Quatre policiers ont été tués hier, et cinq autres blessés, dans une embuscade tendue par la guérilla maoïste dans la commune Baras de province Rizal, à l’est de Manille, mardi. Environ 20 combattants de la NPA ont déclenché un IED au passage d’une patrouille et ont ouvert le feu. Deux policiers sont toujours disparus, sans que l’on sache s’ils ont été capturés par les guérilleros qui ont récupéré sur les lieux de l’embuscade au moins neuf fusils d’assaut M16. La police et l’armée ont maintenant lancé une chasse à l’homme massive, fouillant les hôpitaux et les autres endroits où pourraient se trouver des guérilleros blessés.

Ce lundi, la police a déclaré avoir organisé une descente dans la maison d’un médecin dans la ville de Bajghoria, Uttar Pradesh. Les autorités le suspectent de fournir des médicaments ainsi qu’une assistance médicale aux maoïstes. Le docteur étant absent à l’arrivée de la police, celle-ci a arrêté les deux gardiens de la maison sous prétexte qu’ils connaissaient les activités du médecin. Son frère et son neveu ont également été arrêtés pour être interrogé. La police a trouvé et saison un grand nombre de posters et de brochures maoïstes à l’intérieur de la maison. Dès l’annonce publique de cette descente, la population locale s’est mobilisée contre ces quatre détentions et l’opération policière en mettant en place un blocus routier touchant toute la région de Bajghoria.

Ces trois derniers jours, les forces de sécurité ont mené plusieurs raids anti-maoïste dans différentes régions du Bengale occidental. Dans l’opération que nous évoquions hier, au cours de laquelle un guérillero a été tué, une grande quantité d’armes avait été découverte. Selon la police, certaines d’entre elles sont des armes délivrées sous licence et pourraient donc provenir de l’arsenal policier. Elle enquête actuellement afin de découvrir leur origine exacte. Dix personnes présentées comme des ‘cadres maoïstes’ ont également été arrêtés. Le commissaire de police local se félicite de la tournure des différentes actions de ce week-end, affirmant que les forces de sécurité ayant envahi la région depuis la mi-juin, la qualité des renseignements obtenus sont meilleurs et les paramilitaires mieux habitués au terrain.

Paramilitaires en Inde

Paramilitaires en Inde

Tôt dans la journée de samedi, les forces de sécurité entamaient une nouvelle opération de ratissage dans la région de Bhalukbasha, dans le Bengale occidental, lorsqu’elles ont été attaquées par les guérilleros. Les échanges de coups de feu ont duré toute la journée par intermittence, jusqu’à ce que les maoïstes tentent de se retirer et soient pris en chasse par les forces. A la fin de ce combat de longue haleine, le corps d’un guérillero a été retrouvé, et selon la police, les pertes pour les maoïstes pourraient s’avérer encore plus lourdes. De nombreuses personnes ont été retenues par les forces de sécurité pour être interrogées. Plusieurs armes à feu, un énorme stock de munition, des IED (engins explosifs improvisés), des détonateurs, des explosifs ainsi que des publications maoïstes ont été saisis.

En contradiction avec les accords de paix, l’armée népalaise a commencé un recrutement de 500 postes techniques, après l’accord donné par la ministre de la Défense. L’armée prévoit également de recruter de l’infanterie. L’armée avait été bloquée dans son recrutement l’an dernier par une décision de justice. Le PCNU-maoïste a dénoncé ces recrutements comme étant une nouvelle rupture des accords de paix. Parmi les précédentes violations des accords de paix: les fournitures secrètes d’armes en provenance d’Inde, le refus d’intégrer les anciens guérilleros maoïste dans l’armée nationale, la participation de militaires à des escadrons de la mort qui assassinent des responsables maoïstes locaux.

Plus la date limite d’écriture de la constitution approche (le 28 mai), plus la polarisation entre réactionnaires et révolutionnaires se développe, plus la tension monte. Les maoïstes exigent une constitution populaire, laïque et républicaine, les partis réactionnaires veulent la remise en vigueur de la constitution monarchiste de 1990 qui proclame l’Hindouisme comme religion d’Etat. Les maoïstes, qui ont refait leur unité, ont également commencé à se préparer à l’affrontement: les organisations de jeunesses maoïstes ont récemment fondés des formations paramilitaires dans cette perspective.

La Police du Chhattisgarh a confirmé ce lundi 12 avril qu’elle enquête actuellement sur une plainte déposée contre l’écrivain Arundhati Roy pour violation des dispositions du CSPSA (Loi Spéciale de Sécurité Publique du Chhattisgarh). Selon la plainte déposée par un certain Viswajit Mitra (qui se défini comme un citoyen ordinaire), le récent essai ’Walking With The Comrades’ d’Arundhati Roy, dans lequel elle raconte abondamment son voyage avec une compagnie maoïste, tombe sous la compétence de la loi vu que le texte pourrait être interprété comme visant à créer un soutien envers les maoïstes. Ce texte (dont vous trouverez une traduction par nos soins en fin d’article) a été publié dans l’édition du 29 mars 2010 du magazine hebdomadaire Outlook. Le plaignant affirme qu’il a déposé plainte parce que rencontrer ou s’engager avec une organisation hors la loi est clairement interdit par le CSPSA. De plus, il a ajouté que l’auteur cherchait non seulement à ’glorifier’ les maoïstes, mais aussi à dénigrer le système établi de l’Etat, y compris le système judiciaire. De son côté, l’écrivain Arundhati Roy a réagit ’Ceci est clairement une tentative pour barrer le théâtre de la guerre et pour étouffer le flux d’information critique qui sort de la forêt. Il y a très peu d’information et aucun enregistrement des adivasis qui ont été tués dans les villages forestiers éloignés, ni de la situation qui peut être décrite comme un Etat d’Urgence’. Réfutant l’accusation selon laquelle son article ’glorifie’ les guérilleros, elle le décrit comme un compte-rendu d’un écrivain de son voyage derrière ’les lignes de front’ de l’Opération Green Hunt. Elle dit également qu’il lui semble crucial que la population de son pays puisse savoir ce qui se passe, de l’autre côté, afin de prendre des décisions en connaissance de cause. Le Directeur Général de la Police a confirmé avoir enregistré la plainte qui a été envoyée au département judiciaire pour qu’une enquête soit menée. Il a par contre refusé de donner un quelconque délai.

