Des milliers de personnes s’étaient réunies à travers tout l’état du Telengana ce mercredi pour converger à Hyderabad afin de dénoncer l’assassinat de deux guérilleros maoïstes par la police. Ce rassemblement avait été interdit par les autorités, celles-ci argumentant qu’il pourrait être un prétexte à une présence maoïste en ville, et que des violences pourraient faire suite au rassemblement en raison de leur participation à la manifestation. Entre 3000 et 4000 d’entre elles, dirigeants et membres de diverses organisations militantes ont été interpellées dans différents district pour les empêcher d’atteindre la capitale où elles devaient se rassembler devant le parlement. Ce dernier avait été transformé en forteresse et la police avait bloqué toutes les routes y menant. Un grand nombre de policiers avait par ailleurs été déployés à travers toute la ville. De fortes tensions ont été perçues à l’université Osmania au moment où les étudiants se sont rassemblés sur le campus pour se mettre en marche mardi soir. Des policiers en tenue anti-émeute ont été déployés à toutes les portes dans le but de les empêcher de sortir. Des centaines d’étudiants ont été arrêtés dès mardi soir, et les interpellations se sont poursuivies mercredi, tout comme dans les diverses auberges d’étudiants aux alentours. Dans les districts de Warangal, Khammam, Mahabubnagar, Karimnagar, Medak et Nalgonda, des centaines d’arrestations ont également eu lieu, les autorités arrêtant des femmes, des étudiants, des militants, etc. Malgré cette vague de répression, de nombreux rassemblements se sont déroulés à travers le Telengana pour dénoncer les ‘combats factices’ organisés par les autorités. 370 organisations, parmi lesquels 10 partis de la gauche démocrate, se sont réunies sous la même bannière afin de condamner le meurtre de Shruthi et Vidyasagar dans le district de Warangal le 16 septembre dernier (lire notre article). Les autorités ont justifié ces arrestations massives par leur crainte de voir des cadres maoïstes, des sympathisants et des activistes de multiples organisations de front du CPI(Maoist) en provenance du Telengana, mais aussi du Chhattisgarh, du Jharkhand et d’Andhra Pradesh se rassembler à Hyderabad pour y commettre des actes de violence à grande échelle.

Affrontements entre la police et des manifestants dans le Telengana

Affrontements entre la police et des manifestants dans le Telengana

Kobad Ghandy, l’un des plus haut dirigeants du CPI(Maoist) incarcéré depuis septembre 2009 et accusé par les autorités d’avoir tenté de monter une branche urbaine du parti à Delhi, vient de se voir accorder trois mois de liberté sous caution par un tribunal de la capitale pour des raisons de santé. Le juge a déclaré que l’état de santé de l’homme, âgé de 65 ans et souffrant de diverses maladies, s’aggravait depuis plusieurs mois en raison de ses conditions de détention. Il a déclaré ‘Dans ces circonstances, je libère Kobad Ghandy sous caution pour une période de trois mois (…). Ghandy a environ 65 ans. Son état de santé s’est visiblement dégradé durant la période de ce procès en cours’. Ghandy est actuellement en procès pour divers délits poursuivis en vertu du Unlawful Activities Prevention Act, la loi anti-terroriste, ainsi que plusieurs articles du Code Pénal. Plus de vingt affaires différentes l’incriminent de multiples crimes et délits. Faisant partie du haut commandement du CPI-ML (People’s War Group) depuis 1981, il a poursuivi ses activité dans le Central Committee à la fusion de son parti avec le MCC en 2004 et fut élu membre du Politburo en 2007.

Kobad Ghandy

Kobad Ghandy

Comme nous vous l’annoncions dans un article du 22 septembre dernier, les autorités ont renforcé de manière extraordinaire leur effectif sécuritaire en vue des prochaines élections locales dans le Bihar en raison de l’appel au boycott lancé par le CPI(Maoist). Selon ces dernières, depuis le déploiement de ces forces, les soldats ont mené 14 combats avec des groupes de la guérilla actif dans des zones proches de la frontière entre le Bihar et le Jharkhand. Ils auraient également interpellé plus de 50 personnes suspectées de faire partie du parti maoïste ou d’en être de proches sympathisants. En raison de l’évolution des choses ces deux dernières semaines, le gouvernement central vient en outre d’annoncer avoir pris la décision de renforcer les effectifs dans plusieurs district du sud du Bihar afin de permettre aux élections de se dérouler au mieux. Cela signifie un nouveau déploiement militaire dans les jours à venir alors que des milliers de soldats et policiers sont actuellement en opération dans l’état.

