Hier soir, pour la seconde fois de la journée, la police anti-émeute a utilisé des gaz lacrymogène et des canons à eau pour tenter d’évacuer la place Taksim. Les autorités ont déclaré que des ‘groupes marginaux’ s’étaient attaqués aux forces de l’ordre, entraînant leur violente réaction. Mais selon plusieurs sources locales, il s’agirait d’un subterfuge. Des policiers en civil auraient lancé des projectiles à leurs collègue pour justifier leur intervention. Des feux ont été allumés sur la place, et un van incendié. De nombreuses personnes ont été blessées. Par ailleurs, la police anti-émeute est également intervenue hier soir à Ankara. Elle a tiré du gaz lacrymogène et fait usage de canons à eau pour disperser les quelques 5000 personnes réunies dans le centre-ville au son de ‘Gouvernement Démission!’

Manifestation Place Taksim

Des dizaines d’avocats ont été interpellés et détenus durant plusieurs heures pour avoir montré leur soutien au mouvement de contestation populaire. Une unité des forces spéciales est intervenue à l’intérieur du palais de justice alors que les avocats rédigeaient en communiqué de solidarité, entrainant un mouvement de foule et de violentes bousculades. Il s’agissait du troisième rassemblement de ce type organisé par le barreau d’Istanbul en soutien à la population sur la place Taksim. Les 73 avocats ont été relâchés après plusieurs heures. Une centaine de leurs collègues s’étaient réunis devant le commissariat pour exiger leur libération.

Arrestations d’avocats à Istanbul

Arrestations d'avocats à Istanbul

Des dizaines de policiers anti-émeutes ont repris le contrôle ce mardi matin de la place Taksim. Les policiers, secondés par des blindés munis de canons à eau, usage massif de grenades lacrymogènes, ont pris d’assaut les barricades érigées par les manifestants sur certaines avenues menant à la place, mais ne faisaient pas mouvement vers le parc Gezi, jouxtant la place, où des centaines de protestataires ont installé leurs tentes. De nombreux jeunes se sont cependant répandus dans les rues proches de la place Taksim et ripostaient à la police avec des lance-pierres et des cocktails Molotov, tandis que les canons à eau sont entrés en action.

Affrontements place Taksim

Affrontements place Taksim

La police a utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau pour réprimer plus de 10.000 manifestants qui s’étaient réunis hier en fin d’après-midi sur la place Kizilay, dans le centre d’Ankara. La manifestation s’était déroulée durant toute la journée dans le parc Kugulu. Alors que celui-ci était comble, la foule s’est dirigée vers le centre-ville pour poursuivre le mouvement. Sur la place Kizilay, la police a fait une annonce, enjoignant la foule à se disperser pour ne pas perturber la circulation. Alors que les gens obtempéraient, elle est alors intervenue de manière soudaine et inattendue avec ses canons à eau et des jets de gaz lacrymogène.

Répression à Ankara

Répression à Ankara

Une enquête a été ouverte à l’encontre d’officiers de police qui ont fait preuve de violences physiques contre de jeunes manifestants à Izmir la semaine dernière. Le gouverneur de la province a pris cette décision suite à la diffusion d’une vidéo sur laquelle apparait un policier qui tire une jeune fille par les cheveux. D’autres jeunes ont également été frappés à coups de matraque. Les trois policiers incriminés ont été temporairement suspendus. Une seconde enquête a été ouverte contre des policiers en civil qui ont attaqué des manifestants avec des bâtons, toujours à Izmir. C’est aussi suite à la diffusion sur Internet d’images de ces hommes que le gouverneur a été obligé d’admettre qu’ils s’agissait de policiers en civil et d’ouvrir une enquête.

Cela fait maintenant douze jours que les Turcs manifestent à travers le pays contre le pouvoir en place et pour exiger la démission du premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Tard hier soir, de violents affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police dans la banlieue d’Istanbul. La police a attaqué un rassemblement de plus de 5000 personnes qui avaient érigé des barricades sur la route. Les forces de l’ordre sont intervenues avec des gaz lacrymogène et des canons à eau. Les manifestants ont répliqué en tirant des feux d’artifice et en jetant des pierres avec des frondes. Dans la nuit du 6 au 7 juin, un manifestant a été blessé par le jet d’une grenade lacrymogène lors d’un rassemblement similaire au même endroit. Son état est toujours jugé critique par les médecins.

Manifestation dans la banlieue d’Istanbul

Manifestation dans la banlieue d'Istanbul

Un policier turc a succombé mercredi à ses blessures après une chute d’un pont en construction alors qu’il pourchassait des manifestants à Adana, dans le sud de la Turquie, selon la chaîne de télévision privée NTV. Des milliers de manifestants réclamant la démission du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont à nouveau occupé ce jeudi soir la place Taksim d’Istanbul, au septième jour du mouvement de contestation qui secoue la Turquie.

Tôt mercredi matin, au moins 25 personnes ont été interpellées à Izmir (ouest de la Turquie) pour avoir répandu sur le réseau social Twitter des « informations trompeuses et diffamatoires ». Un responsable local du parti d’opposition CHP, a déclaré que les suspects étaient détenus pour avoir « appelé les gens à manifester ». Dimanche, le premier ministre turc avait pesté publiquement contre Twitter et les réseaux sociaux, les qualifiant de « faiseurs de problèmes ».