Six membres des forces armées turques ont été tués aujourd’hui dimanche dans deux attaques menées par les combattants du PKK. Quatre soldats ont été tués dans l’explosion d’un IED au bord de la route et activé par les guérilleos au passage du véhicule dans lequel ils circulaient entre Semdinli et Aktutun dans la province de Hakkari, le long de la frontière irakienne. Un soldat a également été blessé dans cette attaque qui s’est produite à 12h05.

L’explosion d’une voiture piégée a tué un militaire et un paramilitaire anti-guérilla, et fait dix blessés dans les rangs de l’armée, aux abords d’un poste militaire du district d’Ercis, dans la province de Van. Ces attaques interviennent après l’annonce de la mort de Fehman Huseyin (accusé par la Turquie d’être le chef des TAK), un important chef militaire du PKK, qui aurait été victime d’une attaque à la bombe contre la voiture dans laquelle il circulait dans le nord-est de la Syrie vendredi. Le PKK a depuis nié ce décès.

Le lieu de l’embuscade sur la route Semdinli-Aktutun

Le lieu de l'embuscade sur la route Semdinli-Aktutun

Deux militaires turcs et un civil ont été tués, dans l’attaque par la guérilla kurde d’un poste de gendarmerie de Cevizlik, village de la province de Mardin proche de la frontière syrienne. Les combattants du PKK ont d’abord fait exploser une voiture piégée, avant de mitrailler le poste. L’attaque a également blessé 12 militaires, dont un est dans un état critique. Hier, l’armée turque aurait tué 19 combattants kurdes à Semdinli, dans la province de Hakkari et deux autres à Baskale, dans celle de Van.

L’attaque du poste de gendarmerie de Cevizlik

L'attaque du poste de gendarmerie de Cevizlik

Des combattants du PKK ont tué vendredi six soldats turcs lors de deux attaques distinctes. C’est lors d’une opération militaro-policière faite vendredi matin à 6h20 (heure locale) pour capturer des membres du PKK dans le quartier Bayir de la commune Derik (province de Mardin), que deux soldats ont été mortellement blessés dans une fusillade. Moins d’une heure plus tard, quatre soldats turcs ont été tués par l’explosion d’IED sur la route Hakkari-Çukurca, près du village Çimenli, dans la province de Hakkarin, dans l’extrême sud-est.

Le lieu de l’embuscade, sur la route Hakkari-Çukurca

Le lieu de l'embuscade, sur la route Hakkari-Çukurca

La police a dispersé samedi soir une manifestation de protestation dans le centre d’Istanbul après une attaque menée la veille par des islamistes contre des fans de Radiohead réunis pour écouter le dernier disque du groupe, en plein ramadan. La police a fait usage de canons à eau et a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes, dispersant quelque 500 manifestants dans le quartier de Cihangir. Les manifestants, qui s’étaient retrouvés en début de soirée, ont crié des slogans tels « tous ensemble contre le fascisme » ou qualifiant le président Erdogan de « voleur » et de « meurtrier ». Ils se sont dispersés après moins d’une heure dans des petites rues du quartier, suffoquant sous l’effet des gaz lacrymogènes.

Les incidents hier à Istanbul

Les incidents hier à Istanbul

Aujourd’hui s’ouvrait le procès de 10 membres de l’organisation ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe), les 10 ont été arrêtés en Allemagne, France, Grèce et Suisse sous les ordres des autorités turques. Les 10 sont détenus dans des conditions de détention dures avec isolement et contacts limités avec leurs avocats et leurs proches. Ils sont accusés d’être membre du TKM/ML (Parti Communiste de Turquie / Marxiste-Léniniste). Le TKP/ML n’est pas une organisation illégale en Allemagne, mais bien en Turquie. Les lois 129a et 129b permettent à l’état allemand de poursuivre des personnes si elles sont membres d’une organisation qui est illégale ailleurs, ces lois sont essentiellement utilisées pour réprimer l’immigration politique turque et kurde.

Manifestation solidaire pour ATIK

Manifestation solidaire pour ATIK

Au moins cinq personnes ont été blessées lundi dans une attaque à la voiture piégée visant le palais de justice de la petite ville kurde d’Ovacik. Une violente explosion s’est produite devant le complexe qui abrite aussi les logements des magistrats et d’autre personnels. L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat mais elle est attribuée au PKK.

