200.000 personnes ont manifesté samedi à Barcelone pour réclamer la libération de dirigeants indépendantistes emprisonnés et le retour de ceux qui ont dû fuir l’Espagne.
Cette manifestation était organisée alors que neuf leaders indépendantistes catalans ont été transférés d’établissements pénitentiaires proches de Madrid vers des prisons en Catalogne, dans un geste d’apaisement du gouvernement espagnol. Mais ce n’est pas assez pour les manifestants qui brandissaient des pancartes réclamant « Liberté pour les prisonniers politiques » ou « Nous vous voulons à la maison », à côté de drapeaux catalans.

Accusés de rébellion comme l’ancien président catalan Carles Puidgemont, réfugié en Belgique puis en Allemagne, ces détenus risquent jusqu’à 25 ans de prison s’ils sont jugés pour leur participation à la tentative ratée de sécession en octobre, le jour du vote par le parlement catalan d’une déclaration unilatérale d’indépendance. Néanmoins, jeudi, un tribunal allemand à autorisé l’extradition de Puidgemont vers l’Espagne à condition qu’il ne soit jugé que pour détournement de fonds publics, pas pour rébellion, ce à quoi la justice espagnole devra se conformer en vertu des accords sur l’entraide judiciaire européenne. Il risque donc d’être difficile pour un tribunal espagnol de juger des complices présumés pour ce chef d’accusation.

La manifestation de samedi à Barcelone

La manifestation de samedi à Barcelone

Othman Rami Halles, un adolescent de 15 ans, a été tué par balle hier vendredi par un tir de militaire israélien à l’est de la ville de Gaza. 220 autres Palestiniens ont été blessés lors des manifestations le long de la frontière qui ont tourné en affrontements avec l’armée israélienne. Des engins explosifs, improvisés des cocktails molotov, des pneus enflammés et des pierres ont été lancées en direction des soldats israéliens, blessant légèrement l’un d’eux.

A la frontière de Gaza ce vendredi 13 juillet

Plus de 25 cocktails Molotov, des pierres des briques et d’autres projectiles ont été lancé sur les forces de police dans le quartiers de Bogside, bastion républicain de Derry, ancien fief de l’IRA. Les affrontements ont opposés les habitants de ce quartiers à la police pendant trois nuit. Des barricades ont été dressées et une voiture incendiée. Trois policiers ont été blessés par jets de pierres et trois personnes ont été arrêtées: un jeune homme de 16 ans (accusé d’agression contre la police, il devrait comparaître devant la cour des magistrats de Londonderry plus tard ce matin). Deux hommes, un de 20 ans et un de 50 ans ont également été arrêtés la nuit dernière et restent en garde à vue.

Les affrontements à Derry

Les affrontements à Derry

Un rassemblement en solidarité avec les détenus du Hirak, organisé samedi soir dans la ville rifaine de Nador a été brutalement étouffé par les forces de l’ordre marocaines. Le rassemblement était prévu à la place « Tahrir » (« de la liberté ») au centre-ville de Nador. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé au centre de la ville et sur les grandes artères de Nador bloquant l’accès à la place « Tahrir » aux centaines de manifestants venus de tout le Rif exprimer leur colère suite aux lourdes condamnations prononcées fin juin dernier à l’encontre des militants du Hirak du Rif par la Cour d’appel de Casablanca (voir notre article). Certains militants qui ont tenté de briser les cordons de sécurité ont été arrêtés avant d’être libérés, tandis que d’autres ont été blessés à la suite de l’intervention brutale des agents de l’ordre.

Le lendemain, c’est-à-dire ce dimanche, des centaines de manifestants du mouvement Hirak sont descendus sur cette même place « Tahir ». La police a réprimé cette manifestation avec des bastonnades et des tirs de grenades lacrymogènes.

