Pour avoir soigné des blessés, Ali Cerkezoglu, risque jusqu’à 12 ans et demi de prison. Au printemps dernier, ce médecin légiste de 47 ans, ancien secrétaire général de la chambre des médecins d’Istanbul, s’est chargé de coordonner l’aide médicale aux manifestants de la place Taksim (plus de 8.000 personnes ont été blessées au cours des émeutes). Ali Cerkezoglu et quatre autres représentants de Taksim Solidarité, qui regroupait plus de cent organisations, seront jugés par un tribunal d’Istanbul à partir de jeudi, pour avoir «fondé une organisation avec l’intention de commettre des crimes». Comme eux, 21 autres personnes sont également poursuivies pour «violation de la loi sur les manifestations». Pas moins de 95 procès ont déjà été ouverts par la justice contre plus de 5.500 personnes, parfois au titre de la loi antiterroriste. Des centaines, peut-être des milliers d’autres personnes restent sous la menace d’enquêtes et de possibles procès.

A l’opposé, les violences et les abus commis en masse par la police turque jouissent d’une impunité malgré au moins quatre décès suspects. Seuls cinq procès ont été ouverts, alors que des centaines de plaintes ont été déposées dans les seules villes d’Istanbul et Ankara. Dans l’un d’eux, quatre officiers de l’antiterrorisme sont accusés d’avoir participé au lynchage qui a entraîné la mort d’Ali Ismail Korkmaz. Mais chacun de ces dossiers doit surmonter des retards et des difficultés, la police bloquant les enquêtes qui sont menées sur ses propres membres.

Lundi, un enfant de 6 ans a été grièvement blessé par une cartouche de gaz tirée vers des habitations. Les forces antiémeutes ont même ouvert le feu à balles réelles, faisant une victime début juin à Istanbul.

L’hélicoptère de combat italien A.129 Mangusta, conçu pendant la guerre froide pour la lutte anti-char, avait montré en Somalie ses limites dans les opérations anti-guérilla. Cela donna naissance à une nouvelle version CBT acheté par l’armée italienne en 2002. Le T-129 ATAK est une version de l’A.129 développée sous transfert de technologie par Turkish Aerospace Industries pour le compte de l’Armée de terre turque. Turkish Aerospace Industries a livré le le premier de ces hélicoptères à l’armée de terre turque.

Turquie: De nouveaux hélicoptères pour la contre-guérilla

L’autorité turque chargée des technologies de l’information et de la communication (BTK) a levé l’interdiction de YouTube qui aura été en vigueur pendant 67 jours et la vignette d’interdiction n’apparaît plus sur le site de cette institution gouvernementale. La Cour constitutionnelle turque a ordonné jeudi dernier la levée du blocage de l’accès au site, imposé par le gouvernement islamo-conservateur il y a deux mois, jugeant que cette interdiction était en infraction avec les droits et libertés des individus.

Les autorités turques ont bloqué le 27 mars l’accès à la plateforme d’échange de vidéos pour des raisons de « sécurité nationale », après la diffusion de l’enregistrement pirate d’une réunion confidentielle de hauts responsables turcs évoquant le scénario d’une intervention militaire dans la Syrie voisine. Twitter avait de même été bloqué en mars sur décision du Premier ministre pour enrayer la diffusion sur internet d’écoutes téléphoniques pirates le mettant en cause dans un vaste scandale de corruption.

La police turque a tiré des grenades lacrymogènes et utilisé un canon à eau pour disperser des manifestants qui voulaient marquer samedi soir dans le centre d’Istanbul, près de la place Taksim et du parc Gezi, l’anniversaire du mouvement de protestation antigouvernemental du printemps 2013. Il y a eu 80 interpellations et 13 blessés. Le quartier a été bouclé et les forces de sécurité ont bloqué les manifestants qui se dirigeaient vers le parc Gezi. Samedi soir, les manifestants d’Istanbul, rassemblés sur la grande rue commerçante Istiklal, dans l’ancien quartier de Pera, ont scandé «AKP, assassin, démission!» et «Partout Taksim, partout la résistance!», avant de battre en retraite sous les tirs de gaz lacrymogènes, alors que des hélicoptères survolaient le quartier. La police a également dispersé des manifestations dans la capitale, Ankara, et à Adana. 25.000 policiers ont été mobilisés en prévision de ces manifestations.

