Le jugement est tombé le lundi 20 octobre. La cour d’appel de Tanger a condamné Wafaa Charaf à deux ans de prison ferme. Militante au sein de la jeunesse du parti marxiste la Voix démocratique (Annahj Addimocrati), membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et du Mouvement du 20 février, elle avait été condamnée en première instance, le 11 août dernier, à un an de prison ferme et à une amende équivalente à 5 000 euros pour « mensonges et diffamation ».

Wafaa Charaf a été mise en détention préventive le 9 juillet à Tanger après avoir porté plainte contre la police pour enlèvement, séquestration et menaces. Abandonnée sur une route à douze kilomètres de Tanger, elle venait de participer, le 27 avril, à un rassemblement de soutien à des ouvriers de la multinationale américaine Greif (numéro un mondial de l’emballage industriel), licenciés après la création d’une section syndicale. Tanger, située à moins de 14 kilomètres du continent européen, dispose d’une zone franche qui confère de nombreux avantages (exonération de charges fiscales et sociales) aux entreprises qui s’y installent.

Wafaa Charaf comparaissait en même temps que Boubker El Khamlichi, dirigeant de la Voix démocratique, condamné à un an de prison avec sursis et à une amende pour « entrave à l’enquête ». Il avait pourtant été acquitté lors du premier procès.

Maroc: Peine doublée en appel pour Wafaa Charaf

Les autorités marocaines de procéder à l’enterrement de la dépouille du prisonnier politique sahraoui Hassana Elouali en l’absence des membres de sa famille, et alors que ceux-ci réclamaient une autopsie et une enquête impartiales pour définir les circonstances de sa mort.

Maroc/Sahara: Les autorités marocaines inhument Hassana Elouali en cachette

La ville de Dakhla dans les territoires occupés du Sahara Occidental, se trouve depuis lundi, sous un état de siège sans précédent après l’annonce de la mort de Hassanna El Ouali, prisonnier politique, militant des droits de l’homme et membre de l’Association sahraouie contre la torture. Hassanna El Ouazli souffrait d’un état critique de santé dans sa cellule avant d’être tardivement transféré dans un hôpital où il n’a pas eu le traitement médical approprié. Sa famille refuse de récupérer sa dépouille et elle exige une autopsie et l’ouverture d’une enquête indépendante.

Rassemblement demain vendredi 3 octobre à 17h prés de l’ambassade du Maroc, à l’angle des rues Benjamin Franklin et Le Tasse, Paris 16ème (Métro Trocadéro)

Pour dénoncer la responsabilité du pouvoir marocain dans la mort du militant sahraoui ; pour demander la mise en place d’une commission d’enquête indépendante et impartiale sur les circonstances de ce décès ; pour exiger la libération de tous les prisonniers politiques marocains et sahraouis et l’arrêt de la répression dans les territoires sahraouis occupés ; pour demander au gouvernement français de ne plus soutenir le pouvoir marocain qui continue de bafouer en toute impunité le droit international.

Une manifestation faisant suite lundi à l’annonce du décès du prisonnier politique sahraoui, membre de l’association sahraouie contre la torture, Hassana Elouali, à l’hôpital militaire de la ville, a été réprimée dans la ville occupée de Dakhla. 16 manifestants au moins ont été blessés par la police marocaine qui, assistée par des éléments de l’armée, a réprimé violemment ces protestations.

Arrêté fin 2011 par les forces d’occupation marocaines suite aux évènements violents qui avaient secoué la ville occupée de Dakhla à l’époque, le défunt a été condamné à 3 ans de prison ferme, en l’absence totale des conditions d’un procès équitable. Il a passé plusieurs mois à la « Carcel Negra » à el Ayoun occupée avant son transfert avec d’autres détenus politiques sahraouis vers la prison de Dakhla.

Hasanna El Wali

Le prisonnier politique sahraoui Hasanna El Wali était souffrant à la prison de Tawerta, dans la ville de Dakhla (Sahara occidental occupé). Ses co-détenus ont manifestés pour qu’il soit transporté à l’hôpital civil de Dakhla. Lors son arrivée à l’hôpital, il n’a pas eu droit à un check-up pré-médical: il a été immédiatement transféré dans une salle spéciale, entouré par des agents de police. Et alors qu’ils savaient qu’il était diabétique, au lieu d’œuvrer à diminuer son taux de sucre, ils lui ont injecté un « sérum glucose » qui a fait monter son taux de sucre jusqu’à le plonger dans le coma. Il a ensuite été transféré dans cet état à l’hôpital militaire de la ville.

Sept prisonniers politiques sahraouis ont suspendu leur grève de la faim à la prison noire, à El Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental, après que le directeur de la prison se soit engagé à satisfaire toutes leurs revendications. Les prisonniers ont longtemps souffert dans des conditions inhumaines pour revendiquer l’amélioration des conditions de leur emprisonnement. Trois journalistes ont été arrêtés par la police marocaine à cause de leurs positions par rapport à la question du Sahara Occidental et leur défense du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ainsi que leurs activités pour assurer une couverture des différentes manifestations pacifiques à El Aaiun.

