Dimanche soir, les policiers et les gendarmes ont ouvert le feu sur les maisons au hasard et ont été tué trois personnes devant la mairie de Semdinli en pleine cérémonie de mariage. Il s’agit d’Osman Erbas, âgé de 14 ans, Necdet Gureli et Tayyar Gureli.

Le maire Sedat Tore a affirmé que le jeune Erbas est décédé après avoir perdu beaucoup de sang car, les forces de l’ordre n’ont pas voulu laisser passer l’ambulance et son corps est resté devant la mairie pendant une heure. Cette contre-attaque policière a été menée en représailles à la quadruple offensive menée par les guérilleros du PKK un peu plus tôt dans la soirée. Quatre groupes distincts ont respectivement pris d’assaut le quartier général de la police du district e Semdinli, le commandement de la gendarmerie du district, la 3° brigade de la gendarmerie et un poste de contrôle de la police avec des mitrailleuses et des lances roquettes. Les soldats ont immédiatement répliqué et d’intenses fusillades se sont déclenchées entre les guérilleros et les troupes turques aux quatre endroits. Certaines ont duré plus de trois heures. Un soldat et un policier sont décédés dans l’attaque, suite à laquelle les hélicoptères, les tanks et l’artillerie ont bombardé intensivement le mont Goman. Le PKK aurait également blessé douze personnes. Par ailleurs, le gouverneur de la province a annoncé ce matin que les corps de deux guérilleros avaient été retrouvés sur les lieux des affrontements.

Deux ‘gardiens de village’ et deux civils ont été enlevés hier dans la province de Sirnak. Cinq hommes ont été pris en embuscade et l’un d’entre eux est parvenu à prendre la fuite. Les ‘gardiens de village’ sont des locaux armés par le gouvernement afin qu’ils aident l’armée à lutter contre le PKK. C’est d’ailleurs à ce dernier que les autorités attribuent l’enlèvement. Le PKK avait mené une action de ce type en juillet dernier, enlevant deux soldats et un fonctionnaire province of Diyarbakir.

Deux policiers ont été tués et neuf autres blessés dimanche dans la province kurde de Tunceli quand un groupe de rebelles à mitraillé le terrain sur lequel les agents jouaient au football à la sortie de la ville de Munzur. Deux « gardiens de village », une milice mise en place par Ankara pour lutter contre le PKK, ont par ailleurs été tués, dimanche également, au cours d’une attaque à la grenade et au fusil d’assaut menée par les rebelles dans la zone de Daglica voisine de l’Irak, dans la province de Hakkari.

Les commandos des forces spéciales turques appuient l’opération terrestre iranienne en cours depuis le 16 juillet dont l’objectif est de déloger les forces du PKK et du PJAK des monts Qandil, région montagneuse du nord de l’Irak. L’aviation turque bombarde sans relâche la région depuis le 17 août, avec l’accord et l’aide technique de l’Otan et des Etats-Unis.

Une unité de l’armée turque patrouillant dans la province de Tunceli (est de la Turquie) a été prise en embuscade par des guérilleros du PKK samedi après-midi. Deux hélicoptères de combat de la gendarmerie provinciale ont été envoyé sur place alors que les affrontements se poursuivaient. Des hommes de la brigade de commandos ont également été dépêchés en renfort. Les heurts se sont poursuivies durant une bonne partie de la soirée, et ont fait deux morts dans les rangs de l’armée. En même temps, dans la province de Hakkari, un groupe de guérilleros a pris d’assaut un poste de garde à proximité du village de Daglica. Ces derniers ont tiré des coups de feu et lancé des grenades. Deux gardes ont été blessés au cours de l’attaque. Un site de construction situé tout près du village a également été la cible de jets de grenades.

Par ailleurs, alors que l’offensive iranienne se poursuit depuis trois jours dans la région de Qandil, le PKK a annoncé hier par voie de communiqué que ses forces de guérilla allaient se lancer dans le combat aux côtés du PJAK pour lutter pour une vie libre au Kurdistan.

