Un Palestinien d’une vingtaine d’années a été tué mercredi par des soldats israéliens près de Jénine lors d’affrontements avec les forces israéliennes, dans le nord de la Cisjordanie. Ces heurts ont éclaté lorsque les habitants se sont opposés aux perquisitions menées par les soldats israéliens, qui cherchaient à arrêter un suspect palestinien. Mohamed Ahmed Alauna, 21 ans, a été touché par une balle au torse lors d’affrontements dans son village de Bourqine, au sud-ouest de la ville de Jénine. Le jeune homme a été transporté vers un hôpital de Jénine où les médecins ont tenté de le réanimer en vain.

La dépouille de Mohamed Ahmed Alauna portée par la foule palestinienne

EDIT: Un deuxième Palestinien tué en Cisjordanie

Un autre Palestinien a été tué jeudi par des soldats israéliens en Cisjordanie, dans le village de Beit Omar situé près d’Hébron. Des soldats israéliens avaient pris d’assaut une maison pour y arrêter un Palestinien « soupçonné de délits liés à la sécurité », Mohammed Abou Maria, et avaient touché son père, Falah, à la poitrine alors qu’il descendait en courant les escaliers pour voir ce qui se passait. L’homme, âgé de 50 ans, est décédé, tandis que son fils, âgé de 24 ans, a été blessé par balle à la jambe et hospitalisé.

La dépouille de Mohamed Ahmed Alauna portée par la foule palestinienne

Arrêtée le 2 avril dernier par les forces d’occupation, Khalida Jarrar était détenue en détention administrative depuis. Le régime de détention administrative est une loi britannique récupérée par le système judiciaire israélien qui permet d’emprisonner une personne pour une durée indéfinie, sans inculpation et sans procès. Finalement elle est inculpée à 12 reprises, tous concernant son activité politique, et surtout son activité en faveur des prisonniers palestiniens. Elle passera au tribunal aujourd’hui, le 13 juillet.

Khalida est députée parlementaire du FPLP, présidente de la commission parlementaire concernant les prisonniers politiques palestiniens, elle a été auparavant présidente de Addameer, la principale association de soutien aux prisonniers palestiniens, pendant 13 ans.

La lettre écrite par Khalida en juin dernier, traduit par Coup pour Coup.

Khalida Jarrar

Les Flottilles de la Liberté tentent régulièrement d’approcher la Bande de Gaza par la mer, elles sont systématiquement arrimées par les forces d’occupation. Le 29 juin, après 8000km et 7 semaines de voyage, à l’entrée du Canal de Suez, le Marianne (c’est le nom du bateau suédois) a été approché par des zodiacs blancs de la marine israélienne. Ces zodiacs blancs -sortis pour des raisons médiatiques- ont ensuite été remplacés par de nombreuses embarcations militaires du même type. Les trois personnes qui se tenaient sur le pont ont immédiatement été tasées à plusieurs reprises. Après 45 minutes, les militaires sionistes ont pénétré dans la cabine de pilotage. Kevin Neish -dont le témoignage est la base de cet article- a été piétiné et piqué avec une baguette à bétail. Un autre membre de l’équipage a été tasé et battu pour avoir refusé de retirer son keffieh. Le bateau avait été immobilisé pendant que les soldats tentaient de rentrer dans la cabine. Pendant trois heures, les soldats tentèrent de redémarrer le bateau, les membres de l’équipage refusant de les aider. Finalement, devant les tabassages et électrocutions répétées, le capitaine a accepter de remonter l’interrupteur principal, seul élément désactivé.

Une fois sur terre, les Israéliens ont saisis laptops, téléphones et caméras pour empêcher toute documentation, les personnes arrêtées ont toutefois déjà annoncé qu’elles avaient réussi à conserver leurs cartes mémoires et qu’elles seraient utilisées dans un futur procès. Après deux jours de prison, les membres de la Flottille ont été amenés à la prison de l’aéroport où ils ont pu prendre une vraie douche. Kevin Neish raconte qu’un soldat israélien a déféqué dans sa serviette de bain pendant qu’il se douchait avant de la replier soigneusement. Tous les prisonniers ont été libérés, le dernier est arrivé ce lundi soir en Suède. Cette opération israélienne fait suite à celle de 2010, qui avait fait 9 morts parmi les 700 membres d’équipage des 8 cargos qui composaient la première Flottille de la Liberté.

La vidéo de l’abordage du Marianne, qui peut être difficile à regarder (tasers).

Le dernier prisonnier libéré ce 6 juillet soir, arrivé en Suède.

Le dernier prisonnier libéré ce 6 juillet soir, arrivé en Suède.

Mohammad al-Kosba, 17 ans, a été abattu de deux balles par des militaires israéliens dont la patrouilleuse était la cible de jets de pierres à Qalandiya (entre Ramallah et Jérusalem). De nombreux manifestants étaient rassemblés au checkpoint pour tenter de rentrer à Jérusalem à l’occasion du 3ème vendredi du Ramadan. Les forces israéliennes interdisent régulièrement l’accès à l’Esplanade des Mosquées aux jeunes, en raison de leur « profil émeutier ». Cette semaine, seules les femmes de moins de 30 ans et les hommes de moins de 50 ans ont le droit d’accéder à l’Esplanade. Ceci provoque quotidiennement des tensions et des affrontements aux checkpoints.

Deux frères de Mohammad al-Kosba avaient été abattus au même checkpoint lors de l’Intifada de 2002.

La patrouilleuse caillassée.

La patrouilleuse caillassée.

