Ce jeudi 5 décembre, alors que de nombreux travailleurs de la fonction publique se sont mobilisés contre la casse austéritaire dans toute la France, la grève à la Martinique a été particulièrement marquée par la dénonciation de la répression de Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC et de la mobilisation contre la vie chère (voir notre article). Ce même jour, il est apparu en audience pour encore une autre affaire, et a été placé en détention et restera écroué jusqu’au 21 janvier.

A la veille de l’audience, l’intersyndicale des dockers du port de Fort-de-France a annoncé la suspension toute réception et livraison de conteneurs dans un acte de solidarité. Dans leur communiqué, les dockers ont dénoncé la répression coloniale : « Face à une justice à deux vitesses, servile aux intérêts coloniaux et gangrenée par des décisions arbitraires, nous refusons de rester inactifs. »

 

Les négociations ont tourné court ce mercredi après-midi chez Audi Brussels. La tournure des discussions autour du plan social entre syndicat et direction n’a pas plu aux travailleurs qui sont montés vers la salle de réunion. La direction promettait « des cacahuètes » en guise d’indemnité, a commenté le représentant syndical CNE. Dans ce contexte la direction a prétendu mettre fin aux négociations, ce que les travailleurs n’ont pas accepté. La délégation patronale a alors été séquestrée. La police s’est rendue sur place, a chargé les grévistes à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Finalement la direction est revenue à la table des négociations tandis que les travailleurs restaient toujours devant le site. Un permanent syndical a été légèrement blessé et conduit à l’hôpital.

Le vendredi 18 octobre, le syndicat SI Cobas a organisé une grève générale de 24 h dans l’ensemble du pays. La grève a principalement touché les secteurs du transport et de la logistiques. Des sections de bases d’autres secteurs se sont joint à l’appel sans l’appui de leurs centrales qui ont boycotté l’appel de SI Cobas. Dans la journée, les grévistes ont bloqué les ports de Naples et de Salerno et des seat-in ont été organisés devant des usines d’armement fournissant l’armée israélienne. Le samedi 19 octobre, 5.000 personnes ont manifesté à Rome. Le cortège comptait principalement des ouvrier.es en grève et le Réseau Libres de lutter – Entraver le DDL 1660 qui regroupe des organisations et collectifs politiques rassemblés dans un front commun contre la loi liberticide DDL1660 (voir nos articles ici et ici). Il s’agissait de la 4ème grève politique depuis le début de l’année. Les précédentes ayant appelé en solidarité avec la Palestine et contre les guerres impérialistes.

Des dizaines de membres du syndicat grec de dockers PAME  ( Front Militant de Tous les Travailleurs ) ont bloqué en signe de protestation contre la guerre de Gaza, le chargement d’un conteneur de munitions destiné à Israël. Ce conteneur, arrivé jeudi au port grec du Pirée, contenait 21 tonnes de munitions. « Il est temps de crier haut et fort que nous ne permettrons pas au port du Pirée de devenir un tremplin pour la guerre », peut-on lire dans leur déclaration mise en ligne sur Facebook, ainsi que « Nous nous battons pour la paix… Non à la participation de la Grèce à la guerre ! ». Le navire devait être chargé pour le port de Haïfa en Israël. Les syndicalistes ont scandés des slogans et tagués le container : « Le sang du peuple ne tachera pas nos mains ».

Cinq militants de la CGT ont été jugés ce mercredi 16 octobre devant le tribunal correctionnel de Bourges pour dégradations et entrave à la circulation lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en mars 2023. Seul l’un d’eux a été condamné, il devra s’acquitter d’une amende de 300 € avec sursis et à 2.300 € de dommages et intérêts, les quatre autres ont été relaxés de toutes les accusations.

Lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Saint-Florent-sur-Cher, les militants avaient allumé des palettes et des pneus sur un rond-point, un geste qui avait endommagé la chaussée de la RN151, le goudron avait fondu à un endroit. La Direction interdépartementale des routes Centre Ouest (la DIRCO) avait porté plainte. La CGT dénonce un acharnement contre des faits militants, elle a vivement critiqué ce jugement, le syndicat envisage de faire appel.

