La centaine de manifestants qui voulaient entrer lundi midi dans le palais de justice de Bruxelles, exigeaient la libération d’un sans-papier interpellé dimanche soir par la police après la manifestation en faveur des sans-papiers dimanche après-midi. L’homme interpellé faisait partie du collectif la « Voix des sans-papiers » qui occupe un bâtiment du Boulevard Leopold II, dans lequel plusieurs personnes observent une grève de la faim.

L’homme, qui faisait partie de l’organisation de la manifestation, aurait été arrêté suite à un incident avec une autre personne durant la manifestation. Il s’était rendu de lui-même au commissariat de police où il a été entendu avant d’être mis à disposition du parquet de Bruxelles. Lundi matin, une quarantaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de police rue du Comte de Flandre à Molenbeek pour demander sa libération. Elles ont ensuite organisé une manifestation sur les marches du palais de Justice dans lequel elles ont tenté de pénétrer. Les portes d’accès à l’édifice ont été fermées durant un court moment. Les manifestants se sont ensuite rendus aux abords du cabinet du secrétaire d’Etat à l’Asile et aux Migrations avant de se disperser. L’homme a été auditionné par le parquet et relaxé aujourd’hui lundi car il n’avait aucun antécédent judiciaire.

Le 23 janvier à Kadikoy, les groupes anarchistes « Front anarchiste » et « Shadowlesses », ont mené une action en faveur des anarchistes emprisonnés en Espagne après l’opération « Pandora ». Masqués, avec des drapeaux noirs, ils ont marché sur une rue très fréquentée, attaqué les distributeurs de billets, brisé des vitrines de commerces de grandes sociétés (comme Adidas) en scandant leur solidarité avec les prisonniers anarchistes en Espagne et dans le monde entier.

Turquie: Solidarité avec les inculpés de Pandora

Le 21 janvier, à Dongguan (dans la province du Guangdong), des habitants d’un quartier de la ville ont affronté des employés d’un chantier de construction d’un nouveau complexe résidentiel. La police anti-émeute est intervenue. Les autorités avaient promis aux habitants du quartier que tout le monde bénéficierait de ces nouvelles installations, mais des murs de séparation empêchent l’accès de ce nouveau complexe résidentiel. Au moins trois personnes ont été blessées pendant les affrontements.

Chine: Affrontements entre la police et des résidents

Plus de deux mille manifestants antifascistes ont défilé dans le centre de Crémone à l’appel des groupes des antagonistes et des centres sociaux dans toute l’Italie. Les manifestants venaient marquer leur solidarité avec Emilio Visigalli, un militant du centre social Dordoni d’une cinquantaine d’années qui avait été a été blessé par des fascistes membres du Casapound dimanche dernier. Emilio Visigalli est toujours dans le coma dans un état critique à l’hôpital de Crémone.

Des incidents ont éclatés aux alentours de 17h15, lorsque la tête de la manifestation a été prise par un black bloc qui a jeté de nombreux projectiles sur la police (bombes fumigènes, bouteilles et pierres) tout près du siège local de Casapound. La police a tiré des gaz lacrymogènes. Peu après 18h, les affrontements ont repris près de la gare. Dans la soirée, le black bloc a pris d’assaut un commissariat. Il y aurait cinq blessés parmi les manifestants et quatre chez les policiers.

A Bahreïn, la majorité chiite qui dénonce depuis maintenant plus de quatre ans la domination sans partage de la dynastie sunnite au pouvoir, a de nouveau manifesté ce mardi. Le rassemblement pacifique a débouché sur des affrontements avec la police. Cette fois, il a été déclenché par l’arrestation du célèbre militant des droits de l’Homme, Nabil Rajab. Nabil Rajab avait été condamné mardi 20 janvier à six mois de prison pour « atteinte aux institutions » pour des tweets jugés insultants envers les autorités du royaume. Nabil Rajab, qui avait été libéré un mois après son arrestation, le 1er octobre, pourra toutefois éviter la prison s’il paie une caution. « De nombreux Bahreïnis qui ont rejoint le terrorisme et l’EI [Etat islamique] viennent des institutions sécuritaires, et ces institutions ont été le premier incubateur idéologique », avait notamment écrit Nabil Rajab, qui avait déjà été détenu deux ans pour avoir participé à des manifestations non autorisées.

Nabil Rajab

Nabil Rajab

La police de Sao Paulo a dispersé vendredi au gaz lacrymogène une manifestation contre la hausse du prix des transports, qui a réuni des milliers de manifestants. Des balles en caoutchouc ont également été utilisées par les forces de police. Trois personnes ont été blessées, selon les médias, dont un journaliste, et quatre manifestants arrêtés. Quelque 1.100 policiers ont été mobilisés. La manifestation, comme les trois précédentes de janvier, était convoquée à l’appel du mouvement « Passe Livre », qui exige la gratuité des transports.

Brésil: Affrontements à Sao Paulo

Le16 décembre dernier, sous l’accusation d’association terroriste, la police espagnole arrêtait, dans le cadre de la dénommée « opération Pandora », quatorze personnes et en incarcérait sept en préventive dans l’attente d’un jugement. Le même jour, à Madrid et à Barcelone, la police nationale dispersait violemment, et en procédant à quatre nouvelles détentions, des manifestations spontanées solidaires des anarchistes arrêtés de plus de 800 personnes.

