Le parquet général a requis, mardi, devant la cour d’appel de Liège, des peines de 15 jours avec sursis et un mois avec sursis, ainsi que des amendes allant de 300 à 600 euros, contre les 17 militants et responsables de la FGTB poursuivis à la suite d’une action de blocage du pont de Cheratte en octobre 2015. Le tribunal correctionnel de Liège avait condamné en novembre 2020 ces 17 syndicalistes à des peines allant de 15 jours de prison avec sursis à 1 mois de prison avec sursis et avec amendes de 600 euros (voir notre article). Le syndicat avait fait appel.

Devant la cour d’appel de Liège, ces 17 syndicalistes ont de nouveau contesté les faits qui leur sont reprochés. Suivant une ligne de défense déplorable, ils ont affirmé avoir rejoint un barrage déjà installé préalablement et dans un mouvement « parasité par des casseurs extérieurs au syndicat ». « En première ligne se trouvaient des personnes n’ayant rien à voir avec l’organisation syndicale. Pour la FGTB, ce genre d’action n’est pas une bonne chose dans la mesure où on parle plus du blocage que de la raison de la grève ou du mouvement », a exposé Thierry Bodson, président de la FGTB. Le parquet a soutenu que la présence de casseurs n’a pas été démontrée et que le bloquaqe était lien le fait des manifestants. La comparution de ces 17 militants et responsables de la FGTB a été précédée le matin, sur la place Saint-Lambert, d’une action de soutien de plusieurs centaines de militants .

Des agents de sécurité privée sont intervenus mercredi matin contre un piquet de grève à l’extérieur de l’usine de Nabisco, au nord-est de Portland. Les travailleurs de Nabisco font grève depuis plus d’un mois maintenant. Ils protestent contre la réduction de leur retraite, de leurs soins de santé et de leurs salaires et veulent un contrat équitable. Lundi déjà, un gréviste avait été agressé par un vigile devant le bâtiment. Plainte a été déposée contre la société de sécurité.

Une ambulance emmène un gréviste légèrement blessé

 

Yang Kyeung-soo, président de la Confédération Coréenne des Syndicats (KCTU), la plus grande fédération de syndicats indépendants du pays, qui compte un million de membres, a été arrêté le 2 septembre lors d’une descente de police dans son bureau de Séoul. Des centaines de policiers ont encerclé le bâtiment, où Yang Kyeung-soo s’était réfugié suite aux menaces d’arrestation, et forcé les portes. Un tribunal local avait émis un mandat d’arrêt pour violation des lois de distanciation sociale de Covid, suite à l’organisation d’un rassemblement dans le centre-ville de Séoul le 3 juillet dernier.

Ce jour là, la KCTU avait organisé un rassemblement dans le centre-ville de Séoul, appelant le gouvernement à lutter contre les inégalités aggravées par la pandémie, au gel des licenciements pendant la pandémie et des paiements directs en espèces pour les travailleurs et les indépendants. Le gouvernement n’a pas autorisé le rassemblement, mais environ 8 000 syndicalistes se sont quand même réunis, en respectant scrupuleusement les directives officielles de distanciation sociale. Après le rassemblement, seuls trois participants ont été testés positifs pour Covid, avec peu de preuves pour lier leurs infections au rassemblement.

La lutte que mènent depuis des semaines les salariés de l’usine d’éoliennes LM Windpower s’est transformée en affrontements mercredi matin après la rupture unilatérale des négociations par la direction. Le restaurant Cat & Rest, à Ponferrada, lieu choisi pour les rencontres entre syndicats et dirigeants d’entreprise, a été la cible des grévistes lorsque la direction de l’entreprise a décidé de mettre fin aux négociations. Les grévistes ont alors tout bloqué, allumé des feux et cassé des vitres. Il a fallu attendre l’arrivée de la police anti-émeute, après 2 heures du matin, pour que la direction de l’entreprise puisse quitter le restaurant, escortée par la police. La direction a prévu 393 licenciements. La grève est à sa sa troisième journée consécutive, et les grévistes bloquent l’accès à l’usine, située dans la ville de Santo Tomás de las Ollas.

Des responsables des syndicats CFE-CGC, CGT et Unsa du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly, ont été interpellés vendredi matin à Orly, pendant une manifestation de salariés en grève, avant d’être relâchés en début d’après-midi. Les grévistes réclament le retrait d’un plan d’adaptation des contrats de travail, qui prévoit une baisse ou une suppression de primes. En cas de refus, les salariés risquent un licenciement. En fin de matinée, la présidente de la CFE-CGC d’ADP a été interpellée par la police, avec la responsable CGT à Orly et conduites au poste de police. Relâchées vers 14H00, elles sont convoquées le 23 août au commissariat. Le secrétaire général de l’Unsa d’ADP a lui aussi été interpellé avec deux responsables de la délégation CGT alors qu’ils faisaient un sit-in sur la route. À Roissy, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour repousser des manifestants qui déambulaient sur les voies routières d’accès à l’aéroport.

