L’état turc a finalement ouvert le checkpoint de Akcakale, laissant passer des milliers de réfugiés syriens de la ville de Tal Abyad, occupée par l’Etat Islamique et assiégée par les YPG/YPJ (Unités de Défense du Peuple/Unités de Défense des Femmes). Les réfugiés attendaient terrifiés et épuisés depuis 4 jours devant la frontière, poursuivis par les miliciens islamistes et refusés à coups de pompes à eau par l’armée turque. 13.000 civils avaient déjà réussi à traverser la frontière turque malgré la répression turque.

Il y a 2 jours, les YPG/YPJ avaient pris la ville de Suluk (a.k.a Sloq), l’une des premières prises de l’Etat Islamique en Syrie. La ville de Tal Abyad sera un nouveau tournant décisif dans la guerre de Syrie puisque c’est par cette ville que transitent armes et combattants réactionnaires de l’EI. C’est également l’une des places fortes du marché noir du pétrole. La prise de Tal Abyad coupera donc des ressources vitales à l’EI, mais ouvrira également un nouveau point de passage entre le Rojava (la partie syrienne du Kurdistan libéré) et la partie turque du Kurdistan. Cette prise reliera également les deux principales villes du Rojava libéré : Kobané et Hassaké. Enfin, la prise de Tal Abyad signifiera l’entrée des YPG/YPJ dans la province de Raqqa, dont le chef-lieu éponyme est la capitale de l’EI. Si les forces kurdes parviennent à gagner Tal Abyad, leur prochain objectif sera probablement Raqqa.

La prise de cette ville sera toutefois très difficile : de nombreux islamistes sont présents dans la ville, les rues sont minées, les maisons piégées et les ponts détruits. Le passage des réfugiés en Turquie donnera toutefois une marge de manœuvre aux combattants turcs qui pouvaient difficilement faire feu sur une ville remplie de civils.

Sur notre carte plus bas, on peut voir plus clairement les enjeux de cette ville à la frontière du Rojava, de la Turquie et de l’Etat Islamique.

La situation géographique de Tal Abyad.
La bataille de Tal Abyad commencera dans les prochaines heures.

Les YPG/YPG (Unités de Défense du Peuple/des Femmes), milices kurdes dans le nord de la Syrie poursuivent leur avancée dans le Rojava. Après avoir pratiquement libéré les cantons de Kobané et Ciziré, les YPG/YPG viennent de prendre la ville de Suluk, détenue il y a quelques heures encore par l’Etat Islamique et située entre les deux cantons précités. L’objectif de la prise de Suluk est la prise d’un plus grand bastion de l’EI situé un peu plus loin, Tal Abyad, où 13.000 civils ont fuit les combats qui s’annoncent et ont réussi à se réfugier derrière la frontière kurde alors que les soldats turcs les repoussent avec des auto-pompes et que islamistes les poursuivent. Des milliers de nouveaux réfugiés sont attendus par l’armée turque ce dimanche. La route entre Tal Abyad et Raqqa est à présent sous le contrôle des forces kurdes, infligeant un nouveau coup dur à l’Etat Islamique. « L’appui aérien » de l’armée américaine aurait tué 16 islamistes et 3 civils lors de la bataille de Suluk.

Tal Abyad est la dernière grosse ville détenue par les islamistes à séparer les forces kurdes de la capitale de l’Etat Islamique, Raqqa, qui sera probablement le prochain objectif des YPG/YPJ. Tal Abyad est une ville extrêmement importante pour les islamistes puisqu’elle est leur principal point de passage vers la Turquie, c’est donc l’un des lieux du marché noir du pétrole islamiste et l’un des lieux d’arrivée des combattants réactionnaires étrangers. La prise de Tal Abyad consolidera donc la liaison entre Kobané et Ciziré, empêchera des arrivées de troupes et d’argent à l’EI, et donnera un nouveau point de passage vers la Turquie aux forces kurdes.

Depuis le début du mois de mai, les Unités de Défense du Peuple ont reprit plus de 200 villages sous occupation islamiste.

Les réfugiés syriens poursuivis par l'Etat Islamique et repoussés par la Turquie.

