De violents heurts ont eu lieu à Ndjamena et dans plusieurs autres villes du Tchad, ce jeudi 20 octobre, entre les forces de l’ordre et des manifestants qui s’opposaient au maintien au pouvoir du président de la transition, Mahamat Déby, arrivé l’an dernier après la mort de son père, Idriss Déby, en avril 2021. Les violences ont éclaté lorsque certains ont commencé à ériger des barricades et ont incendié le siège du parti au pouvoir. Plusieurs centaines de personnes étaient sorties dans les rues de la capitale dès ce jeudi matin, même si la manifestation avait en effet été interdite par les autorités. Les premiers tirs ont commencé dès le milieu de la nuit dernière, et qu’aux premières heures du matin, les premiers tirs de grenades lacrymogènes ont retenti. Ensuite, ce sont des tirs à balles réelles qui ont été entendus, et ce pendant de très longues heures. Après une accalmie en milieu de journée, à l’heure de la prière, les manifestations ont repris en soirée. La police a été déployée, mais aussi l’armée, et en plus des forces de l’ordre, des hommes en civil à bord de voitures teintées ont été aperçus tirant sur des manifestants. Le chef du gouvernement a décrété un couvre-feu entre 18 heures et 6 heures du matin dans quatre villes : Ndjamena, Moundou, Doba et Koumra. Jusqu’au « rétablissement total de l’ordre ». Il a aussi annoncé la suspension de toute activité d’importants groupes d’opposition. La répression des manifestations a fait une cinquantaine de morts, surtout à Ndjamena, Moundou et Koumra, et près de 300 blessés.

 

 

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Ce samedi, la coalition d’opposition et de la société civile avait prévu de manifester pour protester contre la gestion du pays par les autorités de transition. Mais ceux qui se sont rassemblés dans les rues de Ndjamena ont été dispersés par les forces de l’ordre. Des tirs de gaz lacrymogènes ont été effectués par les forces de l’ordre pour dispersée la foule. La police a chargé alors que les manifestants, visiblement plus nombreux que d’habitude, tentaient de se regrouper au niveau du rond-point à double voie. Les manifestants ont aussi tenté de harceler la police qui patrouillait dans les rues et ruelles autour de ce rond-point du 7e arrondissement de la capitale. Il semble que des tirs à balles réelles aient eu lieu.

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Dimanche 22 mars, deux nouvelles révoltes ont éclaté dans les prisons françaises de Maubeuge et Longuenesse. Une trentaine de prisonniers de la prison de Longuenesse ont refusé de regagner leur cellule ce dimanche, en début d’après-midi, une émeute a éclaté quasiment au même moment à la prison d’Assevent (Maubeuge). Les prisonniers réclamaient davantage de douche, la possibilité de laver leur linge, mais aussi que les surveillants portent des masques. On recense également des mouvements de prisonnier à Meaux, Nantes et Carcassonne. Les deux mouvements ont été organisé avec l’aide des réseaux sociaux. Un appel à la révolte circule, en effet, depuis le 18 mars sur Snapchat. En Colombie, les prisonniers de pas moins de 10 prisons parmi lesquelles les prisons de Bogota (voir notre article), Medellin et Boyaca, se sont révoltés dimanche, au cris de « liberté ». Au moins 23 personnes sont décédées et 90 ont été blessées – 83 détenus et 7 gardiens – par ces événements dans la prison de La Modelo à Bogota, où, selon les autorités, une tentative d’évasion a eu lieu samedi soir. Au Tchad, une mutinerie a éclaté à la prison d’Amsinene. La répression a fait un mort et plusieurs blessés parmi les dizaines de prisonniers révoltés.

La prison de La Modelo à Bogotá

Tortures, détention au secret, manifestations interdites, des activistes de la société civile témoignent d’un durcissement ces derniers mois de la répression dans le Tchad du président Idriss Déby Itno. Le gouvernement du Tchad est appuyé par les pays occidentaux au nom de la lutte contre le terrorisme. Nadjo Kaina, du mouvement Iyina (“Nous sommes fatigués” en arabe dialectal), a été arrêté à plusieurs reprises. Détenu au secret pendant 21 jours, il était les pieds enchaînés, les mains menottées, et pendant l’interrogatoire, on l’étouffait avec un sac contenant des piments serré sur la tête. Beaucoup d’activistes des droits sociaux ou de bloggeurs critiques ont subi le même sort.

Répression au Tchad

Répression au Tchad

Au Tchad, la majorité des étudiants interpellés samedi dernier, le 25 février, après avoir caillassé le cortège du ministre de l’Enseignement supérieur, ont été condamné hier par le tribunal de première instance de Ndjamena. Six sont relaxés, les autres devront passer un mois en prison parmi eux, le président de l’Union nationale des étudiants tchadiens, Richard Guelem. Le procès des 71 étudiants a repris sous très haute surveillance et à huis-clos. Mêmes les journalistes n’ont pas été autorisés à accéder la salle d’audience. Dans ces réquisitions, le procureur, qui pointe le trouble à l’ordre public, le vandalisme et l’outrage à l’autorité, a requis deux ans d’emprisonnement ferme.

