skouries, au nord de la Grèce, des habitants s’opposent à la construction d’une mine d’or après que l’État ait vendu une grande partie du territoire à la compagnie Hellas Gold (5% grecque et 95% canadienne) en mars 2012. Le 17 février dernier, une quarantaine de personnes, selon la police, ont mené une attaque incendiaire, brûlant tout matériel qui se trouvait sur le chantier de la mine. Les jours suivant, dans le cadre de l’enquête, des policiers cagoulés ont séquestrés pendant des heures des habitants du village de Ierissos, qui résiste massivement au projet. Sans la présence d’avocats, et sous des menaces, les policiers ont fait des prélèvement d’ADN sans même qu’il y ait des accusations.

Le 7 mars : 5 habitants du village sont arrêtés par la police. Les habitants se sont opposé aux perquisitions et les policiers ont chargé avec des gaz lacrymogènes, qu’ils ont jeté jusque dans l’école. Un enfant a été blessé par une bombe lacrymogène, tirée directement sur lui, et trois se sont évanouis à cause des gaz. Le 9 mars, plus de 20.000 personnes ont manifesté à Salonique contre la mine d’or et la répression des villageois en lutte.

Le 10 avril à l’aube, un raid de policiers armés et cagoulés permet l’arrestation de deux habitants de Ierissos, accusés, entre autres, de participation à une organisation criminelle, tentative d’homicide, détention d’explosifs et explosion. Ce sont les deux premières personnes détenues pour l’attaque incendiaire, 20 autres sont recherchées. Quelques minutes après l’arrestation, les habitants se sont rassemblés au centre du village et ont attaqué le commissariat de police, qui était vide. Dans l’après midi, la police a annoncé que le commissariat serait abandonné et tout le personnel et les services vont déménager au commissariat d’un village voisin. Durant la journée les habitants ont construit des barricades en bloquant l’entrée du village. Les barricades sont toujours en place jusqu’à aujourd’hui et le passage ne s’effectue que dans des heures précises.

Grèce: Le point de la lutte de Skouries

Mercredi soir, plus de 200 travailleurs agricoles principalement bangladais s’étaient rassemblés pour réclamer leurs salaires impayés. Employés dans une exploitation de production de fraises à Manolada, à 260 kilomètres au sud-ouest d’Athènes, certains de ces ouvriers réclamaient jusqu’à six mois d’arriérés de salaire. Alors qu’il avait promis leur paiement mercredi matin, le propriétaire a fait réprimer le rassemblement en y envoyant trois superviseurs armés qui ont tiré à la carabine sur la foule. 28 ouvriers ont été blessés dont quatre très grièvement. Tous ont été hospitalisés, et sept d’entre eux le sont toujours aujourd’hui.

Hier vers 15h, le centre d’opérations du réseau de la National Technical University of Athens (NTUA) a suivi l’ordre du recteur de l’université qui lui a demandé de désactiver la connexion internet d’un serveur hébergé au sein des réseaux de l’université. Ce serveur fourni, entre autre, l’accès au site internet Athens Indymedia. Depuis lors, le site d’information est donc inaccessible. D’après les modérateurs locaux, le recteur aurait pris cette décision suite aux pressions croissantes exercées par le procureur. Athens Indymedia reste toutefois accessible via le réseau Tor. Plus d’informations pour y accéder sur http://indymedia.squat.gr/.

Cela fait plusieurs années maintenant que les villageois de Ierissos et les habitants de la région (nord du pays) s’opposent à l’exploitation d’une mine d’or par le groupe canadien Eldorado Gold. En mars dernier, de violents affrontements avaient opposé la police aux habitants suite au raid, quelques semaines plus tôt, mené par une quarantaine de personnes contre les installations de la compagnie. Cette nuit, vers 3h du matin, les autorités ont arrêté deux hommes qu’elles accusent d’avoir pris part à l’attaque. Ils doivent être présentés au juge d’instruction ce jeudi et sont poursuivis pour ‘crimes graves, dont constitution d’une organisation criminelle, tentative d’homicide et usage d’explosifs’. Suite à ces arrestations, un groupe de villageois a pris d’assaut le poste de police local, brisant les portes et les fenêtres du bâtiment avant d’y brûler du matériel et des documents. Mardi, près de 2000 personnes avaient défilé dans les rues d’Athènes pour dénoncer la menace pour l’environnement que pose l’exploitation de la mine par le géant canadien.

Manifestation à Athènes

Manifestation à Athènes

Le procès de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » s’est terminé aujourd’hui par des sentences très lourdes.

Pour les trois militants qui se revendiquaient membres de « Lutte Révolutionnaire »: Nikos Maziotis (en cavale) 50 ans de prison; Pola Roupa (égalemement en cavale) 50 ans et 6 mois ; Kosta Gournas (emprisonné à l’audience): 50 ans et six mois. Ces condamnations sont une cumulation de condamnations, cela signifie en pratique (en raion d’un plafond légal) à un total de 25 années de prison pour chacun d’eux.

Deux autres anarchistes accusés dans la même affaire mais qui niaient être membre de l’organisation ont été condamnés Stathopoulos à 7 ans et 6 mois et Kortessis à 7 ans. Trois autres, S. Nikitopoulos, K. Katsenos, et Mari Beraha (la femme de Kostas) ont été acquités. Les avocats ont demandé une suspension de l’exécution du verdict jusqu’au procès d’appel, mais cela a été refusé.

Kostas Gournas

EDIT: En fait, Nikos Maziotis a été condamné à 86 ans, Pola Roupa et Kostas Gournas à 87 ans, mais ces sentences ont été « réduites » à 50 ans et 50 ans et demie. Mais cela signifie bien en pratique une peine de prison de 25 ans, le maximum selon la loi grecque.

Kostas Gournas

Le squat Delta, à Thessalonique, avait été violemment expulsé le 12 septembre 2012. Le procès de dix de ses occupants s’est soldé par des peines avec sursis et des amendes (8000 € au total). Une des personnes arrêtées, Gustavo Quiroga, un anarchiste immigrant, est resté détenu et a été déportés en Colombie le 4 Novembre. Ce même mois, l’État grec a déclenché une nouvelle série de poursuites contre six autres anarchistes qui avaient été arrêtés au cours de l’expulsion.

Grèce: Verdict au procès du squat Delta