Après l’expulsion de Firaz Korkmaz,le 29 mars et Mehmet Kopal, le 9 avril (voir nos articles ici et ici), un troisième militant kurde est sur le point de se faire expulser. Le matin du 12 avril, Serhat Gültekin, un réfugié et militant kurde de 27 ans, a été emmené dans un centre de détention à l’aéroport de Paris, en France. Il devrait être expulsé vers la Turquie, où il risque une lourde peine de prison. Serhat Gültekin aurait demandé la protection de la France, invoquant les persécutions subies en Turquie pour ses activités politiques. Après un premier rejet de sa demande d’asile, une nouvelle demande avait été déposée lui délivrant une attestation de demandeur d’asile le 27 novembre 2023. Un mois plus tard, Serhat Gültekin reçoit une obligation de quitter le territoire français, au motif qu’il n’aurait pas demandé de titre de séjour.

Le 25 février, deux militants kurdes, Firaz Korkmaz et Mehmet Kopal, étaient arrêtés à Strasbourg, au cours d’une manifestation devant le Conseil de l’Europe en soutien à Abdullah Öcalan.Les deux militants, enfermés en Centre de Rétention, se sont vu notifier une obligation de quitter le territoire alors que les deux sont menacés d’emprisonnement et de torture en Turquie. Le 29 mars Firaz Korkmaz a été expulsé vers l’État turc et arrêté directement. Des heurts avaient eu lieu à l’aéroport lors de son expulsion (voir article ici). Ce mercredi 9 avril, la France a finalement expulsé Mehmet Kopal qui, lui aussi, a été immédiatement arrêté par la police turque.

Après avoir déclaré inéligible le co-maire kurde du u Parti de la Démocratie et de l’Égalité des Peuples (DEM), nouvellement élu dans la métropole de Van avec une majorité absolue des voix, le Conseil électoral régional de Van a attribué aujourd’hui le mandat municipal au candidat de l’AKP arrivé en seconde position.  À l’appel du DEM, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Van pour protester contre cette confiscation de la victoire électroale du DEM.  Défiant la forte présence policière, les manifestants ont marché jusqu’au parc Feqiyê Teyran puis se sont mis en marche vers le palais de justice où se trouve le bureau de la commission électorale. Le cortège a été attaqué par la police avec des bombes de gaz et des canons à eau.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: ,

Remi Kartal et Zubeyir Aydar sont des militants actifs du KNK (Conseil National du Kurdistan) qui vivent en Belgique depuis plusieurs décennies. Ils figurent sur la liste rouge du régime turc. En 2017, la Turquie envoie Zekeriya C et Yakup K (un agent du MIT, ancien policier du service politique de la police d’Istanbul et ancien responsable de la sécurité de l’ambassade turque à Paris) préparer leur assassinat. Yakup K et Zekeriya C prennent contact avec un ouvrier kurde par l’intermédiaire de son employeur turc. Estimant que l’ouvrier kurde aura plus facilement accès aux cibles, ils espèrent le recruter comme exécutant contre une récompense mais Haci A décide d’informer les futures victimes. Celles-ci préviennent la police belge qui suit à la trace les préparatifs de l’attentat. En juin 2017, les deux agents et Haci A effectuent une reconnaissance devant les bureaux du KNK à Saint-Gilles (Bruxelles). Par ailleurs, il est établi que la plan prévoyait notamment l’utilisation d’une moto pour les meurtres qui serait ensuite cachée dans une camionnette.

Arrêtés avant d’avoir pu concrétiser leur action, Zekeriya C et Yakup K sont acquittés en première instance. Ils peuvent ainsi quitter le territoire belge avant d’être condamnés par contumace le mois dernier à 5 ans de prison en appel. Zekeriya C et Yakup K faisait partie d’un groupe d’environ 5 personnes en France qui recueillent des renseignements sur les personnalités kurdes. Ce groupe est probablement liée à l’assassinat en 2013 à Paris de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez, 3 militantes kurdes (voir notre article).

Le rassemblement du 11 septembre.

Rassemblement Kurde à Bruxelles (archive)

Le militant kurde Firaz Kokmaz, 24 ans, en situation irrégulière en France depuis 4 ans, faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) et devait être escorté par l’Unité nationale d’éloignement (Unesi) jusqu’à son vol vers Istanbul. Une manifestation a eu lieu dans l’aéroport pour tenter d’empêcher cette expulsion. Parmi les manifestants, des proches, des sympathisants à la cause kurde, des représentants du Conseil démocratique kurde en France et quatre élus communistes. L’opposition à l’expulsion a tourné à l’affrontement près du local des policiers avant de se propager à l’aérogare. Le mouvement de soutien contestait cette expulsion en raison des risques d’emprisonnement et de torture auxquels le militant allait être confronté à son retour. Firaz a finalement été conduit de force à bord et a en effet été incarcéré dès son arrivée sur le sol turc.

