Il y a un an débutait à Al-Hoceima, ville côtière du nord du Maroc, une vague de répression contre un mouvement de contestation sociale surnommé le Hirak (« la mouvance »), déclenchés en octobre 2016 par le décès d’un jeune vendeur de poissons d’Al-Hoceima. Mouhcine Fikri, 31 ans, broyé dans une benne à ordures alors qu’il tentait d’empêcher la destruction de sa cargaison saisie par la police. Des centaines de personnes, principalement des jeunes, ont été arrêtées. Plusieurs ont été condamnés par les tribunaux d’Al-Hoceima. 54 ont été emmenés à Casablanca, à 550 km de distance, où ils sont détenus dans la prison d’Oukacha.
Leur procès, amorcé en octobre, vient seulement de réellement commencer. Dans le box des accusés figure Nasser Zefzafi, 39 ans, devenu au fil des mois le visage du Hirak. Les mis en cause sont poursuivis notamment pour, « atteinte à la sécurité intérieure de l’État », « tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage », « réception de fonds, de donations et d’autres moyens matériels destinés à mener et à financer une activité de propagande à même d’attenter à l’unité et la souveraineté du Royaume », « ébranler la loyauté des citoyens envers l’État marocain et les institutions nationales », « participation à l’organisation d’une manifestation non autorisée » et « tenue de rassemblements publics sans autorisation ».
Manifestation de soutien à Nasser Zafzafi lors de l’ouverture du procès