Parmi les accusations figurent plus de vingt explosions dont les médias ne se sont pas fait l’écho, à l’exception de l’explosion de la Basilique du Pilar de Saragosse, pour laquelle on a inculpé deux Chiliens qui sont actuellement détenues sans jugement et auxquelles jusqu’à aujourd’hui on n’a pas attribué de complice. Il semble que la police espagnole procède à nouveau à un montage où elle rassemble d’un côté de nombreux anarchistes arrêté dans une opération qui a ratissé au plus large, et d’un autre côté toutes les actions non-élucidées attribuées aux anarchistes.

Appel à un rassemblement, le samedi 24 janvier 2014 à 15h, contre « l’Opération Pandora » devant l’ambassade d’Espagne (22 avenue Marceau, Paris 8e). Métro Alma-Marceau (M9).

Manifestation à Barcelone en soutien aux inculpés de l’opération Pandora

Manifestation à Barcelone en soutien aux inculpés de l'opération Pandora

En Turquie, verdict ce matin dans le premier des procès de policiers accusés d’usage excessif de la force dans la répression des manifestations de Gezi, en juin 2013 qui avait fait 8 morts et plus de 8.000 blessés. Les deux principaux policiers accusés ont été condamnés à une dizaine d’années de prison, ce qui a suscité la colère des proches de la victime, Ali Ismaïl Korkmaz, étudiant de 19 ans, tabassé à mort dans une rue en marge d’une manifestation dans la ville d’Eskisehir, à l’ouest d’Ankara.

La prison à vie avait été requise contre le principal suspect, un policier qui a successivement prétendu, au cours de sa défense, ne pas avoir frappé la victime qui se trouvait au sol, une autre fois affirmé qu’il s’agissait de quelqu’un d’autre, une autre fois encore qu’il n’avait fait que son devoir contre les auteurs d’une tentative de coup d’Etat. Mais l’officier Saldogan n’a été condamné qu’à 10 ans et 10 mois de prison, et probablement, selon les avocats, sortira-t-il de prison dans 4 ou 5 ans grâce aux remises de peine. Idem pour un autre policier qui n’était pas en préventive, et devra être arrêté. Devant le palais de justice de Kayseri, les amis d’Ali Ismail Kormaz et des autres victimes des forces de l’ordre ont été violemment dispersés par les policiers anti-émeutes, qui ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes, blessant à nouveau un manifestant à la tête et interpellant plusieurs autres.

Manifestation contre le verdict rendu par la cour criminelle de Kaysern

Manifestation contre le verdict rendu par la cour criminelle de Kaysern

Les manifestations de lundi contre la nouvelle loi électorale ont fait de 14 à 28 morts au Congo. Les manifestations ont repris mardi à Kinshasa, où des soldats de la garde républicaine ont tiré en l’air pour disperser un groupe de pilleurs. A la mi-journée, des milliers de personnes quittaient le centre-ville pour regagner leur quartier, en l’absence de transports en commun. La situation reste très tendue alors que les forces de l’ordre procédaient à plusieurs arrestations peu avant midi. Dans le « Quartier 1 », les policiers ont été visés par des lanceurs de pierre embusqués.

D’après le secrétaire général de la FIDH fédération des droits de l’homme en RDC, les forces de l’ordre opèrent une « chasse à l’homme » à la recherche des opposants qui ont appelé à manifester lundi. La plupart d’entre eux n’ont pas dormi chez eux. Jean-Claude Muyambo, l’ex-bâtonnier de Lubumbashi a été cueilli à l’aube à son domicile et on est sans nouvelles de lui. Suite aux affrontements, les autorités ont ordonné la coupure des services de télécommunications : internet, SMS et la 3G. Les jeunes émeutiers ont pris d’assaut puis mis le feu à la mairie de la commune de Ngaba, un quartier sud de la capitale, et sont restés plus d’une demi-heure à regarder l’incendie ravager ce bâtiment symbole de l’Etat. Les forces de l’ordre étaient absentes, et les rues alentour désertes. Plusieurs détenus enfermés dans une annexe du bâtiment se sont échappés et les émeutiers se sont emparés d’armes à feu de la police stockées sur place, selon des témoins.

Congo: Encore des manifestations, encore des morts

Hier mardi, une centaine de personnes se sont rassemblées devant la direction du courrier des Hauts-de-Seine pour dénoncer la révocation de Yann le Merrer, fonctionnaire et syndicaliste Sud-PTT. Suite au mouvement social qui a duré 173 jours dans les Hauts-de-Seine, s’achevant cet été par l’embauche de contrats précaires et le report de certaines restructurations, l’entreprise a vite enclenché la machine à réprimer. Quatre personnes ont été licenciées, d’autres sont sont sur la sellette. Si Yann Le Merrer va déposer un recours en référé auprès du tribunal administratif pour faire annuler cette sanction, des actions continuent d’être menées pour exiger sa réintégration.

Yann le Merrer

Yann le Merrer