Le Parlement d’Ankara a adopté lundi soir une loi renforçant le contrôle d’internet par l’autorité turque des télécoms. Le texte étoffe une législation votée en février dernier qui facilite déjà le blocage de pages web par les autorités sans décision de justice préalable, pour violation de la vie privée.

La nouvelle loi étend ces prérogatives en permettant à l’autorité des télécoms TIB de bloquer tout site pour des questions « de sécurité nationale, de restauration de l’ordre public et de prévention des crimes ». Le texte donne aussi au TIB, qui dépend des services du Premier ministre, accès à l’historique de navigation d’un internaute sans l’aval d’un tribunal.

La police est intervenue alors qu’un millier de personnes s’étaient rassemblées près de ce bâtiment de 32 étages pour manifester leur colère quant au manque de sécurité sur les chantiers. « Ceci n’est pas un accident, ce n’est pas une fatalité, c’est un meurtre! « , a crié la foule en colère contre les conditions de travail déplorables au niveau de la sécurité, en Turquie.

Les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête sur cet accident qui s’est produit dans le centre commercial Torunlar. La cause exacte de l’accident n’a pas encore été établie. Certaines personnes ont avancé que l’ascenseur était tombé en panne 15 jours auparavant et que les ouvriers attendaient de recevoir les fonds pour le réparer. La police a relâché dimanche huit personnes interpellées samedi, dont le chef de la sécurité du chantier.

Turquie: Affrontements à Istanbul

L’officier de police Ahmet Sahbaz avait tué Ethem Sarisuluk, un jeune manifestant, le premier juin dernier au cours d‘échauffourées en marge des manifestations qui avaient secoué Ankara plusieurs semaines. Il vient d’être condamné à sept ans et neuf mois de prison. Plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant le tribunal pour dénoncer une sentence trop clémente. L’avocat de la famille annonce qu’il fera appel.

Turquie: Manifestation contre le verdict clément du policier assassin

Vingt-neuf utilisateurs de Twitter sont actuellement jugés à Izmir, en Turquie, et encourent jusqu’à trois ans de prison pour avoir publié durant les manifestations de l’an dernier des tweets qui ont selon les autorités « incité le public à enfreindre la loi ». Aucun de ces tweets ne contenaient d’incitation à la violence. Trois utilisateurs ont en outre été inculpés pour « insultes » au Premier ministre. Ces 29 internautes sont les derniers d’une longue liste de dissidents poursuivis ou condamnés pour leurs publications sur les médias sociaux.

Ce procès commence alors que la Turquie accueille le Forum de l’ONU sur la gouvernance d’Internet (Internet Governance Forum). Cet événement, qui se déroule à Istanbul entre les 2 et 5 septembre, réunit gouvernements et membres de la société civile dans une optique de partage des bonnes pratiques sur Internet en matière de règlementation, de sécurité et de droits humains…

Turquie: Procès des utilisateurs de Twitter

La statue de Mahsum Korkmaz, un des fondateurs du PKK tué en 1986 par l’armée turque et considéré comme un martyr par la guérilla, avait été érigée à Lice dans la province de Diyarbakir pour commémorer le 30e anniversaire de l’action d’éclat inaugurale commise par le PKK le 15 août 1984.

L’édification avait été dénoncée comme une provocation par la classe politique. A la suite d’une décision de justice, la police turque est intervenue à l’aube pour démonter la statue. Mais de violents incidents se sont produits. Les forces de l’ordre ont dû tirer pour disperser la foule, causant la mort d’un manifestant. Deux autres personnes ont été blessées, l’une étant dans un état critique. La tension continue.

Turquie/Kurdistan: Affrontements autour d’une statue

Suite du feuilleton de cet été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Pour cet épisode : Le Mur, le dernier film du réalisateur turc d’origine kurde Yilmaz Güney, tourné en exil après son évasion d’une prison turque, et qui raconte le quotidien d’une prison turque comme parabole de toute la Turquie.

Lire cet épisode

Feuilleton de l’été 2014 (10): « Le Mur »

Trois gardes-frontière ont été blessés, dont deux sont décédés par la suite, après avoir été attaqués par une quinzaine de personnes cherchant à entrer en Turquie, mardi, près de la frontière avec la Syrie. Des renforts ont été envoyés sur place et au moins six combattants du PKK auraient péri dans les affrontements.

Turquie/Kurdistan: Combat meurtrier entre le PKK et l’armée

L’Audiencia nacional vient de refuser à Madrid ce mercredi l’extradition de Bahar Kimyongür vers la Turquie. Le Procureur espagnol s’est prononcé contre les prétentions d’Ankara et a dénoncé le mandat d’amener international que la Turquie utilise contre le ressortissant belge depuis près de dix ans. La décision espagnole survient après celle des Pays-Bas (en juillet 2006) et de l’Italie (en mars 2014). Reste toutefois entier le problème de la pérennité du mandat d’arrêt international que seul Interpol a la compétence d’effacer définitivement.

Le 17 juin 2013, Bahar Kimyongür était arrêté avec son épouse et ses deux enfants à Cordoue en Espagne. Les autorités judiciaires turques venaient de réactiver un mandat d’arrêt international sous l’accusation d’«appartenance à une organisation terroriste». Après avoir été incarcéré à la prison de haute sécurité de Soto del Real à Madrid, il avait été remis en liberté sous caution.

Cinq mois plus tard, Bahar était une nouvelle fois appréhendé par la police, toujours sous le coup du même mandat turc, cette fois en Italie. Au bout de 111 jours de détention puis d’assignation à résidence, la Cour d’appel de Brescia l’avait innocenté, écartant toutes les préventions contenues dans le mandat d’arrêt turc. Bahar est convoqué devant l’Audience nationale à Madrid ce mardi 1er juillet à 11h.

Belgique/Espagne/Turquie: Bahar convoqué à Madrid