Le parlement européen a récemment signé un accord donnant accès à sa flotte aux eaux marocaines pour une durée de quatre pour une somme de 40 millions d’euros par an. Ces eaux, riches en poissons et en minéraux, se situent au large des côtes du Sahara Occidental, territoire qui lutte pour son autodétermination tandis que le Maroc le revendique comme partie intégrante de ses frontières. Mardi, des centaines de manifestants s’étaient réunis à Laayoune pour dénoncer cet accord européen et réclamer que soit organisé le référendum promis concernant le statut du Sahara Occidental. Ils estiment que le Maroc n’est pas en droit de négocier avec l’Europe pour ce qui concerne ces eaux. Ils ont scandé des slogans et déployé des calicots avant que la police anti-émeute ne les disperse à coups de matraque. Les policiers ont ensuite pourchassé les manifestants à travers la ville et ont arrêté plusieurs activistes espagnols. Les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants se sont poursuivis une bonne partie de la nuit. Les hôpitaux locaux disent avoir soigné plus de 90 manifestants au cours de la nuit tandis que les autorités ont déclaré que 35 policiers avaient été blessés.

Manifestation à Laayoune

Manifestation à Laayoune

La ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet a rencontré son homologue marocain ainsi que le directeur général de la Sûreté de l’Etat ce lundi pour discuter de la coopération policière entre les deux pays. A l’issue de cette réunion, ils se sont engagés à signer un accord dans les trois mois. Cette coopération prévoit de renforcer l’échange d’informations en matière de terrorisme, entre autre. La Belgique s’est également engagée à fournir une assistance technique ainsi qu’à répondre aux besoins de la police marocaine en termes de formation et d’expertise.

Samedi, quelques 400 personnes s’étaient réunies dans le centre de Laâyoune à l’occasion de la visite d’un émissaire de l’ONU qui a rencontré des officiels marocains et des représentants de la société civile en vue des consultations sur le statut du Sahara occidental du 30 octobre prochain au Conseil de sécurité de l’ONU. Selon plusieurs témoins, des policiers en civil ont violemment empêché les rassemblements, entraînant des heurts avec les manifestants. Ceux-ci ont érigé des barrages de pneus en flamme et ont jeté des pierres et des cocktails Molotov aux forces de l’ordre qui voulaient leur interdire de se réunir. Il semblerait par ailleurs que les forces de l’ordre aient fait irruption dans plusieurs maisons pour y poursuivre des manifestants. Des dizaines de personnes ont été blessées, parmi lesquelles cinq policiers.

Un manifestant de 20 ans, Rachid Chine est décédé ce lundi de la blessure causée par une des balles en caoutchouc tirée par la police marocaine, lors d’affrontements dans la ville d’Assa Zag dans la région de Smara. De nombreux autres manifestants et quelques policiers ont été blessés. Une cantine des forces auxiliaires et une voiture de police ont été incendiée.

Assa Zag a connu de violents affrontements entre des citoyens de la tribu Aitoussi et des éléments des forces de l’ordre suite au démantèlement, la veille au soir par les autorités d’un camp monté par les tribus Aitoussi durant cinq jours dans la région de Tizmi. Durant ces deux dernières semaines, la région a connu des échauffourées entre la tribu des Aitoussi et les tribus Ait Lanssass, ce qui a provoqué l’intervention des forces de l’ordre.

Maroc: La police tue un manifestant

Les travailleurs de la société marocaine Plat form, filiale du groupe français Paris-Texas (qui possède plusieurs usines en Egypte et au Maroc de confection de pantalons en jeans destiné à l’export), ont occupé l’usine de Aïn Sebaâ en raison du renvoi de leur délégué syndical de l’UNMT (centrale proche du PJD). L’entreprise a saisit le tribunal correctionnel pour «insoumission à l’ordre d’évacuation» et «entrave à la liberté de travail» et procède au renvoi de tous les ouvriers grévistes.

