Le satellite Türksat 5A a été mis en orbite par une fusée Falcon 9 de SpaceX la nuit passée, depuis la base de lancement de Cape Canaveral, il entre maintenant dans une phase de positionnement qui durera environ 4 mois pour se retrouver en orbite géosynchrone à 31° Est le long de l’Équateur. Comme ses prédécesseurs, Türksat 5A renforcera la couverture des chaines de télévision turques et augmentera les capacités de communication militaires du régime d’Erdogan, les satellites Türksat sont notamment utiles pour opérer les drones de l’armée turque et assurer leur capacité anti-brouillage, la résolution de leurs images, etc. La Turquie a actuellement 3 satellites en activité dans l’espace : les Turksat 3A, 4A et 4B, ils seront donc rejoints par le 5A (opérationnel mi-2021) ainsi que le 5B qui sera lancé par SpaceX dans quelques mois et opérationnel à la fin de l’année.

Türksat 5A est le premier satellite turc lancé par SpaceX, les derniers lancements (Türksat 4A et 4B) avaient eu lieu en 2014 et 2015 depuis des lanceurs russes. Techniquement : Türksat 5A augmentera les capacités turques dans la bande Ku (bande de fréquences 12-18 Ghz), il sera centré sur la Turquie mais couvrira mieux certains territoires, notamment Afrique du Nord, Afrique sub-saharienne, Afrique du Sud, et à l’Est jusqu’au Kazakhstan. Une fois en service, Türksat 5A sera le plus puissant satellite turc. De son côté, Türksat 5B, dont le lancement est prévu à la mi-2021, augmentera la couverture de la bande Ka pour atteindre 17X la capacité actuelle et couvrir la Mer Noire, la Mer Egée, la Turquie, l’Afrique du Nord, la Mer Rouge et le Golfe Persique.

Ce lancement fait suite à la rencontre, en novembre 2017, entre Erdogan, et celui qui est depuis devenu l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, patron de SpaceX et de Tesla. SpaceX a déjà délivré plusieurs engins militaires américains en orbite, et est actuellement en discussion avec le gouvernement américain afin de fournir un système de transport de matériel militaire et éventuellement de troupes, « n’importe où sur la planète en une heure » à l’aide de sa nouvelle fusée Starship. Au moins trois lancements de matériel militaire américain sont prévues cette année pour SpaceX, à l’aide de fusées Falcon Heavy cette fois.

Fin octobre 2020, la communauté arménienne avait manifesté devant le siège de SpaceX à Hawthorne (Californie) pour protester contre la collaboration avec le régime d’Erdogan.

En février 2019, Nijeer Parks a été accusé d’avoir volé des bonbons à l’étalage et d’avoir tenté de heurter un policier avec une voiture à Woodbridge, dans le New Jersey. La police l’avait identifié à l’aide d’un logiciel de reconnaissance faciale. Parks a passé 10 jours en prison et a payé environ 5.000 $ pour se défendre. En novembre 2019, l’affaire a été classée pour manque de preuves. Parks, 33 ans, poursuit maintenant la police, le procureur et la ville de Woodbridge pour arrestation et emprisonnement abusifs et violation de ses droits civils: il était à 50 km du lieu de l’incident au moment de celui-ci. Il est la troisième personne connue pour avoir été arrêtée sur la base d’une erreur des dispositifs de reconnaissance faciale. Dans les trois cas, les personnes identifiées par erreur par la technologie étaient des hommes noirs.

Les zones de polices bruxelloises vont toutes êtres dotées de bodycams en 2021, mais chacune selon un calendrier distinct. La police de Bruxelles-Nord (Schaerbeek, Saint-Josse et Evere) va les tester à partir de janvier 2021. La police de Bruxelles-Midi (Anderlecht, Saint-Gilles et Forest) et la zone Montgomery (Etterbeek, Woluwe-St-Pïerre et Woluwe-St-Lambert) envisagent également une phase test courant 2021. Les autres zones de police en possèdent déjà. La police de Bruxelles-Ouest (Molenbeek, Berchem-Ste-Agathe, Ganshoren, Jette et Koekelberg) va en acheter 231 supplémentaires. Du côté de Bruxelles-Ixelles, une deuxième phase test impliquant tous les services opérationnels va démarrer. Tandis qu’à la zone Marlow (Uccle, Auderghem et Watermael-Boisfort), une évaluation est prévue début 2021.

Bodycam de la police

L’avis de marché portant sur le remplacement des blindés de gendarmerie a été publié le 22 décembre. Ces blindés succèderont aux VBRG vus par exemple à Notre-Dame-des-Landes. La gendarmerie française dispose encore d’un parc de 70 VBRG dont les premiers exemplaires ont été mis en service en 1974. Sur les 70 VBRG encore en ligne (au total, 155 exemplaires avaient été produits), la moitié est déployée en Corse et outre-mer. Pour l’instant, il ne s’agit que de la phase de candidature dans le cadre d’un appel d’offres restreint pour environs 90 véhicules, avant une phase de sélection des candidats (voir notre article).

