Ce mercredi 25 avait été déclaré jour de grève nationale en Turquie. Plus de 10.000 manifestants ont défilé dans les rues d’Ankara dans le but de dénoncer la politique du gouvernement dans les traitements salariaux ainsi que pour revendiquer le droit à la grève. Les syndicats des travailleurs reprochent aux autorités de ne pas répondre à leurs demandes sociales et économiques et affirment que la journée d’hier ne pourrait être que le début d’une lutte à plus grande échelle encore si les autorités ne s’alignaient pas sur les recommandations de l’Organisation Internationale du Travail.

L’action de masse d’avant-hier a entraîné la fermeture des hôpitaux, des services postaux, des transports publics ainsi que des écoles. La manifestation qui s’est déroulée à Ankara a été le théâtre d’affrontements entre la police turque et les manifestants. Les heurts ont éclaté lorsque la police a empêché un groupe d’activistes de rejoindre la manifestation dans le centre-ville. La tension est montée dès que le police a utilisé des gaz lacrymogènes, y exposant de nombreux passants. Finalement, les manifestants ont été dirigés dans une autre direction, sans que l’on ne déplore de blessés parmi eux.

Manifestation à Ankara

Manifestation à Ankara

Les audiences dans le cadre de l’affaire du ‘Pascal Paoli’ se sont tenues ces 19 et 20 novembre à Marseille. Jeudi, la parole était donnée au procureur adjoint. Ce dernier a requis de peines beaucoup plus légères que celles initialement encourues à l’encontre des quatre marins de la STC accusés d’avoir ramené le navire ‘Pascal Paoli’ (photo) à son port d’attache à Bastia dans le cadre de la lutte contre la privatisation en septembre 2005. Ils étaient poursuivis pour détournement de navire et séquestration de personnes et risquaient jusqu’à 30 ans de prison, mais le chef d’accusation a été abandonné en cours d’instruction et le président du tribunal a indiqué que les faits de séquestration pourraient être requalifiés en menace sous condition. Face aux témoignages du personnel resté à bord, les faits de séquestration n’ont pas été clairement démontré et tous sont restés très vagues sur les menaces verbales reçues. L’accusateur a dès lors requis des peines de deux ans de prison avec sursis contre Alain Mosconi et Félix Dagregorio. Il a également demandé des peines de 18 mois avec sursis à l’encontre de Jean-Marc et Patrick Mosconi.

Vendredi, au terme des plaidoiries, les avocats de la défense ont réclamé la relaxe pure et simple des quatre marins, mettant en avant l’intrusion évidente du politique dans le dossier. De plus, l’avocate de la défense affirme qu’en les condamnant, les juges offriraient sur un plateau à la SNCM (Société Nationale Corse Méditerranée) la possibilité de licencier quatre marins syndiqués qui gênent. A l’issue de l’audience, Alain Mosconi a déclaré: ‘Depuis quatre ans, nous étions des criminels qui risquions 30 ans, hier nous en risquions dix, aujourd’hui deux: même si ça reste lourd, on est loin du point de départ et nous espérons que les juges entendrons nos arguments pour la relaxe‘. Le jugement est attendu le 2 décembre.

Le Pascal Paoli

Le Pascal Paoli

C’est aujourd’hui que s’ouvre devant le tribunal correctionnel de Marseille le procès des quatre marins STC poursuivis dans le cadre de l’affaire du Pascal Paoli. Après la manifestation de soutien aux marins le 31 octobre dernier à Bastia, le STC appelle à renforcer la mobilisation dans toute la Corse. Le syndicat lance un appel à un débrayage d’au moins 15 minutes dans tous les secteurs d’activité avec regroupement devant chaque établissement ce matin (jeudi). Vendredi, à partir de 17h, le STC appelle l’ensemble de la population à se rassembler devant les palais de Justice d’Ajaccio et de Bastia, pour marquer ainsi leur solidarité. ‘La mobilisation doit être à la hauteur de l’attaque portée par le gouvernement français‘ écrit le STC.

Alain Mosconi

Ecouter l’intervention radiodiffusée d’Alain Mosconi, un des marins STC poursuivis

Alain Mosconi

Un rassemblement devant le consulat de Turquie 363, Avenue du Prado 13008 Marseille aura lieu le 18 novembre 2009 à 18 heures pour protester contre la répression des syndicalistes, parmi eux quatre participantes de la Marche Mondiale des Femmes de Turquie. 31 syndicalistes s’apprêtent à passer en procès dans la ville d’Izmir, en Turquie à partir des 19 et 20 novembre 2009. Les Confédération, fédérations et syndicats concernés dénoncent la violation des droits syndicaux et la répression envers les fonctionnaires (la plupart d’entre eux enseignants) avec un effort particulier pour les terroriser. Parmi eux, 22 militant-es (10 femmes et 12 hommes) attendent le procès en prison.

