Le 7 juin, une attaque à la voiture piégée visant la police anti-émeute a fait 11 morts à Istanbul, dont 7 policiers et 4 civils. TAK a finalement revendiqué l’attaque, en accusant l’état turc d’avoir sous-déclaré le nombre de policiers tués dans l’attaque. TAK termine son communiqué en s’adressant aux touristes « vous n’êtes pas des cibles mais ce pays n’est pas sûr pour vous » puis « certains peuvent regretter la paix, mais nous commençons tout juste la guerre ».

L’attaque du 7 juin à Istanbul.

L'attaque du 7 juin à Istanbul.

Un véhicule bourré d’explosifs a tenté de forcer un barrage de sécurité devant le siège de la police de la ville de Midyat, dans la province kurde de Mardin. Les policiers en faction ont ouvert le feu sur le chauffeur et l’explosion est survenue avant que la voiture n’ai atteintavant d’avoir atteint l’immeuble. Un policier et deux civils ont été tués dans l’explosion, et une trentaine de personnes blessées. Une épaisse colonne de fumée s’élevait du bâtiment de la direction de la sûreté qui a subi d’importants dégâts tout comme les bâtiments avoisinants alors que les pompiers déployaient d’importants moyens sur place.

Le siège de la police de Midyat

Le siège de la police de Midyat

Sept policiers et quatre civils ont perdu la vie dans une attaque, qui s’est produite à Beyazit, secteur fréquenté par des dizaines de milliers de personnes tous les jours, a également fait 36 blessés dont trois sont dans un état critique. Une voiture piégée actionnée à distance a explosé à une heure de pointe aux alentours de 05H40 GMT au passage d’un bus transportant de membres de la police anti-émeute. L’explosion s’est produite près de la station de tramway de Vezneciler, proche des principaux sites touristiques du centre historique, dont la mosquée Suleymaniye. La station de tramway a été fermée. Cette zone est également à proximité du Grand Bazar, important site touristique de la mégapole turque et de l’Université d’Istanbul, la plus grande de la ville. Les examens ont été reportés dans cet établissement. L’explosion a soufflé les devantures des magasins avoisinants, et plusieurs voitures ont été endommagées.

Le modus operandi de l’attaque de ce mardi à Beyazit rapelle celui des deux autres attaques à la voiture piégée ont frappé en février et mars Ankara, faisant une soixantaine de victimes. Ils ont été revendiqués par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe issu du PKK. La police stambouliote a arrêté quatre suspects.

Le théâtre de l’attaque de ce matin à istanbul

Le théâtre de l'attaque de ce matin à istanbul

Un IED, installé sous une plaque d’égout, a explosé au passage d’un véhicule blindé de la police qui patrouillait lundi à Silopi, dans le district de Sirnak. Plus tôt dans la journée, près de la ville de Van, un autre IED a été déclenché au passage d’un blondé de la police, tuant ses deux occupants.

Un blindé de la police en patrouille à Sirnak

Un blindé de la police en patrouille à Sirnak

Les affrontements entre la police et les manifestants ont éclaté à Istanbul mardi, lorsque des centaines de personnes sont descendues dans les rues pour marquer le troisième anniversaire des manifestations pour le parc Gezi, en dépit d’une forte présence policière. Plus d’une douzaine de militants ont été arrêtés et des affrontements à petite échelle ont continué dans le début de soirée après que des groupes d’opposition ont promis de défier le blocus de la police de la place Taksim qui voisins Gezi.

En mai-juin 2013 les manifestations Gezi avaient commencé comme un mouvement populaire pour arrêter les plans pour le réaménagement du parc Gezi dans le centre d’Istanbul, mais fait boule de neige dans une vague de colère nationale contre le régime du président Erdogan. Huit personnes ont été tuées dans les troubles à l’échelle nationale qui a suivi les manifestations Gezi Parc.

