La prochaine comparution devant le tribunal militaire de Rabat de M’barek Daoudi, arrêté le 26 septembre dernier, met en évidence la volonté des autorités marocaines de continuer à masquer les exécutions extra-judiciaires de Saharouis dans les années ’70. Cet ex-militaire des forces armées, parti à la retraite en 2008, est devenu alors un militant pro-sahraoui, sans faire mystère de ses trente-trois années au service de l’armée marocaine et des exactions dont il dit avoir été témoin.

Interviewé en juillet 2013 depuis la prison de Salé, où il est incarcéré, cet homme dit ainsi avoir été présent le 12 février 1976 dans la zone d’Amgala, et avoir été témoin de l’exécution de deux femmes, à 700 mètres du lieu où le corps de huit Sahraouis (dont deux mineurs), assassiné le même jour, ont été identifiés le mois passé par une équipe espagnole (photo). Plus de 400 Sahraouis sont actuellement recensés comme victimes d’une disparition forcée.

Maroc/Sahara: Découverte de charniers

Sept policiers se seraient rendus jeudi à la résidence de l’ambassadeur du Maroc pour notifier une convocation émanant d’un juge d’instruction au directeur général de la surveillance du territoire. L’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) a demandé aux autorités françaises de profiter de la présence dans l’Hexagone d’Abdellatif Hammouchi, pour l’auditionner au sujet de deux plaintes pour torture au sein du centre de détention marocain de Temara, qui dépendrait de la Direction générale marocaine de la surveillance du territoire (DGST). Abdellatif Hammouchi accompagnait jeudi le ministre marocain de l’Intérieur Mohamed Hassad pour un G4 formé avec ses homologues français, espagnol et portugais. Le Maroc a dénoncé « la violation des règles et usages diplomatiques » et le Ministère des affaires étrangères français a présenté ses excuses au Maroc.

Des policiers marocains ont violemment dispersé un rassemblement dans la ville de Laayoune après la visite d’un ministre britannique samedi soir. Plus d’une centaine de militants, parmi lesquels de nombreuses femmes, s’étaient rassemblés dans le quartier de Maatallah pour réclamer, entre autre, la libération des prisonniers politiques saharouis. Malgré les efforts des autorités pour empêcher tout rassemblement en marge de cette visite officielle, celui-ci a bien eu lieu. Mais toutes les personnes qui ont tenté de manifesté ou de scander un slogan ont été attaqué par des policiers, principalement en civil.

Répression à Laayoune

Répression à Laayoune

Au Sahara Occidental, le Maroc poursuit la répression en toute impunité. La population sahraouie continue les manifestations pour revendiquer l’élargissement des prérogatives de la MINURSO aux droits de l’homme.
A El Aaiun deux jeunes ont été agressés par une patrouille de la police marocaine pour avoir accompagné des observateurs suédois venus s’enquérir de la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis. La Chambre criminelle de la Cour d’appel d’Agadir a condamné, le 4 février Mohamed Jghagha à une peine d’un an de prison. Il avait été arrêté le 19 octobre 2013, à la ville d’Assa , pour sa participation à des manifestations pacifiques pour protester contre l’attaque des autorités marocaines au camp de toile organisé dans cette ville pour revendiquer des droits sociaux.

Les prisonniers politiques sahraouis incarcérés à la prison locale dans la ville marocaine de Tiznit ont entamé une grève de la faim de prévention de 24 heures pour dénoncer les violations continues et persistantes de leurs droits.

Abdeslam Loumadi a été arrêté à son domicile le 21 janvier dernier suite à une descente policière organisée sans mandat ni autorisation légale. Il est actuellement détenu à la prison Carcel Negra de Laâyoune. Samedi, il a entamé une grève de la faim illimitée pour dénoncer les violences dont il est victime depuis son arrestation. Il exige l’ouverture d’une enquête sur les tortures subies et sur les menaces de viol proférées contre lui. Il demande également son transfert vers une prison où sont détenus d’autres prisonniers politiques sahraouis.

