Tarek Bazrouk est un Palestinien de 20 ans originaire de New York qui était en détention provisoire depuis plusieurs mois (voir notre article). Le 28 octobre dernier, il a été condamné à 17 mois de prison fédérale, assortis de trois ans de mise à l’épreuve, suite à des accusations fédérales liées à des manifestations en faveur de la Palestine. Selon la défense, le temps déjà passé en détention pourrait ramener la peine effective à environ 11 mois. Ses avocats ont demandé son transfert vers la prison de Fort Dix (New Jersey), afin qu’il puisse rester proche de sa famille et bénéficier d’un suivi psychiatrique adapté. Le parquet fédéral avait réclamé une peine de 36 mois, mais cette demande a été rejetée après une forte mobilisation des soutiens venus en nombre assister à l’audience au tribunal fédéral de Pearl Street, à New York.

Âgé de 33 ans et militant du mouvement Palestine Action, Sean Middlebrough est actuellement en fuite après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle de quatre jours le 23 octobre à l’occasion du mariage de son frère. Il était en détention provisoire en lien avec une action menée en août 2024 contre le site du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Filton, près de Bristol (voir notre article). Cela a notamment entraîné la destruction de drones largement utilisés par l’armée israélienne lors de son agression génocidaire à Gaza. Dans une déclaration publique, il a affirmé :

« Je ne suis pas en fuite. J’agis simplement avec bon sens, refusant d’être détenu comme un prisonnier de guerre d’Israël dans une prison britannique. […] Vingt-trois de mes coaccusés, héroïques et honorables, restent enfermés après notre enlèvement par la police antiterroriste. »

Ce dimanche 9 novembre, Thomas Römer, administrateur du Collège de France, a annoncé dans un communiqué l’annulation du colloque « La Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », initialement prévu les 13 et 14 novembre. L’événement était organisé par l’historien Henry Laurens, en partenariat avec le Centre arabe de recherche et d’études politiques de Paris (Carep Paris). Cette annulation intervient à la suite d’une campagne menée par plusieurs organisations proches de la droite pro-israélienne, notamment la LICRA, qui avait indiqué saisir le ministère de l’Enseignement supérieur pour contester la participation de certaines personnalités, dont Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens. Officiellement motivée par des « risques de trouble à l’ordre public », cette interdiction constitue une première au Collège de France depuis le Second Empire.

Dimanche 9 novembre, les autorités israéliennes ont renouvelé la détention administrative de Wael Jaghoub pour six mois supplémentaires. Il avait été libéré lors de l’accord d’échange entre les organisations palestiniennes de Gaza et Israël en janvier 2025, puis arrêté à nouveau le 6 mai dernier à Naplouse (voir notre article). Wael Jaghoub est un dirigeant de premier plan du FPLP, il a notamment été secrétaire adjoint de la branche des prisonniers du FPLP pendant plusieurs années et il a publié de nombreux articles et textes en détention.

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La police a de nouveau fait usage de canons à eau à Anvers, lundi soir, pour éloigner les participants à une manifestation pour la Palestine qui se trouvaient à proximité de l’hôtel de ville. Comme les semaines précédentes (voir notre article), l’action n’était pas autorisée dans ce secteur. Les manifestants ont été redirigés vers la Steenplein où la manifestation est bien permise. Sept personnes ont été appréhendées — toutes ces arrestations sont administratives. Les interdictions municipales de manifester près de l’hôtel de ville sont contestées par les organisateurs de la manifestation. Ils ont fait appel des décisions de la ville auprès de l’Agence des affaires intérieures (Agentschap Binnenlands Bestuur) du Gouvernement flamand et du Conseil d’État au nom des droits à la liberté d’expression et d’association. Le Conseil d’État a estimé qu’ils avaient raison sur le fond et que la Ville n’avait pas fourni suffisamment d’arguments pour justifier sa décision, mais aussi qu’il n’y avait pas d’urgence et que la procédure d’urgence n’était donc pas justifiée. La procédure peut prendre jusqu’à deux ans. « Les citoyens ne peuvent pas se permettre d’attendre aussi longtemps » disent les organisateurs de la manifestation.