La répression à Nador

La répression à Nador

Une nouvelle série d’affrontements a éclaté vendredi après-midi entre des milliers de manifestants palestiniens et des soldats israéliens près de la frontière de Gaza. Les soldats ont tiré des coups de feu et des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants du 15e vendredi de manifestations connues sous le nom de «Grande marche du retour», depuis le 30 mars. Une jeune Palestinienne a été légèrement blessée par les tirs des soldats israéliens alors qu’elle approchait un pneu en feu de la clôture de la frontière.

Les manifestants de Gaza ont lâché une centaine de cerfs-volants et de ballons enflammés vers le sud d’Israël, provoquant de grands incendies dans plusieurs champs agricoles de la région. Un autre Palestinien, Mohammed Abou Halima, 22 ans, est décédé près de la frontière après avoir été blessé à la poitrine par une explosion qui pourrait être une bombe artisanale.

A la frontière de Gaza hier 6 juillet

A la frontière de Gaza hier 6 juillet

Jeudi 5 juillet au soir, le comité Adama, soutenu par différentes organisations, a organisé des prises de parole devant l’école militaire de Paris pour dénoncer les violences policières et appeler à la manifestation pour les deux ans de l’assassinat de Adama Traoré. Les manifestants ont eut le temps de déployer une banderole et de faire quelques prises de parole avant d’être nassé par 12 camions de CRS. Nordine un postier en grève depuis 102 jours et membre de SUD-Poste Hauts de Seine a été arrêté violemment et passé à tabac dans un des camions. Il a été relâché vers midi après une garde à vue. Suite aux nombreux coups qu’il a reçu, il présente des blessures à l’oeil, à l’oreille et au crâne. (plus d’infos ici).

Nordine postier en grève tabassé par les CRS

Nordine postier en grève tabassé par les CRS

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés pour soutenir la grève de la faim du poète Nikolay Kolev-Bosia devant l’Assemblée nationale à Sofia. Ils se sont enchaînés à l’entrée du service et ont exigé que les députés le rencontrent. Cela a donné lieu à un bref affrontement avec la police. Le 13 juin, Nikolay Kolev-Bosia a annoncé une grève de la faim après la révélation d’un système corruption (avec la vente de permis de conduire par les employés du ministère des Transports). Kolev-Bosia qui dénonce son licenciement abusif demande la démission du ministre des Transports et la dissolution de ce parlement.

Nikolay Kolev-Bosia

Nikolay Kolev-Bosia

Mardi 3 juillet au soir Abubakar Fofanar, 22 ans, était abattu par un CRS dans le quartier du Breil à Nantes lors d’un contrôle de police. Cette assassinat avait provoqué une première nuit d’émeute dans trois quartiers de Nantes (voir notre article). Dans la nuit de jeudi à vendredi d’autres émeutes ont éclaté dans l’ensemble des quartiers de la ville. De très nombreuses barricades ont été érigées et une voiture de la BAC aurait été incendiée. Des affrontements ont eut lieu toute la nuit avec la police qui a blessé plusieurs manifestants et procédé à 19 arrestations (donc 11 sont toujours en garde à vue).

Une marche blanche aura lieu à Nantes (rue des Plantes à 18h) à l’appel de la famille de Abubakar.

Deuxième nuit à Nantes suite à l’assassinat d’Abubakar Fofanar

Deuxième nuit à Nantes suite à l’assassinat d’Abubakar Fofanar

Mardi 3 juillet au soir Abubakar Fofanar, 22 ans, a été abattu par un CRS dans le quartier du Breil à Nantes lors d’un contrôle de police. Le policier a tiré sans sommation et a touché la gorge de Abubakar, tranchant sa carotide. Il est mort lors de son arrivée à l’hôpital. Le lendemain, les habitants de trois quartiers populaires (le Breil, les Dervallières et Malakoff) se sont affrontés avec la police et ont utilisé des cocktails Molotov. Une manifestation de soutien aux proches de Abubakar Fofana s’est également déroulée le même jour dans les rues de Nantes. Une autre manifestation spontanée s’est également tenue à Garges (dans la banlieue parisienne), ville d’origine d’Abubakar. Les manifestant ont scandé « Vérité et justice pour Abou ».

