Répondant à l’appel « La volonté révolutionnaire ne se rendra pas », une grande manifestation a eu lieu à Stuttgart vendredi 27 novembre pour dénoncer la répression de l’Etat allemand contre les forces progressistes turques et kurdes en Allemagne, et soutenir les prisonniers révolutionnaire. Plus spécifiquement, la manifestation soutenait les militants arrêtés et accusés d’être membres du PKK ou du TKP/ML. La Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe (ATiK) avait ainsi été victime en Avril d’une opération simultanée en Allemagne, en France, en Suisse et en Grèce pour des liens avec l’organisation révolutionnaire TKP/ML, qui lutte en Turquie et au Kurdistan et qui combat DAECH en Syrie.

La manifestation de Stuttgart

La manifestation de Stuttgart

Dossier(s): Allemagne Archives

Lufthansa, géant du transport aérien, est confronté à une grève de son personnel navigant qui pourrait devenir la plus longue de son histoire si elle se poursuit comme prévu jusqu’à vendredi. Lufthansa a annulé 933 vols aujoud’hui jeudi, sixième jour de grève, Il s’agit des vols au départ et à destination des trois plus importants aéroports d’Allemagne, celui de Francfort, de Munich et de Düsseldorf. Depuis vendredi, le mouvement social a provoqué l’annulation de 3733 vols.

Lufthansa a saisi la justice mardi à Düsseldorf et à Darmstadt pour faire cesser le mouvement social. Les deux tribunaux ont autorisé le syndicat UFO, qui représente les 19’000 stewards et hôtesses de l’air de la compagnie, à poursuivre la grève. La compagnie a fait appel de la décision des prud’hommes de Düsseldorf. Lufthansa affirme que les motifs de la grève sont formulés de manière « trop vague ». Lufthansa n’a pas indiqué s’il ferait appel de la décision des prud’hommes à Darmstadt, tandis que UFO s’est déclaré prêt à poursuivre le mouvement après vendredi.

Grève à Lufthansa

Grève à Lufthansa

Alors que Jus (dont nous vous parlions il y a un mois) a été libéré, un autre manifestant au projet de mine de charbon géante qui détruira -si elle est construite- une forêt vieille de 12.000 ans, a été arrêté ce 7 octobre pour avoir bloqué un convoi sur la route du chantier. Il a été battu par les services de sécurité et par la police, il aurait un poignet cassé, des contusions et une blessure à l’oeil. Il est accusé d’avoir participé à 5 actions contre le chantier et également d’avoir mordu un agent de sécurité, d’être entré par effraction et d’avoir perturbé un chantier public, ainsi que d’avoir résisté à son arrestation et d’avoir insulté les policiers qui l’effectuait. La personne refuse de donner son identité.

Manifestation pour la forêt d'Hambach.

Manifestation pour la forêt d’Hambach.

Dossier(s): Allemagne Archives Tags:

Ce 2 octobre l’association « Intel Exit » a bombardé de flyers le ‘Dagger Complex’, une installation de la NSA au sud de Francfort qui héberge notamment le Centre Européen de Cryptologie. Les flyers encourageaient les 1.100 employés qui travaillent dans cette base militaire à quitter leur travail. La base participe à l’espionnage de masse, en utilisant entre autres le programe XKeyScore qui avait été révélé par Edward Snowden.

Intel Exit s’était déjà fait remarqué la semaine d’avant en installant des panneaux publicitaires devant des centres d’espionnages aux USA, les panneaux affichaient des phrases comme « Vous vous sentez complice de la surveillance de masse et de la guerre des drones ? » et « Ecoutez votre coeur, pas des appels téléphoniques », en affichant ensuite une solution « Exit Intelligence » (Sortez de l’espionnage). Les activistes d’Intel Exit avaient également prit en photos des installations de la NSA au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, dans le premier cas la police les attendait et les a ensuite harcelé, dans le second des agents de sécurité les ont forcé à effacer les photos.

Si le message d’Intel Exit peut sembler ironique, il est pourtant accompagné d’un défecteur de la NSA devenu whistleblower, Thomas Drake, et de divers psychologues. Sur le site internet officiel, les espions peuvent utiliser un générateur de lettres de démissions. Intel Exit appelle également ses spectateurs a leur présenter de nouvelles façons d’atteindre les espions.

