Des dizaines de républicains ont manifesté aujourd’hui devant la prison de Hydebank (Belfast). Ces manifestants dénonçaient les conditions de détention des prisonniers républicains, qui se sont considérablement dégradées depuis l’annulation du statut acquis par les prisonniers politiques dans l’accord du vendredi saint. Les prisonniers sont la cible d’un harcèlement mesquin et vindicatif, s’attaquant à tous les aspects de leur vie quotidienne: on leur a interdit l’accès à des soins de santé adéquats, aux visites légales et aux visites de la famille et on leur refuse les activités les plus élémentaires. Quant à Christine Connor, qui a été menacée d’attaques par des éléments anti-républicains, les manifestants exigeaient son transfert de Hydebank à Maghaberry Gaol.

Devant la prison de Hydebank Gaol

Le cas des deux prisonniers républicains irlandais Brendan Mc Conville et John-Paul Wootton, condamnés pour avoir tué un policier en 2009, est depuis de nombreuses années au centre d’un campagne dénonçant un procès biaisé. Mc Conville et Wootton, les « Craigavon ​​Two » sont été détenus dans la prison de Maghaberry (au sud-ouest de Belfast) depuis mars 2009 et ont été déclarés coupables en mars 2012 d’avoir abattu un officier du Service de police d’Irlande du Nord le 9 mars 2009. Les familles Mc Conville et Wootton (qui avait 17 ans à son arrestation et qui se revendique aujoutd’hui comme anarchiste), les avocats et de nombreuses organisations et syndicats (dont l’Industrial Workers of the World, l’IWW) soutiennent que leur condamnation est une erreur judiciaire consécutive à un procès faussé.

La Cour suprême de Londres leur a refusé l’autorisation d’interjeter appel en 2015. Un nouveau recours a été soumis à la Commission de révision des affaires pénales, l’organisme d’enquête indépendant sur les erreurs judiciaires en Angleterre, au pays de Galles et en Irlande du Nord.

Solidarité avec les

Un agent du FBI chargé de la surveillance du dark web avait été contacté sur AlphaBay, où on négocie à peu près n’importe quoi en échange de bitcoin, par un utilisateur nommé Meat Cleaver. Le 3 septembre 2016, « Meat Cleaver » a commandé de l’explosif Semtex, une grenade à fragmentation soviétique F-1, une arme de poing et 100 cartouches. Le colis, devait être adressé à un certain James Geraghty, à Dolphin House. L’agent du FBI a organisé une fausse livraison DHL le matin du 14 septembre 2016. Un policier a alors photographié Jonathan Hawthorn recevant le colis à Dolphin House et signant le reçu au nom de M. Geraghty. Il a été arrêté plus tard dans la matinée avec un sac contenant la grenade (factice) et le (faux) Semtex.

La cour spéciale (sans jury) vient de condamner Jonathan Hawthorn, 45 ans, de Ballintyre Downs, (Ballinteer, Dublin), d’appartenance à l’IRA. Deux autres accusés, James Geraghty (61 ans) et Donal O’Ceallaigh (33 ans) ont par contre été jugés non coupables. Le juge estimant qu’il n’y avait aucune preuve étayant la thèse de la police selon laquelle les deux hommes étaient organisés dans l’IRA avec Jonathan Hawthorn. Celui-ci connaîtra sa peine lors d’une audience en octobre.

Alphabay

Cinq prisonniers politiques républicains de Roe (c’est-à-dire le secteur de la prison de Maghaberry où sont détenus les républicains) ont été brutalement agressés ce soir par l’équipe anti-émeute de la prison de Maghaberry. Avec des boucliers et des matraques, les gardiens ont attaqué et battu cinq prisonniers républicains de Roe 3 et 4 avant de les traîner sur le sol et les jeter au cachot. Les prisonniers concernés sont Connor Hughes, de Belfast, Gavin Coyle, de Tyrone, Brian Carron, de Tyrone également, Darren Poleon, de Meath et Paddy O Neill, de Belfast. Les prisonniers de Roe revendiquent des améliorations des conditions de détention.

