Le dirigeant maoïste Tusharkanta Bhattacharya a été une nouvelle fois arrêté ce 7 janvier dans le Warangal, par la police à Hyderabad. La police du Warangal projetait d’établir un mandat d’arrêt et de le faire comparaître devant un juge dans le courant de la nuit. Plus tôt dans la journée, un avocat avait déposé plainte à propos de cet enlèvement. Il affirme qu’il voyageait avec le leader maoïste jeudi et qu’après être descendu de la voiture, il a vu des policiers en uniforme emmenant le militant, sa voiture et son chauffeur. Suite à cette plainte, la Commission a donc demandé à la police de s’expliquer. Après avoir d’abord nié les faits, le chef de la police a donc reconnu détenir Bhattacharya.

Tusharkanta Bhattacharya avait déjà été arrêté le 17 septembre 2007 dans le Jharkhand et envoyé en prison. L’an dernier, il était relâché, faute de preuves. En sortant de prison, il avait scandé des slogans en faveur des maoïstes, entrainant la police à enregistrer une accusation de sédition contre lui au commissariat de Mattewada dans le Warangal.

Tusharkanta Bhattacharya

Tusharkanta Bhattacharya

Au moins six combattants des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, parmi lesquels le commandant en second du 51e Front, Eliseo Mancilla Garces ont été tués lors d’une fusillade les opposant à l’armée. Trois autres guérilleros auraient été capturés dans ce combat qui a opposé la guérilla des FARC (photo) à une unité spéciale de l’armée, la Task Force Omega, près de la ville d’Uriben dans la province de Meta, à 250 kilomètres au sud de Bogota.

Guérilleros des FARC

Guérilleros des FARC

Un membre du parti communiste officiel (associé au pouvoir) a été tué dimanche au Bengal occidental, dans la région du Lalgarh. Il a été enlevé dans son magasin dimanche soir et retrouvé lundi matin, criblé de balles. Les maoïstes ont laissé des tracts sur le lieu, le dénonçant comme un informateur de la police. Quatre autres personnes ont été tuées dans la journée de samedi dans trois incidents séparés. Les maoïstes ont à chaque fois expliqué qu’il s’agissait d’informateurs de police. Quelques heures plus tard, trois maoïstes étaient tués par les forces de l’ordre.

En fin de semaine dernière, les forces armées ont repris l’offensive contre les FARC. La nuit du nouvel an, elles ont attaqué deux bases de la guérilla pouvant abriter 200 personnes. L’opération s’est soldée par la mort de 25 guérilleros (nous annoncions le 2 janvier le chiffre erroné de 18 décès) et la capture de 13 autres. Parmi les morts figuraient trois cadres qui appartenaient à la ceinture de sécurité destinée à protéger Jorge Briceno Suarez, leur principal chef militaire. Deux d’entre eux étaient membres des FARC depuis 18 ans.

Le 3 janvier, l’armée a annoncé le démantèlement de deux camps dans les départements du Putumayo (sud) et du Meta (centre). Le gouvernement, accusé d’avoir sous-estimé les capacités des révolutionnaires qui disposeraient encore de 6.000 à 10.000 guérilleros, reprend donc en force la lutte contre la guérilla. Il a annoncé la coordination des diverses forces de sécurité au sein de théâtres d’opérations conjointes dans les régions concernées. Par ailleurs, dans un communiqué diffusé par l’agence ANNCOL, leur canal habituel de communication, le bloc sud de la guérilla a revendiqué l’exécution du gouverneur Luis Francisco Cuéllar. Les FARC affirment avoir eu l’intention de juger Cuellar, pour corruption et liens avec les paramilitaires d’extrême-droite. Mais ils disent n’avoir pas prévu de le tuer ou de l’échanger contre une rançon. D’après eux, sa mort a été ‘une conséquence non désirée et tragique de l’ordre d’Alvaro Uribe aux forces armées de secourir par le feu et le sang’ les prisonniers des FARC. En plus du gouverneur de 69 ans, les FARC détenaient dans le secteur une vingtaine de soldats et de policiers.

Malgré l’énorme déploiement des forces de sécurité gouvernementales ces derniers mois, les maoïstes poursuivent leurs actions et les intensifient dans le Bengale occidental. Depuis des années, les maoïstes mènent une lutte armée contre les propriétaires terriens et les sociétés minières, pour la défense des paysans sans-terre et des tribus dans les Etats indiens où la puissance publique (éducation, santé,…) est quasi inexistante. Sentant la menace grandissante, le gouvernement a depuis maintenant plus d’un an, mis en place un programme de contre-guérilla.

Sa première grande offensive dans le Bengale occidental (opération Lalgarh) fut un fiasco total, les maoïstes parvenant à récupérer toutes leurs bases et à harceler les forces ennemies durant tout le courant de l’action. A l’heure actuelle, les forces paramilitaires comptent plus de 2.500 hommes déployés dans la zone ainsi qu’une mobilisation d’un grand nombre d’officiers de la police locale, mais le gouvernement ne parvient pas à enrayer la guérilla. Ces derniers mois se sont multipliés les exécutions de policiers, d’informateurs ainsi que les attaques contre les infrastructures de l’Etat (ponts, commissariats,…) et des sociétés privées. Durant la seule journée du 18 décembre, les guérilleros ont attaqué une usine et ont mis le feu à 25 camions, à 12 motos et à 3 pétroliers. Il semble évident que jusqu’à présent, toutes les initiatives gouvernementales contre les naxalites se sont avérées inefficaces. Les autorités ne baissent pourtant pas les bras et ont annoncé la reprise de l’offensive anti-naxalite le 25 décembre dernier. Dans un rapport publié récemment, les maoïstes font état de la perte de 232 hommes dans leurs rangs entre juillet 2008 et septembre 2009.