Ikea est condamnée en France à une amende d’un million d’euros pour recel de collecte de données à caractère personnel. L’ancien PDG d’Ikea France a été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une amende de 50.000 euros. Au coeur de ce « système d’espionnage » selon les termes du parquet de Versailles, l’ancien directeur de la gestion des risques qui a notamment reconnu avoir eu recours à une fausse caissière, infiltrée pour « prévenir » en cas d’actions syndicales jugées problématiques (voir notre article).

Dans le cas d’un dossier particulier, l’ancien directeur a reconnu sollicité le patron d’une société privée d’investigation dont Ikea France était cliente. Ce dernier, ancien membre des renseignements généraux, est accusé de s’être renseigné sur de nombreux salariés d’Ikea France en ayant recours au STIC, un vaste fichier policier qui permet de connaître le passé judiciaire des individus, au-delà même des condamnations. Des données pourtant strictement confidentielles. Il conteste  ces accusations mais l’enquête a montré qu’un policier avait bien consulté, en 2010, le STIC au sujet de 20 salariés d’Ikea. Les recherches d’antécédents judiciaires ne visaient pas seulement des salariés, mais aussi des candidats à l’embauche.

La grève de 2010 chez IKEA

La grève de 2010 chez IKEA

 

Jeudi 17 juin 2021, Claude Levy, responsable syndical de la CGT HPE, passera au tribunal correctionnel de Bobigny. Il est accusé de diffamation par la gouvernante générale de l’hôtel Ibis. Ce procès se tient après une victoire du syndicat sur la direction de l’hôtel (voir notre article). Un rassemblement est organisé dès 12h30 devant le tribunal de Bobigny (173 Avenue Paul Vaillant Couturier).

Les travailleurs de Lini Fashion et Lini Apparels ont commencé à manifester sur l’autoroute Nabinagar-Chandra dans la matinée pour réclamer le paiement des arriérés de salaire. Ils ont ensuite été rejoints par des travailleurs d’Avant Guard, de Shine Fashion et de One BD Limited, qui a récemment fermé. Les manifestants ont bloqué l’autoroute Nabinagar-Chandra, près de la zone franche d’exportation d’Ashulia (EPZ), créant de longs embouteillages des deux côtés. La police est intervenue et a lancé des grenades lacrymogènes et des canons à eau. Jasmine Begum, 30 ans, originaire de Khulna et travaillant à l’usine de Goltex Garments, est tombée du milieu de l’autoroute et a été mortellement blessée à la tête.

Des centaines de membres de l’Amicale des Travailleurs de l’électricité de la Senelec, réclamant des contrats de travail, sont venus de plusieurs régions du Sénégal pour descendre dans les rues de Kaolack (chef-lieu de la région du même nom) malgré l’interdiction que leur avait été faite par les autorités. Les forces de l’ordre ont usé de grenades lacrymogènes et ont chargé les manifestants au niveau du rond-point de Médina Baye. 40 manifestants ont été arrêtés. Le rappeur Kilifeu du mouvement « Y en a marre » a été arrêté alors qu’il participait à la mùanifestation. Il a l’épaule déboîté à cause de la brutalité de son interpellation.

 

Mercredi 2 juin, la direction de la FGTB Bruxelles a procédé au licenciement de Manu Agostini. Manu forme les délégués syndicaux depuis presque 12 ans au sein de la FGTB. La qualité de son travail et son engagement sont largement reconnus. Il est apprécié des délégué.es et la qualité de son travail a toujours été salué. Manu n’est pas un inconnu du Secours Rouge ayant été un des principaux animateur, comme délégué syndical, de la longue et dure grève des travailleurs d’IAC, et trainé en justice par le patronat pour briser la grève: voir notre dossier

Le licenciement ne repose sur aucun fait crédible, n’a été précédé d’aucun avertissement, et il contourne les procédures interne requises. Manu a toujours eu une position critique envers la direction et envers certains membres de la délégation qui, proche de la direction, ne respectent pas les demandes et décisions des travailleurs. Ce licenciement est politique visant à éliminer un élément critique et intimider ses collègues. Ses collègues pourtant le soutiennent, comme l’a montré le tractage organisé ce lundi 7 juin devant le siège de la FGTB.