Un drone bombarde un complexe de la NSA avec des flyers.

Un drone bombarde un complexe de la NSA avec des flyers.

A Hambach, une forêt vieille de 12.000 ans est menacée par la plus grande mine de charbon à ciel ouvert. A partir d’avril 2012, des militants ont occupé la forêt pour empêcher sa déforestation avant d’être évacués une première fois par la police à la fin du mois de mars 2014. Le 26 avril 2014, les occupants sont revenus, et le 22 juillet dernier la « Tour Rémi » (nommée en mémoire de Rémi Fraisse) était la dernière barricade encore debout a être évacuée, quatre personnes avaient alors été arrêtées. L’une d’entre elles est toujours emprisonnée à l’heure actuelle, accusée d’avoir résisté à l’arrestation et d’avoir brisé la vitre d’un bulldozer. Les trois premières semaines, Jus était en grève de la faim car l’administration prétendait que son avocat n’était pas enregistré, à présent il n’a pas accès aux activités de groupes dans la prison, car l’administration prétend qu’il est ‘particulièrement violent’. L’argument invoqué pour le garder emprisonné est qu’il n’aurait pas de domicile en Allemagne.

Pour lui écrire :
Dariusz (Jus) Brzeski 3236156
JVA Köln
Rochusstr. 350
50827 Köln
Germany

Manifestation pour la forêt d'Hambach.

Manifestation pour la forêt d’Hambach.

Dossier(s): Allemagne Archives Tags:

Entre 2000 et 2006, une policière avait infiltré le squat ‘Rote Flora’ à Hambourg, elle s’appelait Iris Plate et n’avait été démasquée qu’en 2013, par hasard. Vous pouvez voir les détails de cette histoire dans l’article que nous avions écrit l’année dernière à ce sujet.

On apprend à présent qu’une autre flic, Maria Böhmlichen (nom d’infiltrée ‘Maria Block’) s’est infiltrée à la Rote Flora entre 2009 et 2012, côtoyant les militants anarchistes et anticapitalistes. Elle a participé à plusieurs sommets et contre-sommets en Europe : COP15 à Copenhague en 2009, No Border Camp à Lesbos en 2009, No Border Camp à Bruxelles en 2010… Elle a eu des relations amicales avec plusieurs militants et au moins une relation sexuelle, elle s’est servi de cette proximité pour infiltrer plus encore le mouvement. Elle a également participé à plusieurs actions criminelles et passibles de peines pénales.

Une affichette avec la photo de Maria Böhmlichen et son ‘cv’ circule pour empêcher qu’elle n’infiltre d’autres structures. Vous pouvez voir cette affichette en PDF ici.

Après Iris Plate, Maria Böhmlichen a prit le relais dans l'infiltration de la gauche hambourgeoise.

Après Iris Plate, Maria Böhmlichen a prit le relais dans l’infiltration de la gauche hambourgeoise.

Nous vous parlions il y a une dizaine de jour (ici) de la procédure lancée contre deux journalistes de gauche pour ‘haute trahison’ après qu’ils aient publié des documents confidentiels. L’affaire a fait grand bruit, le procureur général a même été poussé à la démission après avoir accusé le ministre de la justice de tenter d’interférer dans l’enquête. Le bureau du procureur a finalement annulé l’enquête, en arguant qu’il n’y avait pas de ‘réels’ secrets d’état dans les documents publiés et que d’autres conditions de la ‘haute trahison’ n’étaient pas rencontrées.