La

La semaine dernière, l’armée britannique ainsi que des paramilitaires PSNI/RUC ont pénétré dans le quartier de Free Dery. Ils s’en sont pris aux militants républicains présents dans les rues (notamment en tirant des balles de plastique) et ont mené des raids dans les maisons. C’est dans ce contexte qu’un volontaire de la brigade de Derry de l’IRA a tiré à l’AK47 et a lancé une grenade sur les forces britanniques.

British Army Security force base. Bishops Gate, Derry City Walls, Londonderry

Christine Connor est une prisonnière républicaine condamnée à 16 ans de prisons pour terrorisme. Elle était accusée d’avoir organisé un complot visant à exécuter des membres de la police nord-irlandaise. Elle n’est affilée à aucune organisation.

Aujourd’hui en prison à l’isolement, elle a récemment était victime de deux attaques menées par des détenus et organisées avec la complicité des gardiens. Au cours de la deuxième attaque, l’un des agresseurs était armé d’un outil tranchant. Lorsqu’elle s’est plainte de ses attaques et de la complicité des gardiens, elle fut poursuivie en justice par la prison de Hydebank où elle détenue.

Christine Connor

Plus de 25 cocktails Molotov, des pierres des briques et d’autres projectiles ont été lancé sur les forces de police dans le quartiers de Bogside, bastion républicain de Derry, ancien fief de l’IRA. Les affrontements ont opposés les habitants de ce quartiers à la police pendant trois nuit. Des barricades ont été dressées et une voiture incendiée. Trois policiers ont été blessés par jets de pierres et trois personnes ont été arrêtées: un jeune homme de 16 ans (accusé d’agression contre la police, il devrait comparaître devant la cour des magistrats de Londonderry plus tard ce matin). Deux hommes, un de 20 ans et un de 50 ans ont également été arrêtés la nuit dernière et restent en garde à vue.

Les affrontements à Derry

Vendredi 29 juin, quatre personnes ont été condamnées par la cour spéciale criminelle pour appartenance à l’IRA. Kevin et Sean Hannaway, David Nooney, Eva Shannon et Edward O’Brien étaient accusés d’avoir participé à un meeting de l’IRA et ont été jugés par une cours spéciale criminelle constituée de trois juges et sans jury. Le mécanisme des cours spéciales criminelles a été mis en place dans le but de traiter des affaires dans des situations exceptionnelles. Cependant ces tribunaux d’exceptions ont été en activité sans interruption depuis 1972.

Les quatre accusés avaient été mis sur écoute. Cependant lors de ce type de procédure, il n’est pas toujours nécessaire de produire des preuves matérielles. Ainsi les tribunaux spéciaux appuient souvent leurs décisions sur des « belief evidences » dans lequel il suffit qu’un membre de la Gardai (la police de la République d’Irlande), vous croit coupable pour que cela constitue une preuve. Les condamnations et emprisonnements de membres présumés de l’IRA ne sont pas rares que ce soit en République d’Irlande ou en Irlande du Nord (voir nos article ici et ici).

Manifestation pour les prisonniers républicains en Irlande

La période de Pâques est l’occasion pour le mouvement républicain irlandais de célébrer l’insurrection anti-britannique d’avril 1916. Samedi, une marche non autorisée avait été attaquée par la police à Lurgan (voir notre article). Ce lundi, dans le bastion républicain de Derry, une grande marche (également non autorisée) a eu lieu et de jeunes manifestants ont attaqué à deux reprises le déploiement policier à coups de briques et de cocktails Molotov. Le cortège a pu se dérouler à travers la ville jusqu’au cimetière.

Les affrontements de ce lundi à Derry

La police britannique a attaqué hier samedi 31 mars la traditionnelle commémoration de l’insurrection de 1916 à Lurgan, dans le comté d’Armagh, en Irlande du Nord. La marche avait été déclarée illégale. Les policiers ont particulièrement visé les porte-drapeaux masqués (huit manifestants arrêtés et inculpés pour ce fait, et l’un d’eux est en plus accusé de voie de faits sur un policier). Un neuvième manifestant a été arrêté pour s’être interposé; il est accusé d’avoir agressé un policier. Une femme a été blessée lors de l’attaque policière et a dû être hospitalisée.

Une des arrestations samedi à Lurgan