Incidents mardi à Istanbul

Incidents mardi à Istanbul

A Izmir la police a perquisitionné très tôt le local du Birleşik Devrimci Parti (Parti Révolutionnaire Uni) et les habitations de plusieurs de ses membres. On compte 9 gardes à vues pour le moment, parmi lesquelles des membres du bureau de direction. Leurs noms sont : Nurhak Sabur, Yakup İşkar, Mustafa Kanar, Sadık Güney Akbaş, Roni Ditın Gören, Alper Yanar, Hazal Dallar, Mert Pekgöz, İnan Sever. Déjà 7 membres avaient été arrêtés il y a quelques jours à Adana. Dans cette opération 11 personnes, dont la mère du combattant révolutionnaire Bedreddin Akdeniz mort au Rojava dans les rangs des BÖG, avaient été mises en gardes à vues, puis 7 d’entre elles arrêtées.

Les locaux des Birleşik Devrimci Parti perquisitionnés à Izmir

Les locaux des Birleşik Devrimci Parti perquisitionnés à Izmir

Le matin du 26 mai, des unités des Forces Spéciales ont été repérées par les guérilleros de la TIKKO dans la vallée Kalik Kuşağı, à Ovacık (Dersim). Ces unités qui tentaient une opération secrète ont été suivies et à 14h elles ont été prises sous le feu des guérilleros. Selon le TIKKO, qui dédie cette action à la mémoire à des combattants Haydar Arğal (Sinan) et Murat Tekgöz (Rıza), tombés le 6 mai derniers (voir notre article), quatre militaires ont été tués et d’autres blessés. Leurs corps ont été récupérés 45 minutes plus tard par les hélicoptères Sikorsky arrivés sur place. L’opération du TIKKO a été menée dans le cadre du Mouvement Révolutionnaire Uni des Peuples (HBDH), une alliance militaire entre plusieurs forces de guérilla en Turquie/Kurdistan (voir notre article).

Combattants de la TIKKO

Combattants de la TIKKO

Les forces aériennes turques ont lancé vendredi une opération avec leurs F-16 contre les positions du PKK dans le Kurdistan irakien à Zap, Avasin, Basyan et Gara. Les cibles déclarées étaient des refuges, dépôts de munition, zones d’hébergement et trois positions de mitrailleuses lourdes anti-aériennes. La veille, une autre opération aérienne avait été lancée à Kandil, mettant en oeuvre des F-16 et F-4.

F-16 turcs

Quatre soldats ont été tués et neuf autres blessés mercredi par l’explosion d’un IED au passage de leur véhicule blindé sur une route reliant Semdinli et Aktükün, dans la province kurde de Hakkari, frontalière avec l’Irak et l’Iran. Les blessés, dont quatre sont dans un état grave, ont été transportés à l’hôpital. Huit soldats avaient été tués et huit autres blessés vendredi dans la même province de Hakkari au cours d’une opération militaire contre le PKK (voir notre article). Un militaire a par ailleurs été tué mercredi dans la province de Mardin, également au Kurdistan.

Photomontage de la presse turque (le blindé détruit et le lieu de l’explosion)

Photomontage de la presse turque (le blindé détruit et le lieu de l'explosion)

L’état-major turc a annoncé la perte de huit soldats tués et huit autres blessés vendredi dans des opérations contre le PKK dans la province kurde de Hakkari. Six soldats ont été tués lors d’affrontements près d’une base militaire du district de Cukurca et deux autres ont péri dans le crash d’un hélicoptère militaire qui se rendait sur les lieux en renfort, a détaillé l’armée turque dans un communiqué. En fait de crash, l’hélicoptère (de modèle Cobra, donc de type « canonnière volante ») a été abattu par un missile sol-air portatif à guidage infrarouge « Igla », comme le montre des vidéos mises en lignes par la guérilla kurde. C’est le deuxième hélicoptère abattu en peu de temps par les combattants du PKK. L’entrée en possession de ces missiles (de fabrication russe, qui étaient détenus en grande quantité par les armées syrienne et irakienne) pourrait transformer le rapport de forces au Kurdistan.

Combattant du PKK avec le lance-missiles Igla

Combattant du PKK avec le lance-missiles Igla