Andre Meister et Markus Beckedahl, deux auteurs du blog Netzpolitik

Andre Meister et Markus Beckedahl, deux auteurs du blog Netzpolitik

Les 25 février et 15 avril dernier, le site Netzpolitik a publié deux articles révélant des informations concernant le renseignement intérieur allemand. Dans le premier, Netzpolitik a révélé l’existence d’un budget secret alloué en 2013 par l’Office fédéral de protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz ou BfV), le renseignement intérieur allemand, à la surveillance de vastes quantités de données numériques, et notamment à la construction de «graphes sociaux». Le second dévoile en détail l’organisation d’une unité du BfV dédiée à «améliorer et étendre ses capacités de surveillance sur Internet», y compris par des «méthodes non conventionnelles de surveillance des télécommunications». Dans les deux cas, le site a publié, en plus des articles, les documents originaux sur lesquels ils s’appuient. Début juillet, Hans-Georg Maassen, le président du BfV, avait déposé plainte, la presse révélant qu’une enquête avait été ouverte pour retrouver les sources des informations révélées sur le site Netzpolitik. Ce jeudi, le rédacteur en chef du site d’information apprenait que lui ainsi qu’un de ses journalistes faisaient l’objet d’une enquête du parquet fédéral pour ‘haute trahison’. Hier, le procureur en a néanmoins annoncé la suspension, dans l’attente de la réception d’une expertise qui doit déterminer si Netzpolitik a publié des documents relevant du secret d’Etat. Plane donc toujours, au-dessus des deux journalistes la menace d’une accusation de «haute trahison». La peine encourue peut aller d’un an de détention par article publié à 15 ans de réclusion – voire, dans les cas les plus graves, la prison à vie.

Andre Meister et Markus Beckedahl, deux auteurs du blog Netzpolitik

Andre Meister et Markus Beckedahl, deux auteurs du blog Netzpolitik

Ce mardi 28 juillet, le verdict a été prononcé contre Özgür Aslan, Sonnur Demiray, Muzaffer Dogan et Yusuf Tas à Stuttgart, dans le cadre d’une procédure § 129b (« organisation terroriste étrangère »): 4 ans et 9 mois pour Ozgur Aslan, 5 ans 6 mois pour Sonnur Demiray et 6 ans pour Tas Yusuf et Muzaffer Dogan. Ils ont été condamnés pour un travail d’information, de collecte de fonds et l’organisation d’événements musicaux, notamment un grand concert du groupe « Yorum ».

Les quatre ont été arrêtés à la suite d’un raid de grande envergure le 23 iuin 2013 pour appartenance au DHKP-C. Tas Yusuf Aslan et Özgur ont été livrés par l’Autriche à l’Allemagne. Les poursuites, qui ont commencé en septembre 2014, et qui représentent un dossier de 60.000 pages, ont tenté d’établir une connexion directe entre le DHKP-C, le groupe Yorum et les accusés. Cela suit une logique déjà apparue dans d’autres procès ou toute activité est considérée comme venant du DHKP-C et servant le DHKP-C. La solidarité avec les accusés a débouché sur l’arrestation de 50 personnes, et sur plusieurs condamnations à des amendes administratives. Plus de 20 personnes ont été de la même manière condamnés pour avoir cotisé au DHKP-C.

Pour écrire aux prisonniers:
Ozgur Aslan, Muzaffer Dogan, Yusuf Tas : Asperger Str. 60 ; 70439 Stuttgart
Sonnur Demiray: Herlikofer Straße 19 ; 73527 Schwäbisch Gmünd
Il est probable que les prisonniers seront bientôt transférés dans l’autre prison. Pour suivre leur actualité (en allemand): http://political-prisoners.net, site allemand qui est part du Secours Rouge International.

Un rassemblement à Stuttgart

Un rassemblement à Stuttgart

Trois personnes ont été blessées vendredi dans des affrontements entre manifestants d’extrême-droite et contre-manifestants antifa dans la ville est-allemande de Dresde. Quelque 200 membres du parti fasciste NPD étaient rassemblés pour protester contre l’arrivée ce week-end de 800 nouveaux réfugiés à Dresde, en majorité syriens. Mais ils ont du faire face à 350 militants défilant en soutien aux demandeurs d’asile. Des pétards et des projectiles ont été jetés, laissant trois personnes blessées. Une équipe de télévision de la chaîne publique ZDF a également été prise à partie. La police est intervenue, une personne a été arrêtée.

Une contre-manifestante, légèrement blessée, montre aux fascistes tout le bien qu'elle pense d'eux

Une contre-manifestante, légèrement blessée, montre aux fascistes tout le bien qu’elle pense d’eux