Les étudiants du campus de Westville de l’Université du KwaZulu-Natal se sont insurgés, mardi, après deux jours de manifestation. Ils ont jeté des chaises et des pierres sur des véhicules et se sont affrontés à la sécurité de l’établissement. Une des raisons pour lesquelles ils manifestaient était due au piètre état des logements dans lesquels ils vivent. Ils dénoncent également l’exclusion scolaire.

Déployement de forces de sécurité sur le campus de l'UKSN

Déployement de forces de sécurité sur le campus de l’UKSN

Quatre leaders syndicaux, tous membres de la centrale syndicale Dynamique unitaire, l’une des plus centrale syndicale des fonctionnaires, ont été interpellé entre jeudi et vendredi à Libreville. Il s’agit de Simon Ndong Edzo, Sylvie Nkogue Mbot, Jean Bosco Boungoumou et Ghislain Malanda. Ils ont été enlevés, à leur domicile par des policiers ou des gendarmes. Le mode opératoire a été le même : des agents en civil ont rodé autour des domiciles des concernés. Dès qu’ils ont eu la certitude que la personne recherchée était chez elle, ils ont appelé des éléments armés et en treillis qui ont lancé l’assaut.

Le mobile de cette rafle n’est pas encore connu. Dynamique unitaire dans son communiqué parle d’une répression déclenchée suite à la déclaration fracassante de son président. Jean Rémy Yama a notamment affirmé que « Dynamique unitaire a l’intime conviction qu’Ali Bongo est mort. Il n’est plus. » Le ministre de l’Intérieur et de la Justice avait promptement réagi en promettant de poursuivre le syndicaliste en justice. Jean Rémy Yama a discrètement quitté le Gabon pour la France. Certains de ses camarades sont entrés en clandestinité.

AG de la Dynamique Unitaire (archive)

AG de la Dynamique Unitaire (archive)

Dossier(s): Afrique Archives Tags: ,

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à travers le Soudan pour réclamer aux militaires un transfert du pouvoir aux civils. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les protestataires à Khartoum pour les empêcher d’atteindre le palais présidentiel. Au moins sept personnes ont été tuées et plus de 180 autres ont été blessées. En prévision des rassemblements, les paramilitaires des RSF ont été déployés sur plusieurs places de Khartoum, à bord de leurs pick-ups chargés de mitrailleuses.

Dans les villes d’Omdourman, de Port-Soudan, d’Al-obeid, de Madani, de Kassala et de Khasma el-Girbade également, les manifestants ont scandé des slogans révolutionnaires. La mobilisation de dimanche est d’autant plus impressionnante que les autorités bloquent depuis des semaines l’accès à internet, outil stratégique pour rallier dès le début du mouvement de contestation inédit en décembre 2018.

Manifestants ce dimanche à Khartoum

Manifestants ce dimanche à Khartoum

Dossier(s): Afrique Archives Tags: ,

La plate forme « Aar Li Nu Bokk » (protection de nos biens communs) a été créé suite aux révélations, dans une émission de la BBC, d’un système de corruption remontant jusqu’à la présidence en lien avec la signature de contrats pétroliers et gaziers avec la société Petro Tim au Sénégal. La plateforme « Aar Li Nu Bokk » a appelé vendredi à une marche mais les policiers ont investi très tôt les lieux de ce rassemblement prévu et bloqué toutes les voies d’accès à la place de la Nation. Le préfet de Dakar, invoquant des « menaces réelles de trouble à l’ordre public », avait en effet interdit le rassemblement.

Les organisateurs ont maintenu leur décision d’organiser la manifestation. Pendant deux heures le centre-ville de Dakar a été paralysé par les affrontements. Contre les grenades lacrymogènes, les manifestants se sont battus avec des pierres, on brûlé des pneus et barricadé des rues. Un policier a même braqué son arme sur les manifestants. Il y a eu de nombreuses arrestations.

Arrestation vendredi à Dakar

Arrestation vendredi à Dakar

Dimanche 9 juin, les organisations de l’opposition ont appelé à la désobéissance civile et à la grève générale. Des manifestant·e·s ont alors construit de nouvelles barricades à Khartoum, les précédentes ayant été démantelée dans le cadre de la répression subie par le mouvement le 3 juin (voir notre article). Les policiers anti-émeutes sont rapidement intervenus et les ont dispersé avec des tirs de gaz lacrymogènes et des coups de feu en l’air. Plus tard, une fois les policiers partis, les militant·e·s ont à nouveau remonté des barricades.