Comme elles l’avaient annoncé en milieu de semaine dernière, les autorités turques ont poursuivi leurs raids contre les bases du PKK dans le nord de l’Irak. Lundi, l’armée a publié un communiqué dans lequel elle expose le bilan de cette deuxième phase offensive, qui a duré quatre jours, entre les 25 et 28 août. Les forces aériennes ont effectué avec succès 21 sorties au cours desquelles elles ont pu atteindre des cibles du PKK. 38 cibles ont également été intensément bombardées par l’artillerie en coordination avec l’opération aérienne. Elle affirme qu’environ 160 guérilleros ont été tués au cours de ces attaques. Ceux-ci viennent s’ajouter au cent guérilleros déjà décédés au cours de la première phase entre les 17 et 22 août. L’armée déclare avoir également blessé une centaine de combattants. Le communiqué conclu en affirmant que l’armée surveille étroitement le PKK et que les opérations aériennes et terrestres vont se poursuivre.

Turquie/Kurdistan/Irak: Deuxième phase de raids

Samedi, des dizaines de milliers de personnes ont débuté une longue marche vers la frontière avec l’Irak depuis seize villes kurdes, dont Diyarbakir, Kars, Batman,… Dimanche, cette grande marche pour former un bouclier humain dans le but d’obtenir l’arrêt des opérations militaires turques contre le PKK et les villages kurdes a été arrêtée par les forces de la gendarmerie. Au son de slogans pro-PKK, les manifestants ont tenté de forcer le passage, les gendarmes ont répliqué à coups de jets de gaz lacrymogènes. Lors de l’affrontement, un membre du parti pro-kurde Peace and Democracy a été grièvement blessé par une canette de gaz lancée par un gendarme. Il est décédé à l’hôpital en fin de journée.

Politicien kurde tué par la police

Politicien kurde tué par la police

Samedi, un IED a explosé au passage d’un convoi militaire sur un nouveau tronçon de route dans le district de Semdinli (sud-est de la Turquie). Trois soldats ont été tués et trois autres blessés dans l’explosion. Par ailleurs, les forces de gendarmerie ont surpris deux guérilleros du PKK alors qu’ils étaient en train d’installer un IED le long d’une route dans la même région. Une fusillade a éclaté lorsqu’elles sont intervenues, et les deux guérilleros ont été abattus. Toujours hier, une brigade de combattants du PKK a pris d’assaut un poste de sécurité situé à proximité de la ville de Midyat. Un des gardes a été tué dans l’attaque, et trois autres ont été blessés.

A 7h ce matin, un convoi de l’armée turque a été la cible d’une attaque de la guérilla dans la province de Hakkari (sud-est de la Turquie). Un IED a explosé au passage d’un minibus transportant des troupes. Quinze d’entre eux ont été blessés par la déflagration. Cette action est la première menée par le PKK depuis le début des raids aériens de l’armée visant ses militants au Kurdistan et qui ont déjà fait plus de cent morts.

Quelques 300 personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, se sont rassemblées cet après-midi devant le consulat de Turquie à Bruxelles pour dénoncer les raids aériens menés depuis le 17 août par l’armée turque au Kurdistan. Selon les dernières estimations, les bombardements aériens ainsi que les frappes terrestres auraient fait plus de cent morts.

Manif contre les raids turcs au Kurdistan

Manif contre les raids turcs au Kurdistan

Les autorités turques viennent de publie ce qui constitue un premier bilan chiffré des frappes menées depuis le 17 août par l’armée dans les montagnes irakiennes. Selon elles, entre 90 et 100 guérilleros du PKK ont été abattus (elles utilisent plutôt le terme ‘neutralisés’) et 80 autres ont été blessés. En ce qui concerne l’infrastructure, l’armée affirme avoir frappé et endommagé, voir détruit, 14 installations, huit dépôts de vivres, un dépôt de munitions, neuf canons de DCA, 18 cavernes et 79 caches. Selon la déclaration de l’état-major, 349 cibles situées dans les montagnes Kandil et dans les régions de Khakurk, de Avasi-Basyan et de Zap ont été touchées par des tirs d’artillerie lourde alors que 132 cibles ont été touchées par des frappes aériennes. Les autorités ont affirmé qu’un grand nombre de guérilleros leur avait échappé et estime à 2000 le nombre d’entre eux actuellement retranchés dans les montagnes du Kurdistan irakien. En outre, elles ont affirmé que les raids allaient se poursuivre.