Une unité de CRPF est tombée tôt ce matin dans une embuscade dans le district du Dantewara alors qu’elle rentrait d’une opération de ratissage anti-maoïste dans la région: les guérilleros maoïstes ont déclenché l’explosion d’une puissante charge explosive, tuant de nombreux paramilitaires. La CRPF a aussitôt envoyé une colonne de renfort qui était, en fait, le véritable objectif de l’embuscade. Cette colonne est tombée dans une immense embuscade tendue par plusieurs centaines de guérilleros. Un policier local et 74 paramilitaires ont été tués et plusieurs autres gravement blessés (photo). Cette attaque constitue une des plus grandes opérations de ce type depuis des années et porte un sérieux coup aux forces de sécurité engagées pour combattre la guerre populaire dirigée par le Parti Communiste d’Inde (maoïste). Dimanche déjà, dix policiers avaient été tués par l’explosion d’une mine dans l’Etat d’Orissa.

D’autre part, les maoïstes ont affirmé pour la première fois aujourd’hui, que leur dirigeant Kishenji était en vie et en bonne santé. Depuis un combat meurtrier entre les forces de sécurité et les guérilleros le 24 mars dernier, le gouvernement indien affirmait que Kishenji y avait trouvé la mort. Mais un fax provenant du Comité Maoïste de l’Etat d’Orissa affirme aujourd’hui: ‘Aucun membre du Comité d’Etat, du Comité Central ou du Bureau Politique n’a été tué ou blessé lors de la ‘rencontre’ avec les forces de sécurité le 24 mars. Le 24 mars, la police a attaqué des personnes innocentes dans les villages de la région de Lakhanpur, de Salboni, de Goaltore et du Lalgarh. Des innocents ont été tués, mais pas un seul membre du Comité d’Etat, du Comité Central ni du Bureau Politique n’a été tué ou blessé’.

embuscade maoiste en inde

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Tôt ce mardi matin, la police a mené une descente surprise dans le village de Baligoth, Kalinganagar. Les femmes, les enfants et les autres sont rapidement sortis dans les rues afin de protester. La situation s’est rapidement empirée quand la police a brûlé une maison, tirant ensuite des balles en caoutchouc et utilisant de gaz lacrymogène. Les villageois, effrayés, ont rapidement fui dans la forêt voisine, mais sept d’entre eux ont été blessés. L’administration a justifié l’offensive policière en disant qu’une telle étape était devenu impérative parce que les tribaux continuent à s’opposer à la construction d’une route menant à la région industrielle de Kalinganagar. Le percepteur du district affirme ‘Les villageois ne s’abstiennent pas de s’opposer au travail de construction de la route. J’ai essayé de les persuader, mais en vain. D’où cette action policière’. Ce lundi, le gouvernement a déployé 27 sections de police armée, en ce y compris deux pelotons du Special Operation Group de la police, spécialement formé pour les opérations anti-maoïstes, afin d’empêcher les villageois d’interrompre à nouveau les travaux.

Dans le cadre de la grève générale de deux jours déclarée par la guérilla maoïste dans six états du pays afin de protester contre l’offensive armée de l’Etat (Opération Green Hunt), les rebelles ont intensifié leurs actions contre les forces répressives. Dans la nuit de lundi à mardi, ils ont endommagé une ligne ferroviaire dans le Bihar, entraînant de sérieux problème dans la liaison du Bhubaneswar-New Delhi Rajdhani Express. Au même moment, les maoïstes ont pris en embuscade une équipe de patrouille de la police, tuant un officier. Ce mercredi matin, un groupe de trente policiers a encerclé un camp maoïste dans une région forestière à 350 km de Bhubaneswar. Les guérilleros y ont répondu par des coups de feu, entraînant la mort d’au moins trois policiers du Special Operation Group (SOG) et en en blessant six autres. Il n’y a eu aucune victime du côté des rebelles. Toutes ces actions font suite à l’arrivée des troupes de la Border Security Force (BSF) dans le district de Koraput voisin du Chhattisgarh et de l’Andhra Pradesh, suite à l’annonce d’une opération anti-maoïste coordonnée. La police a également fait une percée dans le district de Sundergarh, arrêtant deux maoïstes lundi soir. Le même jour, un autre guérillero a été arrêté à Topadiha.

