Un tribunal de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, a ordonné la libération de 17 personnes qui étaient en détention préventive en raison de leur prétendue appartenance au KCK (Kurdish Communities Union), la branche urbaine du PKK. Les 17 restent poursuivis dans le cadre de cette affaire tout comme une trentaine d’autres personnes, mais ils comparaîtront tous libres. Ces 47 personnes avaient été interpellées le 9 décembre 2012 dans la province de Mardin au cours d’une vaste opération contre le KCK. Toutes sont accusées ‘d’appartenance à une organisation terroriste’, et risquent des peines allant de cinq à dix ans de prison.

18 prisonniers se sont évadés ce matin d’une prison située dans l’état du Bingöl, dans l’est de la Turquie, en passant par un tunnel qu’ils auraient creusé. Tous étaient incarcérés (14 en détention provisoire et 4 condamnés) pour ‘participation à une organisation terroriste, le PKK, pour l’avoir aidée et financée’. D’après les autorités pénitentiaires, ils auraient émergé de leur tunnel dans un canal d’eaux usées situé à une dizaine de mètres des murs d’enceinte de la prison. Elles affirment qu’ils ont probablement été aidés au moment de leur sortie, notamment pour changer de vêtements. Dès lors, elles ont décidé de surveiller attentivement les récents visiteurs des évadés. Par ailleurs, vu qu’elles n’ont retrouvé aucun matériel (pelle, pioche,…) ni aucun déchet (pierres, terre,…), elles vont enquêter au sein de la prison et surveiller plus étroitement les détenus. Selon elles, il aurait fallu plus d’un an de travail pour creuser le tunnel. Les forces de police et de gendarmerie ont déclenché une vaste opération pour retrouver les fugitifs. Un hélicoptère survole l’état tandis que des postes de contrôle ont été installés à toutes les entrées et sorties des voies de circulation dans la région.

EDIT: (26 sept): Dix-sept des évadés ont été appréhendés dans une zone rurale de la province de Bingöl, où est située la prison dont ils s’étaient évadés.

La mort le 9 septembre de « traumatisme général » et d' »hémorragie cérébrale ». d’un jeune manifestant porte à six le bilan des victimes de la répression de la contestation depuis juin. 6 morts et plus de 8.000 blessés, plusieurs grièvement (11 personnes ont perdu un ou deux yeux).

La contestation de la tendance autoritaire du gouvernement islamiste AKP, qui s’inscrit dans une longue tradition de résistance au fascisme en Turquie, avait pris naissance à l’opposition à un projet de réaménagement de la place Taksim d’Istanbul qui prévoyait la destruction du parc Gezi et de ses 600 arbres. Sa répression brutale a transformé cette protestation en une vague de fond de 2,5 millions de manifestants descendus dans les rues de nombreuses villes de Turquie.

La police turque a opéré des descentes dans de plusieurs organisations de la gauche révolutionnaire accusées de provoquer des affrontements, à commencer par le Parti Socialiste des Opprimés (ESP) et sa revue Atilim. Ces prisonniers s’ajoutent aux manifestants arrêtés dans la rue et en attente de procès.

Rassemblement pour la libération des prisonniers de Taksim demain jeudi 26 septembre à la Bourse, de 17H00 à 18H00!

répression taksim

répression taksim

Le ministre de la Justice a annoncé hier un nouveau plan gouvernemental pour la construction de 207 nouvelles prisons dans les cinq prochaines années. Il a par ailleurs confirmé que 75 de ces prisons étaient déjà en construction à travers le pays. Pour ce qui concerne la suite du projet, 53 établissements pénitentiaires en sont actuellement au stade de projet, 50 autres au stade de prévision tandis que les 29 derniers sont toujours dans une phase d’appel d’offres.

Prison turque

Prison turque

Un important match de foot entre Besiktas et Galatasaray a été interrompu par les ultras de Besiktas qui ont affronté la police anti-émeute sur le terrain. « Taksim partout ! Résistance partout ! », le slogan porteur de la révolte de juin 2013 était scandé par les ultras.

La révolte se poursuit quotidiennement en Turquie, malgré l’ignorance des médias.

Les ultras turques contre la police

Les ultras turques contre la police

Dans la soirée d’hier, trois roquettes ont visé deux bâtiments de la police dans le quartier Dikmen à Ankara. Un des deux bâtiments a été sérieusement endommagé. Directement après l’attaque, la police a déclenché une opération pour retrouver les protagonistes. Deux hommes ont rapidement été intercepté à proximité du campus de la Middle East Technical University. L’un d’entre eux a été abattu par les policiers tandis que l’autre a été blessé au moment de l’intervention policière. Dans une déclaration nocturne, les autorités ont accusé le DHKP/C d’être derrière cette action, mais aucune revendication ni démenti n’a été rendu public de la part de l’organisation.

Attaque à la roquette à Ankara

Attaque à la roquette à Ankara

Depuis le 6 septembre dernier, les manifestations se multiplient pour empêcher la construction de deux nouvelles routes qui passeraient sur le terrain de l’OTDU (Middle East Technical University) à Ankara. Ce projet devrait entraîner l’abattage de plus de 3000 arbres alors que cette zone constitue un des derniers poumons de la ville qui qui vit un véritable boom d’urbanisation. Hier, pour la xième fois, plus de 400 étudiants se sont rassemblés à l’entrée du campus, près du terrain convoité par les autorités de la ville. La police est intervenue avec des gaz lacrymogène et des canons à eau pour les disperser. Les manifestants ont répliqué en lançant des feux d’artifices et en jetant des pierres aux forces de l’ordre.

L’enquête en marge du vaste mouvement de protestation autour du projet d’aménagement du parc Gezi à Istanbul a identifié plus de 1000 suspects. En outre, elle a été combinée à une autre investigation liée aux rassemblements du 1er mai, toujours à Istanbul. Trois enquêtes ont été ouvertes devant la justice stambouliote. La première concerne la Taksim Solidarity Platform, un groupe qui s’oppose à la construction du centre commercial sur le site de Gezi depuis l’annonce du projet. La deuxième a été plus largement ouverte aux protestations tandis que la troisième concerne certains policiers qui sont intervenus à l’époque. Les autorités ont annoncé l’ouverture prochaine de procès de masse pour juger ces affaires ainsi que celles liées au 1er mai.

Manifestation Place Taksim

Manifestation Place Taksim

Cinquième nuit consécutive d’affrontements entre la police et les manifestants en Turquie. Nouvel échange de jets de pierres et de gaz lacrymogènes à Ankara et dans d’autres villes du pays. Un homme de 35 ans est mort à Istanbul. L’opposition estime qu’il a fait une crise cardiaque suite à des tirs de gaz, une thèse contestée par les autorités qui ont ordonné une autopsie.

turquie manifestations

turquie manifestations