Pendant ces années la Communauté Mapuche de Temucuicui a souffert d’intenses et gigantesques opérations de la police militarisée du Chili, de perquisitions, du harcèlement et interrogatoires d’enfants dans les écoles, de la détention arbitraire d’étudiants secondaires, toutes ces actions faisant partie intégrante d’une stratégie de l’État Chilien afin de démoraliser la Communauté et leurs dirigeants.

C’est ce lundi 26 mars 2012 que va commencer de la préparation de la procédure orale contre sept membres de la Communauté de Temucuicui et trois membres de la Communauté de Malleco, dont deux mineurs d’âge. Dans cette affaire, les dix Mapuches sont accusés de crimes à caractère terroriste, de vol avec violence, d’incendie terroriste, de complot terroriste et d’association de malfaiteurs à caractère terroriste, en vertu d’une loi anti-terroriste promulguée sous Pinochet.

Le principal témoin à charge est un ‘témoin protégé’ (Raúl Arturo Castro Antipán) qui affirme avoir participé, le 10 octobre 2009, avec les accusées aux faits reprochés (incendie, vol…). Or, les Mapuches le dénoncent car il reçoit une rétribution financière de la part du procureur et il a déjà été témoin dans une vingtaine des procès contre leur communauté.

Luis Marileo

Jorge Mariman

Inculpés Mapuches

Luis Marileo
Jorge Mariman
Inculpés Mapuches

Ce samedi à l’aube, l’important contingent de carabiniers (police militarisée) en poste permanent dans les territoires mapuche de la zone d’ Ercilla, a pris d’assault une nouvelle fois la communauté Cacique José Guiñón dans le secteur de Pidima, avec un blindé lourd suivi d’au moins 6 camionnettes. En arrivant à la maison du peñi Luis Marileo, jeune accusé par la justice chilienne, les effectifs policiers ont procédé à quelques tirs en direction de la maison. L’électricité fut coupée quelques intants avant l’attaque, coupure provoquée par les « travaux » qu’était en train de réaliser le témoin protégé qui vit au milieu de la communauté, dans une maison qui sert de base à la police militarisée.

Chili: Attaque d’une communauté Mapuche

Jeudi, de violents affrontements ont opposé des manifestants mapuches et les forces de l’ordre au sud de Santiago, dans la région d’Auracania. Un vaste groupe d’autochtones était parvenu à bloquer totalement une autoroute afin d’exprimer son opposition au projet de construction d’un aéroport sur ses terres ancestrales. La police a tiré des gaz lacrymogènes et à utiliser des canons à eau pour disperser les manifestants qui ont répliqué par des jets de pierres. Vendredi, plusieurs Mapuches ont capturé deux camions transportant du matériel de construction sur cette même autoroute et y ont mis le feu.

Après 87 jours de grève de la faim, les quatre dirigeants mapuches viennent de cesser leur action. Ils avaient entamé celle-ci pour dénoncer la loi antiterroriste héritée de la dictature de Pinochet en vertu de laquelle ils avaient été condamnés à des peines allant de 20 à 25 ans d’emprisonnement sur base du témoignage d’un ‘témoin sans visage’. En début de semaine, la Cour Suprême du Chili avait prononcé une réduction de peine pour les quatre prisonniers suite au recours en nullité introduit par la défense, celui-ci n’ayant donc pas été examiné. La décision des quatre Mapuches de mettre un terme à leur grève de la faim intervient suite à la création d’une Commission pour la Défense du droit du peuple Mapuche et en raison d’une alimentation forcée des grévistes. La commission a d’ores et déjà annoncé que son objectif principal serait une réforme de la loi antiterroriste.

Depuis le début du mois de mai, les quatre Mapuches condamnés récemment dans ce que l’on connait comme le jugement de Cañete à des peines de 20 à 25 ans de prison, étaient en attente d’une décision de la Cour Suprême du Chili. Jugés en vertu de la loi antiterroriste issue de la dictature de Pinochet, ils ont introduit un recours en nullité, exigeant que la Cour reconnaisse les irrégularités du procès et les vices de procédure liés à l’utilisation de la loi antiterroriste (recours aux faux témoins, sans visage,…). Celle-ci s’est refusée à examiner cette demande dans les termes proposés par la défense et a prononcé une réduction de peine, équivalent à un nouveau jugement pour les quatre prisonniers mapuches (condamnation de 8 à 14 ans de prison). Face à cette nouvelle manoeuvre judiciaire, tous quatre poursuivent leur grève de la faim entamée il y a 83 jours.