Au total, la répression du mouvement populaire soudanais a fait entre 118 et 61 morts ainsi que des centaines de blessés, en majorité le3 juin lors de la dispersion du sit-in devant le siège de l’armée à Khartoum.

Barricade au Soudan

Dossier(s): Afrique Archives Tags: ,

Lundi, une manifestation de femmes qui réclamaient le départ sans condition de la première responsable de la préfecture de la petite ville industrielle de Fria. Ces femmes qui assiégeaient la préfecture ont été chargées et bastonnées par les forces de l’ordre. Ces violences contre les manifestantes ont entraîné des heurts nocturnes partout dans la ville. Des véhicules ont été incendiés, des pneus brûlés sur la chaussée, des rues désertes… une dizaine de personnes ont et blessées dont une par balle.

Les affrontements se sont poursuivis hier mercredi. La ville a été paralysée toute la journée. Les jeunes de la localité ont érigé des barricades sur sur les différents artères de la ville avec des troncs d’arbres, de vieux véhicules et autres objets. Les forces de l’ordre ont tenté de les disperser avec du gaz lacrymogène et les manifestants ont répliqué avec des cailloux et autres projectiles. La prison civile a été attaquée et tous les détenus ont profité pour s’évader.

Traces des affrontements de la nuit de lundi à mardi

Traces des affrontements de la nuit de lundi à mardi

Dossier(s): Afrique Archives Tags: ,

Une nouvelle grève a eu lieu à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et les étudiants sont encore sortis dans la rue pour manifester leur colère. Le collectif de ces étudiants réclame le paiement de leurs bourses d’études, la résolution de leur problème de logement, le règlement de la question de la prise en charge médicale, entre autres. Les étudiants ont jeté des pierres et les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes. Certain étudiants sont restés pendants 7 mois sans percevoir leurs bourses.

Les affrontements de jeudi à l'UCAD

Les affrontements de jeudi à l’UCAD

Une vague de manifestations tournant à l’émeute ont secoué les villes de Tshwane, Somerset West, Khayelitsha, Kroonstad, Orange Grove et Vanderbijlpark. Ces manifestations s’accompagnent de barrages routiers et ont pour origine la rareté ou la cherté de services publics de base (eau, logement, électricité), la corruption et l’inefficacité des autorités locales à satisfaire les besoins de base. Les forces de l’ordre ont à plusieurs reprises tiré des balles en caoutchouc sur des manifestants, notamment à Orange Grove (Johannesburg).

Barricade à Tshwane

Barricade à Tshwane

Le dirigeant de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs (CNEC), le premier syndicat des professeurs d’universités publiques de Côte d’Ivoire, Johnson Zamina Kouassi, a été écroué pour « troubles à l’ordre public ». Les grèves, qui touchent également les enseignants des écoles primaires et secondaires et qui rentrent dans leur cinquième semaine, paralysent tout le système éducatif du pays. Les grèves du secteur public sont récurrentes en Côte d’Ivoire depuis deux ans, malgré la signature en août 2017 d’une trêve sociale de cinq ans moyennant le paiement sur plusieurs années d’arriérés de salaires.

De violents affrontements ont opposé mardi élèves et policiers dans plusieurs endroits d’Abidjan, notamment près du lycée international Jean Mermoz et du lycée du quartier chic de Cocody. Des élèves et étudiants voulaient empêcher les cours de se dérouler dans ces établissements où la grève n’est pas suivie, afin d’alerter sur leur situation, leur année scolaire étant gravement perturbée par les grèves. Ils en ont été brutalement empêchés par les policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser.

Johnson Kouassi Zamina

Johnson Kouassi Zamina

Le campus de l’University of KwaZulu-Natal (UKZN) à Westville a été le théâtre de violentes manifestations mercredi, malgré l’accord de la direction et des syndicats étudiants sur le retour en classe. Des manifestants ont incendié le bâtiment du Service de gestion des risques sur le campus et caillassé des agents de la sécurité privée qui ont ouvert le feu. Au moins deux véhicules et plusieurs immeubles ont été endommagés. Une étudiante a été blessée. il n’y a pas eu d’arrestation.

Forces de sécurité sur le campus de l'University of KwaZulu-Natal

Forces de sécurité sur le campus de l’University of KwaZulu-Natal