Après qu’une cour d’appel a rejeté sa demande de libération sous conditions, des centaines de personnes ont manifesté hier à Athènes en solidarité avec le gréviste de la faim Yannis Michailidis. La police a utilisé des grenades assourdissantes, des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser la manifestation, et a procédé à 13 arrestations. Giannis Michailidis avait entre-temps été transféré de la prison à l’hôpital dans un état grave. Giannis a annoncé la suspension de sa grève de la faim à son 68e jour (voir ici). Malgré un intense campagne de solidarité en Grèce et au niveau international (dernièrement encore, le consulat de Grèce à Malmoe a été attaqué).

collage à Bruxelles

Jessica Reznicek est une travailleuse catholique, militante écologiste qui milite contre les grands projets de l’industrie pétrolière depuis 2000. En 2011, elle a aussi participé au mouvement Occupy Wall Street et a été expulsée d’Israël après avoir aidé des Palestiniens à planter des oliviers dans les territoires occupés. Elle s’est engagée contre le chantier du Dakota Access Pipeline (DAPL) au printemps 2016, se faisant arrêter plusieurs fois pour des actions de type « lock-on ». Le DAPL est un danger pour les cours d’eau du Midwest et une menace pour l’eau potable de millions de Nord-Américains. Son chantier a été entrepris alors qu’il n’avait pas reçu les permis appropriés et il a déjà connu cinq accidents avec fuite de pétrole au cours des six premiers mois de 2017.

En novembre 2016 et mai 2017, Reznicek et une autre membre des Catholic Worker, Ruby Montoya, ont saboté le chantier à plusieurs reprises en incendiant des engins ou en perçant des sections d’oléoduc au chalumeau oxyacétylénique. Elles ont tenu une conférence de presse pour dénoncer le DAPL et revendiquer leurs sabotages. Reznicek a été inculpée en 2019 de neuf chefs d’accusation criminels fédéraux, y compris 11 incendies. Après son inculpation, elle a exprimé le regret de ne pas avoir fait plus pour essayer d’arrêter l’oléoduc. Reznicek a plaidé coupable d’un seul chef d’accusation, celui de « conspiration en vue d’endommager une installation énergétique », et a été condamnée l’année passée à trois ans d’incarcération, trois ans de surveillance fédérale par la suite et l’obligation de verser à l’exploitant du pipeline Energy Transfer 3,2 millions de dollars de dédommagement. Mais le juge du district sud de l’Iowa a pu appliquer une disposition anti-terroriste à sa peine, transformant trois ans de prison en huit ans ! Reznicek a fait appel contre cette application et le terrible précédent juridique qu’il crée. L’appel vient d’être rejeté.

Giannis Michailidis est au 54e jour de grève de la faim (voir ici). En février 2011, il avait été arrêté lors d’une grande manifestation à Athènes pour avoir tiré à l’arc sur la police anti-émeute. Libéré sous conditions, ilm est recherché un mois plus tard pour appartenance à la CCF et passe à la clandestinité. En avril 2011, il est soupçonné d’avoir pris part à une fusillade avec la police. En février 2013, il est arrêté avec trois autres anarchistes, suite au braquage d’une banque et d’un bureau de poste. En juin 2019, après six ans de prison, il s’évade de la prison de Tyrintha. Sept mois plus tard, il est arrêté de nouveau armé et dans une voiture volée, en compagnie de deux autres camarades et accusé d’une autre attaque de banque. En décembre 2021, il peut demander sa libération conditionnelle. Le 23 mai, suite à deux réponses négatives, il commence une grève de la faim dans le but d’obtenir sa libération.

Les actions de solidarité avec Giannis sont nombreuses: tags, manifestations, accrochages de banderoles mais aussi des destructions d’automates bancaires (au moins six), des attaques au marteau (vitres brisées au palais de justice de Patras, à un commerce à Thessalonique, à un auditorium du ministère de la justice, à un local du parti de droite « Nouvelle Démocratie », à l’office des impôts de Maroussi), incendie d’un véhicule de la compagnie Cosmote à Exarcheia, jets de cocktails Molotov contre la police, toujours à Exarcheia, etc. Parmi les actions de solidarité internationale: une attaque à l’explosif contre une société de travaux publics au Chili le 11/7 et un rassemblement devant l’ambassade de Grèce à Londres le 10/7. La date de la prochaine audience qui doit décider de sa possible libération a été fixée au 25 juillet.

