Lors du sommet de Vilnius, en juillet 2023, les pays membres de l’Otan ont adopté de nouveaux plans de défense régionaux visant à faire face à « toutes les menaces, y compris sans préavis ou sur court préavis », selon une approche à « 360 degrés ».

Pour répondre à ce nouveau plan, les pays membres se sont engagés de mettre à la disposition de l’Otan toutes les « forces, capacités et ressources nécessaires ». Ce qui suppose de relever plusieurs défis, à commencer, selon une analyse récemment rendue publique, par celui consistant à aligner entre 35 et 50 brigades supplémentaires. L’effectif d’un brigade varie de 3000 à 5000 hommes. Les effectifs des armées de l’OTAN devraient donc gonfler de 105 000 à 250 000 soldats.

Cet effort devrait reposer en partie sur l’Allemagne (ce qui est confirmé par un rapport interne du ministère allemand de la Défense, intitulé « Préparation opérationnelle et soutien aux forces armées »). La Bundeswehr porterait ainsi son effectif à 272 000 hommes, en trouvant 75 000 recrues supplémentaires. D’où le projet de rétablir un service militaire d’au moins six mois, basé sur le volontariat. Des efforts particuliers en matière de défense anti-aérienne lui sont également demandés, au vu de sa location géographique stratégique pour l’alliance.

Action contre le sommet de l'OTAN à Lisbonne (archive)

Action contre le sommet de l’OTAN à Lisbonne (archive)

Depuis plus de 2 mois et demi, une occupation en soutien à la Palestine était organisée sur le campus de l’université McGill à Montréal. Le mercredi 10 juillet, la direction de l’université a fait appel à une société de sécurité privé pour expulser les étudiants et fermer l’occupation et cela avec l’aide de la police et d’agents de la Sûreté du Québec. Un manifestant sera arrêté lors de l’expulsion. En conclusion de cet occupation, l’université de McGill a déclaré que les étudiants et étudiantes ayant participé au campement s’exposeront à des sanctions pouvant aller jusqu’à l’expulsion.

Le jeudi 11 au soir, en réponse à cette expulsion, une manifestation de soutien s’est organisée dans les rue de Montréal et qui sera réprimée par la police anti-émeutes envoyée sur place pour stopper la manifestation. Au final, la vitre d’une banque sera endommagée et une personne sera arrêtée.

Jeudi 4 juillet (jour de la fête nationale états-unienne), une manifestation pro-palestinienne réunissant plusieurs centaines de personnes se déroulait dans le centre de Philadelphie. Certains manifestant·es ont brulé plusieurs drapeaux, dont celui des États-Unis. La manifestation s’est ensuite heurtée à un dispositif policier important stationné dans les rues adjacentes, menant à 6 arrestations.

Manifestant·es pro-palestinien·nes brulant des drapeaux états-uniens à Philadelphie

Manifestant·es pro-palestinien·nes brulant des drapeaux états-uniens à Philadelphie

Julian Assange a quitté, dans la nuit de lundi à mardi, le Royaume-Uni et la prison de haute sécurité de Belmarsh, où il était incarcéré depuis 2019. Il a accepté de plaider coupable pour « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale » et devrait être condamné à 62 mois de prison, déjà purgés en détention provisoire à Londres.  Cet accord judiciaire ne constitue pas une victoire totale étant donné que Julian Assange devrait plaider coupable, lors de sa comparution mercredi à 09h00 locales (01h00 HB) devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique. C’est ce tribunal qui devrait avaliser l’accord conclu entre la justice américaine et Julian Assange.

 

Vendredi 31 mai, des affrontements se sont déroulés entre d’une part les polices locales et de l’état et d’autre part les étudiants pro-palestiniens de l’université de Californie à Santa Cruz. Des policiers en tenue anti-émeute ont pris d’assaut un barrage qui bloquait l’accès principale du campus depuis le début de la semaine. Environ 80 personnes ont été arrêtées. Les étudiants diplômés de l’université de Santa Cruz mènent quant à eux une grève depuis près de deux semaines pour protester contre le traitement réservé par le système universitaire aux manifestants pro-palestiniens. La grève devrait s’étendre à trois autres campus cette semaine. Le lendemain, des affrontements entre policiers et plusieurs centaines d’étudiant·es pro-palestiniens se sont déroulés à l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes de l’Université de Chicago. Les manifestant·es protestaient évidemment contre le génocide et les accords commerciaux entre l’université et Israël mais aussi, contre la décision de celle-ci de retenir les diplômes d’au moins quatre étudiants de dernière année en raison de leur participation à un campement pro-palestinien sur le campus (qui avait été expulsé le 7 mai). Plusieurs personnes ont reçu du gaz poivre tandis qu’une autre a été arrêtée.

