La police est intervenue en nombre et brutalement samedi à l’Hôtel de Ville de Paris, samedi en début d’après-midi, et a arrêté une grosse centaine des sympathisants de la cause palestinienne qui tenaient un assemblement pacifique devant l’immeuble. Des coups ont d’abord été assénés aux manifestants, qui dénoncent la collaboration du gouvernement français avec le terrorisme d’Etat israélien, et au moins une personne, une femme, a été blessée par aspersion de gaz lacrymogènes à bout portant en plein visage. Après les coups et le kessel, les interpellations massives : une centaine en tout, de militants conduits dans deux commissariats vers 16 h 00.

Le rassemblement avait pour objet de réclamer la libération de la centaine de militants de la mission « Bienvenue en Palestine », dont 46 Français, emprisonnés par Israël. La Consule générale de France à Tel Aviv, qui a vu les prisonniers ce samedi , s’est acquittée de son obligation légale de manière désagréable, et a même tenté de sermonner les militants, comme l’ont rapporté ceux-ci à l’un de nos avocats israéliens.


hoteldeville par bienvenuepalestine

Un rassemblement s’est tenu hier à 16h devant le ministère des affaires étrangères, rue des petites Carmes à Bruxelles pour condamner le blocus qu’Israël impose tant dans la bande de Gaza qu’en Cisjordanie et pour soutenir les militants belges partis en Palestine et emprisonnés à leur arrivée par les services de sécurité israéliens. Un autre rassemblement a eu lieu samedi midi devant le domicile privé du ministre des Affaires étrangères, Steven Vanackere, à Neder-over-Hembeek. Le ministre était absent lors de l’action.

38 Belges, militants pro-palestiniens sont actuellement détenus en Israël (sur 124 au total). Comme d’autres manifestants, ils voulaient se rendre en Cisjordanie mais Israël leur refuse l’accès au territoire sans motiver, pour le moment, leur enfermement. Deux militants qui ne contestent pas cette interdiction d’entrer sur le territoire israélien devaient rentrer en Belgique cette nuit. Il reste donc 38 Belges retenus en Israël. Ils sont dans deux centres de détention, l’un à Tel-Aviv, l’autre à Beer-Sheva. Parmi eux, il y a cinq jeunes filles mineures. L’ambassade belge à Tel-Aviv a pu rencontrer les détenus belges. Les services diplomatiques rapportent qu’ils sont « correctement traités ».

La porte-parole des services d’immigration d’Israël a déclaré que les manifestants « seront expulsés dès qu’il y aura des places et des vols disponibles à cet effet. Aujourd’hui, jour de shabbat, il n’y a pas beaucoup de vols et le processus d’expulsion risque de se prolonger quelque peu », a-t-elle ajouté. Israël considère qu’ils ne se trouvent pas légalement sur son territoire, bien qu’ils aient été transférés dans des prisons israéliennes faute de place au centre de rétention de l’aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv.

Les services de sécurité israéliens ont fait pression sur les compagnies aériennes pour qu’ils refusent l’embarquement des passagers appartenant à la campagne « Bienvenue en Palestine », qui répondaient à l’appel d’une quinzaine d’organisations palestiniennes à les rejoindre pour dénoncer le blocus imposé par Israël sur le territoire palestinien. Plus de 500 personnes étaient attendues à Tel-Aviv ce vendredi. La liste dressée par les services secrets israéliens comporte plus de 300 noms de personnes indésirables à Israël. Une soixantaine de personnes environ devait embarquer de l’aéroport de Bruxelles sur un vol SwissAir, trois d’entre elles (des français) ont été refoulées.

Hier, à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, la compagnie hongroise MALEV a refusé d’embarquer trente passagers de « Bienvenue en Palestine ». Des policiers français ont déclarés avoir reçu des ordres de ne pas enregistrer les plaintes pour ces agissements illégaux.

Dès 05H00 une cinquantaine de voyageurs se voyant refuser l’enregistrement sur un vol Lufthansa ont occupé les comptoirs de la compagnie. Une heure plus tard, d’autres voyageurs également refusés sur un vol Alitalia, manifestaient. Quelques voyageurs inscrits sur la liste de « personnes indésirables » avaient toutefois réussi à se faire enregistrer sur le vol Alitalia mais ont été interdits de monter à bord. Ils manifestaient en zone sous douane. Les voyageurs « indésirables » réclament aux compagnies un document nominatif stipulant cette interdiction de vol.

A Genève, toutes les opérations d’embarquement étaient interrompues vendredi matin à l’aéroport, suite au refus d’Easyjet d’embarquer une soixantaine de participants. La direction locale d’Easyjet a tenté de parquer les personnes, dont de nombreux enfants, et se refusait à délivrer la moindre attestation écrite aux passagers. Il en est résulté une certaine pagaille. La direction de l’aéroport a fermé progressivement les guichets, pour finir par les fermer tous vers 6h15 du matin. Durant la nuit Israël a refoulé vers les Etats-Unis, deux militantes américaines venues par avion dès leur arrivée.

L’armée israélienne a tiré dimanche sur des manifestants palestiniens et syriens qui tentaient de pénétrer sur le plateau du Golan occupé, faisant 14 morts et 225 blessés, lors de l’anniversaire de la « Naksa », la défaite arabe de juin 1967. Des centaines de protestataires, agitant des drapeaux palestiniens et syriens, ont tenté de franchir une première barrière de barbelés avant un champ de mines, tout près de la ville de Majdal Chams, dans la partie occupée du Golan.

