Le procès en appel des 24 prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik a repris lundi 21 devant la Cour d’Appel de Salé, au Maroc. Le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines avaient démantelé avec violence le camp de Gdeim Izik installé par plus de 20.000 Sahraouis. 24 militants sahraouis ont été emprisonnés, torturés et condamnés par un tribunal à de lourdes peines de prison (de 20 ans à la perpétuité). Le procès d’appel devant un tribunal civil avait repris le 13 mars à Rabat et a été ajourné jeudi dernier.

Les prisonniers sahraouis du groupe Gdeim Izik

Le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines ont démantelé avec violence le camp de Gdeim Izik installé par plus de 20.000 Sahraouis. 22 militants sahraouis ont été emprisonnés, torturés et condamnés à de lourdes peines de prison (de 20 ans à la perpétuité). Le Comité des Nations unies contre la torture a condamné le Maroc le 12 décembre 2016 pour actes de torture envers un des prisonniers, Naâma Asfari. Malgré l’annulation de leur condamnation par la Cour de cassation le 27 juillet 2016 et le renvoi de l’affaire devant un tribunal civil, ils sont maintenus en détention. Leur procès s’est tenu le 26 décembre 2016 puis les 23, 24 et 25 janvier 2017 à Rabat puis a été renvoyé à ce lundi 13 mars.

Rassemblements les lundi13, mardi 14 et mercredi 15 mars de 16H à 19H place de la République à Paris pour exiger la libération immédiate et sans condition des prisonniers politiques sahraouis ainsi que l’arrêt de la répression dans les territoires sahraouis occupés.

Manifestation de soutien aux prisonniers de Gdeim Izik (archive)

Manifestation de soutien aux prisonniers de Gdeim Izik (archive)

Le 15 février, Mohammed Akkad, qui défend les droits à un environnement sain des habitants de Bni Oukil , près d’Oujda (est du Maroc) a été arrêté par la gendarmerie royale dans l’enceinte même du Tribunal de première instance d’Oujda. Il a subi des violences de la part de la gendarmerie au moment de son arrestation. Son arrestation arbitraire de M. Akkad est en lien direct avec la lutte menée par les habitants de la Commune rurale d’Isly, près d’Oujda, contre un projet de carrière de gravier. Ce projet constitue une menace pour les activités agricoles des habitants et va détruire le patrimoine écologique du mont Dchira, haut lieu historique de cette région.

La répression des militants se développe dangereusement. Seize personnes, dont des militants écologistes de la région, sont aujourd’hui poursuivies en justice dans le cadre de cette affaire. Une décision de la wilaya (préfecture) criminalisant toute action contre ce projet pouvait le laisser prévoir.

Pour la libération de Mohamed Akkad

Pour la libération de Mohamed Akkad

La région d’Al Hoceima est de nouveau entrée en ébullition dans le sillage des manifestations répétitives qu’ont connues plusieurs localités du Rif depuis le déclenchement d’un mouvement de protestation après la mort de Mohcine Fikri en octobre dernier. Dans la journée d’hier lundi, un grand rassemblement devait avoir lieu sur la place principale d’Al Hoceima, mais comme le 4 janvier (voir notre article), les autorités locales l’ont empêché, déclenchant les affrontements. Ceux-ci ont duré près de 7 heures d’affilée. Des jeunes ont afflué de localités et villages avoisinants, notamment d’Imzouren, pour prêter main forte aux manifestants. Des coupures d’électricité ont été constatées et plusieurs routes de la région ont été bloquées.

Les affrontements de Boukidan

Les affrontements de Boukidan

Le procès en appel des 25 prisonniers politiques sahraouis condamnés à de lourdes peines par une juridiction militaire marocaine et détenus depuis 6 ans (voir notre article), a été reporté au 13 mars prochain. Ces prisonniers sont accusés pour les manifestations qui ont suivi la répression sanglante, par les forces de sécurité marocaines, d’un grand campement de protestation à Gdim Izik, au Sahara occidental occupé.

Le palais de justice de Salé, où doit se dérouler le procès

Le palais de justice de Salé, où doit se dérouler le procès

L’affaire remonte au mois de mars 2015 lorsque l’entreprise avait licencié la totalité de la section syndicale, affiliée à la Confédération démocratique du travail, suite aux débrayages des 540 salariés, en majorité des femmes, revendiquant la régularisation de leur situation sociale. L’entreprise avait saisi la justice, accusant Abdellah Rahmoune, membre du Bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT) et son secrétaire régional au niveau de la région d’Agadir d’avoir incité les salariés à paralyser les activités de la société.

En première instance, le syndicaliste mis en cause avait été condamné à verser pas moins de trois millions de dirhams à l’entreprise en guise de dommages. Cette lourde sentence a été confirmée, plus tard, en appel. L’entreprise a fait une saisie conservatoire sur le loyer du syndicaliste.