Maifestants étudiants au Tchad

Maifestants étudiants au Tchad

Au Tchad, le gouvernement durcit le ton contre les travailleurs de la fonction publique en grève depuis trois mois contre le retard dans le paiement des arriérés de salaire et la réduction des indemnités des fonctionnaires. Cinq ministres, celui de la Fonction publique, des Finances, de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Santé ont fait une conférence de presse pour expliquer la décision prise par le gouvernement jeudi 22 décembre de modifier la loi sur le régime de grève de telle sorte que les salaires des grévistes soient amputés à partir de janvier. En attendant le débat parlementaire, le gouvernement a donc choisi le durcissement, quand bien même les syndicats ont rétabli le service minimum dans les secteurs névralgiques comme celui de la Santé.

Grévistes de la fonction publique au Tchad (archive)

Grévistes de la fonction publique au Tchad (archive)

Des femmes membres de syndicats (plateforme intersyndicale composée de l’UST, de la CIST et du Synecs) sont en grève depuis plusieurs mois. Elles avaient décidé d’organiser hier mardi 6 décembre une grande journée de mobilisation pour protester contre la gestion de la crise que traverse le pays par le gouvernement. Mais la manifestation a été interdite et dès les premières heures du jour, les forces de l’ordre ont investi les entrées de la Bourse du travail et du siège du Syndicat du Tchad. Finalement, la marche n’a pu se tenir. Au sud du Tchad, à Moundou, la ville a été réveillée par un tintamarre de casseroles et des coups de sifflets entraînant l’interpellation de quelques femmes qui ont été relâchées.

Police anti-émeute tchadienne

Police anti-émeute tchadienne

La police a dispersé des lycéens qui voulaient manifester jeudi dans la capitale tchadienne, N’Djamena, contre la mort d’un des leurs, tué par balle pendant une marche de protestation après le viol d’une jeune fille. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les élèves. Plusieurs centaines de jeunes Tchadiens avaient manifesté lundi à N’Djamena contre le viol d’une jeune fille avant d’être violemment dispersés par la police anti-émeute. L’un des protestataires, Abbachou Hassan Ousmane, 17 ans, avait été tué par balle par la police pendant la dispersion. Les cinq violeurs présumés, dont trois enfants de généraux, ont été arrêtés, ainsi que quatre complices présumés, dont un fils du ministre des Affaires étrangères. Après le viol, les agresseurs avaient mis en ligne une vidéo – retirée depuis – sur les réseaux sociaux montrant la victime nue et en larmes. Le ministre de la Sécurité a accusé jeudi les élèves qui tentaient de manifester d’être « instrumentalisés » et a annoncé l’interdiction de tout nouveau rassemblement. « Le festival du désordre est terminé », a-t-il lancé.

Police antiémeute à N’Djamena

Police antiémeute à N'Djamena

C’est après avoir appris la mort d’un habitant de Kyabé, ville du sud du Tchad, détenu au commissariat de la ville, que des habitants en colère ont attaqué samedi 25 le commissariat, brûlant au passage un véhicule de la police. Ils se sont ensuite attaqués à la gendarmerie, où un autre véhicule des forces de sécurité a été incendié. Lorsque les manifestants ont tenté d’entrer dans la gendarmerie, les gendarmes ont tiré à balles réelles. Selon un bilan dressé samedi, tard dans la soirée, trois personnes ont été tuées, et sept autres blessées.

Au Tchad, la répression des manifestations contre le port du casque ont fait 4 morts et plusieurs blessés à Ndjamena. Un arrêté ministériel du ministère de la sécurité et de l’administration du territoire est entré en vigueur, obligeant tous les motocyclistes à porter des casques. Tout usager d’une motocyclette sans casque est automatiquement arrêté, et son engin conduit vers le camp de l’école de police. Les étudiants ont investi les rues lundi pour dénoncer ‘augmentation du prix des casques chez les commerçants depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle mesure .

Les manifestations étudiantes ont été violemment réprimées, et les manifestants capturés ont été maltraiter par des policiers du Groupe mobile d’intervention de la police (GMIP). Une vidéo montre des jeunes prisonniers à genoux, tous torses nus, le pantalon qui leur tombe sur les hanches, couverts de sable ou d’eau.Ils doivent avancer les voit avancer sur les genoux, puis se rouler dans le sable, sous les injonctions des policiers qui les battent à chaque rotation. Un policier leur crie: « Répétez, je ne manifesterai plus ».