Des policiers marocains ont violemment dispersé un rassemblement dans la ville de Laayoune après la visite d’un ministre britannique samedi soir. Plus d’une centaine de militants, parmi lesquels de nombreuses femmes, s’étaient rassemblés dans le quartier de Maatallah pour réclamer, entre autre, la libération des prisonniers politiques saharouis. Malgré les efforts des autorités pour empêcher tout rassemblement en marge de cette visite officielle, celui-ci a bien eu lieu. Mais toutes les personnes qui ont tenté de manifesté ou de scander un slogan ont été attaqué par des policiers, principalement en civil.

Répression à Laayoune

Répression à Laayoune

Au Sahara Occidental, le Maroc poursuit la répression en toute impunité. La population sahraouie continue les manifestations pour revendiquer l’élargissement des prérogatives de la MINURSO aux droits de l’homme.
A El Aaiun deux jeunes ont été agressés par une patrouille de la police marocaine pour avoir accompagné des observateurs suédois venus s’enquérir de la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis. La Chambre criminelle de la Cour d’appel d’Agadir a condamné, le 4 février Mohamed Jghagha à une peine d’un an de prison. Il avait été arrêté le 19 octobre 2013, à la ville d’Assa , pour sa participation à des manifestations pacifiques pour protester contre l’attaque des autorités marocaines au camp de toile organisé dans cette ville pour revendiquer des droits sociaux.

Les prisonniers politiques sahraouis incarcérés à la prison locale dans la ville marocaine de Tiznit ont entamé une grève de la faim de prévention de 24 heures pour dénoncer les violations continues et persistantes de leurs droits.

Abdeslam Loumadi a été arrêté à son domicile le 21 janvier dernier suite à une descente policière organisée sans mandat ni autorisation légale. Il est actuellement détenu à la prison Carcel Negra de Laâyoune. Samedi, il a entamé une grève de la faim illimitée pour dénoncer les violences dont il est victime depuis son arrestation. Il exige l’ouverture d’une enquête sur les tortures subies et sur les menaces de viol proférées contre lui. Il demande également son transfert vers une prison où sont détenus d’autres prisonniers politiques sahraouis.

Abdeslam Loumadi

Abdeslam Loumadi

Le département marocain de la Défense aurait fait l’acquisition de trois drones israéliens de type Heron TP. La holding Dassault aurait joué l’intermédiaire dans cette transaction. Le drone Heron TP, dont un exemplaire a été acheté par la France sous Sarkozy, est le plus important et le plus sophistiqué des drones assemblés part IAI (Israel’s Aerospace Industry). Aussi long qu’un Boeing 737, il est capable de mener des missions de reconnaissance et de collecte d’information à plus de 40.000 pieds et à une autonomie de vol de 36 heures. Il peut transporter différents équipements dont des radars, des détecteurs et des caméras, mais aussi des missiles. Au-delà de sa fonction de surveillance, il s’agit aussi et surtout d’un drone d’attaque. Devenu officiellement opérationnel dans l’armée israélienne en 2010, il a été testé à Gaza lors de l’opération Plomb Durci en décembre 2008 et janvier 2009.

Maroc: Achat de drones en Israël

Alors que les représentants syndicaux du secteur de l’enseignement marocain s’entretenaient mercredi avec le ministre de l’Education et le ministre chargé de la Fonction publique, des enseignants se faisaient tabasser à coups de matraques par les forces de l’ordre. Les enseignants marocains manifestent pour passer à l’échelle 10, ce qui équivaudrait à une augmentation salariale. Refus catégorique de la part du ministère. Afin de contester ce refus des enseignants s’étaient donné rendez-vous mercredi devant le siège du ministère pour une manifestation pacifique. Mais c’est un accueil musclé que leur a réservé la sûreté nationale. Les manifestants ont été dispersés à coups de matraques par les forces de la Sûreté nationale. Un autre rassemblement d’enseignants a été réprimé avec la même brutalité devant le siège de l’Académie régionale de l’enseignement et de la formation à Oujda (photo). Plusieurs manifestants ont été blessés.