Mercredi, Niranjan Mahapatra a été arrêté dans la région de Surat. La police le soupçonne d’avoir tenté de répandre des activités maoïstes parmi les tribaux,les ouvriers diamantaires et ceux qui travaillent sur les métiers à tisser automatiques industriels, deux secteurs touchés par la récession. Vendredi, sur base de données trouvées dans le portable de Niranjan, S.K. Singh a également été arrêté. Alors que les activités des maoïstes gagnent en intensité dans certaines régions, la police a introduit le 26 février dernier Rapport d’Information d’approche globale contre le CPI (Maoïste) afin d’enquêter sur la les activités et les réseaux du parti dans l’Etat. Au Bengale occidental, une nouvelle force de contre-insurrection a été mise en place. Ses hommes, sélectionnés dans la Police Armée de l’Etat, sont formés à la Greyhounds Academy, qui est spécialisée dans la préparation de commandos spéciaux pour la guerre dans la jungle, appliquant des tactiques de guérilla afin de contre les maoïstes. La formation des troupes devrait être terminée pour la fin de l’année.

D’autre part,vendredi, le premier ministre Singh a rencontré différents membres des corps de police de plusieurs états pour discuter du résultat de la première phase des opérations conjointes anti-maoïstes inter-étatiques et pour esquisser la stratégie pour la prochaine étape de l’offensive. Lors de cette réunion, Singh a affirmé que la première partie de l’opération, concentrée sur la frontière entre le Bengale occidental et le Jharkhand avait apporté des résultats positifs, mais qu’elle n’avait abouti à aucune arrestation ou reprise de terrain significative…

Dans une offensive majeure contre la guérilla maoïste, les forces de sécurité indiennes ont mené ce jeudi des opérations dans huit districts du Bengale occidental et du Jharkhand. Ils ont détruits plusieurs camps de guérilleros et ont découvert des armes et de munitions dans les forêts. Cette nouvelle attaque s’est déroulée dans le cadre de l’Opération Green Hunt et des milliers d’officiers de la sécurité y ont pris part. Selon les fonctionnaires, la campagne contre le CPI-Maoïste s’est concentrée cette semaine sur les districts du Singhbhum occidental, du Singhbhum oriental, du Bokar, de l’Hazaribagh et du Seraikela dans le Jharkhand ainsi que dans ceux de Purulla, du Midnapore occidental et de Bankura dans le Bengale occidental voisin. Au final, selon le porte-parole de la police, plusieurs dépôts d’armes et de mines auraient été découverts et quatre camps de guérilleros auraient été détruits.

Alors que continue l’offensive de sécurité du gouvernement contre les maoïstes, les groupes pour les droits civils et les citoyens affirment que l’étiquetage d’une personne en tant que maoïste est de plus en plus utilisée comme une tactique par les agences de sécurité pour faire taire les voix critiques et pour les empêcher d’évoquer les questions d’expropriations forcées des tribaux ou des agriculteurs, ou des violations des droits de l’homme par les forces de sécurité.

Les groupes pour les droits humains travaillant dans les états touchés par les naxalites du Jharkhand, du Chhattisgarh et de l’Andhra Pradesh ainsi que dans l’Uttar Pradesh, Delhi et le Maharashtra déclarent que plusieurs de leurs militants sont appelés maoïstes et sont soit harcelés soit arrêtés. La dernière affaire de ce type, signalent-ils, est l’arrestation du membre exécutif du People’s Union for Civil Liberties (Union Populaire pour les Libertés Civiles) de l’état d’Uttar Pradesh, Seema Azad, qui avait déposé une plainte pour Litiges d’Intérêts Publics à la Cour Suprême dans le but de diriger le gouvernement d’Etat à faire évacuer les forces de sécurité stationnées dans une cinquantaine d’écoles.

Il y a plusieurs exemples de la police arrêtant les militants et les surnommant maoïstes dans l’état due Chhattisgarh. Ont notamment été arrêtés le réalisateur de documentaires Ajay TG, l’avocat Satyendra Kumar Chombey et le journaliste Sai Reddy. Le secrétaire général de l’Andhra Pradesh Civil Liberties Commission (Commission pour les Libertés Civiles de l’Andhra Pradesh) S Seshaiah a déclaré qu’un des co-secrétaires de la APCLC a été retenu en vertu de le Loi de Sécurité Publique et de la Loi de Prévention des Activités Illégales pour avoir protesté contre les viols de femmes tribales par les paramilitaires engagés dans les opérations anti-maoïstes.