Dimanche, la communauté kurde célébrait son nouvel an dans le calme à Louvain. Une famille revenant chez elle après la célébration a été prise en embuscade à Heusden-Zolder par des centaines de militants et sympathisants des Loups Gris. En plus d’essayer de passer à tabac cette famille, les fascistes ont saccagé leurs voitures et ont essayé d’incendier leur maison (photo 1). Des Kurdes sont intervenus pour protéger les leurs, ils ont été pourchassés par les fascistes bien plus nombreux. La soirée s’est donc transformée en chasse au kurde dans toute la ville. Sept personnes ont été blessées ont une qui est dans un état critique tandis qu’une huitième est portée disparue.

Notons que la famille attaquée était composée de réfugié·es d’Afrin. Un canton du Rojava occupé par l’armée turque et ses mercenaires jihadistes depuis 2018. Les forces d’occupation s’y rendent coupables de nombreuses exactions. Les femmes y sont particulièrement visées. Au moins 99 femmes ont été tuées, 74 violées ou agressées sexuellement, et plus d’un millier enlevées depuis l’occupation (voir notre article).

En réaction, une manifestation spontanée a éclaté le même soir à Bruxellois. Dès le lendemain, les mouvements kurdes ont appelé à un rassemblement devant le parlement européen. Celui-ci a réuni plusieurs centaines de personnes incluant plusieurs organisations progressistes et antifascistes belges (photo 2). Des provocateurs, faisant le signe des Loups-Gris, ont tenté de perturber le rassemblement mais, ont été mis en déroute et n’ont pu s’enfuir que sous la protection de la police. Cette dernière est intervenue contre le rassemblement faisant usage de gaz lacrymogène et déployant des policiers anti-émeute ainsi qu’une autopompe. Le rassemblement a cependant pu continuer à se tenir une fois les fascistes repoussés.

Belgique des fascistes turcs attaquent les kurdes qui fêtaient le newroz

 

Rassemblement pour dénoncer le pogrom anti-kurde (25/03/2024)

EDIT: Des dizaines de personnes liées au mouvement kurde ont mené une attaque d’un centre culturel truc appelé « Ülkü Ocagi » dans le village de Visé (province de Liège). « Ülkü Ocagi » signifie « Foyer Idéal » en Turc. Il s’agit d’une appellation des Loups Gris, parti fasciste bien connu, qui a mené le pogrom anti-Kurde dimanche . Les militant·es kurdes sont entrés dans les lieux avec des battes de baseball blessant six habitués. Des cocktails Molotov ont également été utilisés à l’extérieur et les vitrines ont été brisées.

Le quartier général des HPG (la guérilla du PKK) annonce, dans un communiqué, que 15 drones turcs auraient été abattus par la guérilla depuis le 13 février 2023. Le plus récent aurait été abattu dans la région de Zap/Ciyaresh le 1er mars 2024. Ces succès auraient été obtenus grâce à l’emploi d’un système de missiles, sans fournir de détails à ce sujet. Tous les appareils abattus étaient de type TB2 BAYRAKTAR : Cinq étaient des ANKA, deux des AKINCI et deux des AKSUNGUR. Des vidéos montrant quatre de ces drones se faire abattre ont été rendues publique. Ces drones constituent un élément capital de la stratégie de l’armée turque dans sa guerre contre le mouvement de libération du Kurdistan.

Les combats succèdent au Kurdistan irakien où l’armée turque a déployée de nombreuses unités et bases pour combattre les guérillas du PKK. Elles ont ce faisant offert de nombreuses cibles à cette même guérilla. C’est ainsi qu’une opération a été lancée contre une base turque dans la zone de Girê Cûdî dans la région occidentale de Zap, le 17 février. Plusieurs groupes de guérilleros ont mené une attaque coordonnée contre cette base. De nombreux soldats turcs ont été tués (le porte-parole de la guérilla en annonce 37 soldats turcs tués, dont un capitaine et plusieurs sous-officiers, en reconnaissant la perte d’un guérillero), les installations ont été incendiées et un important butin militaire a été emporté par les combattants kurdes (photo).

 

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Cologne pour exiger la libération d’Abdullah Öcalan. Cette marche et ce rassemblement s’inscrivent dans le cadre de la campagne internationale “Liberté pour Abdullah Öcalan, une solution politique à la question kurde”, lancée le 10 octobre dernier. Ce samedi matin, munis de banderoles et d’affiches à l’effigie du leader kurde, les manifestants se sont rassemblés devant le DGB-Haus, avant la marche organisée pour marquer le 25ème anniversaire de l’arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan, le 15 février 1999..

Organisée par le Conseil Démocratique Kurde de France (CDK-F) et le Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F), la marche pour la liberté du leader Kurde Abdullah Öcalan a débuté le 22 janvier et finira le 15 février. Elle vise à rallier Strasbourg, siège des institutions de l’Union Européenne, sous le slogan “Liberté pour Abdullah Öcalan, Justice pour les Kurdes”. La marche se terminera le 15 février qui est jour anniversaire de l’arrestation d’Abdullah Öcalan, au Kenya le 15 février 1999, suite à la coopération de services secrets internationaux. La communauté kurde saisit cet anniversaire pour exiger la libération de ce leader âgé de 74 ans et une solution politique à la question kurde. D’autres cortèges marchent sur Strasbourg, ainsi un parti de Bâle (photo).