L’Etat turc rentrerait finalement en Syrie, 4 ans après le début de la guerre. Dans un discours, vendredi dernier, Erdogan a annoncé qu’il ne laisserait pas la formation d’un état kurde avoir lieu en Syrie, pointant du doigt que le PYD (Parti de l’Union Démocratique) contrôle par l’intermédiaire de ses branches armées (les YPG et les YPJ) une grande partie du territoire au centre et à l’est du nord de la Syrie.
Depuis le 28 juin, plusieurs opérations militaires ont effectivement eu lieu de la part de la Turquie contre le PKK. D’abord des vols de drônes, des mitraillages,et enfin des bombardements soutenus par des tanks et des mortiers. Voir nos précédents articles.
A terme, le but de la Turquie est d’occuper via 18.000 soldats et un appui aérien, un territoire de 100km entre la ville de Mare et la ville de Kobané, rentrant de 30km à l’intérieur de la Syrie. Zone que les médias et militaires turques ont déjà surnommé ‘Ligne de Mare’. La prise de cette zone par la Turquie, empêcherait les YPG/YPJ de prendre le contrôle de la partie ouest du Rojava. La ligne de Mare est occupée de façon contestée par l’Etat Islamique et par des groupes de l’ASL.
Alors que les troupes turques avancent vers la frontière syrienne, les habitants des villes traversées dressent des barricades et affrontent les militaires qui répliquent avec des balles réelles, des gaz lacrymogènes et l’avancée de leurs blindés. Le ptremier objectif de la Turquie -dont il n’est pas sûr qu’elle établisse cette ‘zone tampon’ est de masser ses troupes à la frontière turco-syrienne.
Des barricades en travers de la route de l’armée turque.
EDIT 09.50 ; Sur la carte suivante (venue du compte Twitter très complet Karybdis), nous avons mis en évidence la ‘Ligne de Mare’, le territoire que la Turquie veut occuper. En jaune, les territoires sous contrôle des YPG/YPJ, en vert les zones sous contrôle de l’ASL (Armée Syrienne Libre), en noir les zones sous contrôle de l’état islamique, et en rouge les zones sous contrôle du régime syrien.
Carte de la Syrie, juin 2015.