Soldats de la Border Securtiy Force

Soldats de la Border Securtiy Force

Vendredi, la police du Bastar (Chhattisgarh) a démantelé un vaste réseau urbain de maoïstes impliqué dans la fourniture de matériel explosif aux guérilleros. La police a également découvert une énorme cache d’explosifs contenant notamment 750 kilos de gélatine, 1000 kilos de nitrate d’ammonium, du fil électrique et huit fausses plaques d’immatriculation. La masse totale d’explosif saisie s’élève à environ 1750 kilos, pour une valeur de plus ou moins 320.000 roupies (environ 4500 euros). La police a arrêté sept personnes qu’elle suspecte d’être liée à ce réseau, parmi lesquelles un ingénieur minier qui serait pivot central de celui-ci. Toutes résident dans l’Odisah, état voisin du Chhattisgarh.

Saisie d’explosif par la police du Bastar

Saisie d'explosif par la police du Bastar

Damodar, le secrétaire de la section Khammam, Karimnagar et Warangal (KKW) du parti maoïste a publié un communiqué prévenant de le gouvernement du Telengana de potentielles représailles à la mort de deux guérilleros (cf notre article) le 15 septembre dernier si ce dernier de prenait pas les mesures nécessaires à l’égard des coupables de cet assassinat, c’est à dire la police du Warangal. Il a également lancé un appel à la grève générale le 28 septembre prochain dans trois districts pour dénoncer la multiplication des combats factices dans l’état. Dans son communiqué, il affirme que des fonctionnaires et des ministres haut placés étaient au courant de l’arrestation de Shruti et de Vidyasagar Reddy avant que tous deux ne soient tués de sang froid par des policiers locaux. Il déclare également que les policiers ont torturé Shruti et que son corps avait été aspergé d’acide afin de masquer les traces de torture. Il accuse enfin le gouvernement du Telengana de protéger la mafia active dans le trafic de ressources naturelles, et de travailler contre l’intérêt des pauvres de la région.

De son côté, Varavara Rao, sympathisant maoïste et poète militant a lancé un appel aux militants pour les droits civiques à prendre part à un rassemblement le 30 septembre prochain à Hyderabad, affirmant que le gouvernement devait prendre ses responsabilité dans l’affaire du combat factice dans le Warangal. Il a ajouté que le chef du gouvernement Chandrasekhar Rao, qui autrefois soutenait la lutte des guérilleros pour les droits des plus pauvres, était revenu sur ses paroles électorales et qu’il était tout à fait au courant de tous les détails ayant entrainé le combat factice du Warangal. Il a conclu en disant que Rao protège la mafia qui vole les ressources de l’état parce que c’est elle, entre autre, qui finance les dirigeants gouvernementaux.

Affiche de l’appel au rassemblement du 30 septembre

Affiche de l'appel au rassemblement du 30 septembre

Le chef du gouvernement de l’état du Tamil Nadu a annoncé en début de semaine la création de nouvelles cellules policières destinées à la contre-guérilla dans dix districts aux frontières de l’état. Le coût de cette opération s’élève à 94,8 millions de roupies (1,2 millions d’euros). Les cellules seront établies dans les districts de Tiruvallur, Vellore, Erode, Udagamandalam, Coimbatore, Tiruppur, Dindigul, Virudunagar, Tiruvelveli et Kanyakumari. Il a également annoncé l’acquisition de matériel de surveillance par caméra pour 263 commissariats locaux. Enfin, 50 postes de police recevront en outre un ‘paquet’ contenant 32 équipements divers afin de maintenir l’ordre de manière plus efficace. Dans ce ‘paquet’, notamment, des détecteurs de métaux pour déceler les gadgets électroniques ainsi que des scanners permettant de visualiser facilement l’intérieur de bagages ou sacs suspects.