Le théâtre de l’explosion

EDIT: L’action, qui visait non pas directement le palais de justice mais les logements de fonction de son personnel, a été revendiquée par le HBDH (Mouvement Révolutionnaire d’Unité Populaire), qui l’a dédiée au commandant HPG Baran Dersin et ses camarades, tués dans un bombardement le 17 septembre à Ovacik. Le HBDH regroupe le PKK et 9 organisations de la gauche révolutionnaire de Turquie et du Kurdistan (voir notre article).

Funérailles du commandant Baran Dersin

Le théâtre de l'explosion
Funérailles du commandant Baran Dersin

L’un des principaux objectifs des Forces Démocratiques Syriennes à l’heure actuelle est toujours l’unification des cantons du Rojava puisque le canton d’Afrin est toujours séparé des deux autres cantons de Kobané et Ciziré. La Turquie refuse que les QSD approchent de la bandelette de territoire comprise entre Azaz et Jarabulus le long de la frontière turque. La nouvelle stratégie est donc à l’heure actuelle de joindre les cantons « par le sud » en prenant des villes difficilement accessibles à l’artilerie turque. En pratique, cette opération consiste en la libération de Manbij (qui sera libérée et administrée par un « Conseil Militaire de Manbij » arabe pour éviter toute accusation d’occupation kurde). Les QSD progresseront ensuite en ligne droite vers l’ouest, à travers Qabbasin et Al-Bab (toutes deux sous occupation de Daech), pour finalement rejoindre Mare, si tout se passe comme prévu.

Aujourd’hui, les QSD ont terminé d’encercler Manbij et poursuivent leur progression vers l’ouest alors que des civils ont réussi à s’échapper de la ville et ont trouvé protection chez les QSD. Sur la carte: QSD en jaune, Daech en noir, le régime en rouge et la FSA en vert.

La situation actuelle à Manbij.

La situation actuelle à Manbij.

Le 7 juin, une attaque à la voiture piégée visant la police anti-émeute a fait 11 morts à Istanbul, dont 7 policiers et 4 civils. TAK a finalement revendiqué l’attaque, en accusant l’état turc d’avoir sous-déclaré le nombre de policiers tués dans l’attaque. TAK termine son communiqué en s’adressant aux touristes « vous n’êtes pas des cibles mais ce pays n’est pas sûr pour vous » puis « certains peuvent regretter la paix, mais nous commençons tout juste la guerre ».

L’attaque du 7 juin à Istanbul.

L'attaque du 7 juin à Istanbul.

Un véhicule bourré d’explosifs a tenté de forcer un barrage de sécurité devant le siège de la police de la ville de Midyat, dans la province kurde de Mardin. Les policiers en faction ont ouvert le feu sur le chauffeur et l’explosion est survenue avant que la voiture n’ai atteintavant d’avoir atteint l’immeuble. Un policier et deux civils ont été tués dans l’explosion, et une trentaine de personnes blessées. Une épaisse colonne de fumée s’élevait du bâtiment de la direction de la sûreté qui a subi d’importants dégâts tout comme les bâtiments avoisinants alors que les pompiers déployaient d’importants moyens sur place.

Le siège de la police de Midyat

Le siège de la police de Midyat

Sept policiers et quatre civils ont perdu la vie dans une attaque, qui s’est produite à Beyazit, secteur fréquenté par des dizaines de milliers de personnes tous les jours, a également fait 36 blessés dont trois sont dans un état critique. Une voiture piégée actionnée à distance a explosé à une heure de pointe aux alentours de 05H40 GMT au passage d’un bus transportant de membres de la police anti-émeute. L’explosion s’est produite près de la station de tramway de Vezneciler, proche des principaux sites touristiques du centre historique, dont la mosquée Suleymaniye. La station de tramway a été fermée. Cette zone est également à proximité du Grand Bazar, important site touristique de la mégapole turque et de l’Université d’Istanbul, la plus grande de la ville. Les examens ont été reportés dans cet établissement. L’explosion a soufflé les devantures des magasins avoisinants, et plusieurs voitures ont été endommagées.

Le modus operandi de l’attaque de ce mardi à Beyazit rapelle celui des deux autres attaques à la voiture piégée ont frappé en février et mars Ankara, faisant une soixantaine de victimes. Ils ont été revendiqués par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe issu du PKK. La police stambouliote a arrêté quatre suspects.

Le théâtre de l’attaque de ce matin à istanbul

Le théâtre de l'attaque de ce matin à istanbul