Quatre des femmes accusées sont membres de la Marche Mondiale des Femmes Elif Akgul, ancienne secrétaire des femmes de l’Union des Enseignants, Yuskel Mutlu, enseignante retraitée et membre de l’Association des Droits Humains et de l’Assemblée de la Paix Turque, Songul Morsumbul, secrétaire des femmes du KESK (Confédération des fonctionnaires- Syndicats Turcs), Gulcin Isbert, membre de Egitim-Sen, le syndicat enseignant. C’est le premier procès depuis l’arrestation de 34 militants syndicaux le 28 mai 2009 et l’emprisonnement d’une grande partie d’entre eux.

En octobre 2005, un commando héliporté d’une cinquantaine de gendarmes du GIGN a donné l’assaut au navire piraté par une trentaine de marins grévistes du Syndicat des travailleurs corses (STC), le Pascal Paoli, un bâtiment voué au transport mixte de fret et de passagers, fleuron de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) en cours de privatisation. Le Pascal Paoli a fait demi tour en direction du continent. L’intervention militaire a duré une dizaine de minutes. Une procédure judiciaire a été ouverte pour ‘détournement de navire’, un ‘crime’ passible de 20 ans de prison.

Un millier de personnes ont défilé ce samedi à Bastia en soutien à Alain Mosconi, ses deux frères Jean-Marc et Patrick ainsi qu’un délégué syndical STC de la SNCM, Félix Dagregorio et quatre marins qui seront jugés les 19 et 20 novembre à Marseille pour ce détournement du Pascal Paoli. Les responsables de tous les syndicats insulaires ont ouvert le cortège derrière l’unique banderole de la manifestation où il était inscrit ‘Non à la répression anti-syndicaliste‘.

Manifestation pour les marins corses

Les images de la grève à la SNCM et de l’assaut du Pascal Paoli

Manifestation pour les marins corses

Six salariés du groupe ABB ont été convoqués par la gendarmerie de Montluel (Ain) les 28 et 29 octobre dans le cadre d’une plainte déposée le 10 juillet par la direction pour ‘séquestration, injures et dégradations’, suite aux mouvements sociaux du mois de juin.

Dans le cadre d’un plan social comprenant 540 suppressions de postes, les consultations des représentants du personnel avaient donné en juin des réunions très tendues. Le 2 juin, sept dirigeants avaient été retenus pendant deux heures par des salariés qui avaient interrompu un comité central d’entreprise (CCE) à Montluel. Le 23 juin, lors d’un autre CCE également à Montluel, des salariés mécontents avaient renversé du matériel dans les locaux de l’entreprise. Sur les six salariés auditionnés par les gendarmes, cinq sont des délégués syndicaux (3 CGT et 2 CFDT) ainsi qu’un sympathisant CGT.

Au printemps dernier, 74 employés de GrDF, filiale de distribution de GDF-Suez avaient été interpellés, soupçonnés de dégradations en marge d’une manifestation contre la politique menée par l’entreprise. Parmi eux, les principaux syndicalistes de la CGT. Tous avaient été libérés après avoir été placés en garde à vue. Aujourd’hui, quatre d’entre eux ont été licenciés dans le cadre des procédures disciplinaires lancées contre eux. Un cinquième a écopé d’une ‘rétrogradation avec impact sur la paie’.

Le coordinateur régional du syndicat déclare: ‘Nous avons affaire à une répression sans précédent. Aucun de nos camarades n’a commis de faute. En vérité, la direction n’a pas digéré d’avoir dû renoncer, ce printemps, à son plan d’externalisation de la maintenance et d’avoir été contrainte par la mobilisation des agents à embaucher 140 personnes‘.

Dans une mesure visant à détruire le syndicat indépendant constitué l’an dernier par les travailleurs de l’immense complexe de plantation/raffinerie de sucre de Haft Tapeh dans le sud de l’Iran, un tribunal a condamné le 12 octobre dernier six leaders syndicaux à des peines de prison immédiates sur la base d’accusations portées en octobre 2007. Les sentences prononcées l’an dernier contre trois dirigeants syndicaux condamnés pour activités syndicales et pour avoir ‘mis en danger la sécurité nationale‘ ont été renversées en appel en septembre. Deux dirigeants syndicaux, le président Ali Nejati et l’agent de communications Reza Rekhshah, qui risquent tous deux de lourdes peines d’emprisonnement, attendaient toujours le résultat de leur appel lorsque le tribunal de la ville de Dezful a prononcé les sentences contre les six dirigeants pour les accusations similaires portées en 2007.

Ghorban Alipour, Feridoun Nikoufard, Jalil Ahmadi, Nejat Dehli et Ali Nejati ont tous reçu une peine de six mois d’emprisonnement ferme immédiat, assortie d’un sursis de six mois supplémentaires pour les cinq prochaines années; au cours de cette période, il leur est interdit de se livrer à des activités syndicales. Mohammmad Heydari Mehr a été condamné une peine de quatre mois d’emprisonnement ferme, assortie d’un sursis de huit mois. Ali Nejati doit purger son sursis en prison, ce qui signifie qu’il pourrait passer un an complet en privation de liberté. Si l’appel de sa condamnation de 2008 est rejeté, sa peine d’emprisonnement pourrait atteindre plus de deux ans.

