Les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik ont entamé ce vendredi une grève de la faim de 48 heures en solidarité avec leur camarade, le prisonnier politique sahraoui Sid Bachir Allali Botengiza, qui se trouve dans une cellule d’isolement depuis lundi. En novembre 2010, des affrontements avaient éclaté au Sahara Occidental, lorsque les forces de sécurité marocaines avaient démantelé un camp sahraoui à Gdeim Izik. Des centaines de Sahraouis avaient été arrêtés et 25 d’entre eux avaient été condamnés par un tribunal militaire à des lourdes peines d’emprisonnement allant de 20 ans à la perpétuité. Les prisonniers politiques sahraouis ont plusieurs fois mené des grèves de la faim pour protester contre leur incarcération arbitraire et leur jugement inéquitable.

Prisonniers politiques sahraouis

La présidente du « Conseil national des droits de l’Homme » marocain a nié l’existence prisonniers politiques au Maroc. Ce déni de réalité, qui est propre à presque tous les régimes et tous les Etats, est appuyé par des arguties habituellement utilisées par les instances répressives. Ainsi, concernant les manifestants emprisonnés suite au mouvement de protestation du Rif, elle expose que:  “si une partie de la communauté nationale des défenseurs des droits de l’Homme peut qualifier les arrestations survenues lors des événements d’Al Hoceima ou de Jerada comme étant ‘politiquement motivées’, il ne serait, toutefois, ni juste ni précis de soutenir cette assertion au-delà de tout doute raisonnable et de ne pas accepter de la mettre en question, compte tenu de la durée des manifestations et de leurs circonstances”.

En fait, et c’est un grand classique de la rhétorique répressive, la présidente de CNDH considère que dès qu’il y a eu violence, le caractère politique s’efface: laquelle “la perpétration d’actes entachés de violence précède la notion de ‘motivation politique’  d’une arrestation, et l’emporte sur elle”.

 

manifestation à Al Hoceima (archives)

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Pour faire entendre leur voix, les enseignants contractuels ont lancé début mars un mouvement de grève accompagné d’importantes manifestations pour réclamer le statut de fonctionnaire au sein du ministère de l‘Éducation. Une réunion avec le ministère de tutelle censée aboutir à des solutions a été finalement annulée. Au total, ils sont 55.000 enseignants recrutés en 2016 sur la base de contrats à durée déterminée à demander une sécurisation de leur emploi en obtenant le statut de fonctionnaire. Ils étaient nombreux à être venus camper dans le centre-ville de Rabat près du Parlement marocain, pour faire entendre leur revendication. La manifestation a été dispersée par la police à coups de canon à eau.

La police attaque le sit-in des enseignants

Un manifestation s’est tenu dimanche dans la capitale marocaine pour dénoncer les condamnations et les peines prononcées contre les dirigeants et participants du mouvement Hirak Rif. Des milliers de manifestants ont battu le pavé depuis le quartier populaire de Bab El Had jusqu’au Parlement. « Le peuple veut la libération des détenus », ont scandé les manifestants, sous un temps maussade, défilant derrière une banderole en soutien aux prisonniers de ce mouvement de protestation populaire aux revendications sociales et économiques.

Certains des membres du mouvement ont écopé de peines allant jusqu’à 20 ans de prison pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’Etat » par la Cour d’Appel de Casablanca (voir notre article).

La manifestation de dimanche

Le prisonnier politique sahraoui (du groupe Gdeim Izik) , Mohamed Bourial a entamé une grève de la faim à la prison de Tiflet 2, à partir de mercredi passé pour protester contre les mauvais traitements infligés par l’administration de la prison marocaine. Il avait initié plusieurs grèves de la faim illimitées, notamment à la prison de Tiflet 2 entre octobre et novembre et à Quneitra entre mars et avril l’année dernière. Ses demandes ne rencontrèrent aucune réponse de la part de l’Administration générale des prisons, notamment celles concernant le droit de transfèrement et de traitement.

Mohamed Bourial

La police est intervenue hier mercredi 20 février pour disperser les enseignants qui ont tenu, à Rabat, une marche de protestation contre le ministère de l’Education nationale. Cette manifestation a eu lieu en commémoration du 8e anniversaire du Mouvement du 20 février. La manifestation se dirigeait vers le Parlement quand les policiers sont intervenus. Quelques enseignants retraités ont été blessés et ont été évacués d’urgence à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires.

