Le juge Eloy Velasco a lancé une procédure contre 47 Basques liés à l’action, légale et sociale, pour la défense des droits des détenus politiques basques. Tous sont accusés de faire partie de ce qu’il nomme « le front des prisons », soit le mouvement oeuvrant pour le retour des détenus et réfugiés basques Herrira, le collectif d’avocats BL, l’association des médecins pour la prévention et l’aide aux prisonniers Jaiki Hadi ou celles des familles de détenus Etxerat. Il les accuse « d’appartenance » ou de « collaboration » à ETA. Emilie Martin fait partie des personnes poursuivies. Le juge émet un mandat d’arrêt européen à son encontre auprès l’Etat français, un ordre de recherche et de capture pour l’arrêter et l’incarcérer. En cause, son « leadership au sein d’Herrira ». Deux avocats figurent parmi les personnes accusées (19 ans et 12 d’emprisonnement sont requis contre eux).

Manifestation de soutien aux inculpés d’Herrira

Manifestation de soutien aux inculpés d'Herrira

Des dizaines de milliers (65.000?) de manifestants ont défilé samedi dans la ville basque de Bilbao, par solidarité avec un groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA, Herrira, dont 18 militants avaient été interpellés le 30 septembre. Derrière une banderole blanche portant les mots « Une marée humaine pour les droits des prisonniers et des exilés basques », les manifestants ont parcouru le centre de la ville, répondant à l’appel de la coalition de gauche indépendantiste EH Bildu et de plusieurs autres syndicats et collectifs.

Le 30 septembre, un coup de filet de la Garde civile dans plusieurs villes basques avait décapité Herrira, créé le 5 février 2012 et considéré comme le successeur des groupes de défense des prisonniers Askatasuna et Gestoras pro Amnistia, interdits en Espagne car jugés proches d’ETA. Les 18 militants interpellés avaient été inculpés d’appartenance à groupe armé, apologie et financement du terrorisme, puis remis en liberté, quatre d’entre eux contre paiement d’une caution.

manifestation à Bilbao

manifestation à Bilbao

Herrira est l’organisation de défense des prisonniers de la gauche nationaliste basque. En 2012 et en 2013, à Bilbao, plus de 100 000 personnes étaient sorties dans la rue à l’appel de Herrira. Hier matin, ce même mouvement a fait l’objet d’une opération policière d’envergure qui s’est déroulée dans les quatre provinces du Pays Basque Sud. En plus d’avoir fermé les locaux du mouvement à Hernani, Iruñea, Bilbo et Gasteiz, la police a interpellé 18 personnes.

La justice espagnole les accuse d’avoir fait “l’apologie du terrorisme” et d’avoir “intégré” et “financé une bande armée”. Dans le cadre de cette opération, la justice espagnole a bloqué les comptes bancaires de Herrira et a ordonné la fermeture de 32 profils sur Twitter, 125 profils sur Facebook et 38 pages Web. Créé il y a un an et demi, Herrira a centré son travail sur la reconnaissance des droits des prisonniers issus du conflit basque. La justice espagnole l’accuse notamment d’avoir “pris la relève d’Askatasuna/Gestoras Pro-Amnistia dans la convocation et le soutien de manifestations faisant l’apologie des prisonniers de l’ETA et de leurs idéaux”.

La police au siège d’Hernani de Herrira

La police au siège d'Hernani de Herrira

Le 16 septembre débutera le procès de 47 personnes accusées de « participation active à une organisation terroriste ». Les inculpé.e.s sont lié.e.s à l’action, légale et sociale, pour la défense des droits des détenu.e.s politiques basques. Tou.te.s sont accusé.e.s de faire partie du “front des prisons” (voir notre article). Le bureau du procureur demande de huit à vingt ans d’emprisonnement, sous les accusations de participation active à une organisation terroriste, de financement du terrorisme… Les accusé.e.s sont, d’une part, des avocat.e.s de prisonnier·ère·s de l’ETA et des personnes, partis et associations de la société civile basque et, d’autre part, les membres des groupes Herrira, Jaiki Adi et Etxerat. Jaiki Adi est une association de professionnels de la santé assistant des personnes touchées par les violences en Espagne et en France qui offrent, entre autre, une assistance psychologique aux prisonniers et un traitement aux personnes qui ont été torturées. Etxerat est défini comme une organisation composée d’ami.e.s et de parents de prisonnier·ère·s, de déporté.e.s et d’exilé.e.s. Et Herrira est une organisation créée pour dénoncer les mauvaises traitements dans les prisons espagnoles à l’encontre des prisonnier·ère·s basques.

Un rassemblement de soutien sera organisé le 14 septembre à Bilbao.

Les inculpé.e.s du procès du "Front des prisons"

Six ans après une première opération policière contre l’association Herrira (association de soutien aux prisonniers de la gauche indépendantiste basque) (voir notre article), le procès de 47 personnes accusées par l’Etat espagnol de former le « front prisons d’ETA » seront jugées à l’Audience nationale de Madrid le 16 septembre. Parmi les accusés donc, des membres d’Herrira, de Jaiki Hadi et d’Etxerat. Mais aussi des observateurs et des avocats de prisonniers basques. Emilie Martin, ancienne membre d’Herrira au Pays Basque Nord, fait partie de la liste, mais la justice française a rejeté le mandat d’arrêt européen ordonné par la justice espagnole à son encontre.