Au cours des dernières années, les travailleurs de Haft Tapeh ont dû recourir régulièrement à des grèves et à d’autres actions syndicales pour obtenir le paiements d’importants arrérages salariaux et protester contre la détérioration de leurs conditions de travail. Le syndicat a été officiellement constitué en juin 2008 après une grève de 42 jours pour obtenir le versement d’arrérages dus depuis longtemps. Le président du syndicat de Haft Tapeh, Ali Nejati, n’a pu reprendre son poste au complexe et son nom a été placé sur une liste noire de l’emploi dans toute la région depuis sa libération en avril, après un mois de mise au secret dans un centre de détention des services de renseignement. Les autres leaders condamnés le 12 octobre ont aussi été forcés de quitter leur emploi et avisés de se présenter à la prison.

Le 27 septembre 2005, les marins du STC (Syndicat des Travailleurs Corses) de la SNCM, devant les menaces de privatisation de leur compagnie et l’impasse dans laquelle se trouvaient les négociations, décidaient de ramener le navire ‘Pascal PAOLI’, amarré à Marseille, à son port d’attache, à savoir Bastia. Cette action avait pour objectif d’attirer l’attention de l’opinion sur le drame social qui se jouait dans l’entreprise, où plusieurs centaines d’emploi étaient menacés. Quelques heures plus tard, le bateau faisait l’objet d’un assaut héliporté dans le port de Bastia par les militaires du GIGN et les commandos de marine (photo). Pour la première fois depuis un siècle, un gouvernement français envoyait l’armée contre des travailleurs en lutte.

Les syndicalistes étaient arrêtés, transférés à l’arsenal de Toulon, puis à Marseille, déférés devant un juge et poursuivis pour détournement de navire et séquestration de personne, dans le cadre d’une procédure criminelle. Cette dernière doit les conduire à comparaître dans quelques mois devant une cour d’assise. Une campagne a lieu actuellement pour demander l’arrêt immédiat des poursuites engagées à l’encontre des quatre marins du STC.

Le Pascal Paoli

Le site du STC – marins

Le 14 octobre, la police espagnole arrêtait au siège du syndicat de la gauche indépendantiste LAB, à Donostia (Saint-Sébastien), dix militants indépendantistes très connus dans les milieux politiques, sous l’accusation d’essayer de constituer une nouvelle direction politique de Batasuna. Cette organisation populaire de la gauche indépendantiste avait été mise hors la loi par les tribunaux espagnols en 2003, mais elle continuait toujours son activité politique. Le siège du syndicat a été complètement entouré, bloqué et pris par les forces de répression pendant de longues heures.

Les syndicalistes qui se trouvaient au siège de LAB (parmi eux, l’ex dirigeant de LAB Rafa Diaz Usabiaga) ont été identifiés et retenus dans une salle pendant des heures

Dans une autre salle se trouvaient arrêtés Arnaldo Otegi, Rufi Etxebarria, Sonia Jacinto et Arkaitz Rodriguez et peu de temps après, Rafa Diaz Usabiaga les a rejoint. En même temps, dans d’autres localités, Mañel Ugarte, Amaia Esnal, Ainara Oiz, Txeluis Moreno et Miren Zabaleta étaient également arrêtés. Toutes les personnes arrêtées se trouvent en garde à vue au secret.

Ces faits d’une extrême gravité, menés sous la direction du juge de l’Audience Nationale espagnole Baltasar Garzón, ont néanmoins une origine politique indiscutable dans le gouvernement de Rodriguez Zapatero. Il y a quelques jours, le quotidien du gouvernement El País avait commencé une campagne d’intoxication disant que ces dirigeants qui viennent d’être arrêtés avaient été désavoués par l’ETA à cause de leur supposée opinion politique contraire à la lutte armée.

La politique des gouvernements espagnols de la dernière décennie de mettre hors la loi partis et associations politiques et sociales est complètement stérile dans son objectif: paralyser et anéantir ce mouvement, la gauche indépendantiste basque. Ni ETA a disparu, ni Batasuna, ni le mouvement contre la répression, ni les luttes sociales soutenues par la gauche indépendantiste, ni tout le travail de reconstruction linguistique et culturelle. Tout au contraire, la gauche indépendantiste basque a montré une grande vitalité dans les quelques mobilisations de masses qui ont été permises, et mêmes dans quelques unes interdites. La gauche indépendantiste, même dans l’illégalité, a su se présenter aux élections, renouveler sa participation dans des institutions, en démontrant de façon répétée sa force avec un 15-20% de l’électorat, dans toutes les élections de ces dernières années, alors qu’elle se trouve dans l’illégalité. C’est-à-dire qu’elle continue à maintenir avec force l’initiative politique.