En décembre 2013, Abdul Hakam et Agus Budiono, deux syndicalistes de la ville de Gresik (une ville portuaire dans la province de Java oriental en Indonésie) du FSPBI- KASBI (Confederation of Indonesia Prosperity Trade Union ) ont été condamnés à une peine de prison de 3 mois sous l’accusation d’organiser les travailleurs à manifester. Durant 3 ans, le FSPBI a combattu cette décision en faisant appel. Ce jeudi 7 avril 2016, un tribunal a confirmé leur peine et ils ont été envoyés en prison pour trois mois, en vertu de la loi « Unpleasant Act ».

Abdul Hakam et Agus Budiono

Abdul Hakam et Agus Budiono

Trois salariés d’une entreprise de métallurgie nordiste qui ont fait grève jeudi contre la loi travail ont reçu vendredi une convocation à un entretien préalable à licenciement éventuel pour faute grave . « Nous envisageons de procéder à votre licenciement pour faute grave (…). Alors que notre entreprise se trouve en grand danger de survie (…), nous sommes confrontés à une absence inopinée de votre part qui désorganise (la) production », peut-on lire dans ces trois lettres envoyées par le PDG de « Fonderies du nord », située à Hazebrouck (Nord), où une trentaine de salariés fabriquent des pièces en acier inoxydable depuis 1963. Les grévistes avaient pourtant prévenu leur direction de la grève.

Les trois ouvriers menacés de licenciement

Plus de 15 jours après le début du mouvement de grève qui a suivi le licenciement d’un travailleur, la direction de Canal+/Canal Satellite Caraïbes continue à refuser sa réintégration. Les grévistes maintiennent la pression. Outre le licenciement abusif, ils dénoncent la fusion des entités sans aucun respect des instances de représentation du personnel et la mobilité des salariés des boutiques imposée sans tenir compte de leur vie de famille. La direction de Canal+ a envoyé des huissiers et plusieurs grévistes ont reçu des assignations à comparaître devant le tribunal avec des amendes de 1.500 euros par heure et par personne. Jeudi matin, les forces de l’ordre sont intervenus pour dégager l’entrée de l’entreprise.

Interventions policières à Canal+ Antilles

Interventions policières à Canal+ Antilles

A l’occasion d’une journée nationale de grève générale et de protestation contre la politique économique du gouvernement, les syndicats colombiens avaient organisés plusieurs cortèges dans la capitale dont plusieurs ont convergé Plaza Bolivar. Près de 15.000 personnes ont participés aux manifestations. A la fin des manifestations, de violents incidents ont éclatés entre manifestants et police anti-émeute (ESMAD). 2500 policiers, appuyés par des arroseuses blindées, sont intervenus. 15 personnes ont été arrêtées. D’autres incidents ont eu lieu à Medellin.

Plaza Bolivar, à Bogota

Plaza Bolivar, à Bogota

Depuis sa mise en grève pour des augmentations de salaire, les travailleurs de Pikitup, chargés du ramassage des ordures ont défilé dans le centre-ville de en renversant poubelles et containers sur la rue. La grève, décrétée illégale, des travailleurs Pikitup était entrée dans sa troisième journée de vendredi, en dépit de l’ultimatum de la société ordonnant aux travailleurs de retourner au travail. Ce même vendredi après-midi, des affrontements ont opposés un millier de travailleurs de Pikitup aux membres de la police nationale sud-africaine (SAPS) et de la police métropolitaine de Johannesburg (JMPD). Les policiers ont lancé des grenades assourdissantes et tiré des balles en caoutchouc. Une femme blessée par une balle en caoutchouc a été hospitalisée.

Le centre de Johannesburg vendredi

Le centre de Johannesburg vendredi

Le mois dernier, le président de la Gambie a répondu aux protestations syndicales contre la hausse des taxes douanières (multipliée par 100 pour les produits entrant dans le pays!) et du prix des carburants par l’interdiction des activités syndicales. Trois responsables du mouvement ont été arrêtés. L’un d’entre eux, Sheriff Diba, de l’association nationale gambienne du contrôle des transports (GNTCA (Gambian National Transport Control Association) est mort en prison, après un traitement brutal aux mains d’agents des renseignements nationaux.

Sheriff Diba

Sheriff Diba

Ce mercredi Sylvie Polinière, syndicaliste CGT, enseignante du lycée professionnel Paul-Langevin à Beaucaire, a été condamnée à une amende de 300 € dont 150 € avec sursis, pour outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique suite à une plainte déposée par le maire FN, Julien Sanchez, et un adjoint, Stéphane Vidal. Les deux élus de la mairie de Beaucaire reprochent à cette syndicaliste et enseignante de les avoir qualifiés de « racistes et xénophobes » (en fait, elle lisait une motion votée par la majorité des travailleurs) lors d’un conseil d’administration prévu au lycée Paul-Langevin. Des professeurs élus au conseil d’administration avaient refusé de serrer les mains des élus FN. Mercredi, près d’un millier de personnes étaient réunies devant le tribunal, en soutien à la syndicaliste qui a fait appel de la décision.

La syndicaliste et la manifestation de soutien

La syndicaliste et la manifestation de soutien

L’affaire remonte au 5 juin 2015. Ce jour-là, Frédéric Lefèvre, secrétaire permanent CNE pour la province du Hainaut se présente au domicile de la ministre fédérale de l’énergie, Marie-Christine Marghem (MR), à Tournai. Comme d’autres syndicalistes le font en même temps chez d’autres politiques, il se fait passer pour un contrôleur de l’ONEM. Le but : dénoncer la mesure gouvernementale autorisant les visites surprises au domicile des chômeurs. Malgré les demandes de la ministre, la CSC décide de publier la vidéo la concernant. L’opération intitulée Fraude à la Une est un succès, la vidéo est vue plus de 35.000 fois début juillet.

Le 16 juillet, la ministre met en demeure la CSC pour demander le retrait de la vidéo. Cette fois, le syndicat chrétien obtempère. Mais Marghem porte tout de même plainte pour injure, calomnie, violation de la vie privée et usurpation d’identité. La semaine passée, la calomnie et l’usurpation d’identité ont été retenues à l’encontre de Frédéric Lefèvre par une juge d’instruction de Tournai. Si le syndicaliste est renvoyé devant un tribunal correctionnel, il risque jusqu’à 2 ans de prison et 1200 euros d’amende.

La visite domiciliaire chez Marghem

Le lien de la vidéo de l’initiative

La visite domiciliaire chez Marghem

Ce 1er mars, les ouvriers de l’usine Renault ont débrayé et manifesté pour les salaires et contre les licenciements à Bursa. La police a voulu empêcher la manifestation, notamment par des tirs de gaz lacrymogènes. Un ouvrier a été hospitalisé et quinze autres arrêtés. Les ouvriers de l’usine automobile Tofas sont entrés en lutte pour rejoindre leurs camarades de Renault.

La réaction du gouvernement marocain à la dernière grève générale ne s’est pas fait attendre. Des administrations publiques ont déjà envoyé aux grévistes une «demande d’explication pour une absence injustifiée». C’est la procédure suivie par certaines administrations pour préparer les prélèvements sur le salaire des fonctionnaires, ayant pris part à la grève générale du mercredi 24 février. Le secteur de l’Enseignement, où le mouvement de débrayage a été largement suivi, a constitué la première étape de mise en œuvre de ces mesures arbitraires.

Les transports publiocs restés au dépot lors de la grève à Casablanca

Les transports publiocs restés au dépot lors de la grève à Casablanca