manifestation de soutien aux proches de Abubakar Fofana

L’arrivée au pouvoir de la gauche réformiste et légaliste en Grèce, incarnée par la coalition Syriza, est un nouvel exemple du camp dans lequel cette gauche se positionne sur tous les enjeux essentiels :
– la Grèce est toujours un membre actif de l’OTAN,
– le gouvernement grec applique scrupuleusement les mémorandum de la Troïka en continuant le processus de paupérisation du peuple grec au profit de créditeurs,
– police et justice continuent à persécuter les prisonnier.e.s de la gauche révolutionnaire.

Des mesures exceptionnelles : refus de congé, transferts punitifs, et régime d’isolement

Pour s’opposer à leur transfert vers des prisons impliquant l’isolement, les prisonnier.e.s doivent mener des grèves de la faim et de la soif, ainsi Dinos Yigtzoglou, membres de la Conspiration des Cellules de Feu, qui a résisté à son transfert vers la prison de Larissa. Dimitri Koufodinas, membre de l’organisation « 17 Novembre » a mené lui une grève de la faim pour que lui soit appliquée les règles d’octroi des congés pénitentiaires. L’année passée, Pola Roupa et Nikos Maziotis, membres de l’organisation « Lutte Révolutionnaire », ont dû mener une grève de la faim pour que Nikos sorte de l’isolement et pour qu’ils puissent avoir des visites de leur enfant de six ans (lui-même enfermé quatre jours lors de l’arrestation de sa mère) dans des conditions dignes.

Persécution systématique des membres de la gauche révolutionnaire turque

Turgut Kaya est un révolutionnaire turc qui a été arrêté, torturé et emprisonné à plusieurs reprises en Turquie sous l’accusation d’appartenance au TKP/ML. En avril 2018, il a été arrêté en Grèce à la suite d’un mandat d’arrêt lancé par Interpol. Son extradition a été décidée lors d’une audience du tribunal à Athènes le 30 mai. Turgut Kaya a immédiatement entamé une grève de la faim pour protester contre les menaces d’extradition vers la Turquie. Hıdır Gönek avait également été arrêté en Grèce et est accusé d’avoir facilité l’entrée de Turgut Kazya dans le pays, est également en grève de la faim.
Ce ne sont pas les autres membres de la gauche révolutionnaire turque éprouvé.e.s par la justice grecque : 9 militant.e.s ont été arrêté.e.s le 28 novembre en Grèce, ils sont accusés d’appartenance au DHKP-C et d’avoir planifié une action contre le président Erdogan. Parmi ces prisonnier.e.s citons Ali Ercan Gokoglou, membre actif de Tayad (une organisation de soutien aux prisonniers politiques en Turquie), qui a finalement échappé au danger d’extradition mais qui reste en prison.

Des offensives policières et judiciaires tous azimut

Citons aussi :
– Les attaques policières contre les squats (ainsi la grande offensive de 2016 contre les squats à Thessalonique : le squat “Orfanotrofio”, la communauté “Hurriya” et les squats situés sur l’avenue Nikis, avec un total de 74 arrestations).
– La détention de militant.e.s et sympathisant.e.s du mouvement de libération du Kurdistan.
– Les nombreuses procédures judiciaires contre les anarchistes membres du groupe Rouvikonas. 12 doivent encore passer en procès pour diverses actions militant.e.s du groupe, et 20 pour une manifestation dans l’enceinte du Ministère de l’Intérieur en soutien à la grève de la faim de Dimitris Koufodinas.

Solidarité avec les prisonnier.e.s révolutionnaires en Grèce !
Pas d’isolement ! Pas de mesure d’exception ! Pas d’extradition !

Rassemblement mercredi 11 juillet de 17h à 18h devant l’Ambassade de Grèce à Bruxelles

Liberté pour les révolutionnaires emprisonné.e.s en Grèce!