Un rassemblement de soutien à Mourad et Benjamin a eu lieu hier lundi à Marseille. Ces deux délégués syndicaux CGT de l’Urssaf ont été convoqués à un entretien disciplinaire au siège de l’organisme à Marseille. Il s’agit d’un nouveau cas de répression syndicale. Le syndicat visé avait déjà assigné la direction au tribunal lorsqu’il avait estimé qu’elle entravait la liberté de circulation des délégués syndicaux. La direction les poursuits pour accès à des données confidentielles. La situation des deux délégués, qui doit encore faire l’objet d’une consultation extraordinaire du comité social et économique de l’entreprise (CSE), puis d’une validation par l’inspection du travail en cas de licenciement.

 

A la suite des jeux paralympiques, la direction de la SNCF a mené une offensive anti-syndicale importante : Vincent Pinot, membre du bureau fédéral de SUD-Rail, a écopé de 5 jours de mise à pied et Christophe Achoub, secrétaire du CSE centrale de SNCF Réseau et dirigeant de la CGT Cheminots, a lui écopé de 12 jours de mise à pied. Depuis une semaine, les deux fédérations cheminotes multiplient les coups de fil pour s’organiser face à cette offensive, avec en ligne de mire un rassemblement conjoint le 7 octobre prochain à 13h devant le siège du groupe SNCF.

Depuis le début de l’année. SUD-Rail et la CGT Cheminots ont connu, comme dans d’autres entreprises, une forte répression post réforme des retraites, avec une instrumentalisation accrue des questions dites d’éthique. Cette répression arrive d’ailleurs à un moment charnière à la SNCF entre ouverture à la concurrence pour le transport de voyageurs dans différentes régions, plan social massif au sein de FRET SNCF visant à supprimer 20% de la masse salariale ou encore les NAO (négociations annuelles obligatoires) 2024 à la fin de cette année.

 

Alors qu’à la seule échelle de la CGT, plus de 1000 militants qui subissent une répression patronale en raison de leur militantisme syndical, deux récentes décisions ont vu procédures anti-syndicales être annulées. Jordan Robichon, travailleur à GRDF et militant CGT ciblé par une procédure de licenciement depuis 1 an et demi, à titre de sanction pour son activité syndicale, a d’obtenu l’annulation de toute la procédure d’abord par l’inspection du travail en novembre 2023, puis tout dernièrement par le ministère. Après plusieurs défaites juridiques pour InVivo, la nouvelle tentative de licenciement du délégué CGT Christian Porta par le géant de l’agrobusiness a été sévèrement sanctionnée par le conseil des Prud’hommes de Forbach et le tribunal judiciaire de Sarreguemines. InVivo condamné à réintégrer le délégué CGT Christian Porta et à verser 500 000€.

En grève depuis le 24 mai, les femmes de chambre de l’entreprise Acqua à Marseille (sous-traitant pour des hôtels de luxe) ont tenu pendant plus de 60 jours. Les revendications portaient sur le 13e mois de salaire, les échelons et la réduction de la charge de travail, une limitation dans la clause de mobilité qui permettait à l’employeur d’envoyer, en dernière minutes, les femmes de chambres dans d’autres hôtels gérés par Acqua.

La grève a eu pour principale forme de lutte l’organisation de piquets devant les hôtels Radisson Blue et NH. Le mardi 30 juillet, les travailleur.euses et le syndicat à l’origine de la mobilisation (CNT-SO) ont trouvé un accord avec la direction d’Acqua. Moins d’un jour plus tard, la direction de l’un des hôtels concernés par la mobilisation (Radisson Blue) a porté plainte à la police pour « dégradations ». Plusieurs travailleuses ont été convoquées jeudi et vendredi. La direction de l’hôtel avait obtenu les noms et les adresses des travailleuses directement par la société Aqua.

Fin 2022, Jordan Robichon, technicien gaz à GRDF et militant CGT, accompagnait sa collègue Aminata, technicienne gaz, qui avait demandé une audition auprès de la direction pour dénoncer le racisme et le sexisme dont elle était victime. Suite à cette audition, Aminata et Jordan seront licencié.es.

En novembre 2023, l’inspection du travail avait rejeté le licenciement de Jordan Robichon et ce 30 juillet, le Ministère du Travail a confirmé en rejetant également son licenciement. Actuellement, Aminata doit encore passer devant les prud’hommes.