Ce mercredi 15, la justice décidera d’imposer 18 mois de détention préventive à Rocío Leandro Melgar, connu sous le nom de « camarade Cusi », pour  « crime contre la paix publique dans la modalité d’appartenance à une organisation terroriste ». D’autres maoïstes présumés, Alex Gómez Falcón, Alejandro Manay Pillaca, Estefany Alanya Chumbes, Piero Giles Gamboa, Fernando Quinto Cuba et Yulisa Gómez Ayala sont également impliqués. Toutes ces personnes ont été arrêtées le 12 janvier  après avoir été accusées d’organiser les violentes manifestations contre le gouvernement de Dina Boluarte à Ayacucho.

Le général qui commande la Direction nationale des enquêtes criminelles, a annoncé que le Front de défense d’Ayacucho, dont les accusées sont membres, est une organisation de façade pour le Parti Communiste du Pérou (dit « sentier lumineux »). Devant les magistrats de la troisième chambre pénale d’appel de l’Audience nationale, le représentant du ministère public a repris et détaillé cette accusation. Il a assuré que les détenus organisaient des réunions qui rassemblaient différents groupes, parmi lesquels des mouvements considéré comme créés par le PCP-SL comme le Mouvement pour l’amnistie et les droits fondamentaux (Movadef), Front pour l’unité de la défense du peuple péruvien et la Nouvelle Fraction Rouge. Le procureur Luis Javier Ramírez a également soutenu que Fredepa avait permis le blocage de routes dans des zones cruciales de la ville d’Ayacucho.

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Mercredi, le Pérou a rompu les cinq mois de calme qui ont suivi l’explosion politique et sociale qui avait secoué le pays à la suite de la mise à l’écart de l’ancien président Pedro Castillo. Une troisième vague de protestations, convoquée par des syndicats, des organisations sociales, est à nouveau dirigée contre la présidente Dina Boluarte et la Congrès (pour la précédente vague, voir notre article). La présidente est rejetée par 80% de la population et le parlement est encore pire, avec 90% du pays contre elle.  En première ligne, la Central General de Trabajadores del Perú (CGTP) qui, outre la démission de la présidente, réclame des élections générales anticipées. Certains manifestants réclament également la mise en place d’une assemblée constituante, ceux de Peru Libre (PL), le parti marxiste-léniniste qui soutient Castillo. La police assure de 13 000 « terroristes en liberté » (du Parti communiste du Pérou « sentier lumineux ») ont « infiltré » le mouvement et le ministère de l’intérieur avait déployé 24 000 policiers et prolongé de l’état d’urgence sur les routes nationales. Plusieurs mobilisations ont tourné à l’affrontement et onze blessés ont été signalés.

Bolaurte, la vice-présidente qui a remplacé Castillo, a réussi à rester à la tête du pays grâce au soutien qu’elle a reçu au Congrès de la part d’une grande partie de la droite et du fujimorisme. Bien qu’au début des manifestations de décembre et janvier, la présidente ait annoncé au pays qu’elle était favorable à l’avancement des élections, même pour cette année, les manœuvres parlementaires de ses alliés l’ont empêchée de concrétiser cette idée. Mme Boluarte prévoit de gouverner jusqu’en juillet 2026 afin d’épuiser la législature actuelle.

Edgar Clever Alejo Eduardo, accusé d’avoir été membre du Parti communiste du Pérou Militarisé, a été condamné à à 15 ans de prison. Selon les forces de l’ordre, Edgar Clever Alejo Eduardo est entré dans la guérilla maoïste, par l’intermédiaire du Comité régional de Huallaga, dirigé par Florindo Eleuterio Flores Hala, le « camarade Artemio ». Il aurait notamment participé à un raid armé dans la localité de Cepesa-Tocache.

Au cours d’une opération menée dans la localité de Putis (Huanta, Ayacucho), la police nationale a capturé Carlos Solier Zuñiga, alias « camarade Carlos », commandant militaire du Parti communiste militarisé du Pérou marxiste-léniniste-maoïste. Le commandant Carlos était responsable de la « Force avancée » de la guérilla maoïste, qui opère entre les districts de Vizcatán del Ene (Satipo, Junín) et Canayre (Huanta, Ayacucho). Il est accusé entre autre de l’embuscade du février 2023 qui a coûté la vie à 7  policiers à proximité du Centro Poblado Natividad, à La Convención (voir notre article). Au cours de la même opération policière, un autre clandestin maoïste, le « camarade Joel », a également été arrêté.

La justice péruvienne a condamné le 30 mai dernier Alcides Espinoza Solorzano à 12 ans de prison après l’avoir reconnu responsable du « crime de terrorisme », sous forme « d’affiliation à une organisation terroriste ». Connu sous le pseudonyme de « camarade Pablo », il avait été arrêté en mai 2015 et était accusé d’être membre de la direction d’un réseau reconstitué du Parti Communiste du Pérou (« Sentier lumineux »). Dans un autre procès, 35 ans de prison ont été requis contre Edgar Torpoco Ortiz, alias « camarade Angel » (photo). Agé de 22 ans, il a rejoint le PCP à âge de 19 ans, et a rejoint les camps guérilla de Vizcatán del Ene. Il est accusé de trois homicides. Le parquet de Huánuco a également requis 30 ans de prison pour ses camarades Brayan Camarena, Víctor Abad et Mónica Aguirre pour le délit de terrorisme sous forme d’homicide. En outre, Kassandra Hennings et Ana María Cabezas ont été condamnées pour le crime « d’affiliation à une organisation terroriste ».