Aïn Sebaâ

Aïn Sebaâ

Mercredi, une foule de manifestants s’était rassemblée à El Aaiu, ville occupée du Sahara Occidental en marge de la visite d’une délégation européenne dans les territoires occupés. Les forces armées marocaines sont violemment intervenues pour disperser la foule. Une source sur place a fait savoir qu’en amont de cette visite, les autorités marocaines avaient ordonné le retrait des forces policières et auxiliaires installées de manière permanente dans la ville.

Manifestation sahraouie réprimée

C’est sous la même bannière de l’autodétermination que des jeunes sahraouis s’étaient rassemblés dimanche sur une plage située à 25 km de El Aaiun. Alors qu’ils brandissaient des banderoles appelant au droit à l’autodétermination et qu’ils scandaient des slogans pour exprimer leur solidarité avec les détenus politiques sahraouis, ils ont subi un assaut mené par des unités de la gendarmerie marocaine, des forces auxiliaires et des forces anti-émeutes relevant de l’armée marocaine. Au moins 24 jeunes ont été interpellés. Il semblerait qu’ils aient tous été violentés et menacés avant d’être libérés.

Manifestation sahraouie réprimée

L’état de santé des prisonniers politiques sahraouis Taha Daoudi et Ghali Bouhala, détenus respectivement dans les prisons marocaines de Guelmim et d’Aït Melloul, s’est considérablement détérioré. Taha Daoudi souffrait de graves complications avant d’être transféré à trois reprises à l’hôpital. La famille du détenu a indiqué, par la voix de son père, être préoccupée par la détérioration de l’état de santé de Taha suite à “des violences corporelles et des sévices”. Les mêmes craintes ont été exprimées par la famille de Ghali Bouhala, privé depuis plus d’un mois de soins médicaux et souffrant de maux de tête et de douleurs thoraciques atroces. Les craintes des familles se sont accentuées après la mort de quatre détenus en raison de la négligence et du mauvais traitement

Des éléments de la police marocaine ont perquisitionné au domicile d’un Sahraoui dans la ville de Klimime où ils ont arrêté ses trois fils qu’ils ont battus et soumis à des pratiques humiliantes sans donner les motifs des arrestations ni présenter de mandat. Les autorités marocaines ont lancé une campagne d’arrestations ciblant les jeunes et les enfants à travers les différents quartiers de la ville de Klimime où huit jeunes et deux mineurs ont été arrêtés.

Par ailleurs, le militant sahraoui des droits de l’homme, Wafi Latrach, a indiqué « avoir été arrêté, violenté et détenu pendant au moins une heure et demi au niveau du poste relevant des forces auxiliaires de Klimime ». Il a ajouté avoir « entendu les cris d’un groupe de jeunes et d’enfants subissant des agressions à l’intérieur de ce poste ».

Au Maroc, 21 ONG ont déposé plainte ce jeudi pour que la justice détermine les responsabilités dans la répression de la manifestation de Rabat du 2 août contre la grâce royale accordée à un pédophile espagnol. La plainte a été déposée contre le ministre de l’Intérieur et les hauts responsables de la police. Le rassemblement du 2 août, pacifique, avait été violemment réprimé par les forces de l’ordre, faisant plusieurs dizaines de blessés.

répression manif maroc

répression manif maroc

Limogés pour « abandon de poste », 500 salariés City Bus manifestent régulièrement depuis mai dernier à Fès. La société veut imposer l’UGTM comme seul syndicat représentatif alors que ces travailleurs ovulaient opter pour l’UMT. Les travailleurs dénoncent aussi un complot qui aurait conduit l’opérateur public RATUF à une faillite orchestrée pour la concéder finalement à un opérateur privé via un marché douteux.

Le conflit avait éclaté le 13 mai, les dirigeants ayant été un moment séquestrés, ce qui a provoqué une intervention policière. De nombreuses manifestations et grèves se sont succédées. En juillet, une vague de violences policières et d’arrestations avaient frappé les manifestants lors des sit-in organisés sur la voie publique. Après avoir limogés les grévistes, City Busa recruté plus de 300 jaunes.

grévistes licenciés au maroc

grévistes licenciés au maroc