Adbul Razeq Farraj, journaliste, directeur de l’Union des Comités de Travail Agricole et accusé d’être membre du FPLP est emprisonné sans procès ni inculpation depuis le 25 février 2014. C’est la quatrième fois que sa détention administrative est renouvelée par les autorités israéliennes.

De son coté, Lina Khattab, danseuse et étudiante qui avait été arrêtée le 13 décembre 2014 (voir notre précédent article) à l’occasion d’une manifestation de soutien avec les prisonniers politiques palestiniens (à l’occasion du 47ème anniversaire du FPLP) et accusée d’avoir lancé des pierres, a été libérée le 11 juin dernier. Elle a annoncé qu’elle étudiera le droit au lieu du journalisme après avoir vécu elle-même les conditions des prisonniers politiques palestiniens.

La libération de Lina Khattab.

Palestine : La détention administrative d’Abdul Razeq Farraj renouvelée, Lina Khattab libérée

Le leader du FPLP a été transféré depuis la prison de Gilboa vers la prison de Nafha, déclenchant une grève de la faim solidaire de la part des prisonniers palestiniens emprisonnés à Gilboa. Son dernier transfert datait du début du mois de mai. Le 23 juin dernier, le tribunal de Nazareth a examiné la demande de Sa’adat de dévoiler ou de révoquer le dossier secret qui est utilisé par les autorités israéliennes pour le priver de visites, notamment de sa femme et de ses enfants.

Sa’adat a annoncé qu’il attendrait 45 jours la décision du tribunal, suite à quoi il ferait sa demande à la Cour Suprème et se mettrait en grève de la faim. Ahmad Sa’adat est privé de visite depuis le 14 septembre 2014.

Ahmad Sa’adat

Ahmad Sa'adat

L’assistance médicale aux blessés de guerre est une des formes du soutien plus ou moins masqué qu’apporte Israël à l’organisation jihadiste syrienne Al Nosra.
Plusieurs dizaines de Druzes avaient attaqué à coups de pierres une ambulance militaire israélienne transportant des blessés d’Al Nosra. L’un des blessés est mort et l’autre était dans un état critique après cette attaque précédé dans la matinée d’une autre attaque contre une ambulance militaire. Les islamistes, et notamment Al Nosra, persécutent les Druzes comme toutes les autres minorités religieuses en Syrie. Israël compte une importante minorité druze. Environ 110.000 ont la nationalité israélienne, 20.000 autres vivent dans le Golan conquis lors de la guerre de ’73. Ils sont détenteurs d’un laissez-passer israélien sans avoir la nationalité et se considèrent comme Syriens. La police israélienne a arrêté ces derniers jours neuf Druzes qu’elle accuse d’avoir participé aux attaques contre les ambulances militaires.

Palestine: 9 Druzes arrêtés après les attaques contre les ambulances militaires

Le gouvernement israélien a relancé le processus d’adoption d’une loi qui autoriserait à nourrir de force les prisonniers lorsque leur vie est en danger, entraînant de sévères critiques de médecins et défenseurs des droits de l’Homme. Le ministre de la Sécurité intérieure, a indiqué en approuvant le projet de loi que les grèves de la faim menées par des prisonniers, en l’occurrence palestiniens, étaient une « menace » pour Israël.

En juin 2014, en pleine grève de la faim collective de prisonniers palestiniens en Israël, lorsque 80 d’entre eux ont dû être hospitalisés, le Parlement avait voté ce projet de loi mais avait été dissous avant la fin du processus. Le vote de ce dimanche permet au Parlement israélien, de reprendre son examen là où il l’avait laissé en 2014. Le président de l’Association médicale israélienne a critiqué le texte, estimant que nourrir les gens de force était « contraire aux règles de l’éthique médicale »: « Toute décision sur une procédure médicale, y compris l’alimentation d’une personne, doit être prise par une équipe médicale indépendante, dans le respect des droits légaux du patient », ce qui implique son consentement, a souligné l’Association des médecins.

Abdallah Ghanayem, 21 ans, est mort après avoir été percuté par une jeep dans le village de Kfar Malik, où des heurts ont éclaté à la suite d’un raid de l’armée israélienne dimanche à l’aube. Lors d’une opération d’arrestations de personnes recherchées dans un village situé à l’est de Ramallah, l’unité israélienne a été accueillie par des jets de pierres, d’engins incendiaires et explosifs.

D’après une porte-parole de l’armée israélienne, le Palestinien a été accidentellement heurté par le véhicule après avoir lancé un cocktail Molotov dans sa direction. Mais un habitant de Qafr Malik a démenti cette version. La victime, a-t-il dit, n’a pas lancé de bombe incendiaire sur le véhicule militaire. Il se rendait à pied sur son lieu de travail quand il a été renversé. Sa mort avait provoqué de nouveaux affrontements entre les soldats israéliens et des jeunes Palestiniens. Selon l’ONU, 11 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des soldats israéliens depuis le début de l’année.

Incidents au village de Qafr Malik

Incidents au village de Qafr Malik

Un jeune Palestinien a perdu la vie ce mercredi matin suite aux tirs des soldats israéliens contre le camp de réfugiés Jenine, au nord de la Cisjordanie. Les soldats israéliens d’une unité de garde-frontière avaient pris d’assaut le camp pour y mener des arrestations. Des incidents ont eu lieu et ils ouvert le feu contre les manifestants. Un jeune Palestinien Izeddin Gara (21 ans) a été touché par deux balles au bras et à la poitrine, Gara a perdu la vie à l’hôpital où il avait été transféré.

Izeddin Gara, blessé, est emmené par les militaires

Izeddin Gara, blessé, est emmené par les militaires