Fil info ici (en anglais)

Les prisonniers républicains ont été informés par la direction de la prison de haute sécurité de Maghaberry qu’il n’y aurait plus de visites le week-end sans que le nombre de visites par semaine soit augmenté. Les familles des prisonniers républicains devront désormais prendre un jour de congé si elles veulent rendre visite à leur proche. Dans le dure ré »alité économique irlandaise, non seulement les familles seront touchées par la perte d’une journée de salaire, mais elles s’exposeront, par ces demandes de congés, à perdre leur emploi. Diverses vexations ont eu lieu comme l’interdiction de porter des maillots de football même sous un manteau ou un pull (avec vérification par les gardiens), alors que les prisonniers sont autorisés à en porter eux-mêmes. Un chien anti-drogue a aussi été utilisé pour interrompre une visite, alors que la position des prisonniers républicains sur la drogue est bien connue. Des familles de prisonniers républicains, y compris des enfants, ont été interdits de toilette par les visiteurs loyalistes sans que les gardiens interviennent. La multiplication de ces actions mesquines trahit une politique générale de pression sur les prisonniers à travers le harcèlement de leur famille.

Ivan a été arrêté par la SDAT [sous-direction anti terroriste] samedi 11 juin, vers 3h30, pas loin de chez lui. L’enquête de la SDAT a commencé en février 2022 sur ordre du parquet de Bobigny. Il est inculpé de six incendies de véhicules qui ont eu lieu à Paris et Montreuil entre janvier et juin, souvent revendiqués en solidarité avec des prisonnière.e.s anarchistes (la dernière, la voiture d’une ambassade a été incendiée le soir de son interpellation, dans le 17e). Pendant des mois, la police a mis en place des filature, des écoutes téléphoniques, elle a installé une caméra dans l’entrée de son immeuble, elle a intercepté son courrier et regardé son compte en banque. Une autre personne a été suivie, écoutée, etc. , aussi mais pas mis en cause.

La police a aussi sortis des tiroirs une autre enquête, classée, sur une cinquantaine d’incendies de véhicules, revendiqués par les anarchistes, à Paris et environs, entre juin 2017 et 2021. La SDAT a réunie les deux enquêtes, mais la juge d’instruction a retenu seulement les six dernières actions. Pour les autres, Yvan est « témoin assisté ». En plus de « destruction par moyen dangereux », il y a aussi les accusations de mise en danger de la vie d’autrui, le refus de signalétique (photos, ADN, empreintes), le refus de donner les clefs de chiffrement de ses ordinateurs et les mots de passe des téléphones. En ce moment, il est en détention préventive à la Maison d’Arrêt de Villepinte. voir ici

banderole de solidarité avec Yvan, à Bure

À l’occasion du 47e anniversaire des événements d’Oglala, qui ont eu lieu le 26 juin 1975 dans la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, de nombreuses initiatives ont été organisées pour rappeler l’histoire de Leonard Peltier et demander sa libération. Il y a eu des meetings et des rassemblements dans plusieurs villes d’Italie, d’Allemagne, de Suisse, et de France. Un rassemblement a eu ainsi eu lieu sur la place de la cathédrale à Milan le 28 juin en fin d’après-midi.

En 1977, Léonard Peltier a écopé de deux peines de prison à perpétuité pour la fusillade dans laquelle deux policiers, qui s’étaient introduits illégalement dans la réserve de Pine Ridge, où se trouvait le campement du Mouvement Indien Américain, avaient été tués. Aucune preuve formelle de la culpabilité du militant amérindien n’a jamais pu être établie, à l’inverse, il a été établi qu’il avait été reconnu coupable sur base de fausses preuves et de témoignages recueillis sous la contrainte dans le cadre de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO contre le Mouvement Indien Américain.

