Le gouvernement turc a ordonné jeudi le blocage de YouTube, une semaine après avoir fait de même pour Twitter, à la suite de la diffusion de nouveaux enregistrements pirates mettant en cause le régime. La décision des autorités des télécoms (TIB) concernant YouTube a été communiquée aux serveurs d’internet et aux opérateurs GSM turcs. Cette décision fait suite à la publication jeudi sur YouTube de l’enregistrement d’une conversation dans laquelle quatre hauts responsables turcs, dont le ministre des Affaires étrangères et le chef des services de renseignement (MIT) évoquent d’envoyer quatre hommes en Syrie pour lancer huit missiles dans un terrain vague » en Turquie, afin de justifier une riposte militaire turque. L’enregistrement est une manipulation selon le ministère turque des Affaires étrangères.

Un tribunal administratif d’Ankara a ordonné mercredi la levée de la décision très controversée du gouvernement turc de bloquer l’accès au réseau Twitter dans le pays. Le TIB avait bloqué jeudi soir le réseau de microblogging, accusé par le Premier ministre de propager les accusations de corruption qui visent son régime à la veille des élections municipales du 30 mars. Cette mesure est « contraire aux principes de l’Etat de droit », a estimé le tribunal de la capitale dans son jugement. La TIB peut désormais faire appel de la décision du tribunal mais est contrainte de lever sa décision en attendant que la juridiction d’appel statue sur sa requête.

Turquie: Le gouvernement bloque YouTube mais pourrait devoir rouvrir Twitter

Un policier et au moins deux manifestants ont été blessés hier au Kurdistan lors de manifestations en faveur du PKK. Des manifestants ont bloqué les routes de la ville de Silopi, dans la province de Sirnak, et ont affronté avec des pierres et des cocktails Molotov les forces d’intervention policières appuyées par des auto-pompes. Un officier de polie a été blessé dans l’incendie de sa voiture, pendant que deux de ses collègues souffraient de brûlures légères.

Turquie/Kurdistan: Affrontements à Silopi

Le réseau social Twitter était bloqué vendredi en Turquie. Les utilisateurs étaient redirigés vers un message des autorités turques de régulation des télécommunications annonçant appliquer « des mesures de protection » sur décision judiciaire. Selon le cabinet du Premier ministre, le réseau social a négligé un arrêt de la cour l’enjoignant à retirer certains liens. Le premier ministre Erdogan avait menacé jeudi d’interdire Twitter après la publication sur les réseaux sociaux d’enregistrements d’écoutes téléphoniques qui le mettaient directement en cause dans un scandale de corruption.

twitter censuré en Turquie

twitter censuré en Turquie

Un rassemblement a eu lieu ce mardi, de 15 à 16H00, place de l’Albertine (près de la gare centrale), en solidarité avec les prisonniers politiques et toutes les victimes de la répression en Turquie. Le rassemblement était fait à l’appel de l’AÖTDK, (Avrupa Özgür Tutsaklarla Dayanışma Komitesi – Confédération Européenne de Solidarité avec les Prisonniers Politiques). D’autres rassemblements ont eu lieu dans différentes villes d’Europe et de Turquie.

Bruxelles: Rassemblement pour les prisonniers politiques en Turquie

De violents affrontements ont à nouveau éclaté mercredi en Turquie entre la police et des dizaines de milliers de manifestants descendus dans les rues pour dénoncer le gouvernement à l’occasion des funérailles d’un garçon de 15 ans, mort des suites de blessures causées par la police en juin dernier. Pour la deuxième journée consécutive, les forces de l’ordre sont intervenues à grands renforts de gaz lacrymogènes et de canons à eau, notamment à Istanbul, Ankara, Izmir (ouest) ou encore Eskisehir (nord-ouest) pour disperser de nombreux rassemblements organisés à la mémoire de Berkin Elvan, décédé mardi après 269 jours de coma.

Des échauffourées ont éclaté dès la fin des funérailles, lorsqu’une partie du cortège stambouliote a voulu marcher sur l’emblématique place Taksim. La police a dispersé sans ménagements les manifestants, qui ont riposté par des jets de pierres et des tirs de feux d’artifice. Ces affrontements ont continué tout au long de la soirée à Istanbul, Ankara et dans plusieurs autres villes. Un policier qui participait à une intervention contre des manifestants à Tunceli (est) est par ailleurs décédé accidentellement d’une crise cardiaque provoquée par les gaz lacrymogènes.

manifestation en Turquie

manifestation en Turquie

Des milliers de personnes sont sorties dans la rue mardi soir pour dénoncer le régime islamo-conservateurs qu’ils tiennent pour responsable de la mort après un long coma d’un adolescent de 15 ans, grièvement blessé par la police lors de la fronde antigouvernementale de juin dernier. Des rassemblement à la mémoire du Berkin Elvan, devenu un symbole de la répression policière, ont été organisés dans plus d’une dizaine de villes, notamment à Istanbul, Ankara, Izmir (ouest), et Denizli (nord-ouest). Des heurts entre manifestants et policiers anti-émeute ont fait plusieurs blessés. Une cinquantaine de manifestants ont été interpellés, selon les mêmes sources.

