La semaine dernière, le Parti pour une société démocratique (DTP) était dissout par la cour constitutionnelle turque pour collusion avec le PKK. De nombreuses manifestations très violentes se sont déroulées suite à cette décision un peu partout dans le pays. Mercredi, devant le bureau du parti kurde, à Dolapdere, à 50 mètres d’un commissariat gardé par un véhicule blindé, l’enseigne DTP a été décrochée. Mais les élus et les militants kurdes, dont la combativité n’est en rien entamée, avaient depuis plusieurs mois anticipé la manoeuvre, et déposé les statuts d’une nouvelle formation politique. L’enseigne du parti dissout a donc immédiatement été remplacée par celle de son successeur: le Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP). Pour la sixième fois depuis vingt ans et après plusieurs interdictions par la justice turque pour des liens supposés avec le PKK, le mouvement politique renaît sous un autre nom.
La police turque a dispersé par la force quelque 10.000 manifestants qui dénonçaient à Diyarbakir la dissolution par la justice du principal parti pro-kurde de Turquie, procédant à de nombreuses interpellations. Les incidents ont débuté après des discours à la foule de députés du Parti pour une société démocratique (DTP), dissous vendredi par la Cour constitutionnelle pour collusion avec le PKK. Les manifestants ont lancé des pierres contre la police anti-émeutes qui a riposté avec des canons à eau et des grenades lacrymogènes.
Les dirigeants du parti interdit sont arrivés lundi dans cette ville, fief du DTP et majoritairement kurde, pour des réunions visant à définir leur stratégie. Ce parti a cessé officiellement d’exister lundi après la parution au Journal officiel de la décision de la Cour. La journée de dimanche a été, pour la troisième journée consécutive, émaillée d’incidents entre manifestants kurdes et la police à Istanbul notamment.
Des jeunes manifestants kurdes se sont heurtés à plusieurs reprises à la police anti-émeutes dans plusieurs quartiers populaires d’Istanbul. Ils ont lancé des pierres et des cocktails Molotov. Des groupes de fascistes armés de couteaux, de barres de fer et pour certains de pistolets se sont aussi attaqués aux manifestants kurdes. Au moins un manifestant a été blessé par balle.
Des centaines de jeunes se sont confrontés avec les forces de l’ordre de l’Etat turc ce jeudi au Kurdistan. Les manifestants ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et des feux d’artifice sur la police, dénonçant toujours les conditions de détention du leader du PKK, Abdullah Ocalan. Les protestations se sont intensifiées ces derniers jours suite au débat au parlement turc cette semaine en vue d’interdire le parti national kurde DTP (Democratic Society Party) pour ses prétendus contacts avec le PKK.
Hier, dans une opération menée de concert avec l’Iran dans le sud-est du pays, l’armée turque a tué neufs militants du PKK, tandis que neuf autres se sont rendus aux forces de l’ordre. Les neuf hommes auraient trouvé la mort au cours de fusillades dans les régions frontalières de la Turquie avec l’Iran et l’Irak. Le PKK dispose d’un parti frère en Iran et de nombreux militants y trouvent refuge dans les montagnes afin d’échapper à la répression turque. D’autre part, le PKK a revendiqué la fusillade qui a coûté la vie à sept soldats turcs dans la province de Tokat, il y a quelques jours.
Des affrontements ont eu lieu ce dimanche entre la police et des manifestants kurdes qui s’étaient rassemblés pour dénoncer les nouvelles conditions de détention du leader rebelle Abdullah Ocalan. Un étudiant universitaire est décédé à l’hôpital des suite de ses blessures. Dans la ville majoritairement kurde de Diyarbakir, les militants ont lancé des pierres et des feux d’artifice sur la police et sur le quartier général local du parti au pouvoir du Premier Ministre Erdogan. Les forces de l’ordre ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes. Aydin Erdem, 23 ans, étudiant, est décédé après avoir reçu une balle, mais on ne connait pas encore les circonstances ayant entrainé les coups de feu. La police est également intervenue à Istanbul et dans au moins trois autres villes afin de disperser des protestations de militants kurdes. Au moins un policier a été blessé dans les affrontements.
La Turquie a récemment construit une nouvelle prison sur l’île d’Imrali, où se trouve détenu Ocalan (photos), et y a transféré d’autres prisonniers pour briser son isolement. Le leader du PKK dénonce ses conditions de détention dans sa nouvelle cellule, ce qui a provoqué les protestations de ses sympathisants. Le prisonnier affirme que sa cellule est plus petite et qu’il a des difficultés à respirer. De son côté, la Turquie réfute le fait que ses conditions de détention se sont détériorées et a invité les inspecteurs du Comité européen de la Prévention de la Torture à venir visiter la nouvelle prison. Elle a été construite pour répondre à la demande du Conseil de l’Europe de Strasbourg de briser l’isolement d’Ocalan. A 60 ans, il purge une peine de perpétuité pour avoir dirigé le PKK. Il a été capturé en 1999 au Kenya et condamné à la peine de mort, commuée en prison à vie en 2002, lorsque la Turquie a aboli la peine capitale.
