Un important match de foot entre Besiktas et Galatasaray a été interrompu par les ultras de Besiktas qui ont affronté la police anti-émeute sur le terrain. « Taksim partout ! Résistance partout ! », le slogan porteur de la révolte de juin 2013 était scandé par les ultras.

La révolte se poursuit quotidiennement en Turquie, malgré l’ignorance des médias.

Les ultras turques contre la police

Les ultras turques contre la police

Des manifestants prennent d’assaut un quartier général d’Aube Dorée, le partie nazi grec, en Crète. Ces affrontements font suite à l’assassinat hier soir de Paulos, un rappeur antifasciste (mieux connu sous le nom de Killah P) par des membres de l’Aube Dorée. La police anti-émeute déjà à l’affut en cette journée de grève du secteur public est devant le bâtiment.

A Patras, la panique a éclaté dans une manifestation puisqu’un autre nazi aurait pointé un revolver vers les manifestants.

Affrontement devant le QG d’Aube Dorée en Grèce

Affrontement devant le QG d'Aube Dorée en Grèce (archive)

Comme vous le savez si vous suivez régulièrement le dossier Snowden via le site du Secours Rouge, la NSA a réussi à outrepasser plusieurs normes de cryptages par internet. Le flux d’informations quotidien est tel qu’il est nécéssaire de re-faire des résumés régulièrement pour que chacun puisse comprendre.

Malheureusement, il est aujourd’hui plus court de résumer ce qui est sûr de ce qui ne l’est pas.

Mais voyons tout d’abord les deux dernières révélations.

Il y a quelques jours, c’était la capacité de la NSA a cracker bon nombres de chiffrements par internet. Nous avons maintenant plus de précisions à ce sujet : la NSA a travaillé pendant plus de 10 ans pour rendre le web transparent à leurs yeux. Le programme Bullrun est une batterie d’outils : la NSA a put obtenir grâce à la bonne volonté ou aux pressions exercées, les clés privées d’un très grand nombre de blindages SSL (le fameux httpS qui protège par exemple les paiements en ligne et les vols de cookies). Il y a aussi des « cassages » logiciels grâce à l’énorme puissance informatique des machines de la NSA.

TOR par exemple ne peut être considéré comme sûr actuellement : car les noeuds (les machines à travers lesquelles les connexions anonymes se propagent) ne sont pas mises à jour. Si la dernière version de TOR est 2.3.25, les machines tournant encore sous TOR 2.2 sont concernées par Bullrun. Profitez-en pour mettre votre logiciel à jour. Précisons que TOR n’a pas participé au programme et n’est pas complice de la faille !

Enfin, ce matin, ce sont les révélations peu surprenantes de la mise en place de portes dérobées chez iOS (Apple), Blackberry et Android (Google), qui permet à la NSA d’accéder facilement aux données des smartphones. Petit bonus pour iOS (ipad, iphone et ipod), la NSA peut pirater l’ordinateur connecté à l’iphone ! On retiendra comme seule surprise de cette histoire, que l’infiltration s’est faite chez certaines sociétés et à certains moments de façon secrète. C’est à dire que la NSA aurait placé ces portes dérobées de façon clandestine, sans même que la société concernée ne soit au courant ! Il y a cependant peu d’informations à ce sujet.

Pour en revenir à notre résumé. Faisons un point sur les différents systèmes sûrs, pas sûrs et inconnus.

Sont à considérer comme non-sûrs :
– Les systèmes d’exploitation Windows, OSX, iOS, Android et Blackberry.
– La plupart des connexions SSL.
– Tout chiffrement s’effectuant en ligne (sur une machine distante).
– Toute solution fournie par un éditeur sitée aux Etats-Unis.

Sont à considérer comme provisoirement non-sûrs :
– TOR,
– Le chiffrement local transmis via javascript (par exemple Mega), le temps que ceux-ci remplacent éventuellement leurs propositions logicielles.

Sont à considérer comme sûrs :
– Les systèmes open-source ET libres : majoritairement Linux (Firefox OS pour les smartphones).
– Le chiffrement par GPG.
– HTTPS Everywhere, est partiellement sûr. Comme annoncé par l’éditeur (EFF) « On ne peut pas vous protéger de tout, mais c’est mieux que rien ».
– Le chiffrement de disque sous Linux.

Beaucoup de gens se posent également la question de la sécurité sous Truecrypt. Celui-ci n’est jusqu’ici concerné par aucun programme révélé par Snowden. Cependant, le risque existe. Si le logiciel est open-source, il n’est pas libre. Il y a donc peu de participants à son développement, et son code est si complexe qu’il n’a jamais été « fouillé ». Truecrypt est donc potentiellement « non-sûr ». Il pourrait être interessant de privilégier du chiffrement par GPG ou bien par l’outil « Utilitaire de disques » de Linux.