Ce mercredi 25 mai, les quatre prisonniers politiques Mapuche Hector Llaitul, Ramon Llanquileo, Josè Huenuche et Jonathan Huilical entament leur 72e jour de grève de la faim. Leur état de santé est alarmant, considérant que cet acte désespéré de protestation est consécutif à un premier jeûne de 83 jours débuté le 12 juillet 2010. Ramón Llanquileo vient d’être transféré d’urgence à l’hôpital pour la seconde fois en quatre jours. Condamnés à 25 ans de prison à la suite d’un procès basé sur des témoignages anonymes, ils réclament à la Cour Suprême de Justice l’annulation du jugement et un procès juste et équitable. Décision attendue le 3 juin 2011.

À l’heure où la population chilienne proteste massivement contre le projet Hydroaysen (construction de 5 barrages qui détruiront la Patagonie encore vierge au profit de l’industrie minière principalement), le Colectivo Contra la impunidad, le Colectivo Rodriguista, le Comabe, le Centro cultural Chile, et le PCAP-Bélgica appellent à un rassemblement de solidarité avec les Mapuches ce vendredi 27 mai 2011 de 17 à 18 h devant l’ambassade du Chili, rue des Aduatiques 106, 1040 Bruxelles (métro Montgomery).

Bruxelles: Manifestation pour les Mapuches vendredi

Un rassemblement de solidarité avec les Mapuche en grève de la faim au Chili
et contre la destruction des communités Mapuche et des milliers d’hectares de reserves naturelles par le projet « Hidroaysen » (cinq barrages hydro-électriques et 1.912 Km de lignes de haute tension) aura lieu ce vendredi 20 mai de 17h à 18h devant l’ambassade chilienne, rue des Aduatiques, 106 à 1040 Bruxelles (métro Montgomery).

Les comités de soutien aux prisonniers politiques Mapuches lancent un appel urgent à se tenir en état d’alerte et mobilisés pendant les sept prochains jours, dans l’attente de la réponse de la Cour Suprême du Chili au Recours en Nullité présenté par la défense des prisonniers politiques Mapuche, actuellement en grève de la faim. Cette Cour a déjà désigné le Juge Rapporteur, conformément aux délais établis, une réponse est donc attendue avant mercredi prochain.

Ils dénoncent les pressions du Ministère Public ainsi que les pouvoirs économiques et politiques pour renvoyer la discussion sur ce Recours en Nullité devant la Cour d’Appel de Concepción, laquelle a donné son aval à l’application de la Loi antiterroriste lors du procès de Cañete. La loi, issue de la dictature de Pinochet continue d’être appliquée contre les Mapuches. Quatre d’entre eux viennent d’être condamnés respectivement à des peines de 25 et 20 ans de prison ferme sur base des déclarations d’un « témoin sans visage ». Héctor Llaitul Carrillanca, Ramón Llanquileo Pilquimán, José Huenuche Reimán et Jonathan Huillical Méndez sont en grève de la faim depuis 48 jours pour l’annulation de ce jugement.

Rencontre avec la lonko Juana Calfunao, dirigeante mapuche, et Robert R. Bryan, avocat principal de Leonard Peltier. Avec projections de « Considérant que… » et de « Leonard Peltier, Comme un guerrier », exposition de dessins réalisés en prison par Juana Calfunao et de lithographies de Leonard Peltier, tables de presse et Buffet chilien…
Organisé par : le Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques / le Groupe de soutien à Leonard Peltier, le Collectif pour les Droits de l’Homme au Chili, Terre et Liberté pour Arauco.
Samedi 30 AVRIL 2011, à partir de 16 heures au CICP
PAF : 5€ (+ boisson)