Dans un troisième procès la juridiction supraprovinciale spécialisée dans les crimes de terrorisme de Huánuco a obtenu la mise en détention provisoire pour 18 mois de Noemí Quezada Ulloa, la « camarade Rocío ». Elle est accusée d’avoir assumé le rôle de commandante logistique dans la vallée de Huallaga et d’avoir, comme combattante, participé aux attaques de Churuyacu et de Ramal de Cachiyacu. La cour a déterminé que la peine de la « camarade Rocío » pouvait atteindre les 30 ans de prison.

Le parquet pénal supraprovincial spécialisé dans les délits de « terrorisme » a déposé mardi un acte d’accusation demandant 35 ans de prison contre Edgar Edwin Torpoco Ortiz, camarade « Angel », en raison de sa participation présumée aux actions de la guérilla du Parti communiste du Pérou militarisé dans la région de Vraem. Le ministère public a également requis 30 ans de prison pour Brayan Antoni Camarena Mercado, camarade « Abraham » ; Víctor Alexsandro Abad Hinostroza, camarade « Alex, Víctor ou Abad » ; et Mónica Lis Aguirre Felices, camarade « Machona ». 20 ans de prison ont été requis pour les mêmes raisons contre Kassandra Milagros Hennings Hinostroza, camarade « Kassandra » et Ana María Cabezas Gavilán, camarade « Ana ».

Rocío Leandro Melgar, alias camarade « Cusi », restera en prison, après que la troisième cour d’appel pénale nationale a confirmé la détention provisoire de 18 mois dans le cadre de l’enquête préparatoire menée contre elle. La haute cour a également confirmé l’ordre de détention préventive de 18 mois à l’encontre d’Alex Miguel Gómez Falcón, Piero Giles Gamboa et Estefany Jhazmin Alanya Chumbes, visés par l’enquête.

Un militant maoïste recherché depuis des décennies, Gregorio Príncipe Puicón, alias « Oso », a été capturé jeudi 23 par des membres de la Direction contre le terrorisme (Dircote) dans le district d’El Agustino (photo). L’homme est accusé d’avoir participé à de nombreuses actions de la guérilla maoïste entre 1988 et 1993, notament l’embuscade contre un convoi de l’armée qui avoit coûté la vie à 17 militaires en 1988. Et le samedi 26 mars, la police péruvienne a capturé samedi Flumencio Jayo Díaz, alias « camarade Jorge », qui est notamment accusé d’avoir participé à l’attaque meurtrière à la voiture piégée qui avait dévastée le quartier bourgeois de Miraflores (Lima) en 1992.

Cs capture intervient cinq jours après la mort d’un militaire et d’un guérillero lors d’un affrontement entre des patrouilles des forces de sécurité et des combattants du PCPM dans la région VRAEM (voir notre article). L’armée, qui a installé 46 bases « antisubversives » dans cette vaste région de jungle montagneuse répartie sur quatre départements différents sur le versant oriental des Andes méridionales, y mène actuellement des opérations anti-guérilla.  L’état d’urgence y est instauré depuis plus de dix ans.

Un sous-officier de l’armée gouvernementale et un combattant du Parti Communiste du Pérou Militarisé ont été tués lors d’un affrontement survenu au cours des opérations de ratissage anti-guérilla dans une jungle montagneuse du Pérou. Les les militaires pensaient avoir des information sur la base où se trouve Victor Quispe Palomino, principal dirigeant du PCPM dans la région de Vizcatán del Ene, raison pour laquelle une opération appelé « Orión » a été lancée. L’opération a impliqué les forces armées et la police nationale péruvienne. Lors de l’affrontement, un maoïste connu sous le nom de guerre de « Álvaro » a été blessé et capturé. L’armée affirme qu’en plus de « Paulino », quatre autres maoïstes auraient été tués.

Un sous-officier de l’armée péruvienne a été tué lors d’un affrontement avec des guérilleros du Parti Communiste du Pérou Militarisé. Le militaire faisait partie de la patrouille qui a affronté lundi les maoïstes dans le district de Vizcatán del Ene, dans le département central de Junín, dans la région VRAEM. La VRAEM est une vaste région de jungle montagneuse répartie sur quatre départements différents sur les pentes orientales des Andes péruviennes méridionales.

Plusieurs personnes ont été blessés lors d’un affrontement entre les forces de l’ordre et des manifestants opposés à la présidente Dina Boluarte, dans la région de Puno. Des centaines de personnes indigènes ont manifesté le 4 mars dans la ville de Juli, située à 1 400 km au sud-est de la capitale, pour exiger la démission de la dirigeante péruvienne, qui a succédé il y a près de trois mois au président Pedro Castillo. Un affrontement a éclaté avec les forces de l’ordre, faisant 16 blessés, dix civils et six militaires, selon les autorités qui ont également indiqué qu’un poste de police avait été incendié au cocktail Molotov. Les heurts ont éclaté lorsque les forces de sécurité, composées de policiers et de soldats, ont fait usage de leurs armes à feu pour disperser les manifestants.