Les enseignants ont tenu cette manifestation pour faire entendre leurs voix et dénoncer le silence du ministère qui n’a pas donné suite à leurs revendications. Des centaines d’enseignants originaires de différentes villes du Royaumes se sont rendus à Rabat pour participer à cette marche tenue à l’initiative des syndicats de l’enseignement.

Après l'intervention policière à Rabat

Lundi 11 février, Soufian Al -Nguad passera en appel de sa condamnation rendue en octobre 2018 par le tribunal de Tétouan. Le tribunal l’a condamné à deux ans de prison ferme et à une amende de 20.000 dirhams (1.850 euros) pour un post sur facebook et pour sa participation à une manifestation dénonçant la mort d’une jeune étudiante, Hayat Belkacem, tuée le 25 septembre par la Marine marocaine alors qu’elle tentait de gagner clandestinement les côtes espagnoles en bateau. Il avait été interpellé début octobre, après une manifestation lors d’un match de football le 30 septembre à Tétouan où le groupe des ultras « Los Matadores » du club de football local avait manifesté et porté des habits noirs en signe de deuil pour protester contre le décès de Hayat Belkacem.

Dix-neuf supporters âgés de 14 à 23 ans sont également jugés à Tétouan pour avoir manifesté le soir du même match. Les supporters avaient été arrêtés peu après pour avoir brandi des drapeaux espagnols et crié des slogans comme « Viva España » ( « Vive l’Espagne ») lors du match. Ils avaient aussi manifesté sur le chemin du stade en appelant à « venger Hayat ».

Soufian Al -Nguad

Les deux villes d’El-Ayoune et de Boujdour ont connu, mardi 4 décembre, un blocus répressif intense dans les rues et les ruelles, mené par les forces d’occupation marocaine à travers des opérations de répression et de violence pour réprimer dans l’oeuf des manifestations. Des manifestants, et surtout des manifestantes, ont été matraquées. Deux journalistes ont été arrêtés. La Coordination des droits de l’Homme avait appelé à manifester pour revendiquer l’application de la légalité internationale concernant le droit du peuple sahraoui à la liberté et ainsi que ses revendications légitimes.

L'intervention policière à El-Ayoune

Une manifestation a eu lieu dans la capitale marocaine réunissant hier dimanche des milliers de personnes venues dénoncer les condamnations des leaders du mouvement de protestation «Hirak» qui avait secoué la région du Rif (nord), en 2016 et 2017 . Le 26 juin, la justice marocaine avait condamné 53 activistes formant le noyau dur du mouvement de protestation appelé Hirak («mouvance») à des peines comprises entre 1 et 20 ans de prison (voir notre article[->]).

«Le peuple boycotte la justice», «liberté aux détenus» ou «non à la militarisation du Rif», ont notamment scandé les manifestants venus participer à cette marche nationale à l’appel du comité de soutien au Hirak. Sous l’œil des forces de l’ordre, la foule a défilé de la place Bab el-Had, près de la médina, vers le parlement, en brandissant des portraits des figures de proue de la protestation dans le Rif. Certains ont affiché leur soutien à la cause amazighe, d’autres au Mouvement du 20-Février, né au Maroc dans le sillage du Printemps arabe en 2011. Une manifestation avait déjà eu lieu le 8 juillet à Casablanca, la capitale économique du royaume.

La manifestation de dimanche à Rabat

Un rassemblement en solidarité avec les détenus du Hirak, organisé samedi soir dans la ville rifaine de Nador a été brutalement étouffé par les forces de l’ordre marocaines. Le rassemblement était prévu à la place « Tahrir » (« de la liberté ») au centre-ville de Nador. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé au centre de la ville et sur les grandes artères de Nador bloquant l’accès à la place « Tahrir » aux centaines de manifestants venus de tout le Rif exprimer leur colère suite aux lourdes condamnations prononcées fin juin dernier à l’encontre des militants du Hirak du Rif par la Cour d’appel de Casablanca (voir notre article). Certains militants qui ont tenté de briser les cordons de sécurité ont été arrêtés avant d’être libérés, tandis que d’autres ont été blessés à la suite de l’intervention brutale des agents de l’ordre.

Le lendemain, c’est-à-dire ce dimanche, des centaines de manifestants du mouvement Hirak sont descendus sur cette même place « Tahir ». La police a réprimé cette manifestation avec des bastonnades et des tirs de grenades lacrymogènes.

La répression à Nador