Le jugement définitif dans l’affaire dite du KCK de la ville de Van a été rendu ce mercredi: les 16 militants qui étaient en procès depuis 2012 ont été condamné à un total de 149 ans de prison. Il s’agit du maire de la vill de Çelebibağı, Veysel Keser, un conseiller municipal de la ville de Van, Sait Kantarcıoğlu, d’anciens responsables régionaux du BDP, le Parti de la Paix et de la Démocratie, (Yakup Ataş, Naci Erkol, Naif Ugras, Naim Işık, Fevziye Siran, Semira Varlı, Hüseyin Dağ, İbrahim Alkan, İsmail Demir, Selahattin Bozkurt, Sénar Elter et Adil Adıyaman) et des militants syndicaux et associatifs (Meral Güngör, Ishak Arslan). Huit accusés avaient été libérés à la première audience et les huit autres lors de la deuxième audience, un an et demi plus tard. Le KCK (Koma Civakên Kurdistan, « Groupe des communautés du Kurdistan ») est la plus large des organisations Kurde, sa direction est une sorte de parlement. Accusée d’être le paravent du PKK, elle fait l’objet de procès dans tout le Kurdistan mais aussi à Istanbul.

Au tribunal de Van, İsmail Demir a été condamné à 12 ans et 6 mois, Naif Oğraş à 11 ans et 3 mois, M. Naim Işık à 11 ans et 3 mois, Sait Kantarcıoğlu à 12 ans et 6 mois, Veysel Keser à 12 ans et 6 mois, Semira Varlı 10 ans, Fevziye Siran à 11 ans et 3 mois, Hüseyin Dağ à 12 ans et 6 mois, Naci Erkol 7 ans et 6 mois , Sénar Elter à 7 ans et 6 mois, Adil Adıyaman à 7 ans et 6 mois, Meral Güngör à 11 ans et 3 mois, Selahattin Bozkurt à 6 ans et 3 mois, İbrahim Alkan 7 ans et 6 mois, Isak Arslan à 7 ans et 6 mois, tandis que Yakup Ataş a été acquitté.

Les militants kurdes condamnés du procès KCK de Van

La répression des manifestations qui avaient éclatées le 7 mai dernier dans la ville Kurde Iranienne de Mahabad après la mort d’une jeune travailleuse et femme de chambre Kurde qui s’était jetée du 4e étage de l’un hôtel où elle travaillait pour éviter d’être violée par un agent des services de sécurité, a conduit à l’arrestation et à l’emprisonnement de centaines de manifestants Kurdes. Les services de sécurité continuent d’arrêter arbitrairement des gens qui avaient participé à ces manifestations, dont la dernière a eu lieu il y a plus de deux semaines. Au moins 20 personnes ont été grièvement blessées lors de ces protestations. Un manifestant âgé de 19 ans nommé, grièvement blessé par balles le 7 mai est toujours dans un état critique dans une unité de soins intensifs de l’hôpital de la ville d’Urmiyeh. Un autre jeune manifestant qui avait subi de graves blessures aux yeux se trouvait en grave danger de cécité. Les agent des forces spéciales anti émeutes épaulés par des Agents du Ministère avaient arrêtés plusieurs manifestants blessés dans des hôpitaux de Mahabad et des villes voisines.

Le sort réservé à ces manifestants arrêtés demeure incertain, car ces toutes prisons ont depuis ces événements été placée sous le contrôle direct des services du Ministère des Renseignements Iranien. Les autorités reconnaissent que 68 personnes arrêtées, ont été transférées vers la prison centrale d’Urmiyeh. ils sont tous accusés de « Troubles à l’ordre public ». La plupart de ces prisonniers avaient été battus et violemment matraqués dés leurs arrivées dans cette prison. Et un grand nombre d’entre eux avaient été torturés dans le but de leur faire « avouer leurs crimes » et de donner des noms d’autres manifestants.

Iran/Kurdistan: Des centaines de Kurdes détenus après le soulèvement de Mahabad

À 14h, le ‘Dégage Day’ commence à Lemonnier. De 14h à 16h, manifestation de solidarité avec le HDP (parti kurde de gauche) à la place du Luxembourg. À 17h, rassemblement antifasciste à la place du Luxembourg également.

14:04: 5 combis et beaucoup de civils à la Place Lemonnier. 2 combis à Louise (les policiers sont en train de mettre leurs costumes anti-émeute. 3 combis devant le siège du MR, déjà costumés.

14.40: la manifestation kurde se termine à la place du Luxembourg. Plusieurs centaines de manifestants se dispersent. Pas de policiers visibles sur place.

15.10: il n’y a plus de manifestants place du Luxembourg.
Que
15.20: Manifestation apparement ‘terminée’ sans avoir commencée au ‘Dégage Day’.