Au moins sept soldatsont été tués et quatre blessés dans une embuscade dans le nord de la Turquie dans une fusillade dans la ville de Resadiye dans la province (le domaine) Tokat. Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque jusqu’ici. Cette région est depuis toujours une région de guérilla d’organisations kurdes et révolutionnaires.
Ces lundi et mardi, de violents affrontements ont opposés des manifestants et la police dans différentes provinces. Dans celle de Yuksekova, les militants s’étaient rassemblés pour célébrer l’anniversaire de la création du PKK ainsi que pour dénoncer les conditions d’incarcération de son leader, Abdullah Ocalan. Les forces de l’ordre ont tenté de les disperser, ne récoltant en réponse que des jets de pierres. Elles y ont répliqué par le jet de gaz lacrymogènes. Dans la banlieue de Dolapdere, une soixantaine de personnes s’étaient réunies pour scander des slogans faisant l’éloge du PKK. Apercevant la police prête à intervenir, les manifestants ont lancé des cocktails Molotov. Le groupe ne s’est dispersé qu’après que les forces de sécurité n’aient fait usage de gaz lacrymogènes.
D’autres violents incidents ont eu lieu dans la province d’Istanbul. Un groupe a incendié un magasin et a lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers, qui ont une nouvelle fois réagit par le jet de gaz lacrymogènes. Du côté d’Antalya, de nombreux manifestants ont été placé en garde à vue. D’autres militants du PKK se sont dispersés lorsque la police est intervenue, après avoir bloqué la circulation, et chanté et dansé sur la chaussée. Un adolescent de seize ans a reçu une balle dans la poitrine lors d’un de ces rassemblements, et est décédé à la suite de ses blessures.
Le 26 mai à l’aube, des policiers, sur ordre de la section anti-terroriste du parquet de Paris, ont mené une perquisition à Mulhouse, arrêtant deux jeunes de 21 et 22 ans, d’origine kurde, immédiatement transférés dans les locaux de la sous-direction anti-terroriste à Levallois-Perret, en région parisienne. Les policiers ont saisi lors de la perquisition un portrait d’Abdullah Ocalan ainsi qu’un drapeau kurde. Les jeunes ont été mis en liberté provisoire aujourd’hui dimanche. Ils sont accusés d’avoir jeté des cocktails Molotov contre un bâtiment de la Délégation permanente turque au Conseil de l’Europe en octobre 2008 et d’être été impliqués dans des actions similaires dans le sud de la France.
Jeudi 28, le tribunal correctionnel de Paris a également condamné quatre jeunes d’origine kurde à des peines allant de deux ans d’emprisonnement ferme à dix mois avec sursis, pour avoir jeté des cocktails Molotov en juin 2006 sur des cibles turques en région parisienne.
Yasar İldan a été arrêté par la police espagnole de Majorque le 18 mai 2009. Il est actuellement incarcéré dans une prison de l’île de Majorque à la suite d’un mandat d’arrêt international lancé par les autorités turques auprès d’Interpol. Il risque d’être extradé vers la Turquie. Yasar İldan est un réfugié politique reconnu en Allemagne: militant politique, il a été arrêté plusieurs fois par la police turque et a passé de nombreuses années dans les geôles turques.
Actuellement, deux membres du Congrès National du Kurdistan, Remzi Kartal et Eyyup Doru sont sous contrôle judiciaire en Espagne. Remzi Kartal, membre du Conseil exécutif du KNK, a été interpellé à la demande de la Turquie, via l’Interpol le 24 mars 2009 à Madrid, où il s’était rendu pour participer aux célébrations du Newroz, et, suite à la décision de la Cour, a été mis en garde à vue. Remis en liberté le 28 mars, il est assigné à résidence à Madrid où il est toujours sous contrôle judiciaire. Le 26 mars, un autre membre du KNK, Eyyup Doru, subissait le même sort: arrêté et relâché le même jour, il est assigné à résidence, sous contrôle judiciaire; obligation lui est faite de se présenter deux fois pas semaine et il lui est interdit de quitter le territoire espagnol. Une mobilisation tente d’éviter la livraison par l’Espagne de ces militants de la cause kurde au régime fasciste d’Ankarra.
Le militant communiste kurde Caner Altintas, qui participait à l’occupation de l’ULB, a reçu un avis défavorable pour son statut de réfugié politique et a été expulsé dans un premier temps en Allemagne. Il se trouve dans un centre pour demandeur d’asile à Munich.
Le militant communiste kurde Caner Altintas, qui participait à l’occupation de l’ULB, a reçu un avis défavorable pour son statut de réfugié politique. Il sera expulsé dans un premier temps en Allemagne. Les militants proches de Caner essayent que leur soutien soit relayé en Allemagne.