Arrestation de quelques 80 étudiants·es pro-palestiniens à l'UC Santa Cruz

Le mois dernier (le 1er mai 2024), la Chambre des représentants des États-Unis a adopté à une écrasante majorité un projet de loi qui assimile les critiques contre Israël en tant que projet colonial raciste à de l’antisémitisme. Concrètement le projet de loi reprend une définition de l’antisémitisme créée par « l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste » (IHRA). Or cette définition affirme notamment, que déclarer que « l’existence d’un État d’Israël est une entreprise raciste » ou encore que comparer la politique israélienne contemporaine à celle des nazis, est antisémite. Ce projet de loi a été voté en réaction aux nombreux mouvements étudiants qui dénoncent le génocide en Palestine (voir notre article). Il doit encore être voté par le Sénat avant de devenir une loi.

Arrestation d'un étudiant pro-palestinien à l'université d'Emory à Atlanta

Arrestation d’un étudiant pro-palestinien à l’université d’Emory à Atlanta

Jeudi 23 mai, les manifestants pro-palestiniens de l’Université de Californie à Los Angeles ont de nouveau affronté la police alors qu’ils reconstruisaient un campement sur leur campus. Les manifestants ont occupé l’espace autour du Kerckhoff Patio (essayant sans succès de prendre le contrôle du bâtiment), érigeant des barrières en bois et bloquant l’accès à une partie du campus. Les manifestants ont d’abord été menacé de sanction disciplinaires et d’un bannissement de 7 jours du campus mais, n’ont pas cédé. Plusieurs services de police se sont alors coordonnés pour réprimer rapidement la manifestation. Les actions pro-palestininienes  continue donc à l’UCLA malgré les agressions de groupes sionistes couplées aux répressions policières (voir notre article).

Des membres du personnel universitaire de l'UCLA soutenant l'action pro-palestinienne du 23 mai 2024

Des membres du personnel universitaire de l’UCLA soutenant l’action pro-palestinienne du 23 mai 2024

Les policiers de Montréal ont brutalement réprimé lundi une manifestation étudiante, avec des gaz et des coups de matraques. Les manifestants avaient quitté le campement pro-palestinien de l’université UQAM et avaient temporairement bloqué une intersection dans le secteur de l’avenue du Président-Kennedy et de la rue Saint-Urbain, tout près du quartier général du Service de police de la Ville de Montréal. La tension a continué à monter après que la ministre de l’Enseignement supérieur ait déclaré que les campements pro-palestiniens à l’Université McGill et l’UQAM devaient être démantelé, et que l’on signale des concentrations de policiers autour de ces campus.

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La police de Philadelphie a arrêté 19 manifestants pro-palestiniens, dont sept étudiants, à l’université de Pennsylvanie vendredi 17 mai en soirée lors d’une manifestation sur le campus. Les manifestants avaient pénétré dans le Fisher-Bennett Hall et tentaient de l’occuper et de s’y barricader. 12 manifestants ont reçu des contraventions pour refus de se disperser et refus d’obéir aux ordres de la police, puis ont été relâchés. Sept d’entre eux sont toujours en garde à vue et attendent d’être inculpés, dont un pour agression contre un policier. La police de Penn a retrouvé des outils de crochetage de serrure et des boucliers métalliques fabriqués à partir de bidons d’huile. Les portes de sortie du bâtiment abritant les départements d’anglais, de musique et d’études cinématographiques avaient été déjà été bloquées et barricadées avec du mobilier. Cetteconfrontation a eu lieu une semaine après que l’université, avec l’aide des forces de l’ordre locales, a évacué un campement de manifestants sur College Green.

La justice britannique a accordé lundi au fondateur de Wikileaks, Julian Assange, un nouvel appel contre son extradition. La Haute Cour de justice examinait lors d’une audience cruciale lundi les garanties des États-Unis sur le traitement accordé à Assange, en cas d’extradition. Les débats ont principalement porté sur la possibilité pour l’Australien de 52 ans de bénéficier de la protection du premier amendement de la Constitution américaine, qui protège la liberté d’expression. Assange avait été arrêté il y a cinq ans au Royaume-Uni, est détenu dans une prison londonienne et lutte contre son extradition vers les États-Unis. Poursuivi par la justice américaine pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan, il encourt jusqu’à 175 ans de prison

En outre, le Parlement australien a adopté une motion en février, avec le soutien du Premier ministre Anthony Albanese, qui appelle à l’abandon des poursuites judiciaire contre Assange. Le 10 avril, le président américain Biden avait déclaré que les États-Unis examinaient la demande de l’Australie d’abandonner les poursuites pour espionnage contre Assange.