Des révélations publiées hier soir indiquent la capacité de la NSA a décrypter les communications chiffrées par internet. Les articles publiés sur les sites des journaux en ligne sont très peu exhaustifs, voici donc une mise au point.

Le cryptage utilisé majoritairement dans les communications par internet est le SSL/TLS. Ceci est une catastrophe à divers points de vue, mais pas à tous. Le SSL/TLS sert à chiffrer beaucoup de choses, comme par exemple : le HTTPS, les transferts d’e-mails, les VPN, la VoIP sécurisée,…

Exemples : le SSL est un « blindage ». Il sert à protéger une communication entre deux machines communiquant ensemble. Le protocole HTTPS sert par exemple à sécuriser les paiements en ligne. Le SSL sur e-mail sert à sécuriser les e-mails en transfert, les VPN servent à créer un réseau virtuel privé et blindé à l’intérieur d’un réseau plus grand (comme internet par exemple).

Les précédentes révélations de Snowden indiquaient la capacité à pénétrer n’importe quel protocole non-sécurisé (HTTP, FTP,…). C’est donc l’autre moitié des protocoles qui est concernée par cette faille (HTTPS, SFTP, VPN,…).

Les révélations de Snowden depuis le début appellent à un recyclage évident d’internet tel qu’on le connait. Rien de ce que nous faisons par internet n’est sûr. Des protocoles de communication aussi basique que les e-mails sont pratiquement considérés comme « insécurisables ».

La NSA prend donc une allure d’école du crime : quand on crée des backdoors, on ne peut jamais être sûr d’être le seul à les utiliser.

A propos de GPG : pas de panique, GPG est toujours sûr puisqu’il n’a aucun rapport avec SSL. Le vrai drame serait que la NSA aie les moyens de briser les algorythmes de chiffrement qu’elle utilise elle-même : les chiffrements AES. Et ces algorythmes, nous les utilisons tous chaque jour.

Une diapositive du GCHQ, service secret britannique

Une diapositive du GCHQ, service secret britannique

L’IP Tracking n’est pas nouveau, il est très souvent utilisé, par exemple, sur les sites de compagnies aériennes pour augmenter le prix d’un ticket d’avion lorsqu’une personne retourne régulièrement en voir le prix.
C’est une forme d’espionnage par internet, et il est donc utile de s’en protéger. Cela est relativement simple : par l’utilisation du Tor Bundle.

Il existe cependant une extension pour Chrome et Firefox qui permet d’être beaucoup plus rapide que Tor. De plus, cette extension vous permettra de voir des sites censurés dans votre pays en prétendant une adresse IP aléatoire (le plus souvent américaine).
Télécharger Stealthy pour Firefox.
Télécharger Stealthy pour Chrome

Namur a été secoué ce jeudi par l’arsenal antiterroriste puisqu’une mallette avec le symbole « Ⓐ » inscrit sur elle avait été retrouvée seule dans le hall de la gare de Namur. Après de longues heures, l’engin a été neutralisé (sic), la mallette ne contenait « que » des CD. L’histoire ne s’arrête pas là, puisque la SNCB a annoncé que les auteurs de l’abandon étaient recherchés sur les vidéos de surveillance de la gare, pour déterminer si l’acte était volontaire ou fruit de la distraction.

Lavabit (chez qui Snowden avait une adresse e-mail) et Silent Circle, deux fournisseurs d’adresses e-mails sécurisées ont fermé ces derniers jours pour des raisons assez floues. Le fondateur de Lavabit déclare sur son site :

« Chers utilisateurs, j’ai été forcé de faire un choix difficile […]. Après avoir longtemps réfléchi, j’ai décidé de suspendre le service. J’aurais aumé pouvoir légalement partager les évenements qui m’ont conduit à cette décision, mais je ne peux pas. Je pense que vous avez le droit de savoir, et le premier amendement me donnerait le droit de parler librement. Malheureusement, les lois passées par le Congrès en ont décidé autrement. Comme les choses sont : il m’est interdit de partager mes expériences des 6 dernières semaines, même si j’en ai fait deux fois la demande. »

Silent Circle, un service du même genre a lui aussi reçu des demandes d’informations sur ses clients (c’est un service payant), il a prit la décision radicale d’effacer la totalité des données avant qu’il ne soit trop tard. Le boss de Silent Circle a lui déclaré
« Ca n’a pas d’importance ce que vous tentez de faire avec vos e-mails, ce sont les faiblesses inhérentes aux protocoles e-mails (NdT : Quand les e-mails ont été créés il y a 40 ans, personne ne pensait à l’anonymat et à la sécurité sur le net). Donc on s’est débarrassé de Silent Mail. On a tout effacé, tout brûlé et jeté dans l’océan avec des cadenas et des chaines autour. Les gens ont perdu tous leurs e-mails, mais les réactions allaient de « Pourquoi feriez vous ça » à « Merci de l’avoir fait ».