Dans la nuit du 31 décembre, l’armée colombienne a mené une grande action appelée ‘coup du Nouvel An’. Des avions des forces aériennes ont bombardé deux camps des FARC, tuant 18 guérilleros. Les forces spéciales terrestres y ont également fait intrusion, faisant de leur côté 13 prisonniers. Cette offensive avait été commandée par le gouvernement en réponse à la récente exécution revendiqué par les guérilleros de Luis Fancisco Cuellar, gouverneur de Caqueta, un état du sud du pays.

Le gouvernement indien vient d’annoncer avoir affecté une flotte de dix hélicoptères MI-17 de l’Indian Air Force à la lutte contre les maoïstes. Après avoir annoncé sa décision d’augmenter le contingent des troupes anti-naxalites ainsi que l’attribution de primes plus importantes à ceux qui mènent la contre-guérilla, le gouvernement a donc décidé d’en augmenter l’arsenal. Ces hélicoptères auront pour mission de déposer les commandos dans les zones peu accessibles et d’en évacuer les blessés. Armés, ils auront également pour but de détruire les camps maoïstes des cinq états où les guérilleros sont les plus présents: Andhra Pradesh, Chhattisgarh, Jharkhand, Orissa et Maharashtra. Tous ces préparatifs se font dans le cadre de la reprise de l’opération ‘Green Hunt’ annoncée par le gouvernement pour le début de l’année. La photo ci-dessous montre un des 50 premiers MI-17 indien lors d’une exercice indo-US antiterroriste ‘Balance Iroquois 2003’. Depuis, l’Inde a encore acheté à la Russie 70 de ces engins.

Hélicoptère MI-17

Hélicoptère MI-17

Le CPI(M) – maoïste – et le CPI-ML – naxalbari – ont décidé ce 23 décembre d’unir leurs forces contre les offensives gouvernementales visant les maoïstes à travers le pays. A l’issue d’un meeting rassemblant les différents leaders, un document commun a été rendu public, exhortant le peuple à mettre en place une résistance militante face à la répression de l’Etat. Jusqu’à présent, les deux organisations avaient mené leur lutte armée de manière indépendante. Après plusieurs rounds de discussions, le besoin que les forces révolutionnaires devaient s’unir pour renforcer la guerre du peuple s’est fait ressentir. Malgré certaines divergences politiques, cette alliance semble être un premier pas vers une possible fusion face à la répression gouvernementale que subi le peuple indien.

Le bombardement effectué par l’armée colombienne d’un camp des Farc en Equateur, le 1er mars 2008, a été notamment possible grâce aux renseignements fournis par les Etats-Unis, a affirmé jeudi la commission d’enquête équatorienne sur l’attaque, en rendant ses conclusions. ‘Les renseignements stratégiques rassemblés à Manta (port équatorien où les Etats-Unis disposaient d’une base jusqu’en septembre) ont été fondamentaux pour la surveillance et la localisation de Raul Reyes‘, le numéro deux des FARC (photo) tué dans l’attaque, indique le rapport de cette commission présenté au cours d’une conférence de presse à Quito.

Selon le document rédigé par cette commission créée par le gouvernement pour enquêter sur l’attaque et les éventuels liens des FARC en Equateur, la concession accordée par Quito aux Etats-Unis pour réaliser des opérations antidrogue depuis cette base a été exploitée (par ce pays) ‘au-delà de ses objectifs’ de départ. L’attaque effectuée par l’armée colombienne contre le camp des FARC, dans laquelle 25 personnes ont été tuées, avait entraîné la rupture des relations diplomatiques par Quito pendant plus de vingt mois. Le président Rafael Correa avait en outre mis à exécution sa menace de ne plus renouveler la concession américaine à Manta. Washington a fermé la base de Manta, la seule dont elle disposait à ce moment en Amérique du sud, le 18 septembre. Le 30 octobre, les Etats-Unis ont toutefois signé avec la Colombie un accord leur permettant de faire usage d’au moins sept bases dans ce pays.

Raul Reyes

Raul Reyes

Le gouvernement du Bengal occidental a approuvé ce jeudi la décision de mettre en place un conseil d’administration qui supervisera la sécurité et mettra en oeuvre de nouvelles mesures antiterroristes. Il sera dirigé par un député inspecteur général de police et engagera 480 policiers. Le gouvernement a également décidé d’augmenter les effectifs policiers et d’améliorer les infrastructures situées dans les districts où les maoïstes sont les plus actifs. 3224 postes seront créés dans divers départements et les 150 actuellement vacants seront complétés. Il leur sera également fourni plus de véhicules. Le gouvernement d’état a quant à lui décidé de fournir des armes plus performantes aux officiers de police déployés dans les zones ‘à risques’ et de leur accorder des primes financière accrue.