Des incidents ont suivis les funérailles de masse organisées par le FPLP Milad Saïd Ayyash (17 ans), tués par les forces d’occupation lors des manifestations de la Nakba. Milad est d’une famille qui a payé un lourd tribu pour la Résistance: son père, Said Ayyash, a passé onze ans dans les prisons de l’occupation et son oncle, Jihad al-Obeidi purge actuellement une peine à perpétuité derrière les barreaux de l’occupation. Les funérailles massives ont eu lieu à Jérusalem, comportant une cérémonie funèbre à la mosquée Al-Aqsa et l’ouverture d’une maison de deuil pendant trois jours dans le Centre communautaire de Silwan, alors que les affrontements et les manifestations de soulèvement populaire continuaient à travers Jérusalem occupée et la Cisjordanie à la veille des grandes marches du retour prévues pour dimanche 15 mai, au 63ème anniversaire d’ Al-Nakba, jusqu’aux frontières de la Palestine.


seconde vidéo

La commémoration de la « Nakba » a été ensanglantée dimanche par des violences sans précédent qui ont fait au moins 12 morts et des centaines de blessés, la plupart à la périphérie des territoires palestiniens, au Liban et dans le Golan syrien occupé.

Dans le plateau syrien du Golan, l’armée israélienne a ouvert le feu sur des manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré dans la partie occupée. Deux protestataires ont été tués et quatre grièvement blessés. Dix personnes ont été tuées par des tirs israéliens à la frontière libanaise, où des milliers de réfugiés palestiniens s’étaient rassemblés dans la localité de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de la frontière. Les tirs ont éclaté après que des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l’armée libanaise pour s’approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l’autre côté. Enfin, au moins 24 personnes ont été blessées au Caire près de l’ambassade d’Israël dans des affrontements entre policiers et manifestants.

Dans les territoires palestiniens, une centaine de Palestiniens ont été blessés dans le nord de la bande de Gaza par des tirs de l’armée lors d’une marche en direction du terminal frontalier israélien d’Erez. Un millier de manifestants se sont dirigés vers la frontière israélienne en dépit de tirs de semonce israéliens. Un jeune Palestinien a par ailleurs été tué par des tirs israéliens à l’est de la ville de Gaza. L’armée israélienne a affirmé avoir tiré sur un individu qui « posait un engin explosif » à la frontière. D’autre part, au moins 17 Palestiniens ont été blessés lors de heurts violents au poste de contrôle de Kalandia (Cisjordanie), à l’entrée de Jérusalem, et neuf autres à Hébron (sud de la Cisjordanie).

Voir la vidéo des incidents sur le Golan

Le 3 mai, le tribunal en audience à la prison de Beersheba a pris la décision de prolonger la détention en isolement du dirigeant palestinien Ahmad Sa’adat. Le secrétaire général du FPLP subi ce régime depuis le 19 mars 2009, soit plus de deux ans. Et mardi, le tribunal l’a reconduit jusqu’au 3 novembre prochain. Sa’adat a refusé d’assister à l’audience, la qualifiant de manifestation illégale d’une occupation et d’un enlèvement illégitime, affirmant qu’il refusait de légitimer ce qui est clairement une parodie de justice. Ce prolongement de l’isolement du prisonnier intervient alors que les prisonniers palestiniens ont déclenché une série de grèves de la faim sporadiques pour protester contre les conditions de détention de Sa’adat, ainsi que pour exiger leur libération à tous.

Alexandre Moumbaris est un militant et journaliste internationaliste qui a été condamné à 12 ans de prison en Afrique du Sud en 1972 pour avoir soutenu la résistance anti-apartheid. En 1979, avec ses compagnons d’infortune, il parvient à s’évader de la prison de haute-sécurité de Pretoria. Après s’être installé à Paris, il a fondé la revue BIP (Bulletin d’information presse). Durant les années 90, il subit nombre de gardes à vue, de filatures, de tracasseries et d’intimidations pour avoir sympathisé avec les révolutionnaires turcs.

C’est aujourd’hui son combat contre un autre régime d’apartheid, celui d’Israël, qui lui vaut d’être persécuté par l’Etat français. C’est parce qu’ il avoir publié un compte-rendu de la campagne BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanction) visant l’état sioniste qu’Alexandre Moumbaris a été convoqué au Tribunal d’instance pour « appel public à la discrimination ».

Lien vers l’article qui vaut à Alexandre Moumbaris d’être poursuivi

Lien vers le site du BIP

Une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant le siège de la Commission Européenne à l’occasion de la Journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens. Diverses prises de paroles ont eu lieu.

manifestation à Bruxelles pour les prisonniers politiques palestiniens

manifestation à Bruxelles pour les prisonniers politiques palestiniens

Sous prétexte de rechercher le meurtrier de la famille de colons d’Itamar, l’armée israélienne s’est livrée la semaine passée à des rafles massives de femmes dans le village d’Awarta, près de Naplouse, et à des raids sur plusieurs villages, détruisant des maisons palestiniennes, alors qu’aucun Palestinien n’a été mis en cause dans ce meurtre.

Des centaines de soldats israéliens ont investi le village d’Awarta dans la nuit de jeudi dernier, imposant un couvre-feu, perquisitionnant brutalement les maisons, et enlevant une centaine de femmes, dont de nombreuses personnes âgées. Sans aucune accusation, ces femmes ont été emmenées dans un camp militaire où les milices d’occupation ont pris leurs empreintes digitales et des échantillons d’ADN. Vingt femmes sont restées en garde à vue, soit un total de 75 à Awarta depuis l’attaque d’Itamar, sans que la moindre information disponible.

Le maire d’Awarta avait indiqué la semaine dernière que 80% des maisons dans le village ont été pillées par l’armée la plus morale du monde, et que 300 hommes et garçons avaient été enlevés, dont une quarantaine étaient encore en prison, alors qu’aucun d’entre eux n’a été inculpé d’un quelconque crime.

Palestine: Rafles massives près de Naplouse