D’autres services sécurisés, comme le collectif anti-autoritaire Riseup.net indique subir ce genre de pressions eux-aussi :
« Nous préférons laisser tomber le tout plutôt que de se soumettre à une surveillance répressive de la part de notre gouvernement, ou n’importe quel autre gouvernement. Nous faisons tout ce que nous pouvons, aussi rapidement que possible afin d’essayer de trouver des options qui nous empêcheraient de fermer, au cas où nous sommes confrontés à une telle décision. En collaboration avec d’autres groupes, nous travaillons pour développer et déployer une nouvelle infrastructure radicale qui nous permettra d’offrir les services de messagerie d’une manière qui est mille fois plus sécuritaire qui nous empêchera encore d’avoir accès aux données de n’importe quel utilisateur. Nous avons travaillé sur cette question depuis plus d’un an, mais nous avons encore beaucoup de travail à faire avant qu’il soit finalisé.

Le raz-de-marée Edward Snowden est loin de s’arréter puisque le gouvernement US est actuellement dans une phase de chasse contre ces outils anti-répressifs.

Si les collectifs américains (légalement forcés de fournir tout ce qu’on leur demande) cherchent des alternatives. D’autres services très prometteurs sont en développement. Notemment Heml.is (par un fondateur de la Pirate Bay, en Suède) et le service d’e-mails de Mega en Nouvelle-Zélande semblent constituer des alternatives performantes.

Joëlle Milquet et Annemie Turtelboom veulent réviser le système de suspension des policiers. A l’heure actuelle, si un policier est suspendu (à cause d’une enquête sur lui, pour excès, etc..) il est suspendu de ses fonctions et continue à toucher 75% de son salaire. Le nouveau système permettra à ces policiers de continuer à travailler avec une pénalité sur le salaire (pénalité allant de 2 à 10% du salaire).

Nous avons régulièrement parlé de l’affaire Edward Snowden et de ces révélations.
L’afflux de scandales et d’informations, qu’elles émanent de Whistleblowers ou d’autres personnes est tellement énorme, qu’il est facile de se perdre. Que peut donc faire la NSA ? C’est ce que nous allons résumer ici.

Pour commencer et situer chacun : la NSA (National Security Agency) est la plus vaste agence de renseignements (d’espionnage) américaine. Sa particularité par rapport aux dizaines d’autres organisations d’espionnage etats-uniennes est qu’elle a deux missions principales : la première est « le renseignement d’origine électro-magnétique », c’est à dire à l’espionnage d’à peu près toute communication transitant par un dispositif éléctronique. La seconde mission est la sécurisation des systèmes de communications du gouvernement américain. La NSA emploie de façon officielle, directe et indirecte, aux Etats-Unis, plus de 60’000 employés, dont 35’000 directement. La NSA constitue probablement l’organisation de renseignements la plus puissante au monde.

Edward Snowden, lui, est consultant informatique. Il a travaillé pour diverses agences, dont le FBI et la NSA. Il y a quelques semaines, Edward Snowden a fait défection : il a prit contact avec divers journeaux anglo-saxons, leur fournissant documents et confessions avant de prendre la fuite à Hong-Kong et enfin de recevoir un statut de réfugié en Russie. Snowden est à présent considéré comme un « Whistleblowers » (un « lanceur d’alertes »).

Lors de ses révélations, Snowden donnent beaucoup d’histoires : le monitoring complet du net chinois, l’espionnage de la plupart des chefs d’états étrangers, etc… Les deux plus importants concernent PRISM et X-Keyscore, deux programmes qui permettent de surveiller « à peu près tout » sur internet.

Les lois américaines sur l’espionnage des télécommunications sont régulées par les « FISA », des lois spéciales qui disent que :
– Les entreprises américaines sont obligées de fournir les données demandées. Google, Facebook, Microsoft, Amazon, Yahoo, Apple : qu’ils soient volontaires ou non dans leur collaboration avec la NSA, ils doivent le faire quand même. Même si à l’un ou l’autre cas près, la plupart de ces entreprises ont collaboré sans faire d’histoires.
– Le seul cas véritablement illégal d’espionnage selon FISA est celui-ci : l’espionnage injustifié d’une communication entre deux citoyens américains alors qu’ils sont sur le territoire américain.
– Toute demande FISA est mandatée par un juge de façon secrète.
– Un citoyen américain sur le territoire américain peut légalement être espionné sur la simple justification qu’il est en contact avec une cible étrangère, alors qu’une cible étrangère n’a pas besoin d’être justifiée.