Le futur blindé doit être en mesure de transporter un groupe de maintien de l’ordre, d’intervention ou de combat de 8 à 10 gendarmes. Adapté au rétablissement de l’ordre et compatible avec le combat, rustique et facile à entretenir, il pourrait être armé d’un dispositif de lance-grenades et de contre-tir téléopéré ou sous tourelle (lance-grenades, arme collective et/ou de précision) ; il devrait aussi être équipé d’une lame ou à défaut d’un treuil très puissant. Ce futur blindé devra plus particulièrement être doté d’un blindage sérieux, c’est-à-dire protégeant des armes légères d’infanterie et des engins explosifs improvisés (IED) simples. Parmi les véhicules pressentis, le Sherpa APC d’Arquus et la variante « Gendarmerie » du VBMR léger Serval de Nexter.

Le Serval proposé par Nexter dans sa version « gendarmerie »

Ce mardi 22 décembre, le Conseil d’État a interdit l’usage des drones pour surveiller les manifestations sur la voie publique à Paris. La plus haute juridiction administrative a enjoint le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à « cesser sans délai » les « mesures de surveillance par drone des rassemblements ».

Mercredi 9 décembre, le robot-chien SPOT était présent dans les rues de Nantes dans le cadre d’un partenariat entre « Boston Dynamics » (la société créatrice du robot) et « Intuitive Dynamics », société chargé commercialiser le robot sur le marché européen et de l’adapter aux différents besoins des clients. Spot avait notamment déjà utilisée par la police l’État du Massachusetts (voir notre article) et par la ville de Singapour pour faire respecter les mesures de confinement (voir notre article). Le groupe sud-coréen Hyundai vient de prendre une participation de 80 % dans « Boston Dynamics » dans le cadre d’un accord conclu entre 735 et 830 millions de dollars. C’est surtout le savoir-faire de l’entreprise dans les bras robotisés et l’automatisation qui intéresse en premier lieu Hyundai, qui devrait s’en servir pour continuer à faire évoluer ses lignes de production industrielles.

Le robot SPOT dans les rues de Nantes

Le robot SPOT dans les rues de Nantes

Le 25 novembre 2020, lors de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, une militante féministe a accroché à sa fenêtre, à Douarnenez, une banderole qui s’oppose à la culture du viol, en ajoutant #Darmanin à la fin. En 2017, le ministre de l’Intérieur a en effet été visé par une plainte pour viol. En novembre 2019, un non-lieu a été prononcé. Le 28 novembre 2020, la militante a reçu la visite de la gendarmerie, pour lui demander d’ôter cette banderole, jugée diffamatoire. Quelques jours plus tard, elle a été convoquée pour un rappel à la loi, pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique », soit à l’encontre de Gérald Darmanin.

Rassemblement contre les violences faites aux femmes à Douarnenez

Rassemblement contre les violences faites aux femmes à Douarnenez

Hier, Annelies Verlinden, Ministre de l’Intérieur a annoncé qu’elle allait proposer à des « citoyens volontaires » d’aider la police. Ces personnes seraient habilitées à réaliser des missions surveillance dans les quartiers et à rapporter les éventuelles actions illégales à la police. Elles joueront également un rôle de pacification sociale. Ces délateurs volontaires agiraient de manière bénévole.

Annelies Verlinden, Ministre de l’Intérieur

Annelies Verlinden, Ministre de l’Intérieur

La police espagnole a distribué plus de 100 amendes à des personnes ayant participé à deux mobilisations en solidarité avec le prisonnier Patxi Ruiz au moment où ce dernier était en grève de la faim et de la soif (voir notre article). Les autorités avaient interdit ces manifestations qui se sont tout de même déroulée. La police a alors prétendu que les mesures de sécurité imposées pour prévenir les infections à Covid-19 n’avaient pas été respectées et les agents affirment qu’ils ont pu identifier « sans aucun doute » les personnes qui y ont participé. Il s’agit là d’un mensonge puisque certaines des personnes condamnées à une amende ne participaient pas à ces mobilisations. Le nombre exact de personnes condamnées à une amende n’est pas encore connu. On sait cependant que le montant des amendes s’élève à 600 € chacune (300 € si payées dans les 15 prochains jours). Plus d’infos ici.

Patxi Ruiz

Patxi Ruiz

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifestés ce samedi contre la loi sécurité Globale, alors que son article 24, le plus controversé qui prévoit la restriction de la diffusion d’images de policiers, a été adopté hier à l’assemblée. À Paris, au moins 20.000 personnes étaient rassemblées samedi après-midi sur la Place du Trocadéro que la préfecture de police avait pris soin d’encercler avec des barricades « anti-émeutes » bien avant le début du rassemblement. En fin de rassemblement la police et les BRAV-M ont chargé les manifestants, sans faire de distinction avec les journalistes. C’est ainsi que 70 journalistes « de toutes les rédactions » se sont retrouvés nassés par la police. Le journaliste qui filme précise : « il n’y a que les journalistes », ce qui pousse à croire que la police a volontairement isolé la presse du reste des manifestants pour pouvoir réprimer en toute impunité, sans caméras. Plus d’infos ici.

70 journalistes nassés par la police à Paris à la fin d'une manifestation

70 journalistes nassés par la police à Paris à la fin d’une manifestation