Abdeslam Loumadi

Abdeslam Loumadi

Le département marocain de la Défense aurait fait l’acquisition de trois drones israéliens de type Heron TP. La holding Dassault aurait joué l’intermédiaire dans cette transaction. Le drone Heron TP, dont un exemplaire a été acheté par la France sous Sarkozy, est le plus important et le plus sophistiqué des drones assemblés part IAI (Israel’s Aerospace Industry). Aussi long qu’un Boeing 737, il est capable de mener des missions de reconnaissance et de collecte d’information à plus de 40.000 pieds et à une autonomie de vol de 36 heures. Il peut transporter différents équipements dont des radars, des détecteurs et des caméras, mais aussi des missiles. Au-delà de sa fonction de surveillance, il s’agit aussi et surtout d’un drone d’attaque. Devenu officiellement opérationnel dans l’armée israélienne en 2010, il a été testé à Gaza lors de l’opération Plomb Durci en décembre 2008 et janvier 2009.

Maroc: Achat de drones en Israël

Alors que les représentants syndicaux du secteur de l’enseignement marocain s’entretenaient mercredi avec le ministre de l’Education et le ministre chargé de la Fonction publique, des enseignants se faisaient tabasser à coups de matraques par les forces de l’ordre. Les enseignants marocains manifestent pour passer à l’échelle 10, ce qui équivaudrait à une augmentation salariale. Refus catégorique de la part du ministère. Afin de contester ce refus des enseignants s’étaient donné rendez-vous mercredi devant le siège du ministère pour une manifestation pacifique. Mais c’est un accueil musclé que leur a réservé la sûreté nationale. Les manifestants ont été dispersés à coups de matraques par les forces de la Sûreté nationale. Un autre rassemblement d’enseignants a été réprimé avec la même brutalité devant le siège de l’Académie régionale de l’enseignement et de la formation à Oujda (photo). Plusieurs manifestants ont été blessés.

Les principaux syndicats du secteur, FDT, CDT, UMT, UGTM, UNTM accuse le gouvernement d’opter systématiquement pour des solutions répressives en cas de contestation. Les syndicats réclament une enquête pour déterminer les responsabilités, ainsi que la libération immédiate des enseignants retenus en détention.

Maroc: Enseignants grévistes tabassés

A Smara (territoires occupés du Sahara Occidental), le 16 janvier, les forces de police marocaine sont brutalement intervenues contre une manifestation convoquée par la Coalition des Associations sahraouies des droits de l’homme. La manifestation revendiquait l’élargissement des prérogatives de la mission de l’ONU pour le Sahara occidental (MINURSO) et le monitoring des droits de l’homme au Sahara Occidental. Pour rappel, la MINURSO est l’unique mission de l’ONU qui n’a pas une composante pour rapporter sur les violations des droits de l’homme. L’intervention brutale des forces marocaines a laissé plusieurs blessés. Certains ont été évacués à l’hôpital régional de la ville.

Les forces de sécurité sont déployées en force à Laâyoune où tous les soirs, des groupes de jeunes sortent pour manifester en scandant des slogans en faveur de l’indépendance du Sahara occidental. Lundi en fin de journée, les policiers sont intervenus pour disperser un des ces rassemblements. Les manifestants leur ont lancé des cocktails Molotiv tandis qu’ils leur lançaient des pierres. Le cortège a ensuite été dispersé par la force alors que les policiers pourchassaient les jeunes. Un des véhicules blindés a été touché par un cocktail Molotov, ce qui a provoqué un petit incendie. Contrairement à ce que les autorités ont affirmé, il semblerait que le véhicule n’ait pas pris feu et que le conduction soit indemne.

Depuis le 13 novembre, une dizaine de prisonniers politiques marocains membres de l’UNEM (Union Nationale des Etudiants du Maroc) mènent une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention et exiger leur libération. Le 10 décembre, deux militants étaient grièvement malades, mais l’administration pénitentiaire a refusé de les transporter à l’hôpital.

grève de la faim unem au maroc

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