Ils risquent tous entre huit et 21 années d’enfermement, toutes peines confondues, 601 années de prison. 117 600 euros d’amendes sont également demandées. Le procès devrait durer environ trois mois. Ces dernières années, ils ont eu obligation de pointer tous les quinze jours au commissariat, et ils n’ont pas pu quitter le territoire espagnol.

Quelques inculpé.e.s d’Herrira

Quelques inculpé.e.s d'Herrira

Ce 6 octobre, Emilie Martin se verra notifier un nouveau mandat d’arrêt européen à Pau. Emilie est porte-parole du collectif Bagoaz pour la défense des prisonniers basques. Elle fut aussi celle d’Herrira, association engagée dans la même cause et créée légalement en 2012, un an après qu’ETA ait annoncé l’arrêt de la lutte armée. Le mandat d’arrêt concerne son activité dans Herrira, Emilie n’avait pas répondu à la convocation du juge Velasco en novembre 2013, un mandat d’arrêt avait donc été émis en avil 2016. C’est ce mandat d’arret qui lui sera notifié à Pau avec séance la semaine suivante (le 11). Emilie risque plusieurs années de prison.

Emilie Martin

Emilie Martin

Le 20 septembre le réseau SARE a été fondé à Bilbao. il s’agit de la nouvelle organisation de défense des prisonniers politiques de la gauche nationaliste basque. La précédente organisation fondée pour ce soutien, HERRIRA, avait été criminalisée. SARE présente un profil différent, ayant comme porte-parole un ancien sénateur, Joseba Azkarraga. Le premier objectif de SARE est la lutte contre la dispersion des prisonniers basques aux quatre coins de l’état espagnol. SARE reprendrait en charge la manifestation annuelle de soutien aux prisonniers pris en charge par HERRIRA jusqu’à son interdiction puis, cette année, prise en charge par un groupe informel de citoyens malgré les tentatives d’interdiction. La manifestation de cette année avait été un énorme succès, rassemblant 130.000 personnes. Une procédure a été lancée pour interdire SARE dès sa fondation, mais elle n’a pas abouti.

Pays basque: Nouvelle organisation de soutien aux prisonniers

La justice espagnole a décidé d’interdire la manifestation prévue demain samedi à Bilbao pour le rapprochement des prisonniers basques. Cette année l’organisation de ce rassemblement, pour la défense des droits des prisonniers basques, était lancé par la dynamique Tantaz tanta (« Goutte à goutte »). Le juge a estimé que derrière l’organisation de la marche de Bilbao se cache Herrira.

Il y a quelques mois, la justice avait ordonné la suspension des activités d’Herrira en raison de ses liens présumés avec ETA. Une rafle de la police contre des militants de Herrira, une fois de plus, avait précédée l’illégalisation de cette structure de soutien aux prisonniers politiques Depuis 2010, cette marche, qui a lieu chaque année à la même période. L’année dernière, elle avait rassemblé plus de 115 000 personnes. Avant 2010, ce genre de rassemblement était systématiquement interdit car organisé par les associations Askatasuna ou Gestoras proamnistía, interdits en Espagne depuis 2003 pour leurs liens présumés avec ETA. En ce qui concerne les militants et avocats basques arrêtés ce mercredi ils sont toujours en garde à vue à Madrid.

Les forces de sécurité espagnoles ont mené une opération dans plusieurs villes du pays basque contre un groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA. Il y a eu plusieurs perquisitions -y compris dans des cabinets d’avocats- et huit arrestations, parmi lesquelles celle de l’une des grandes figures de la défense des prisonniers d’ETA, l’avocate Arantza Zulueta. Cette opération menée au Pays Basque et en Navarre s’inscrit dans la droite ligne de celle menée en octobre contre le groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA Herrira, dont 18 membres avaient été arrêtés. Cette opétation intervient avant une grande manifestation prévue samedi à Bilbao en faveur du rapprochement des détenus de l’ETA de leurs familles. Les détenus qui n’ont pas rompu avec ETA sont actuellement au nombre de 520, dispersés pour la plupart dans 79 prisons d’Espagne et de France.

Pays basque: Blitz policier contre les soutiens aux prisonniers d’ETA

300 personnes se sont rassemblées devant la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) le samedi 14 décembre, à l’appel de Herrira. Trois bus étaient venus du pays basque. 6 prisonniers basques sont actuellement incarcérés à Lannemezan : Didier Aguerre, Txistor Haranburu, Inaki Esparza, Ibon Fernandez, José Ramon Lete et Joseba Segurola. Ibon Fernandez est atteint de sclérose en plaque. Txistor Haranburu, incarcéré depuis 23 ans, est en train de réaliser une demande de libération conditionnelle.

rassemblement basque lannemezan

rassemblement basque lannemezan