Abdellah Rahmoune

Abdellah Rahmoune

Les forces de répression marocaines sont violemment intervenues samedi pour disperser une manifestation pacifique organisée à El Aaiun, la capitale du Sahara occidental occupé, par la coordination des diplômes chômeurs sahraouis pour dénoncer le pillage illégal du Sahara occidental. Les manifestants ont scandé des slogans et levé de banderoles contre les politiques de paupérisation et de marginalisation menée par l’occupant marocain contre les Sahraouis et son pillages des richesses de leur pays. Les forces militaires marocaines a assiégé le lieu de la manifestation avant d’intervenir contre les manifestants, faisant plusieurs blessés parmi eux.

La répression de la manifestation d’El Aaiun

La répression de la manifestation d'El Aaiun

Les forces de l’ordre marocaines sont intervenues dans la nuit de mercredi à jeudi pour disperser un sit-in d’activistes à al-Hoceima trois mois après l’émotion provoquée par la mort le 28 octobre d’un vendeur de poisson, Mouhcine Fikri, happé par une benne à ordures alors qu’il tentait apparemment de s’opposer à la destruction de sa marchandise par des agents de la ville. Cette mort avaient suscité une vague de colère et de manifestations populaires à al-Hoceima. Ces manifestations ont cessé depuis lors mais des activistes locaux poursuivent leur mobilisation. Ils réclament de faire toute la lumière sur les circonstances du décès et les éventuels responsables, posant également des revendications comme la lutte contre le chômage ou la corruption, la défense de l’identité berbère et de la région du Rif.

Après avoir demandé par mégaphone l’évacuation de la place centrale de la ville, où les autorités préparaient un salon commercial, des policiers ont chassé des dizaines de personnes réunies sur les lieux. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants à terre, apparemment contusionnés, et d’autres arrêtés par les forces de l’ordre, qui ont été relâchés peu après. C’est la première fois que la police utilise la force dans cette ville pour disperser un rassemblement en mémoire à Mouhcine Fikri

Manifestation d’hommage à Mouhcine Fikri (archive)

Manifestation d'hommage à Mouhcine Fikri (archive)

Le 8 novembre 2010, à une douzaine kilomètres de Laâyoune, la plus grande ville du Sahara occidental, dans une localité nommée Gdim Izik, les Sahraouis ont installé un camp de plusieurs dizaines de milliers de personnes pour protester contre leurs conditions de vie déplorables sous l’occupation marocaine. Le camp est démantelé par la force, ce qui provoque des émeutes à Laâyoune, où de nombreux commerces et bâtiments administratifs sont alors incendiés. Onze membres des forces de l’ordre et deux civils sont tués, selon les autorités marocaines. De son côté le Front Polisario parle de dix civils tués et 169 disparus.

Une vingtaine d’accusés sahraouis dans les événements de 2010 à Laâyoune seront présentés ce dimanche au tribunal de Salé. Ils avaient été condamnés à des peines allant de deux ans à la perpétuité en 2013 par un tribunal militaire. Mais l’été dernier la Cour de cassation a annulé ce jugement. Ils comparaissent aujourd’hui devant un tribunal civil car entretemps, la loi marocaine a évolué et leur cas ne relève plus de la justice militaire.

Le démantèlement du camp de Gdeim Izik

Le démantèlement du camp de Gdeim Izik

Les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik ont été attaqué par les agents de l’administration pénitentiaires de la prison marocaine d’El Aarjat pour avoir protesté contre les dures conditions dans cette prison et la confiscation de tous leurs biens. Plusieurs prisonniers ont été blessés à cette occasion. Les autorités marocaines avaient procédé en août dernier au transfert de 21 prisonniers politiques sahraouis de groupe de Gdeim Izik depuis la prison de Salé vers celle d’El Aarjat, après l’annonce de la Cour de Cassation marocaine le 27 juillet 2016 du renvoi de l’affaire des 23 prisonniers politiques sahraouis condamnés par une cour martiale marocaine à de lourdes peines allant de 20 ans à la perpétuité, devant une juridiction pénale de droit commun.

En novembre 2010, des affrontements ont éclaté au Sahara occidental, lorsque les forces de sécurité marocaines ont démantelé un camp sahraoui à Gdeim Izik où des milliers de Sahraouis manifestaient pour des revendications sociales et économiques. Des centaines de sahraouis ont été arrêtés et 25 d’entre eux ont été condamnés par un tribunal militaire à des lourdes peines d’emprisonnement allant de 20 ans à la perpétuité.

Les prisonniers du groupe de Gdeim Izik

Les prisonniers du groupe de Gdeim Izik