La militante révolutionnaire et journaliste Özgül Emre a été arrêtée par la police allemande le 16 mai 2022 et placée en détention préventive en vertu du paragraphe 129b sur les organisations « terroristes » étrangères. Elle est accusée d’appartenir au DHKP-C. Depuis son incarcération le 17 mai 2022, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre les uniformes de prison – un élément d’une forte valeur symbolique/idéologique pour les prisonniers révolutionnaires turcs (porter l’uniforme signifie se soumettre). Selon la législation allemande, seules les personnes condamnées peuvent porter cet uniforme, or, elle n’a pas encore été condamnée. L’administration pénitentiaire a refusé pendant une longue période de lui fournir du sel et du sucre, ce qui est très important pour une personne en grève de la faim. Özgül Emre ne peut plus s’hydrater. Son apport en liquide est extrêmement limité. Elle vomit désormais tous les liquides qu’elle ingère.

Le 20 juin, le Conseil judiciaire d’Amfissa a rejeté la demande de libération du prisonnier an anarchiste Giannis Michailidis. Cette décision survient alors qu’après un mois de grève de la faim, Giannis a atteint 57,5 kg, a perdu plus de 21% de son poids corporel et sa vie est en danger. Il est enfermé dans une cellule sordide de l’hôpital de Lamia. Les visites de sa compagne sont refusées et elle ne reçoit aucune information officielle sur son état de santé.

En février 2011, Giannis avait été arrêté lors d’une grande manifestation à Athènes et accusé de tentative de meurtre pour avoir tiré à l’arc sur la police anti-émeute. Il est ensuite libéré avec des conditions. Un mois plus tard, suite à l’arrestation de 5 membres de la CCF dans une maison à Volos, un mandat d’arrêt est signé pour Giannis pour appartenance à la CCF, basé sur la découverte de ses empreintes digitales dans la maison en question. Il décide de prendre la fuite. En avril 2011, lors d’une fusillade entre Theofilos Mavropoulos et la police dans le quartier de Pevki à Athènes, Giannis est soupçonné être la deuxième personne, qui a fuit la scène en volant la voiture de police, blessant un policier qui s’interposait.

En février 2013, dans la ville de Veria, il est arrêté et envoyé en prison avec trois autres anarchistes, suite à un double braquage d’une banque et d’un bureau de poste à Velventos. En juin 2019, après six ans de prison, il s’évade de la prison de Tyrintha. Sept mois plus tard, il est arrêté de nouveau dans une banlieue d’Athènes, armé et dans une voiture volée, en compagnie de deux autres camarades. Accusé d’un vol de banque datant d’août 2019 à Erymanthia, il retourne en prison. Le 29 décembre 2021, il atteint les trois cinquièmes de sa peine totale combinée et pourrait demander la libération conditionnelle. Le 23 mai, suite à deux réponses négatives, il commence une grève de la faim dans le but d’obtenir sa libération.

 

L’Egypte a procédé à la libérations de quelques détenus, suivant les recommandations du Comité du pardon présidentiel qui a suggéré de réexaminer une liste de plus de 1.000 prisonniers politiques. La justice égyptienne a ainsi libéré Abdel Rahman Tarek, Kholoud Saeed et 9 autres détenus qui avaient été arrêtés arbitrairement depuis 2018. Ces libérations au compte-goutte et selon des critères qui restent à la discrétion de l’appareil sécuritaire, semblent liée au « dialogue national » promis par le président Abdel Fattah Al-Sissi. Elles semblent servir surtout à coopter certains opposants accommodants, pour mieux en exclure d’autres.

Le 9 mai, Tarek al Kholi, membre de la Commission des grâces présidentielles et député, avait déclaré que les «membres de groupes terroristes» ou les personnes impliquées dans des faits de violence ne pourraient pas bénéficier d’une grâce. Or, des milliers de personnes sont maintenues en détention provisoire de manière prolongée en Égypte après avoir fait l’objet d’accusations infondées d’«appartenance à un groupe terroriste». Youssef Mansour, par exemple, est un avocat spécialisé dans la défense des droits humains, détenu depuis le 24 mars sous cette accusation, uniquement en raison de propos critiques sur les réseaux sociaux. Des milliers d’autres personnes accusées de violences ont été emprisonnées à l’issue de procès de masse devant des tribunaux d’exception ou des tribunaux militaires.

Arrestation en Egypte (archive)

 

Les détentions administratives dans les prisons israéliennes ont atteint leur plus haut niveau depuis six ans, avec 640 prisonniers actuellement détenus dans le cadre de cette procédure. C’est e nombre le plus élevé depuis août 2016. Dans le cadre de la détention administrative, les suspects sont détenus sans charges et sans preuves.
Prisonniers palestiniens