15.49: les policiers en civil s’installent sur la place du Luxembourg. Des patrouilleuses observent les terrasses. Probablement en prévision de la manifestation de 17h.

16.40: déjà une cinquantaine de manifestants à la Place du Luxembourg.

16.50: Entre 60 et 100 personnes ont participé à une assemblée au Dégage Day’.

17.30: Entre 150 et 200 manifestants à la place du Luxembourg. La police est très discrète, il n’y a à priori pas de fascistes sur place.

17.50: après négociation entre certains groupes et la police, cette dernière autorise la manifestation jusqu’à Madou « tant que tout se passe dans le calme »… De nombreux manifestants sont sans-papiers.

18.00: la manifestation passe par la rue de l’industrie.

18.15: la manifestation est sur le dernier tronçon de la petite ceinture avant Madou.

18.20: Arrivée devant le siège du Vlaams Belang.

18.40: la manifestation se dissout. Tensions entre des photographes qui voulaient absolument prendre en photo des manifestants qui ne voulaient pas l’être, allant jusqu’à des menaces physiques de la part des photographes et de leurs soutiens, à quelques mètres de policiers en civil.

19.20: Plusieurs manifestants ont été brièvement arrêtés à Arts-Loi en quittant la manifestation. Contrôle d’identité et prise de photos.

A deux jours des élections législatives en Turquie, deux explosions ont retenti à un meeting du HDP, le Parti Démocratique des Peuples (le parti frère du BDP, Parti pour la Paix et la Démocratie) à Diyarbakir, la capitale officieuse de la partie turque du Kurdistan. Des dizaines de milliers de militants kurdes assistaient au meeting. Au départ, les autorités turques ont prétendu à l’explosion d’un transformateur, ce que le ministre de l’énergie a finalement démenti. Suite à ces deux explosions, une manifestation a éclaté et a été réprimée par des canons à eau. Des affrontements avec des nationalistes turques ont également eu lieu. Ces deux explosions sont la dernière attaque d’une longue série contre les partis kurdes dont le score pourrait être plus élevé que jamais.

Des officiels du PKK, du BDP et du HDP ont dénoncé une tentative de provocation de la part des nationalistes turques et de l’AKP à la veille des élections du 7 juin.

Un rassemblement aura lieu à Bruxelles, à la Place du Luxembourg, de 14h à 16h. Hasard du calendrier, une autre manifestation, faisant suite aux récentes agressions d’extrême-droite contre des sans-papiers à Bruxelles aura lieu au même endroit à 17h.

Édit: la police avait reçu l’alerte à la bombe et n’a pas transmis…

Emeutes à Diyarbakir suite à deux explosions visant le HDP.

Ce 24 mai, quatre manifestants ont été arrêtés lors d’une marche de solidarité avec le Rojava à Kadıköy, un distric d’Istanbul. La manifestation était organisée par le Syndicat des Travailleurs de la Construction et demandait l’ouverture d’un corridor humanitaire vers Kobané. Deux membres de DAF (Action Révolutionnaire Anarchiste) étaient parmi les arrêtés. Les quatre ont refusé de faire des déclarations lors de leur arrestation et ont été transféré vers le procureur.

Arrestations à Istanbul.

Un agent des services secrets turcs a été capturés par les combattants kurdes alors qu’il combattait dans les rangs de l’Etat islamique. C’est le 24 avril qu’une unité de combattants kurdes a défait une unité de l’Etat islamique suite à un violent combat dans le village de Sehelil (district d’İyaziye, région de Mossoul). Les combats pour le village ont duré deux jours. 17 combattants kurdes et 35 islamistes sont mort dans ce combat. Parmi les prisonniers, un agent du service secret turc MIT originaire de la région d’Erzurum. L’homme avait été condamné à 30 de prison pour meurtre en Turquie, mais avait été relaché à condition qu’il rallie l’Etat islamique comme agent du MIT.

L'agent du MIT capturé près de Mossoul

Des affrontements ont éclatés à Yüksekova (Gever), dans le district kurde de Hakkari, entre policiers et manifestants hostiles à la présence du président turc Erdoğan et du Premier ministre Davutoğlu venus inaugurer un aéroport. La police est intervenue contre les manifestants qui ont répliqués avec des jets de pierres et construits des barricades avec des conteneurs. La police a déployé des véhicules blindés et des canons à eau, a fait usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes.

Affrontements à Yüksekova