Plus de 5.000 personnes réunies sur la place de Kadiköy, un foyer de l’opposition sur la rive asiatique d’Istanbul, ont scandé « Berkin est vivant, il est immortel », bravant des dizaines de policiers et érigeant des barricades. La police a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui ont scandé des slogans hostiles au gouvernement.  » De brefs mais violents incidents ont rapidement éclaté devant l’hôpital d’Istanbul, où des centaines de personnes étaient rassemblées pour rendre hommage à Berkin Elvan. Des dizaines de manifestants ont attaqué un bus de la police, notamment en jetant des pierres, contraignant les forces de l’ordre à user de gaz lacrymogènes pour se dégager. D’autres affrontements ont opposé dans l’après-midi la police à près de 2.000 étudiants de l’université technique du Moyen-Orient (ÖDTU) d’Ankara, et dans la soirée aux abords de la place centrale de Kizilay. Au moins cinq manifestants ont été blessés et évacués dans des ambulances.

L’organisation policière internationale a annoncé hier qu’elle n’était pas convaincue que les éléments transmis par la Turquie concernant Bahar Kimyongür permettent de répondre aux exigences des règles de ses instances juridiques. Elle a dès lors provisoirement retiré le mandat d’arrêt international délivré à son encontre. Bahar est détenu en Italie en vertu de ce mandat depuis le 21 décembre dernier, et est actuellement assigné à résidence. Ce retrait du mandat d’arrêt devrait signifier la remise en liberté du militant.

Dimanche, des centaines de sympathisants du PKK brandissant des pancartes avec la photo d’Ocalan et exigeant la libération du dirigeant ont défilé dans le district de Fatih, à Istanbul. Le rassemblement n’ayant pas été autorisé, les forces anti-émeutes sont rapidement intervenues. Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov et ont pris d’assaut le bâtiment d’une banque, brisant des vitrines et érigeant des barricades sur les routes. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes, des jets d’eau et des balles en caoutchouc sur la foule. Ils ont également interpellés plusieurs personnes alors que les affrontements ont duré plusieurs heures.

Déploiement policier à Istanbul

Déploiement policier à Istanbul

A quelques heures de l’inauguration de la route sur le campus de la Middle East Technical University à Ankara, dont la construction a entraîné la destruction de milliers d’arbres et d’un des derniers poumons verts de la ville, des centaines d’étudiants s’étaient rassemblés à proximité d’une des entrées du campus. Une nouvelle fois, comme ils l’on fait depuis le début des travaux, ils ont dénoncé la décision du maire de la ville, Melih Gokcek. Après des semaines de contestation, il a ‘gagné’ la bataille, réprimant tout mouvement contre le projet par de multiples interventions policières. Hier encore, la police anti-émeute a eu recours aux gaz lacrymogène, canons à eau et autres balles en caoutchouc pour disperser les étudiants. Des mesures de sécurité avaient été renforcées avant la cérémonie à laquelle a assisté le premier ministre Recep Tayyip Erdogan et d’autres hauts fonctionnaires.

Répression à la Middle East Technical University

Répression à la Middle East Technical University

Répondant à un appel diffusé sur les réseaux sociaux, des centaines de personnes s’étaient rassemblées à proximité de la place Taksim ce samedi contre la nouvelle loi encadrant l’usage d’Internet promulguée la semaine dernière. Comme à son habitude, la police turque a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser les manifestants, dressant un cordon de sécurité aux alentours de la place. Des séquences vidéos montrent qu’une cartouche de gaz tirée par la police a atterri dans un bus public, affectant tous les passagers parmi lesquels de nombreux enfants. Plusieurs manifestants ont été interpellés. Suite au vaste mouvement populaire dénonçant le contrôle étatique sur les communications internet autorisé par cette loi, les autorités ont d’ores et déjà annoncé leur intention d’amender le texte. En attendant, le mouvement ne faibli pas.

Manifestation réprimée contre la loi internet

Manifestation réprimée contre la loi internet