Les combats succèdent au Kurdistan irakien où l’armée turque a déployée de nombreuses unités et bases pour combattre les guérillas du PKK. Elles ont ce faisant offert de nombreuses cibles à cette même guérilla. C’est ainsi qu’une opération a été lancée contre une base turque dans la zone de Girê Cûdî dans la région occidentale de Zap, le 17 février. Plusieurs groupes de guérilleros ont mené une attaque coordonnée contre cette base. De nombreux soldats turcs ont été tués (le porte-parole de la guérilla en annonce 37 soldats turcs tués, dont un capitaine et plusieurs sous-officiers, en reconnaissant la perte d’un guérillero), les installations ont été incendiées et un important butin militaire a été emporté par les combattants kurdes (photo).

 

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Cologne pour exiger la libération d’Abdullah Öcalan. Cette marche et ce rassemblement s’inscrivent dans le cadre de la campagne internationale “Liberté pour Abdullah Öcalan, une solution politique à la question kurde”, lancée le 10 octobre dernier. Ce samedi matin, munis de banderoles et d’affiches à l’effigie du leader kurde, les manifestants se sont rassemblés devant le DGB-Haus, avant la marche organisée pour marquer le 25ème anniversaire de l’arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan, le 15 février 1999..

Organisée par le Conseil Démocratique Kurde de France (CDK-F) et le Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F), la marche pour la liberté du leader Kurde Abdullah Öcalan a débuté le 22 janvier et finira le 15 février. Elle vise à rallier Strasbourg, siège des institutions de l’Union Européenne, sous le slogan “Liberté pour Abdullah Öcalan, Justice pour les Kurdes”. La marche se terminera le 15 février qui est jour anniversaire de l’arrestation d’Abdullah Öcalan, au Kenya le 15 février 1999, suite à la coopération de services secrets internationaux. La communauté kurde saisit cet anniversaire pour exiger la libération de ce leader âgé de 74 ans et une solution politique à la question kurde. D’autres cortèges marchent sur Strasbourg, ainsi un parti de Bâle (photo).

La dernière audience du procès engagé contre le journaliste irlandais Mark Campbell et la militante kurde Beritan Slemani s’est tenue à Londres mardi. Le tribunal a condamné Campbell et Slemani à 12 mois de prison avec sursis. Ils ont été reconnus coupables d’avoir “exhibé un drapeau d’une manière ou dans des circonstances de nature à éveiller des soupçons raisonnables quant à leur appartenance à une organisation interdite, à savoir le PKK, en violation de la loi sur le terrorisme de 2000”. Campbell et Slemani ont indiqué qu’ils allaient faire appel de la décision et continuer à faire campagne pour la décriminalisation du mouvement kurde.

Les prisonniers politiques kurdes Mohsen Mazlum, Mohammad Faramarzi, Wafa Azarbar et Pzhman Fatehi, ont été exécutés lundi matin après avoir été été détenus pendant 19 mois. Après une rencontre émouvante et unique avec leurs familles dimanche dernier, les prisonniers ont ensuite été transférés de la prison d’Evin à la prison de Qzalhisar à Kraj, où l’exécution a eu lieu. Les quatre militants avaient « disparu » il y a un an et demi, enlevés et torturés par le Service Secret iranien dans la métropole kurde orientale d’Urmia (Ûrmiye) en juillet 2022. Bien que l’organisation Komala ait nié que les quatre hommes aient planifié un attentat à la bombe à Ispahan, qu’aucune arme ni explosif n’ait été trouvé sur eux, et qu’ils n’aient pas été impliqués dans des activités d’espionnage mais actifs politiquement au sein du mouvement de gauche, ils ont été condamnés à mort sans preuve concrète. Aucune représentation légale n’a été autorisée lors du procès. Tous les appels ont été rejetés, menant à l’exécution de ces hommes lundi matin.

