Un adolescent palestinien touché par des tirs de l’armée israélienne hier vendredi le long de barrière de la bande de Gaza a succombé à ses blessures aujourd’hui samedi. Cela porte à quatre le nombre de Palestiniens tués par les militaires israéliens au cours de cette nouvelle journée de manifestation pour le droit au retour, auxquels s’ajoutent quelque 600 blessés.

Le bilan est de plus de 40 morts en quatre semaines de manifestations mais aussi des milliers de blessés, dont au moins 2000 par balles. Sur le terrain, les médecins font eux le constat répété de blessures sévères: de très grosses lésions, inhabituellement très étendues. Le point d’entrée est assez petit et le point de sortie est extrêmement large. Il y a des déchirures multiples, des os pulvérisés qui sont multi-fragmentés. Nombreux sont les blessés qui pourraient rester handicapés à vie.

Evacuation d’un blessé de la 5e Marche du Retour

Evacuation d'un blessé de la 5e Marche du Retour

Des milliers de Gazaouis ont à nouveau convergé vendredi vers la frontière pour revendiquer le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont du fuir en 1948. Deux Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens lors de ce quatrième vendredi consécutif de mobilisation massive dans le territoire.

Ahmad Nabil Abou Aqeb, 25 ans, a été atteint d’une balle dans la tête à l’est de Jabalia, dans le nord de l’enclave. Ahmad Rashad al-Athamneh, 24 ans, a été atteint par balle dans le nord de l’enclave. Il est le 36ème Palestinien tué par des tirs israéliens depuis le début, le 30 mars, de ce mouvement de protestation appelé « marche du retour ».

A Gaza ce vendredi

A Gaza ce vendredi

De nouveaux heurts, qui ont coûté la vie à un Palestinien, ont éclaté vendredi à la frontière de la bande de Gaza pour le troisième vendredi consécutif, après des violences meurtrières ces deux dernières semaines. Islam Herzallah, 28 ans, a été atteint par des tirs israéliens à l’est de la ville de Gaza et transporté dans un hôpital où il est décédé. Plus de 120 Palestiniens ont été blessés par balles et 400 autres ont dû être soignés à la suite notamment de suffocations provoquées par des grenades lacrymogènes. Parmi les blessés par balles figurent deux journalistes, a indiqué le syndicat des journalistes palestiniens, une semaine après la mort de l’un de leurs confrères. Depuis le début des protestations, 34 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes.

A Gaza ce vendredi

A Gaza ce vendredi

Plusieurs organisations et collectifs appellent mercredi 11 avril à Toulouse à un rassemblement de soutien à la libération de toutes et tous les prisonniers palestiniens. Plusieurs prisonniers seront mis en avant, notamment Khalida Jarrar (voir ici), Ahmad Sa’adat et Georges Abdallah (voir ici).
Au programme, diffusion de musique palestinienne, distribution de tracts, atelier d’écriture aux prisonniers, prises de parole etc.

Rassemblement à Toulouse pour les prisonniers palestiniens

Rassemblement à Toulouse pour les prisonniers palestiniens

Des affrontements ont éclaté aujourd’hui entre manifestants palestiniens et soldats israéliens près de la barrière isolant la bande de Gaza, où les violences il y a une semaine ont coûté la vie à 20 Palestiniens (voir notre article). Des milliers de Palestiniens ont à nouveau manifesté pour réclamer le retour des réfugiés et la fin du blocus. Les autorités israéliennes avaient pourtant prévenu que les consignes de tirs resteraient les mêmes ce vendredi 6 avril qu’il y a une semaine, lorsque la répression du mouvement a fait un bain de sang.

Certains jeunes Palestiniens ont collecté ces derniers jours de nombreux pneus pour les faire brûler et empêcher ainsi les tireurs israéliens de les voir distinctement. Mais les soldats ont installé un énorme ventilateur de quelque deux mètres de haut avec l’objectif apparent de dissiper la fumée. Trois manifestants ont été tués et 250 autres blessés selon un bilan provisoire. Le premier mort est un Palestinien âgé de 38 ans, tué par des tirs de soldats israéliens à l’est de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Le second a été tué à l’est de la ville de Gaza.

Ce vendredi, à la barrière isolant Gaza

EDIT: Le nombres des manifestants tués cette journée s’élève finalement à cinq.

Ce vendredi, à la barrière isolant Gaza

A l’occasion de la Journée de la Terre, l’ensemble des organisations de la résistance palestinienne organisait une Marche pour le retour de tous les réfugiés palestiniens et pour exiger la fin du blocus de la bande de Gaza qui dure depuis 11 ans.
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées aux abords de la frontière israélienne. En réaction, l’armée d’occupation a déployé une centaine de snipers qui ont ordre de tirer sur quiconque s’approche de la frontière.
Le bilan est actuellement de quatorze morts (treize manifestants et un fermier) et 1200 blessés.

Manifestants évacués lors de la Marche du Retour à Gaza.

Manifestants évacués lors de la Marche du Retour à Gaza.

Les forces de sécurité du Hamas ont blessé lundi au moins cinq étudiants palestiniens lors de la répression d’un rassemblement à l’université Al-Azhar de la bande de Gaza. Les étudiants dénonçaient la décision de l’administration de l’université de les empêcher à passer des examens parce qu’ils n’avaient pas payé leurs frais de scolarité, après avoir rejeté la demande des étudiants de payer ces frais en plusieurs versements. Des incidents semblables avaient eu lieu samedi. L’Union des étudiants palestiniens de Gaza a condamné l’utilisation d’une « force excessive » par les forces de sécurité lundi. Le Hamas dénonce lui une manifestation politique inspirée par le Fatah hostile à l’hégémonie du Hamas sur Gaza.

L’intervention policière à l’université Al-Azhar

L'intervention policière à l'université Al-Azhar

Au moins cinq Palestiniens ont été blessés par des tirs de balles en acier recouvert de caoutchouc durant des affrontements qui ont opposé des manifestants aux forces de sécurité israéliennes dans la localité de Burqin, à l’ouest de Jénine, en Cisjordanie. Les militaires israéliens et des membres des forces spciales en civil ont mené une opération pour arrêter un jeune Palestinien identifié comme Rami Ghanem, ce qui a provoqué les affrintements avec les habitants. Outre les balles en acier-caoutchouc, les forces israéliennes ont tiré des lacrymogènes. Les cinq blessés ont été hospitalisés.

Affrontement à Burqin (archives)

Affrontement à Burqin (archives)

Vendredi dernier avait lieu une manifestation de 200 gazaouis rassemblés devant le mur frontalier pour protester contre le blocus qui dure depuis maintenant plus de dix ans. Ces manifestations se déroulent sur une base hebdomadaire. Au cours de la manifestation de vendredi dernier, les forces d’occupation israéliennes ont largué des bombes lacrymogènes sur les manifestants à l’aide de drones. Il s’agirait, selon des sources militaires, d’une opération expérimentale. Au moins deux personnes ont été blessées lors d’affrontements dans le cadre de cette manifestation et huit autres gazaouis le furent par des tirs israéliens dans des manifestations tenues ailleurs dans l’enclave.

La bande de Gaza fait face à une crise humanitaire grave depuis plusieurs mois, les habitants étant confronté à un manque d’eau, d’énergie et de soin de santé. Sur plus 1000 personnes décédées depuis la mise en place du siège par l’armée israélienne, 450 le seraient à cause du manque de soin.

Drone israélien

Drone israélien