Les diverses fuites ont démontré dernièrement que :
– N’importe qui ayant accès à X-Keyscore peut espionner n’importe qui, selon la phrase de Snowden : « Vous, votre comptable, un juge fédéral ou votre président ».
– Un champs « justification » est présent dans chacun de ces logiciel, dans les faits ces justifications ne sont pas contrôlées, c’est très rare et sans conséquences selon Snowden.
– Malgré tout, il a été dit par d’anciens employés de la NSA qu’en 2007, 20’000 milliards d’informations avaient été collectées (mais pas stockées vu le volume), et ce uniquement entre des citoyens américains.
– En 2010, le volume de données espionnées par la NSA est tel que la plupart des informations ne peuvent rester que 3 à 5 jours sur les serveurs de la NSA. Pour les plus gros sites (ceux qui produisent quotidiennement 20 terrabytes ou plus), le volume est si énorme que leurs données ne restent que 24h. Les métadonnées quant à elles sont stockées 30 jours. Le problème a été résolu en créant des bases de données annexes dans lesquelles les analystes peuvent déposer certaines informations collectées et les mettent dans d’autres bases de données.

Dans l’image ci-dessous, voyez 4 de ces bases de données. Plus elles sont basses dans la pyramide, plus elles offrent de contenus potentiels à l’espion.
– TrafficThief (« Voleur de traffic »): l’écoute d’adresses e-mails précisées. Dans le jargon de la NSA « Strong Selector » veut dire « Adresse e-mail ». Un moyen sûr d’identifier « une cible ».
– Pinwale : l’enregistrement de contenus sur base de mots du dictionnaires.
– MARINA,
– Xkeyscore.

Quelques bases de données de la NSA

A elle seule en 2012, Xkeyscore récoltait au minimum sur une période de 30 jours 41 milliards d’enregistrements différents.

Mais pratiquement, à quoi un agent de la NSA qui se met devant son ordinateur a t’il accès :
– Il peut consulter en live et en archives les messages et activités de quelqu’un sur un réseau social en ne connaissant que son nom d’utilisateur.
– Il peut accéder à n’importe quel serveur HTTP. C’est à dire, 99% des usages d’un utilisateur lambda.
– Il peut accéder grâce au point précédent la liste des adresses IP qui ont visité un site internet via HTTP.
– Il peut faire des recherches sur à peu près n’importe qui sans disposer de son adresse e-mail en faisant des recherches par mot-clé.
– Il peut consulter l’historique, les recherches, toute l’activité d’un internaute.

En bref, XKeyscore peut « presque tout savoir ». Les fuites ne disent malheureusement pas quels sont les accès de la NSA à d’autres protocoles que HTTP. Même si on sait qu’il lui est simple (comme à n’importe quel hacker) de simuler une connexion HTTPS pour y faire transiter un utilisateur cible.

Nous ne savons pas non plus si la NSA est aujourd’hui capable de casser les principales méthodes de cryptage comme RSA et AES. Cependant, cela semble peu probable malgré l’arsenal technologique dont dispose cette agence.

Quelques bases de données de la NSA

Il y a quelques semaines, Microsoft présentaient la ‘Xbox One’, hier soir c’était au tour de Google de présenter le Moto X. La similitude de ces deux appareils : ils proposent des fonctions de commande vocale directe. C’est à dire qu’il ne faut plus comme c’était précédemment le cas appuyer sur un bouton pour déclencher une commande vocale. Si la prouesse technologique est bien là, c’est aussi une prouesse répressive, puisqu’il s’agit de micros déclenchables à volonté, sans que cela n’affecte la batterie.
Dans un autre registre, le Wall Street Journal annonçait ce matin un énième outil répressif, cette fois-ci appartenant au FBI : celui-ci permet d’activer le micro des smartphones tournant sous Android. La fuite nous apprend également que cet outil n’est pas utilisé contre les hackers car elle serait trop facilement repérables par des experts.
Pour agir ainsi, le FBI doit pirater la cible, cet outil ne profiterait donc pas d’une porte dérobée.
Toutes ces technologies peuvent bien sûr être contrées avec quelques trucs, nous avions présenté l’un d’eux lors d’un précédent article. Cliquez ici.

Service client NSA : Vous parlez, nous écoutons

Service client NSA : Vous parlez, nous écoutons