En janvier 2002, alors que de vaste manifestations populaires antigouvernementales se transformaient en affrontements avec les forces de sécurités, la police arrêtait, à Odessa, 12 militants de l’Union de la Jeunesse Communiste Léniniste, parmi lesquels quatre Russes, sept Ukrainiens et un Moldave. Ils étaient accusés d’ “organisation d’un groupe terroriste stable secret dans le but d’un reversement violent de l’ordre constitutionnel de l’Ukraine et de la prise du pouvoir d’état ». Leur projet était de développer un mouvement révolutionnaire dans ces régions à grandes concentrations ouvrières multinationales, dans le but de fonder une République socialiste soviétique de la Mer noire, première étape vers une refondation de l’URSS.

Des expropriations ont été menées pour l’achat d’armes, pour le financement de la presse clandestine, pour l’aide aux ouvriers grévistes et aux prisonniers révolutionnaires (ainsi ceux de la NRA). Le siège des forces de sécurité a été attaqué à la bombe et un policier a été blessé dans la fusillade qui a eu lieu entre la police et des membres du groupe qui ont pu échapper à l’arrestation. L’opération policière de janvier 2002 ne s’est pas faite sans mal: les membres de l’organisation ont résisté aux forces spéciales.

Les procès ont suivis, ainsi que les condamnations et de longues années de détentions dans des conditions très dures. Mais la peine s’ajoute à la peine parce que les inculpés Russes sont extradés en Russie après avoir purgé leur peine en Ukraine, et ils doivent subir une nouvelle peine en Russie (une attaque de bijouterie avait été faite à Moscou). Igor Danilov avait purgé 14 ans en Ukraine (il a contracté la tuberculose en prison), il doit maintenant purger 13 ans en Russie, Alexandre Smirnov avait purgé 8 années en Ukraine et il doit purger maintenant 9 ans en Russie


odessa case
Igor Danilov et Alexandre Smirnov

Vétérans de la guerre d’Afghanistan ou encore liquidateurs de la centrale de Tchernobyl, chargés de son nettoyage au lendemain de la catastrophe, ils étaient près de 3000 à manifester à Kiev ce mardi pour dénoncer la réduction des pensions attribuées jusque-là à certaines catégories de métier, en raison de leur pénibilité et de leur dangerosité.

Dimanche, un ancien de ses “liquidateurs” qui avait entamé une grève de la faim a été tué à Donetsk dans des affrontements avec la police. La situation a dégénéré quand une trentaine de policiers ont commencé à démonter la grande tente dans laquelle se trouvaient les grévistes. Violemment bousculé par les policiers, la manifestant aurait péri lors de son transfert à l’hôpital.

Denis Solopov, Maxime Solopov et Alekseï Gaskarov sont persécutés pour une participation présumée à la manifestation du 28 juillet 2010 contre la déforestation pour la construction d’une autoroute à péage reliant Moscou à St-Petersbourg et contre l’arbitraire de la municipalité de Khimki (dont le bâtiment avait été légèrement endommagé). Cette manif répondait à l’attaque d’une bande d’extrême-droite payée par le sous-traitant contre le campement des éco-activistes qui occupaient une partie de la forêt au niveau du chantier.

L’automne 2010, Alekseï Gaskarov et Maxime Solopov ont passé trois mois en prison suite à de fausses accusations portées contre eux. L’instruction a usé de menaces et de tortures, autant que de faux témoins (mouchards de la police). La prochaine audience pénale aura lieu le 14 avril. Denis Solopov est détenu à Kiev dans des conditions inhumaines, les prisonniers entassés dans leurs cellules doivent dormir tour à tour. Malgré le fait que Denis soit reconnu réfugié sous le mandat de l’UNHCR, et a donc le droit à la protection, le Service des migrations de l’Ukraine a refusé sa demande d’asile. La durée de sa détention provisoire est de 40 jours et se termine le 11 avril, après quoi il doit soit être libéré, soit mis en maintenu en détention en vue d’extradition, ce qui peut durer jusqu’à un an et demi.

Une nouvelle semaine d’action internationale, du 2 au 9 avril 2011, revendiquera la mise en liberté immédiate de Denis Solopov, l’arrêt des poursuites judiciaires contre Alexeï Gaskarov et Maxime Solopov et de la déforestation à Khimki. Pour plus d’information :
http://khimkibattle.org/