Voir notre Page Spéciale et lire la traduction du texte ‘Walking with the comrades’

Quarante-huit heures après l’embuscade géante contre la CRPF dans l’Etat de Chhattisgarh, le Ministère de l’Intérieur a demandé au Ministère de la Défense le prêt de deux drones pilotés par le personnel d’Armée de l’air pour les opérations anti-maoïstes dans le Chhattisgarh. Le Ministère de la Défense précise que les drones seront utilisés seulement pour des opérations défensives, comme le sauvetage, la recherche et la surveillance.

Une unité de CRPF est tombée tôt ce matin dans une embuscade dans le district du Dantewara alors qu’elle rentrait d’une opération de ratissage anti-maoïste dans la région: les guérilleros maoïstes ont déclenché l’explosion d’une puissante charge explosive, tuant de nombreux paramilitaires. La CRPF a aussitôt envoyé une colonne de renfort qui était, en fait, le véritable objectif de l’embuscade. Cette colonne est tombée dans une immense embuscade tendue par plusieurs centaines de guérilleros. Un policier local et 74 paramilitaires ont été tués et plusieurs autres gravement blessés (photo). Cette attaque constitue une des plus grandes opérations de ce type depuis des années et porte un sérieux coup aux forces de sécurité engagées pour combattre la guerre populaire dirigée par le Parti Communiste d’Inde (maoïste). Dimanche déjà, dix policiers avaient été tués par l’explosion d’une mine dans l’Etat d’Orissa.

D’autre part, les maoïstes ont affirmé pour la première fois aujourd’hui, que leur dirigeant Kishenji était en vie et en bonne santé. Depuis un combat meurtrier entre les forces de sécurité et les guérilleros le 24 mars dernier, le gouvernement indien affirmait que Kishenji y avait trouvé la mort. Mais un fax provenant du Comité Maoïste de l’Etat d’Orissa affirme aujourd’hui: ‘Aucun membre du Comité d’Etat, du Comité Central ou du Bureau Politique n’a été tué ou blessé lors de la ‘rencontre’ avec les forces de sécurité le 24 mars. Le 24 mars, la police a attaqué des personnes innocentes dans les villages de la région de Lakhanpur, de Salboni, de Goaltore et du Lalgarh. Des innocents ont été tués, mais pas un seul membre du Comité d’Etat, du Comité Central ni du Bureau Politique n’a été tué ou blessé’.

embuscade maoiste en inde

Voir le sujet du journal de la télé indienne NDTV sur cette attaque

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Une unité de la Nouvelle Armée Populaire a attaqué victorieusement le 27 mars une unité paramilitaire (Unité locale des forces armées citoyennes, CAFGU) à Mlang, Cotabato Nord hier après-midi, ce qui a rapporté au moins 35 fusils haute puissance. Les combattants de la NPA ont pu saisir au moins une vingtaine de fusils automatiques. Un paramilitaire a été tué tandis que deux autres étaient blessés.

Le 13 mars à Brgy, Cagbana, Burauen, Leyte, une unité de la NPA avait tué dans une embuscade cinq soldats du 19ème bataillon d’infanterie et blessé deux autres. Cette attaque était un camouflet de l’armée qui avait déclaré que l’île de Leyte était ‘sans insurrection’. Le 5 mars, un détachement du 25ème bataillon d’infanterie était tombé dans une embuscade de la NPA dans la ville de Monkayo, province de la vallée de Compostela. Quatre soldats avaient été tués et de nombreux autres blessés.

Guérilleros de la NPA

Guérilleros de la NPA

Dans le cadre de la grève générale de deux jours déclarée par la guérilla maoïste dans six états du pays afin de protester contre l’offensive armée de l’Etat (Opération Green Hunt), les rebelles ont intensifié leurs actions contre les forces répressives. Dans la nuit de lundi à mardi, ils ont endommagé une ligne ferroviaire dans le Bihar, entraînant de sérieux problème dans la liaison du Bhubaneswar-New Delhi Rajdhani Express. Au même moment, les maoïstes ont pris en embuscade une équipe de patrouille de la police, tuant un officier. Ce mercredi matin, un groupe de trente policiers a encerclé un camp maoïste dans une région forestière à 350 km de Bhubaneswar. Les guérilleros y ont répondu par des coups de feu, entraînant la mort d’au moins trois policiers du Special Operation Group (SOG) et en en blessant six autres. Il n’y a eu aucune victime du côté des rebelles. Toutes ces actions font suite à l’arrivée des troupes de la Border Security Force (BSF) dans le district de Koraput voisin du Chhattisgarh et de l’Andhra Pradesh, suite à l’annonce d’une opération anti-maoïste coordonnée. La police a également fait une percée dans le district de Sundergarh, arrêtant deux maoïstes lundi soir. Le même jour, un autre guérillero a été arrêté à Topadiha.