La police du Bengale occidental a arrêté mardi soir Telegu Deepak à Calcuta, la capitale de l’Etat. Telugu Deepak, dont le vrai nom est Venkateshwar Reddy, serait le commandant des opérations militaires maoïstes dans les États de Bihar, d’Orissa et de Jharkhand. Il était recherché par la police après l’attaque des maoïstes contre un camp des forces de police qui a causé la mort de 25 policiers mi-février, dans l’est du pays. Les forces de sécurité le soupçonnent d’avoir été l’organisateur de cette attaque. Cette arrestation a mis en alerte les services de renseignements et les forces de sécurité, car il semblerait que les maoïstes aient réussi à s’infiltrer dans la capitale du Bengale Occidental.

Le leader maoïste indien Koteswara Rao, mieux connu sous le nom de Kishenji, a proposé ce lundi au gouvernement d’Etat un cessez-le-feu de 72 heures dans le centre et l’ouest de l’Inde pour autant que l’offensive contre eux soit interrompue. Contrairement à ce qui a pu être dit, la proposition de Kishenji n’ouvre pas la porte à de futures négociations. Chidambaram,premier ministre fédéral, y a répondu en disant qu’il souhaitait une renonciation pure et simple des maoïste à la violence.

Pendant ce temps, les corps de trois guérilleros ont été retrouvés dans un village du Bengale occidental, après un affrontement autour d’un camp des forces de sécurité. En outre, les villageois ont affirmé qu’ils avaient vu les maoïstes emmener deux autres corps avec eux. L’une des victimes est un des dirigeants de la milice locale. Selon les activistes pour les droits humains présents sur place, la police avait organisé cette rencontre et l’assassinat des guérilleros. Les policiers sont entrés dans la maison où les trois hommes prenaient leur repas et ont ouvert le feu sans sommation.

La Police de Delhi vendredi a déposé un dossier d’accusation contre le chef Maoïste arrêté Kobad Ghandy, accusé de se livrer à des activités anti-nationales. Kobad Ghandy dirigeait le média du Parti communiste de l’Inde (Maoïste) qui a été interdit. L’acte d’accusation qui comporte plus de 100 pages a été déposé devant le Chief Metropolitan Magistrate Kaveri Baweja. La cellule spéciale de la Police de Delhi a déclaré dans l’acte d’accusation que Kobad Ghandy a été impliqué dans des activités antinationales et avait été un membre actif des maoïstes opérant dans de différentes parties du pays. Le 20 septembre 2009, Kobad Ghandy a été arrêté en vertu de la loi de Prévention des Activités Illégales (Unlawful Activities Prevention Act – UAPA). En décembre de 2009, la cour a rejeté la demande de liberté sous caution de Kobad Ghandy et a accordé encore 90 jours à la Police de Delhi pour déposer un dossier d’accusation. Une nouvelle audition aura lieu le 4 mars.

Afin d’avoir une longueur d’avance dans la lutte contre les maoïstes, le plus grand organisme de recherche et de développement, le DRDO (Defense Research and Development Organisation – Organisme de Recherche et de Développement de la Défense) est en train de créer une collection de nouvelles technologies et de nouveaux systèmes d’arme. Actuellement, le DRDO fourni des drones, des micros véhicules aériens, des radars de pénétration terrestre ainsi que de nombreuses autres armes aux forces paramilitaires et de l’Etat pour le combat contre les maoïstes. Un responsable du DRDO affirme que ces dernières années, la guerre s’est transformée en conflits de faible intensité nécessitant des technologies adaptées et qu’il est du devoir de sont organisme de soutenir le rôle des forces paramilitaires en renforçant leur cause dans la lutte de conflits internes. Une équipe spéciale a même été formée au sein du DRDO afin de développer, dans les quatre années qui viennent, les technologies répondant directement aux exigences des forces paramilitaires. Actuellement, elle travaille à l’élaboration d’un radar terrestre capable de détecter les charges explosives improvisées utilisées par les naxalites ainsi qu’à un laser hyper-puissant capable de les détruire. Outre ces recherches tournées vers la lutte futur, l’organisme offre déjà des brouilleurs mobiles, des outils infra-rouges, des systèmes de surveillance ainsi que des radars qui peuvent ‘voir’ à travers les murs.