Depuis lundi, des blocages et barrages se sont multipliés dans plusieurs villes martiniquaises pour dénoncer la vie chère et la profitation dans cette colonie française. Dans la nuit de mardi 2 au mercredi 3 septembre, cinq gendarmes ont été légèrement blessés par des tirs de plomb. Trois personnes ont par ailleurs été interpellées mardi, lors de la tentative de blocage de l’entrée de l’aéroport. Pour répondre à la situation, les autorités françaises ont décidé l’envoi de deux escadrons de gendarmes mobiles afin de renforcer les unités déjà sur place.

Samedi 30 août, le militant anarchiste vegan straight edge Panda a été libéré après près de trois ans de prison, avec l’imposition de purger le reste de sa peine sous forme d’arrestations domiciliaires partielles et avec un bracelet électronique. Il avait été arrêté avec Ita, Tortuga et Ru pour une action incendiaire contre une filiale de l’entreprise de viande Susaron, dans le nord de l’agglomération de Santiago, en septembre 2022.

Secrétaire général du syndicat ATE (Association des Travailleurs de l’État) et également de la CTA-Autónoma (Central de Trabajadores de Argentina), Federico Giuliani a été arrêté ce jeudi 28 août, aux côtés de 14 autres militants syndicaux et membres du « Movimiento Pueblo y Patria », alors qu’ils manifestaient devant la mairie de Córdoba pour exiger de la nourriture et une aide destinée aux cantines populaires. Durant son interpellation, Giuliani a subi une luxation à l’épaule et au coude, et a passé la nuit menottée à l’hôpital, privé de tout contact avec sa famille et ses camarades. Ses avocats dénoncent un acharnement judiciaire ciblé, car Giuliani est le seul parmi les personnes arrêtées à rester incarcéré.

Après sa sortie de l’hôpital de la gendarmerie il y a quelques jours, Mauricio Hernández Norambuena attendait d’être transféré au complexe pénitentiaire de Rancagua, où il purge sa peine (voir notre article). En arrivant pour lui rendre visite, sa famille a appris qu’il avait été transféré le 29 août à l’Établissement Pénitentiaire Spécial de Haute Sécurité (REPAS), sans aucune raison pour ce changement d’établissement. Ce lieu a une politique d’isolement stricte, où les détenus n’ont pas de visites en personne, seulement deux heures d’accès à la cour, aucune visite d’amis et aucun accès aux activités sportives ou culturelles.

Le ministre colombien de la Défense, Pedro Sánchez, a confirmé le 26 août que 34 soldats avaient été enlevés après l’opération de dimanche dernier au cours de laquelle l’armée a tué « Dumar », un chef des dissidents de l’État-major central (EMC), ainsi que 10 autres guérilleros de cette dissidence des FARC. Ces soldats ont été capturés dans la même zone rurale où les membres de l’EMC ont été tués dimanche dernier, alors qu’ils évacuaient la zone après l’opération militaire.

En août 2025, un mois d’action et de propagande a été organisée dans de nombreux pays en hommage aux militants anti-autoritaires Lupi, Tortuga et Belén décédés l’année dernière (lire ici). À cette occasion, la prisonnière politique anarchiste Mónica Caballero a écrit une déclaration (lire en intégralité ici).

[…] Nous comprenons aujourd’hui que le système de domination capitaliste et hétéropatriarcal est étroitement lié à des relations sociales et culturelles complexes, ainsi qu’aux structures matérielles et aux personnes qui les soutiennent. Par conséquent, et d’un point de vue anarchiste, je me pose (et je me pose depuis plusieurs années) les questions suivantes :

Comment réaliser un saut qualitatif décisif, au-delà de l’attaque symbolique ? Est-il vraiment possible de « frapper là où ça fait mal » le système capitaliste, dans un monde où les rapports de domination ont atteint un réseau de réseaux à travers le monde ?

Les réponses à ces questions ont changé à mesure que j’ai compris comment la domination s’est développée et a persisté, et j’ai essayé d’agir sur ces réponses en façonnant les nombreuses façons dont nous pouvons détruire tout ce qui empêche le plein développement de chaque individu.

Sur le long chemin parcouru par la manière dont la violence politique anti-autoritaire s’exerce, les succès et les échecs doivent nécessairement être une expérience d’apprentissage collectif pour ceux d’entre nous qui se tiennent du même côté. […]

Les autorités péruviennes ont décidé, mercredi 13 août, d’accorder l’amnistie aux membres des forces armées et de la police accusés ou condamnés pour crimes contre l’humanité pendant le conflit armé contre le Parti Communiste du Pérou et différentes guérillas des années 1980 à 2000. De leur côté, plusieurs organisations de défense des droits humains dénoncent une insulte aux milliers de victimes alors que cette loi pourrait également mettre fin à près de 600 procès encore en cours contre des forces armées et des policiers.

Le 22 juillet, des jeunes manifestants cagoulés sont sortis du Lycée José Victorino Lastarria, érigeant des barricades, affichant des tracts et des banderoles, et lançant des cocktails Molotov sur la police en solidarité avec Aldo et Lucas Hernández, deux anarchistes qui sont en cours de jugement pour leurs actions à l’explosif. Une pareille initiative avait déjà eu lieu le 10 juillet à l’Université du Chili (USACH). Aldo et Lucas ont rendu public un communiqué de salut et de gratitude à propos de ces actions.
Lien vers le communiqué

Le 5 août, Martha Lia Grajales, qui dirige l’ONG SurGentes, était présente devant le Tribunal Suprême de Justice du Venezuela. Elle soutenait 60 mères de prisonniers politiques arrêtés suite aux manifestations après l’élection présidentielle de 2024. Des milices civiles ont alors violemment attaqué le rassemblement pacifique. Trois jours plus tard, Martha est retournée sur place pour dénoncer ces agressions, et c’est là qu’elle a été arrêtée. L’État vénézuelien a reconnu seulement 72 heures plus tard l’avoir arrêté. Elle n’a bénéficié d’aucune des garanties juridiques élémentaires durant sa détention. Martha Lia Grajales a été inculpée d’« incitation à la haine » et de « complot ». Elle risque une peine allant de dix à trente ans de prison.

Ce jeudi 8 août, des troupes et des hélicoptères de la police militaire ont survolé la zone de Valdiro Chagas à Machadinho d’Oeste, dans le Rondônia, tirant des coups de feu pour intimider les populations paysannes. Suite à cela, la police militaire a confirmé la mort de l’un des paysans. Braguinha, commandant de la police militaire du Rondônia, a publié une vidéo dans laquelle il affirme avoir « neutralisé un terroriste de la LCP (Ligue des Paysans Pauvres) », une organisation paysanne qui lutte pour l’abolition des latifundia au Brésil.