Jeudi 18 janvier, Firyal Sileman Xalid (nom de guerre Zelal Zagros), une révolutionnaire kurde, a été assassinée par balles devant une école de Kirkouk (ville du Bashur – Kurdistan Sud – Irak). L’attaque a été menée par deux personnes à l’aide d’une arme avec silencieux. Faryal Suleiman Khaled, née à Amûdê (Rojava) en 1975, a commencé à militer dans le mouvement kurde au Rojava au début des années 1990 . Elle a a participé à la guérilla dans les montagnes pendant 15 ans et à par la suite travaillé huit ans auprès de la société kurde d’Arménie. Elle a participé à la résistance armée au Rojava lorsque l’État islamique a envahi le nord de la Syrie, et à partir de 2016, a poursuivit son travail au sein de la société civile et politique du Rojava en tant que membre du mouvement des femmes Kongra Star. Elle travaillait récemment au Kurdistan du Sud pour le mouvement des femmes où elle a été assassinée ce 18 janvier.

Firyal Sileman Xalid (Zelal Zagros)

Firyal Sileman Xalid (Zelal Zagros)

La prisonnière politique kurde Gülser Özbay, 68 ans, a été libérée de la prison de Sakran, à Izmir, après une détention de 31 ans et 6 mois. Elle avait été arrêtée en juillet 1992 à Agirî et, après plusieurs semaines de torture, condamnée à la prison à vie pour avoir attenté à  « l’unité et à l’intégrité » de la Turquie. En détention, elle a développé un cancer de l’utérus. En Turquie, les « condamnés à vie » sont normalement libérés après trente ans, mais de nombreux prisonniers politiques sont exemptés de cette règle. L’été dernier, lorsque Gülser Özbay a refusé une nouvelle fois de prendre ses distances avec le mouvement kurde, la date de sa libération a de nouveau été repoussée de six mois. De retour retour à Doğubayazıt, sa ville natale, elle a assisté aux élections primaires du Parti de l’Égalité et de la Démocratie du Peuple (Parti DEM) à la salle des fêtes Mem û Zin, un événement marquant dans le calendrier politique local. Gülser Özbay a souligné la situation précaire des nombreux détenus qui restent incarcérés, insistant sur la nécessité de prêter attention aux prisonniers malades et à leur lutte.

Le 12 janvier à 17h10, la guérilla kurde a mené une attaqué complexe contre une base turque dans la zone de Girê Amediyê, au Kurdistan irakien. Les guérilleros ont tout d’abord désactivé toutes les mines et dispositifs d’alertes, et ont attaqués plusieurs points de la base ennemie avec des armes lourdes et des armes individuelles. Plusieurs dizaines de militaires turcs ont été tués et 20 d’entres eux identifiés, les guérilleros ayant saisis leurs documents. Un important butin a été emporté par les guérilleros, et ce qui n’a pu être emporté a été incendié

Comme à son habitude, le régime a caché à l’opinion publique turque l’étendue réelle des pertes. Mais les forces kurdes ont filmé leurs opérations mais elles ont montré les papiers d’identité de 20 soldats tués. L’Etat turc a mené des opérations de police politique dans 32 villes tôt ce matin. Des maisons ont été perquisitionnées par la police à Adana, Adıyaman (Semûr), Agri (Agirî), Amasya, Ankara, Antalya, Aydın, Balıkesir, Bingöl (Çewlîg), Amed, Antep (Dîlok), Hakkari (Colemerg), Hatay, Îdir, Maraş, Kastamonu, Kayseri, Kilis, Konya, Malatya (Meletî), Manisa, Mêrdîn, Mersin, Muğla, Mûş, Osmaniye, Sakarya, Siirt (Sêrt), Sivas, Şirnex, Dersim et Wan. Quelque 113 personnes ont été placées en garde à vue jusqu’à présent. Il semble que plusieurs de ces arrestations soient liées à la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations sur les pertes turques (notament les noms des soldats tués) que le régime essaie de cacher.

Combattants du PKK

Combattants du PKK

 

Les domiciles de plusieurs Kurdes vivant dans la ville de Hanovre et les villes environnantes ont été perquisitionnées par la police du Land de Basse-Saxe ce mercredi. Parmi les maisons perquisitionnées figure celle de l’artiste Ciwan Çewliq. Une telle opération avait déjà visé les milieux militants kurdes de Hanovre en juin 2019; le domicile de Ciwan Çewliq y avait déjà été perquisitionné.

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La police allemande a interrompu prématurément une manifestation à Berlin samedi soir et a dispersé le rassemblement de plusieurs centaines de participants au motif que des images d’Abdullah Öcalan avaient été montrées et que des slogans avaient été scandés en faveur du dirigeant kurde. Pour protester contre la manifestation empêchée, les participants ont organisé un sit-in spontané.