Alors que la grève de la faim entre dans sa deuxième semaine, un sixième prisonnier, Kamran Ahmed, se joint au mouvement. Détenu en détention provisoire depuis novembre 2024, Kamran fait partie des Filton 24 (voir notre article). Il se joint à ses camarades dans une grève de la faim illimitée, tandis que le gouvernement n’a toujours pas répondu aux revendications collectives des prisonniers.

Avant de se joindre à la grève de la faim, Kamran Ahmed a déclaré : « Le 10 novembre, je prévois d’entamer ma grève de la faim, incha’Allah, conformément aux revendications formulées, mais aussi en solidarité avec ceux qui vivent des conditions de détention provisoire plus difficiles que les miennes. J’espère que le gouvernement reviendra sur sa décision d’engager ce procès inéquitable et nous permettra d’expliquer nos raisons au jury, car je crois sincèrement qu’aucune personne raisonnable ne nous condamnera. »

Les six premiers prévenus du groupe des Filton 24 seront jugés à partir du 17 novembre, pour une durée de dix semaines. En août 2024, Jordan, Sam, Ellie, Fatema Zainab, Lottie et Zoe ont réussi à déjouer la sécurité du nouveau site secret du plus grand fabricant d’armes israélien, Elbit Systems. Ce site, présenté officiellement comme un centre de « recherche et développement », abritait en réalité d’importantes quantités d’armes en cours de conception et de stockage. Au cours de leur action, les six militants ont démonté et neutralisé une cargaison de drones utilisés par Israël lors des offensives sur Gaza. Depuis cette opération, ils sont détenus depuis plus d’un an en vertu de la législation antiterroriste britannique. À ce jour, 24 personnes restent en détention provisoire dans le cadre de cette affaire, sur un total de 33 personnes emprisonnées pour leur engagement en faveur du peuple palestinien.

Le procès se tiendra au Woolwich Crown Court le 17 novembre, de 9h30 à 16h30. À cette occasion, un large appel à la mobilisation a été lancé par leurs soutiens.

Samedi 8 novembre, à la prison de Sanremo, le prisonnier anarchiste Luca Dolce a annoncé entamer une grève de la faim. Celle-ci est organisée en soutien à la grève de la faim collective et tournante organisée par différents prisonniers pro-palestiniens au Royaume-Uni (voir notre article). Actuellement, 6 personnes y participent dans plusieurs prisons britanniques et exigent que le Royaume-Uni rompe ses liens avec Elbit Systems, mette fin à l’interdiction de Palestine Action, garantisse la libération sous caution immédiate des 33 prisonniers britanniques pour leur engagement pro-palestinien et la fin de la censure en détention. Parallèlement, des actions se multplient dans le monde afin de les soutenir, comme à Toulouse (voir photo).

Pour lui écrire : Luca Dolce · c/o Centro di detenzione di Sanremo · Via Armea, 144 · 18038 Sanremo (IM)

Le jeudi 6 novembre, à la Philharmonie de Paris, quatre activistes pro-palestiniens ont été interpellés après avoir tenté de perturber le concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël, un événement largement dénoncé comme une opération de normalisation du génocide en Palestine (voir notre article). Cette action a été violemment attaquée par des sionistes dans la salle et par une large campagne médiatique des partisans d’Israël. Après avoir passé 48 heures en garde à vue, les quatre militants sont présentés au tribunal en comparution immédiate ce dimanche 9 novembre. Face à cette situation, l’organisation Palestine Action France a lancé un appel à un rassemblement de soutien devant le tribunal. Le rassemblement est prévu ce dimanche 9 novembre, à partir de 13h30, sur le parvis du Tribunal de Paris.

T. Hoxha est la cinquième détenue à rejoindre la grève de la faim illimitée qui a débuté le 2 novembre dans les prisons britanniques (voir notre article). Il y a quelques mois, elle avait déjà participé à une grève de la faim pour dénoncer la détérioration de ses conditions de détention (voir notre article). Aujourd’hui, elle rejoint quatre autres prisonniers dans d’autres prisons pour exiger que le Royaume-Uni rompe ses liens avec Elbit Systems, mette fin à l’interdiction de Palestine Action, garantisse la libération sous caution immédiate des 33 prisonniers britanniques pour leur engagement pro-palestinien et la fin de la censure en détention.