D’autre part, une manifestation pacifique a été violemment réprimée lundi soir dans la ville d’El Aaiun. D’autres concentrations organisées dans les rues avoisinantes ont connu le même sort. Le même jour, une autre manifestation a été sauvagement réprimée à Boujdour. Les buts de ces manifestations était d’exiger que la mission de l’ONU se charge de la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental, la libération des prisonniers politiques sahraouis ainsi que le droit à l’autodétermination.

Le 27 avril dernier, alors que Wafaa Charaf quitte une manifestation de soutien aux ouvriers grévistes de l’usine Greif, à Tanger, elle est enlevée par des hommes en civil et emmenée de force dans un véhicule banalisé à 12 km de la ville. Ses kidnappeurs, se présentent comme des policiers, l’interrogent sur ses activités politiques, la frappent, l’insultent pendant plusieurs heures et la menacent d’autres sévices si elle ne cesse pas de militer. La jeune femme dépose plainte auprès des autorités judiciaires de Tanger.

« Pour les besoins de l’enquête », elle est régulièrement convoquée au commissariat. Des convocations répétées qui s’apparentent bientôt à du harcèlement et à une forme de vengeance des autorités pour avoir osé dénoncer les méthodes policières. Sa mère, son père et sa jeune soeur ont eux aussi été interrogés par la police, pendant plusieurs heures. Wafaa Charaf décide finalement de ne pas se présenter à l’une de ces convocations. Le 9 juillet, la police l’arrête et l’inculpe, avec un autre militant d' »accusations calomnieuses » et pour avoir porté plainte pour des faits qui n’ont pas eu lieu, elle est placée en détention préventive jusqu’à son procès.

Le 12 août, après plus de 20 heures d’audience, Wafaa Charaf est reconnue coupable de toutes les charges retenues contre elle. Le tribunal la condamne à un an de prison ferme, une amende et des dédommagement pour la partie civile. L’autre prévenu, Boubker Khamlichi, militant syndicaliste, politique et associatif, est relaxé. Ce procès a été émaillé de plusieurs incidents, dont l’arrestation de la secrétaire générale de l’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique, venue assistée au procès (elle sera retenue tout l’après midi et une grande partie de la nuit dans le commissariat de Tanger avant d’être libérée). Wafaa Charaf a fait appel.

Maroc : Condamnée pour avoir dénoncé la police

Mustapha Meziani, le syndicaliste étudiant et militant communiste marocain qui avait été arrêté après des affrontements entre étudiants de gauche et islamistes sur le campus de Fès en avril dernier, est donc mort à son 72e jour de grève de la faim. Il réclamait le droit à poursuivre des études malgré son emprisonnement et son exclusion de l’université. Le jeune homme a été enterré vendredi, accompagné par sa famille et ses camarades, et un sit-in de protestation est organisé demain lundi devant le ministère marocain de la Justice, à Rabat.

Maroc: Manifestation après les funérailles du gréviste de la faim

Mustapha el Meziani, militant de l’Union Nationale des Etudiants Marocains et de l’organisation Voie Démocratique Basiste/tendance marxiste-léniniste, est en grève de la faim depuis le 3 juin 2014. Etudiant à l’université de Fès, s’était vu refuser son inscription en raison de son engagement dans le syndicat étudiant UNEM, et il a réagit en entamant sa grève de la faim. Au lieu de répondre à cette simple demande d’inscription, les autorité l’ont incarcéré dans la célèbre prison Ain Kadouss à Fès. Après 60 jours de grève de la faim, il avait été transféré à un lit d’hôpital au CHU de Fès, lit auquel il avait été menotté (photo).

Mustapha el Meziani a été déclaré en état de mort clinique le 8 août, à son 68 jours de grève.. Son état s’était détérioré la veille et avait nécessité une trachéotomie d’urgence.

Maroc: Un grèviste de la faim en mort clinique

Le 4 juillet, plusieurs voitures de la police marocaine ont encerclé le domicile du journaliste et militant sahraoui Mahmoud Al-Haissan à d’El Aaiun, avant de conduire ce dernier vers un lieu inconnu. Pendant 48 heures, aucune information n’a filtré sur son lieu de détention, jusqu’à ce que des associations locales de défense des droits de l’homme annoncent son transfert à la prison noire (carcel negra) à El Aaiun.

Mahmoud Al-Haissan, qui a été maltraité par la police, a comparu devant un juge d’instruction le 21 juillet. Ce dernier devrait décider dans les prochains jours de maintenir ou non les charges retenues. Il est officiellement poursuivi pour « attroupement armé », « obstruction de la voie publique », « agression sur des fonctionnaires durant l’exercice de leurs fonctions » et « destruction de biens publics ». Mahmoud Al-Haisan avait couvert des manifestations pacifiques organisées à El Aaiun, par des Sahraouis venus soutenir l’équipe de l’Algérie durant son match contre l’Allemagne le 30 juin dernier. Un rassemblement qui a violemment dispersé par les forces de l’ordre. Le reportage de Mahmoud Al-Haisan avait montré les excès de violence des forces de l’ordre contre les sahraouis.

Maroc/Sahara: Un journaliste sahraoui enlevé par la police