Les principaux syndicats du secteur, FDT, CDT, UMT, UGTM, UNTM accuse le gouvernement d’opter systématiquement pour des solutions répressives en cas de contestation. Les syndicats réclament une enquête pour déterminer les responsabilités, ainsi que la libération immédiate des enseignants retenus en détention.

Maroc: Enseignants grévistes tabassés

A Smara (territoires occupés du Sahara Occidental), le 16 janvier, les forces de police marocaine sont brutalement intervenues contre une manifestation convoquée par la Coalition des Associations sahraouies des droits de l’homme. La manifestation revendiquait l’élargissement des prérogatives de la mission de l’ONU pour le Sahara occidental (MINURSO) et le monitoring des droits de l’homme au Sahara Occidental. Pour rappel, la MINURSO est l’unique mission de l’ONU qui n’a pas une composante pour rapporter sur les violations des droits de l’homme. L’intervention brutale des forces marocaines a laissé plusieurs blessés. Certains ont été évacués à l’hôpital régional de la ville.

Les forces de sécurité sont déployées en force à Laâyoune où tous les soirs, des groupes de jeunes sortent pour manifester en scandant des slogans en faveur de l’indépendance du Sahara occidental. Lundi en fin de journée, les policiers sont intervenus pour disperser un des ces rassemblements. Les manifestants leur ont lancé des cocktails Molotiv tandis qu’ils leur lançaient des pierres. Le cortège a ensuite été dispersé par la force alors que les policiers pourchassaient les jeunes. Un des véhicules blindés a été touché par un cocktail Molotov, ce qui a provoqué un petit incendie. Contrairement à ce que les autorités ont affirmé, il semblerait que le véhicule n’ait pas pris feu et que le conduction soit indemne.

Depuis le 13 novembre, une dizaine de prisonniers politiques marocains membres de l’UNEM (Union Nationale des Etudiants du Maroc) mènent une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention et exiger leur libération. Le 10 décembre, deux militants étaient grièvement malades, mais l’administration pénitentiaire a refusé de les transporter à l’hôpital.

grève de la faim unem au maroc

grève de la faim unem au maroc

Le parlement européen a récemment signé un accord donnant accès à sa flotte aux eaux marocaines pour une durée de quatre pour une somme de 40 millions d’euros par an. Ces eaux, riches en poissons et en minéraux, se situent au large des côtes du Sahara Occidental, territoire qui lutte pour son autodétermination tandis que le Maroc le revendique comme partie intégrante de ses frontières. Mardi, des centaines de manifestants s’étaient réunis à Laayoune pour dénoncer cet accord européen et réclamer que soit organisé le référendum promis concernant le statut du Sahara Occidental. Ils estiment que le Maroc n’est pas en droit de négocier avec l’Europe pour ce qui concerne ces eaux. Ils ont scandé des slogans et déployé des calicots avant que la police anti-émeute ne les disperse à coups de matraque. Les policiers ont ensuite pourchassé les manifestants à travers la ville et ont arrêté plusieurs activistes espagnols. Les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants se sont poursuivis une bonne partie de la nuit. Les hôpitaux locaux disent avoir soigné plus de 90 manifestants au cours de la nuit tandis que les autorités ont déclaré que 35 policiers avaient été blessés.

Manifestation à Laayoune

Manifestation à Laayoune

La ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet a rencontré son homologue marocain ainsi que le directeur général de la Sûreté de l’Etat ce lundi pour discuter de la coopération policière entre les deux pays. A l’issue de cette réunion, ils se sont engagés à signer un accord dans les trois mois. Cette coopération prévoit de renforcer l’échange d’informations en matière de terrorisme, entre autre. La Belgique s’est également engagée à fournir une assistance technique ainsi qu’à répondre aux besoins de la police marocaine en termes de formation et d’expertise.