Turquie: Affrontements à Ankara et Istanbul

Mardi matin la police turque a mené une opération de grande envergure (grands effectifs, bus, blindés, hélicoptère) dans les quartiers d’Okmeydani, Kücükarmutlu, Alibeyköy, Gazi Mahallesi, Yenibosna, Ikitelli, Bagcilar et Esenler, à Istanbul, contre de nombreux locaux de la gauche militante et révolutionnaire. Ont été notamment visés les locaux de la Fédération de la jeunessequi organise la grève des universités et des écoles secondaires pour que justice soit rendue à l’étudiant Berkine Elvan assassiné par la police. TAYAD, l’organisation des parents et sympathisants des prisonniers du DHKP-C a aussi été attaquée.

Turquie: Rafles policières à Istanbul

Les affrontements ont éclaté entre des manifestants kurdes et les forces de sécurité dans la province sud-est de Diyarbakir. Ils ont commencé lorsque les manifestants ont bloqué une route principale dans la région pendant deux jours. Face à l’intervention des forces de sécurité, les manifestants ont lancé des cocktails Molotov, des bombes à clous et de feux d’artifice Les forces de sécurité ont utilisé des canons à eau pour les disperser. Sept agents de sécurité ont été légèrement blessés. Les Kurdes protestent contre un projet de barrage d’irrigation qui devrait être construite dans la région.

La tension dans la région s’est intensifiée ces derniers jours, malgré le processus de paix en cours. Un convoi de 10 véhicules, dont huit camions militaires et deux véhicules blindés, a été attaqué par des membres du PKK le 25 mai dans la province orientale de Sirnak. Les militants ont fait exploser les explosifs improvisés à distance alors que le convoi allait poster une zone de construction, et un autre engin explosif a été désamorcé par les autorités à la scène.

Turquie/Kurdistan: Affrontements autour d’un projet de barrage

Une semaine après la catastrophe minière de Soma, plusieurs centaines de personnes manifestaient dans la soirée à Istanbul contre le gouvernement de l’AKP, accusé d’avoir négligé la sécurité des mineurs. Les manifestants, qui ont réussi à converger dans le quartier de Kadiköy malgré une forte présence policière. Les manifestants dans ce quartier se sont violemment opposés aux forces de l’ordre, qui ont riposté avec des cocktails Molotov, des gaz lacrymogène, des balles en caoutchouc et des canons à eau. Plus tôt dans la journée, en marge d’un rassemblement, un homme de 30 ans qui se trouvait dans un temple alévi, dans le quartier d’Okmeydani, a reçu une balle en pleine tête. Il a été transporté à l’hôpital dans un état critique, où il est décédé dans la soirée. Une deuxième personne est morte ce vendredi des suites de ses blessures après de violents affrontements nocturnes entre la police et des manifestants dans un quartier populaire d’Istanbul.

Turquie: La police tue deux fois lors de manifestations

La police turque a tiré aujourd’hui jeudi des gaz lacrymogènes pour disperser une foule de 20.000 manifestants qui dénonçaient à Izmir (ouest) la négligence du gouvernement islamo-conservateur dans un grave accident minier. Kani Beko, président d’un des principaux syndicat d’ouvriers du pays DISK (Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie), a été hospitalisé après la violente charge policière. Quatre syndicats ont décrété pour jeudi une journée de grève à travers le pays en hommage aux 282 mineurs tués dans le drame dans la mine de charbon de Soma, située à une centaine de km au nord-est d’Izmir, selon un dernier bilan provisoire. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées jeudi en fin de matinée à Istanbul et Ankara à l’appel des syndicats.

Turquie: Encore des affrontements

Une vidéo circulant en Turquie montre Yusuf Yerkel, un des proches conseillers et directeur de cabinet du Premier ministre Erdogan, shooter dans un manifestants maintenu à terre par deux policiers. La scène s’est déroulé hier, lors de la répression d’une manifestation pour protester contre l’accident minier survenu dans un charbonnage privatisé. Le dernier décompte officiel parle de 282 morts et d’une centaine de mineurs toujours portés disparus; des secouristes dénoncent les pressions exercées par la compagnie minière sur les mineurs rescapés qui garderaient le silence par crainte de perdre leur emploi.

Turquie: Le directeur de cabinet du premier ministre tabasseur