Etat du Tamil Nadu

Le 15 septembre dernier, les autorités annonçaient la mort de Sruthi, alias Mahitha (23 ans), ingénieur, et Vidyasagar Reddy, alias Sagar (32 ans), tous deux membres du CPI(Maoist) (Lire notre article). Immédiatement après cette annonce, les parents de Sruthi ont déclaré que leur fille avait été enlevée, battue et torturée par les soldats avant d’être finalement abattue, alors que de leur côté, les autorités affirment que les deux maoïstes ont été abattu au cours d’une fusillade. Hier, le gouvernement de l’état a annoncé avoir exigé une enquête afin de déterminer comment sont morts les deux guérilleros. Depuis leur décès, un vaste mouvement populaire et militant s’est déclenché à travers la région, la population exigeant que les policiers qui ont pris part à l’intervention soient poursuivis dans le cadre d’une enquête criminelle. Par ailleurs, la State Human Rights Commission a annoncé qu’elle allait également mener sa propre enquête indépendante.

Rassemblement pour dénoncer l’assassinat de deux guérilleros maoïstes par la police

Rassemblement pour dénoncer l'assassinat de deux guérilleros maoïstes par la police

Deux étudiants maoïstes, détenus politiques au Maroc, Aziz Elbour et Mohamed El Mouaden, ont entamé hier, lundi 21 septembre, une grève de la faim illimitée. Cette grève a pour but de dénoncer l’interdiction qui nous est faite cette année encore de pouvoir poursuivre leur études (cette interdiction leur a déjà été faite par l’administration pénitentiaire depuis maintenant deux ans). Cette année encore, ils ont effectué toutes les démarches nécessaires pour rendre possible notre inscription et ce malgré toutes les difficultés que nous avons pu rencontrer pour rassembler l’ensemble des documents exigés par les diverses universités. Mais, cette fois encore, notre demande a été rejetée par les universités elles-mêmes qui dénient aux prisonniers politiques étudiants incarcérés leur droit à poursuivre leur formation. Avec cette grève, les prisonniers veulent aussi dénoncer les transferts abusifs qu’ils subissent (le dernier vers la prison de Bouzakarn) et proclamer leur entière solidarité avec tous les prisonniers politiques détenus dans les geôles de l’Etat réactionnaire du Maroc.

Les étudiants maoïstes, prisonniers politiques au Maroc

Les étudiants maoïstes, prisonniers politiques au Maroc

Il y quelques semaines, nous vous annoncions l’intention des autorités du Bihar de déployer un vaste contingent armé pour encadrer les élections à venir dans trois semaines. 307 compagnies des Central Armed Police Forces ont jusqu’à présent été envoyées dans l’état, et 418 compagnies sont attendues pour demain. En outre, le gouvernement du Bihar a prévu de déployer 250 compagnies de la District Armed Police. Arun Kumar, qui s’est vu confié la coordination des forces de sécurité a informé les soldats venus de partout dans le pays sur la manière dont le déploiement allait avoir lieu. Il a également donné des instructions sur les opérations tactiques contre les maoïstes. Kumar contrôlera également le mouvement des différentes forces et la logistique qui doit leur être fournie.

Dès leur arrivée, les soldats ont dû suivre un camp de pré-formation sous le commandement de la CRPF. Ils ont été informé sur la topographie de la région où ils seront envoyés. La CRPF leur a également donné les noms des personnes recherchées dans l’état et leur a expliqué le modus operandi des guérilleros actifs dans les zones vallonnées de l’état. Certaines sources affirment que des experts de l’Institute of IED Management sont également arrivé dans l’état pour former les soldats aux différents types d’IED régulièrement utilisés par la guérilla. Des instructions précises ont été données aux soldats afin que ceux-ci ne fassent que des patrouilles à pied, et une cartographie des zones sensibles est en cours d’élaboration afin d’effectuer un déploiement stratégique des forces. Les soldats feront de leur côté deux exercices de déminage par jour jusqu’au début des élections.

Défilé des Central Armed Police Forces

Défilé des Central Armed Police Forces

Un militaire du 26e Bataillon d’infanterie a été capturé samedi par une colonne d’une trentaine de combattants (y compris cinq femmes) de la NPA dans la localité de Policarpio, à San Luis, (Agusan del Sur). Le soldat circulait en moto lorsqu’il a été arrêté par les guérilleros qui l’ont emmené avec eux dans la jungle. Le lendemain, c’est-à-dire hier dimanche, les guérilleros ont fait exploser un IED qui a blessé cinq militaires du 8e Bataillon d’infanterie, parmi lesquels un officier. L’explosion a eu lieu dans la localité de Pagan, à Kitaokitao.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA